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Carnet de vadrouilleurs
24 octobre 2005

Les pieds nus du marcheur s'enfoncent dans le

b2Les pieds nus du marcheur s'enfoncent  dans le sable mou et chaud. Poussé par les brûlures et les picotements, ses pas s'enchaînent rapidement les uns après les autres. Direction instinctive engendrée par la douleur. La mer. Plus il s'en approche, plus le sable s'endurcit et plus la température au pied est supportable. imgp342811La marche peut alors commencer, agréablement.

Le vent, tiède, fait virevolter les vêtements, se fraye un chemin fibreux entre chaque cheveux, et caresse le visage doré par le soleil. L'air salé écarte les narines du marcheur ivre de l'atmosphère environnant, et s'engouffre dans les poumons. Inspiration profonde. Résonnance paisible du coeur. Une légère brise lèche en douceur le torse nu. Halte. 7e0b1Besoin d'apprécier encore mieux l'instant. Les yeux se perdent dans un immense tableau terne de couleur. Le ciel est grand. Infini l'horizon. L'homme n'est plus qu'une minuscule tache. Ses pieds foulent des lignes abstraites gondolentes, dessinées par les va-et-vient des marées... Posée au milieu de nulle part, une énorme carcasse de poisson dépouillée de sa chair évoque une sculpture primitive. Le promeneur, heureux, avance sans but. e1a61

En s'enfoncant dans le tableau, le paysage change d'aspect. Touche de nervosité. Sauvagerie. Une forêt s'est mêlée au décor. Danse de charognards bossus. Ca pue le poisson. Et ca vire au surréalisme. Entre mer grise et jungle, sur le sable désert, des arbres tombés, arrachés jusqu'aux racines, desséchés par le soleil, remodelés par la pluie, le vent et les marées. fe603Encore des sculptures. Magnifique nature. Artiste des intempéries. Génie du hasard. La douce courbe d'une racine invite à la pause. Longue méditation sur le tableau. Réalité ? Rêve ?

  32731 5d5c

38a23Le promeneur sort de sa sieste. Tranquillement, il revient sur ses pas. La marée est déjà bien montée. La marche devient un peu plus difficile. Il faut escalader quelques troncs. Un requin marteau échoué sera l'occasion d'un nouvel étonnement.

Fin d'après midi. L'atmosphère s'adoucit. Les pieds ne picotent plus.

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Commentaires
T
Je ne connaissais pas l'appellation plage aux bois morts... ça porte bien son nom ! Pour les marches kourouciennes, c'était une de nos préférées !
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L
On aimait bien ce côté-ci de la côte, plus sauvage, qu'on appelait la plage aux bois morts.<br /> A marée basse, on peut ainsi remonter jusqu'à la Pointe Charlotte.
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