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Carnet de vadrouilleurs
23 février 2005

Pluie et grisaille tropicale...

Ca y est c'est le calme plat. Depuis les vacances de noël, ça n'a pas arrêté de bouger, et ce jusqu'à la fin de ces vacances de février !! Il y a eu les fêtes de fin d'années, aussitôt enchaînées par le long mois de carnaval, qui, lui, a terminé en beauté en pleines vacances de Février !! Maintenant, fini les bûches de noël, les défilés carnavalesques, les longs week-ends festifs, les galettes des rois... même les journées à lézarder à la plage se font de plus en plus rare : d'abord, parce que ce n'est plus les vacances, mais surtout parce que le soleil est lui aussi parti avec cette période effervescente...

Depuis la rentrée, seuls la pluie et le ciel gris nous accompagnent. Un peu tristounet ? Non, pas vraiment ! Comme d’habitude, on essaye de voir et percevoir les choses différemment ! Ici, pas de gouttelettes comme en France, glaciales et fines, qu’on ne remarque que sur les duvets mal camouflés, et qui ne donnent pas du tout envie de mettre le nez dehors. Ici, comme des mains en transe toute une nuit sur la peau d’une bête tirée d’un tambour, la pluie, des heures durant, frappe toits en tôles et gifle routes goudronnées. Les feuilles des arbres ondulent sous le rythme de ce battement. Concert visuel et auditif magique. Les gouttes, tièdes, énormes et lourdes, picotent nos peaux nues. Avez-vous déjà imaginé un massage de pluie revigorant en maillot de bain dans votre jardin ?! Essayez quand les températures vous le permettront, ce n’est que du bonheur !!

Mise à part les rêveries, avec du recul, la saison des pluies en Guyane est quand même parfois impressionnante car il peut pleuvoir une semaine entière (voire plus) sans s’arrêter. Mais ce n’est pas ce qui nous empêche de vivre notre quotidien habituel, car heureusement, les températures restent douces. Avec un parapluie, en short et en tongue, on va donc chez le chinois faire nos petites courses... de même pour aller bosser (heu, à quelques détails vestimentaires près, quand même !). Les week-end, même s’il est vrai qu’on ne sort plus systématiquement tout le temps, on s’évade de temps à autres, pluie ou pas pluie, en forêt ou sur les fleuves. Et au moindre éclairci, avec joie nous foulons de nos pieds nus le sable mouillé de la plage.

Pour vous donner une idée des pluies Guyanaises... quand ça pleut vraiment !!

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Une piscine le jardin... Ca rappelle l'enfance... bah ouai, à tamatave (mada) c'était dans le même esprit...

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Le déluge...

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12 février 2005

Petite balade dans le ciel....

12 février 2005 : journée historique pour kourou : la plus puissante des fusées Ariane a été lancée du fameux Centre Spatial Européen, dont le siège, je le rappelle est à Kourou même (oui, oui, ce petit bled où nous vivons, nous, titine et xav…)!! Vous en avez sûrement entendu parler ces derniers temps, et peut-être même vu des images à la télé ! Nous, nous avons participé à cet événement, en direct.

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Symbole de la puissance humaine, le vol d’une fusée est toujours spectaculaire.

Il y a tout d’abord l’attente. Des jours, des semaines, des mois. Des ingénieurs s’acharnent. Des touristes programment leur séjour en Guyane. Certains ont même réussi à reculer leur billet d’avion. Sur place, les locaux croisent les doigts car les enjeux économiques de la réussite d’un vol spatial sont importants pour le département (Pour notre cas, par exemple, pas de honte à dire que si jamais ce tir est un échec, notre maison perdra de sa valeur…). Attente pour tous, donc. Le décollage est prévu à partir de 16h49. Nous programmons de nous « poster » à la plage pour le « spectacle ». Nous partons de la maison avec notre ami Nico, vers 16h45, avec un petit pincement aux fesses car point de vue timing, c’est un peu juste : le dégoût si la fusée décolle alors qu’on est en voiture… De ça, de là, des gens sont déjà en train d’attendre. La méga hallucination, c’est en s’approchant de l’avenue des roches (c’est la route qui longe la plage) : embouteillage, voitures garées de partout sur les trottoirs, les places des parkings sont toutes pleines… Sur la plage, du jamais vu ! Une foule comme pas possible !!! A croire que toute la Guyane blanche (car, il faut le dire, le public pour la fusée est largement à majorité blanche…) s’est déplacée pour l’occasion dans la ville spatial . On se croirait à Deauville un week-end d’août !! A part le décor, on n’a plus l’impression d’être à kourou. Il fait beau. Les touristes blanchis par l’hiver d’où ils viennent font bronzette et causette. Ca pue la crème. Certains, surtout les enfants, se baignent. Les appareils photos mitraillent déjà (il faut dire que c’est tellement exceptionnel de voir la plage comme ça… les comiques diront qu’on pourrait même se passer du décollage…) ! On s’attroupe autour de la camionnette-bar pour se rafraîchir et suivre en direct à la télé ce qui se passe dans le centre spatial. Ambiance sympathique. Papotage. Pourquoi c’est si long ? encore une mise au point ? blablabla… Dire que tous attendent un événement qui ne va peut-être même pas avoir lieu. D’ailleurs, à 17h15, toujours rien !! Deux fausses alertes « c’est dans 5mn il paraît, vite, vite ! »… La belle se fait vraiment désirer.

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Attroupement général. Après le spectacle de l’attente, vient le spectacle, le vrai, celui du décollage. Tout va aller très vite. Des centaines de paires d’yeux fixent la même direction, là bas, à l’horizon, ce qu’on pourrait croire être l’extrémité de la plage. De la verdure de la forêt amazonienne se dégage une touffe énorme de fumée grise foncée. Les enfants crient en chœur 5-4-3-2-1…. Quelques minutes de silence magique ouvrent le rideau imaginaire de la scène à un crachat de feu. Expulsion de la fusée. Des « ho ! » et des « waw ! » accompagnent des clics d’appareils photos. Balancement de têtes et léger pivotement des corps en parallèle, telle une chorégraphie longuement préparée, suivent la trajectoire de la chose métallique de dix tonnes. Danse cosmique pour Ariane. Plusieurs doigts, au bout de bras bien allongés et parallèles eux aussi, pointent vers une traînée de fumée géante blanche impressionnante qui se détache du ciel bleu, derrière la queue de feu de la fusée. C’est beau. C’est puissant. Vraiment spectaculaire. Au bout de quelques minutes, alors que la chose n’est plus qu’un point qui disparaît derrière les nuages, enfin, le bruit du décollage, l’énorme boum à retardement, celui-là même qu’on entend jusqu’à une cinquantaine de km de kourou et qu’il faut vraiment entendre au moins une fois dans sa vie !!  Un spectacle auditif mémorable qui ne dure que quelques secondes.

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Cris de joie et applaudissements, avant même qu’on ne sache si la mission est un succès ou non. Parce que le décollage est une chose, le détachement et la pose des satellites est autre chose. Commentaires des émotions. Agitation dans la foule. Le spectacle est terminé. Déjà certains reprennent le chemin du retour. D’autres ont encore le nez vers le ciel. Non pas pour scruter la fusée dans l’univers, mais pour admirer ses traces dans le bleu. Voilà que la fumée épaisse blanche qu’elle a laissée derrière elle, doucement s’évapore et  forme des images qui font vagabonder l’imagination…. Nous repartons, pire qu’en venant, dans un embouteillage monstre. L’occasion de se brancher sur rfo pour écouter la suite, plus sérieuse, du déroulement du vol. Décollage réussie, mission réussie. Derniers applaudissements en direct. Un succès total pour Ariane 5 !! Une belle après-midi pour nous.

Ci-dessous, quelques illustrations à cliquer pour voir de plus près...

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12 février 2005

On se fait tit carbet !

Quand on a du temps, en vacances ou non, pour profiter de la Guyane, on se retrouve forcément à un moment ou à un autre dans la forêt et sur un fleuve (c’est vrai qu’il n'y a pas beaucoup d'autres choix...) ! Même ceux qui n'ont pas d'embarcation trouvent toujours le moyen pour s'enfoncer plus ou moins dans la jungle... Pour notre part, en cette dizaine sans bouger de la Guyane, une tite virée verte est évidemment incontournable.

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Nous avions deux jours devant nous (jeudi 10 et vendredi 11) : avant ça, on a fêté le carnaval à fond (on va y venir dans nos prochains récits, histoire de garder le meilleur pour la fin...), et après ça, un repas avec des amis est programmé... pour la semaine prochaine, on verra bien !! Deux jours, c'est l'occasion idéale pour notre escapade rituelle dans les profondeurs des charmes de dame Amazonie. Avant le départ : vérification des touques (pour éviter que nos affaires ne soient mouillées, on les met dans des touques, sorte de bidons en plastique étanche), hamacs, cordes, moustiquaire, bougies, allumettes, camping-gaz, vaisselle, boîtes de conserve, effets personnels de Môsieur le chat… Puis du jardin, on hisse la pirogue, zigzague entre les plantes, on ajuste les tringles en bois sur le toit de la voiture et le sport peut commencer : on tire, on soulève, on porte, on retire, on reporte, on fixe le tout. L’agitation inquiète un peu le chat, mais le tour est joué une fois qu’il est dans la voiture. Il ne reste plus qu’à supporter pendant quelques kilomètres ses miaulements. Ca tombe mal, on n’a pas d’autoradio !!!

On a traîné un peu pour les préparations. Et on ne sait pas encore où aller. Le choix des rivières avec leurs multiples embranchements est très très très large. Et même si en gros on peut avoir l'impression que c'est toujours la même chose (y a qu'à voir les photos qui ont l'air répétitives), dans le vécu, c'est différent : chaque lieu et chaque moment a sa particularité. D'ailleurs, une même crique (petite rivière) montre d'un jour à l'autre une facette différente, toujours belle et encore plus mystérieuse. On ne peut jamais se lasser de réexplorer des endroits maintes et maintes fois parcourus. Comme il est bientôt midi, pour ne pas faire trop de route et se retrouver rapidement sur l'eau, on décide vite fait bien fait d'aller sur notre cher fleuve Kourou. Celui-là, c'est toujours soit quand on n'a pas beaucoup d'inspiration, soit quand on a peu de temps qu'on s'y retrouve !!!

Mise à l'eau habituelle. Tit chaton devenu un gros matou doit accepter quelques minutes la cage (son collier ne lui va plus, donc impossible de lui mettre la laisse) le temps d’être paré pour l’embarquement... Vous l’aurez entendu… on aurait dit un singe torturé à mort !!!! Pour la suite, pas de palabres… activités que vous devinez sympathiques autour du carbet (case en bois entièrement ouverte, où l’on pose nos hamacs et installe nos affaires) que l’on a squatté : zen, nature, baignade, rames, concert d’animaux sauvages (moment de musique intense quand dans le concert des oiseaux et des insectes, les singes hurleurs sont entrés en scène !! ) etc… que du bonheur, du pur bonheur !!

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Carnet de vadrouilleurs
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