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Carnet de vadrouilleurs
29 mai 2005

surprises au rythme de la pluie...

Le week-end dernier était un classique : canoë sur le Kourou, deux jours en carbet, avec le chat et la guitare !! Très sympa ! Au programme, baignades dans le fleuve parfois sous des torrents de pluie (impressionnant, et que du bonheur !), un peu de gratte et de chant (mais ce n'est pas pour ça qu'il a plu !!), bouquinage, jeux, longs repos en hamac, pagayes dans des petits couloirs étroits cachés du fleuve, silencieux et sauvages (moment magique).

La saison des pluies retient un peu les gens chez eux... déjà que ce n'est pas vraiment la grande affluence en temps "normal" sur les fleuves, en cette période, on se retrouve très souvent seuls en tête à tête avec la jungle, à notre grand bonheur !! De quoi apprécier encore plus le calme.

Mais la saison des pluies n'apporte pas que ça. On raconte que l’indice de pluviométrie n’a jamais atteint un tel niveau depuis cinquante ans. Des lacs se forment un peu partout par-ci par-là, notamment sur des terrains vagues sauvages, à proximité de forêt. C’est ainsi que le dimanche 17 avril 2005, gris mais sans pluie , nous décidions avec notre petit canoë d’explorer une savane inondée, à quelques kilomètres de Kourou. Nous n’étions pas déçus de la ballade. Originale, dépaysante, et tout simplement belle !

Avec toute la pluie qui est tombée, nous avons pu faire sans la moindre difficulté la mise à l’eau sur les bas-côtés de la nationale. Seul petit souci, les atroces fourmis rouges qui déchiquètent nos pieds. De quoi laisser à Titine (allergique aux piqûres) des séquelles horriblement irritantes des semaines durant !! Nous n’oublions surtout pas notre coupe-coupe : les lieux sont connus pour la présence d’animaux sauvages, notamment les jaguars. Sic !

Nous laissons derrière nous la nationale, en pénétrant dans ce que seul auparavant notre regard essayait d’imaginer. En temps habituel, c’est une grande étendue d’herbes hautes sauvages où personne n’oserait s’aventurer sans fusil… Au lieu de l’infini vert, un énorme lac miroir gris foncé dont on ne distingue ni le commencement, ni la fin. Impossible de résister à l’appel du mystère. Le canoë  trouble la surface plane en laissant derrière lui un sillon éphémère. Des piques d’herbes tranchent parfois la surface lisse de l’eau. Sans doute que le sol y est plus élevé. Par endroit, ce sont des feuillages d’arbres qui forment des îlots, sans terre. Difficile de se frayer un chemin même avec le coupe-coupe : c’est trop touffu ! Nous ne nous contentons donc que d’en faire les tours. L’idée de pagayer dans les hauteurs de ces arbres nous amuse !  Dedans, ça grouille de vie, c’est incontestable : des animaux n’ont pas pu échapper à la montée des eaux et tentent de survivre là. Nos regards s’aiguisent pour analyser la moindre vibration. Singe ? Serpent ? Félin ? Au détour d’un îlot, surprise… très surprenante ! Au loin, surplombe majestueusement l’énorme fusée maquette de l’entrée du centre spatial. Décor complètement surréel !! Le lac est extrêmement grand. D’ailleurs à force de ramer, on se demande s’il n’aboutirait pas à la mer !! Avec les îlots, nous devons faire attention à ne pas nous perdre. De temps à autre, nous nous amusons à tâter le sol en enfonçant nos rames. Rien. Ca paraît très profond. Dire que toute cette eau vient du ciel ! Par dessous le canoë, au delà des reflets de nos visages, nous apercevons parfois ces jolies fleurs sauvages oranges, les Heliconias, englouties dans les profondeurs sombres et translucides à la fois. Drôle d’effet. 

Dans la série des choses délirantes, des troncs de palmiers d’une vingtaine de mètres surgissent par ci par là au milieu du lac. Et nous voilà en train de nous amuser à slalomer autour de ces géants sortis de nulle part. Il faut le faire ! La promenade est vraiment très belle. Mais le clou du spectacle, nous l’aurons à la fin, vers la « pagaye du retour ». En lisière de jungle, à un endroit où il n’y a pas d’eau, Titine repère un groupe d’environ cinq énormes capybaras (connus aussi sousle nom de cabiaïs). Ce sont les plus grands rongeurs au monde (environ 1m de long et peut atteindre jusqu’à 70kg), très appréciés des estomacs guyanais (quand on pense à tous ces chasseurs qui auraient été jaloux de nous…) (de tant plus que nous ne chassons pas !!). Nous en avons déjà vus dans le Pantanal, au Brésil, mais d’assez loin. Cette fois, nous réussissons à nous en approcher jusqu’à deux mètres. Impressionnantes les bêtes ! Surprises, elles poussent d’énormes cris de panique (comme des grouins aigus), et en une demi seconde, plongent dans le lac. Bien qu’il est évident qu’elles ont plus peur de nous que l’inverse, Titine n’est pas très rassurée. On ne sait jamais, ces monstres vont peut-être nous cogner, à la vitesse où ils ont disparu ?!! Au rythme de nos cœurs qui battent à la chamade, nous ramons vite vite vite vers la nationale et ses automobilistes fous qui nous regardent avec étonnement… le soleil se couche… le niveau de l’eau a bien baissé depuis le départ… il est temps de remettre le canoë sur notre petite 106… et de partir avec toutes ces images inoubliables en tête…

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21 mai 2005

Le ramboutan

Celui qui n'en a jamais vu ne peut que s'étonner de cet énorme tas de petites boules poilues rouges sur les marchés Guyanais. "Oui monsieur, ce sont des ramboutans. Goûtez-en, ils sont bons !" Autour de l'étal, personne n'a fini de goûter (pour être bien sûr que c'est bon, avant d'acheter !). La peau ni douce ni piquante éclate après une simple morsure, et l'amertume qui s'en dégage disparaît aussitôt en laissant place à une chair blanche sucrée. D'une succion ferme, le fruit se fait aspirer d'un coup dans le couloir intérieur des lèvres pour attérir net au creux d'une joue. Celui qui n'a jamais vu faire sourit en voyant, toujours autour de l'étal, ces visages enflés par le ramboutan tout juste aspiré. Sa langue humidifiant ses lèvres trahit son envie et la saveur goûtée par les autres. Il succombera forcément !

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Ce fruit est énormément apprécié en Guyane. Actuellement, nous sommes en fin de saison. Ceux qui connaissent Mada font tout de suite le lien avec les litchis. Mais il n'y a pas photo, les litchis sont meilleurs ! Largement plus juteux, plus goûteux, plus sucrées ! C'est d'ailleurs pourquoi quand on parle de litchis chinois à ceux qui ont connu mada, presque personne ne connaît ! Et pourtant, les ramboutans guyanais ne sont rien d'autres que les litchis chinois !! 

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21 mai 2005

A table !

Dans nos assiettes ce midi :

Des centaines de petites choses qui ne font pas plus grandes que l'oriculaire. Des milliers de petits yeux tout brillants. Mous et glissants, une couleur argentée avant toute opération sur eux. Ils sentent évidemment les poissons. Et seraient parait-il les ancêtres des frites. Ici, on les appelle les Joëls. Ils sont importés de Turquie ou du Vietnam !! A mada, ce sont les "toa kely". Ne soyez pas effrayés par la photo, on les a frits, ils étaient croustillants et excellents !! (tellement bons, qu'on en oublie les pauvres petits yeux...)

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Le petit déj', ce matin :

Du "riz heritinais" (variante du riz cantonnais, à la Titine) (c'est largement meilleur, même si c'est le reste de la veille !!!), servi dans une calebasse, et pour bien démarrer l'ambiance de la journée, mangé à la baguette (même si un peu difficile au réveil !!)...

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20 mai 2005

A la mode de chez nous....

Quand le ras-le-bol des cheveux crépus devient l'occasion de passer un moment de pur bonheur...

Scène typique d'un dimanche après-midi. A l'ombre d'un palmier dans un jardin ou sur le trottoir au bord de la route, devant leur maison, les unes et les autres sortent nattes pour s'assoir à même le sol. La tresseuse reste la plupart du temps debout, opérant sur une tête avec souplesse et fermeté ! Celle qui se fait coiffer reste assis immobile, des heures durant, en supportant des tiraillements du cuir chevelu. Dès que les cheveux font suffisamment touffes, tous les âges passent par cette expérience transmise de génération en génération, depuis l'Afrique ! Pour les plus petites, ce sera l'occasion de l'apprentissage de la patience. Pour les plus grandes, c'est l'acceptation de la souffrance pour se faire belle, tout en papotant de tout et de rien, des derniers potins, de la mode, de l'amour, des soucis quotidiens, etc... Pour moi personnellement, ces longues heures représentent énormément !! Ne serait-ce que dans les échanges culturels... Autour, sur des chaises, quelques "spectatrices" tiennent compagnie et participent à la conversation : la cousine venue faire un tour dans le quartier, la voisine d'en face, les autres soeurs qui habitent sous le même toit, etc... Les petits en bas-âges sont aussi toujours de la partie. Ils s'occupent en se roulant dans l'herbe ou la poussière, jouent avec une sandalette ou un morceau de bois quelconque. Une mama corpulente fait des aller-retour vers la cuisine, d'où elle crie parfois pour donner son avis. La langue parlée est très rarement le français. C'est dans ce contexte que je puise un des meilleurs moments de bonheur partagé avec les gens d'ici !!

Résultat :

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20 mai 2005

A la mode de chez nous....

Quand le ras-le-bol des cheveux crépus devient l'occasion de passer un moment de pur bonheur...

Scène typique d'un dimanche après-midi. A l'ombre d'un palmier dans un jardin ou sur le trottoir au bord de la route, devant leur maison, les unes et les autres sortent nattes pour s'assoir à même le sol. La tresseuse reste la plupart du temps debout, opérant sur une tête avec souplesse et fermeté ! Celle qui se fait coiffer reste assis immobile, des heures durant, en supportant des tiraillements du cuir chevelu. Dès que les cheveux font suffisamment touffes, tous les âges passent par cette expérience transmise de génération en génération, depuis l'Afrique ! Pour les plus petites, ce sera l'occasion de l'apprentissage de la patience. Pour les plus grandes, c'est l'acceptation de la souffrance pour se faire belle, tout en papotant de tout et de rien, des derniers potins, de la mode, de l'amour, des soucis quotidiens, etc... Pour moi personnellement, ces longues heures représentent énormément !! Ne serait-ce que dans les échanges culturels... Autour, sur des chaises, quelques "spectatrices" tiennent compagnie et participent à la conversation : la cousine venue faire un tour dans le quartier, la voisine d'en face, les autres soeurs qui habitent sous le même toit, etc... Les petits en bas-âges sont aussi toujours de la partie. Ils s'occupent en se roulant dans l'herbe ou la poussière, jouent avec une sandalette ou un morceau de bois quelconque. Une mama corpulente fait des aller-retour vers la cuisine, d'où elle crie parfois pour donner son avis. La langue parlée est très rarement le français. C'est dans ce contexte que je puise un des meilleurs moments de bonheur partagé avec les gens d'ici !!

Résultat :

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8 mai 2005

tranquille tranquille

Voilà deux mois qu’on n’a rien écrit sur nos week-end !! Deux mois entrecoupés de deux vacances de quinze jours ! Ce qui explique en partie que pendant cette période, par moment nous préférions plutôt rester un peu chez nous, profiter de la maison… Sans parler de la saison des pluies qui est par moment « terrible » !! L’occasion de goûter pleinement aux grasses mat’ interminables ou de se prélasser paresseusement au lit sous la couette (enfin… euh, pour nous la couette, c’est un simple drap, quand même !!) (de quoi se remémorer les longues journées d’hiver picard à ne rien faire), à bouquiner à longueur de journée ou regarder des dvd…

 

Au moindre éclairci, par contre, on sort de notre trou pour respirer la nature ! Petite marche et baignade à la plage, si le temps guète encore. Et si c’est dégagé, pique-nique, canoë, bivouac ou carbet…

 

 

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