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Carnet de vadrouilleurs
11 juin 2005

Aventure sur l'Orapu (suite)

Un mêli-mêlo de chants de perruches, colibris et autres oiseaux de forêt nous réveillent dès l’aube. La journée commence donc inévitablement par de longues heures de prélassement dans le hamac, à bouquiner et scruter tout ce qui bouge au dessus de nos têtes. Le petit déjeuner se passe ensuite dans une cuisine imaginaire aux murs de verdure. Le nutella se tartine bien sur les biscottes.  Uyuni est déjà parti à la chasse.

La partie de grillade hier nous a bien plu. Peut-être que le chat reviendra avec quelques oiseaux pour changer des grenouilles et des papillons ? Nous tentons toujours la pêche, en bavant à l’idée d’une super entrée de poissons grillés pour le déjeuner ce midi… on peut toujours rêver ! Accroché à un arbre tombé à l’eau, le canoë résiste au courant. Dessus, nous nous activons au rythme de la rivière. Atmosphère paisible. Xav bouquine. Titine écrit. Des libellules viennent se poser délicatement sur notre fil à pêche. Des morphos voltigent gracieusement autour de nous. Les ailes de soie de couleur bleu intense de ces papillons géants qui scintillent dans la jungle nous font penser à des décorations de sapin de noël légères comme des flocons de neige… Les poissons boudent évidemment notre hameçon ? Au bout d’une heure, nous ne résistons pas au plongeon. Pour la baignade, il faut s’accrocher à une corde tellement le courant est fort. Nous nous amusons comme des petits fous.

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Après la longue préparation de la salade de pâte du midi et son ingurgitation, nous partons pour la promenade en canoë de l’après-midi. Pagayer à contre courant n’est pas de tout repos. Et maîtriser les passages au dessus ou en dessous des arbres tombés n’est pas évident. Il faut soit donc pousser avec toutes les forces des bras pour éviter de se retrouver coincé, soit se baisser voire s’allonger pour esquiver les troncs et éviter tout accident.

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Le chat, qu’on a arraché à ses préoccupations de descendant de félin, ne semble pas apprécier cette exploration quelque peu sportive. Il s’énerve tellement qu’il prend la décision ferme de retourner de son propre chef dans la forêt. D’un énorme bond digne d’un kangourou, il plonge à l’eau et sous nos yeux qui n’en reviennent pas, il se met à nager comme un pro !!! En deux secondes, il atteint un tronc à l’eau et se met à miauler de son exploit !? Panique à bord. Cette petite boule de poils mouillée peut-être un super appat pour un anaconda affamé ! Et s’il atteint la forêt, il risquerait de s’enfuir et de ne pas pouvoir nous retrouver ! Xav plonge aussitôt et en perd sa rame. Titine pagaye comme une tarée : rejoindre le bord tout en essayant en vain de pêcher la rame à Xav et maîtriser le courant. Entre temps notre kangoupoissonchat a réussi à faire un deuxième bond d’environ cinq mètres, du tronc d’où il était dans l’eau, jusqu’à terre. Heureusement que le niveau du sol est élevé, et entre la surface foulable et celle de l’eau, au creux des racines dénudés des arbres, des niches se sont formées. Juste ce qu’il faut pour que le pauvre chat effrayé puisse se cacher. Accroché aux racines, Xav réussit à le choper, tandis que Titine, un peu sadique, une fois le bord de l’eau atteint, ne peut pas s’empêcher d’immortaliser à jamais ce moment de panique pour tous, en prenant une photo. Quelle aventure ! On replonge le chat glaiseux à l’eau histoire de le rincer un peu, puis, enfoui dans une serviette, tout tremblotant sur les genoux de Titine, il tente de se remettre de ses émotions.

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Le courant se charge de nous faire glisser en direction du bivouac en fin d’après-midi. Nous réussissons à rattraper la rame à Xav, qui n’a pas coulé mais s’est laissée dériver. Petit à petit le calme nous envahit. Le cadre est magnifiquement sauvage. Et nous sommes seuls dans ce bout d’amazonie. Seul bruit : la nature. Crépitement de l’eau. Frémissement des feuilles. Cris d’oiseaux. Agitation dans les arbres. Une branche qui casse. Un animal ? Nuque pliée, nez en l’air, yeux bridés, nous scrutons. Là bas ! Un Paresseux ! Le singe est suspendu loin dans les hauteurs d’un Fromager, un géant bien connu de la forêt Guyanaise. Emportés par le courant, nous faisons demi-tour et nous nous postons dans un coin pour encore mieux l’observer. Nous avons du mal à le retrouver. Non pas parce qu’il s’est déplacé (avec sa légendaire lenteur de déplacement, il n’aurait bougé de quelques millimètres à peine, s’il a bougé !), mais la couleur gris marron clair de son pelage le camoufle bien aux écorces de l’arbre. Nous comprenons d’autant plus notre difficulté quand nous le retrouvons, en position de défense, tout en boule ! Déception : d’en bas, on aurait dit un tout bête méga nid !

Retour au bivouac,

retour aux plaisirs du hamac…

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