Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Carnet de vadrouilleurs
6 novembre 2004

Un samedi à Cayenne

Ce premier week-end de novembre, les journées sont chaudes et propices aux balades rafraîchissantes qu'on aime bien faire en forêt. Cependant, il y a trois jours à peine, nous revenions d'une semaine sauvage sur l'inini (cf la rubrique "15jours..."). Samedi, nous décidions donc d'aller plutôt faire un tour à Cayenne. L'occasion de monter en ville et de profiter de tout ce qu'un samedi ensoleillé à la capitale peut apporter.

Grosses suées : nous cuisons comme de pauvres légumes à la vapeur dans la carrosserie de notre 106 aux fenêtres pourtant grandes ouvertes ; les tee-shirts baignent dans les bouchons aux ronds points ; et nous croyons couler dans nos propres eaux aux feux rouges toujours oranges où les voitures arrivent n'importe comment de partout.

Première halte incontournable quand on se rend à Cayenne : Mille Trésors, la caverne d'alibaba, celle qui fait rêver tous les artistes guyanais, la seule boutique du département spécialisée en art.  Ca va faire trois semaines qu'il me manque des tubes. Il me faut mes fameuses couleurs, dont le jaune de cadmium foncé et rien d'autre ! Malheureusement à chaque fois, au doux refrain "Sésame, je cherche ça", on me répond "pas encore livré, la semaine prochaine revenez ". Sniiiif !

On se rattrape dans notre deuxième caverne magique de la ville : AJC, la première librairie du département digne de ce nom !! On y traîne des heures, reniflant les pages, croquant des mots au hasard, et cette fois on en est ressorti avec ... cinq livres !!

Un samedi à Cayenne, c'est aussi et surtout, son marché aux mille vies !! Les quatre coins de la Guyane montent à la capitale lors de cette occasion hebdomadaire pour vendre ce qui est vendable, ou acheter ce qui est achetable. Les couleurs des fruits et légumes rivalisent avec ceux des humains. Ca foisonne de partout. Accompagnant des musiques qui tintamarrent, des hanches se déhanchent, les uns crient la promo de l’instant, les autres marchandent, frottement de l’osier d’un panier aux jambes dénudées, bousculades de sacs plastics blindés, on a croisé un tel, ça bise deux ou trois fois « c’est comme ça chez nous »… Sur le trottoir-terrasse d’un restau chinois au milieu de tout ça, on mate, on commente, on imagine les histoires des uns et des autres, on se marre tout en dégustant d’excellents nems avec du jus de prune de cythère rafraîchissant. Quelqu’un a lâché un pêt. L’odeur chaude de la « soupe spéciale moyenne » fait grougrouter nos ventres : c’est l’heure ! On effeuille la menthe, le citron fait shhhplicht sur les doigts quand on en met dans le bouillon, je m’applique à manger avec des baguettes !

Après ces moment de bonheur simples, changement de programme. On va rendre visite à notre cher ami Niko à l’hosto. En déambulant autour de ces gens qui ont peut-être été à deux doigts de mourir, je m’agrippe fort aux bras de xav. J’aime pô les hopitaux !! On se perd dans les couloirs, croisant par ci par là des boiteux, des pansés, de chambre en chambre défilent des corps allongés et regardant dans le vide le plafond. Enfin le service des orl. Ca fait plaisir de voir Niko, bouger et surtout se lever, sachant que la semaine dernière une main opérait dans son dos ouvert ! On discute sympathiquement autour de trois cocas et de ses radiographies, et au bout de deux heures on lui serre la pince en lui souhaitant plein plein de courage pour la rééduc en France.

Retour tranquille à kourou, vigilance au volant, et ceintures bien accrochées !

Publicité
Publicité
Commentaires
Carnet de vadrouilleurs
Publicité
Publicité