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Carnet de vadrouilleurs
21 février 2006

Journée sur la rivière Montsinéry

Samedi 11 février 2006, le soleil éclate le ciel de Guyane. Il faut en profiter vu que la saison des pluies ne nous gâte pas beaucoup ces temps-ci. Aujourd'hui c'est décidé, on explorera au plus loin la branche sud-ouest de la Montsinery. Le dégrad se trouve à une heure en voiture environ de chez nous, ce qui est assez appréciable vu que nous avons du mal à nous bouger, et vu surtout que xav doit faire tout le boulot seul : tirer le canoë, le porter et le fixer sur le toit de la voiture. Avec son petit bout de 4 mois dans le ventre, pas question pour Titine de faire ce genre d'effort. Elle s'occupe donc pour sa part du reste : pique-nique, matériel de pêche, etc...

Le mouillage se fait au niveau même du village. Quand nous avons découvert la rivière de Montsinery lors d'une première promenade la semaine d'avant, nous avons été très enchantés par ses caractéristiques. La rivière est d'abord très large sur plusieurs kilomètres. Nous ne pagayons pas. On fait ronronner notre petit 2,5 chevaux de moteur. Mais la navigation est loin d'être monotone et ennuyeuse.

Contrairement à la plupart des fleuves que nous connaissons, la rivière ne coule pas entre deux murailles géantes de végétations drues, et compactes. Il y a du vert certes de part et d'autres de la rivière, mais à une hauteur relativement basse, un niveau qui permet en tout cas d'embrasser l'immensité du ciel, un niveau qui donne une vue dégagée et éblouissante. Pour parler de la verdure elle-même, elle est suffisamment espacée pour laisser pénétrer des tâches de lumière en elle. Le vert scintille de trouées. Le regard peut s'infiltrer assez loin...

A marée basse, d'énormes rochers surgissent de nulle part au milieu de l'eau (ça aussi, c'est très inhabituel) : de bons spots pour pêcher et se baigner dans l'immensité de la Montsinery... Et au bonheur de certains, par endroit, il y a même des huitres ! Pour couronner les surprises, nombreux îlots sauvages peuplent la rivière. D'étroits couloirs ombragés permettent alors de déconnecter de temps à autre de l'immense artère de la rivière pour sillonner les veines de ces bouts de forêt mangroveuse dans l'eau.

Au bout d'un moment, on arrive à un embranchement. La rivière principale rétrécit alors peu à peu. Même si avant l'embranchement, c'était déjà dépaysant, pour nous, "le voyage" commence réellement là. Plus on s'enfonce, plus le paysage devient féérique.

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Place aux mangroves, où lianes et racines formes d'étranges doigts entremêlés... Nous scrutons autour de nous. De petits crabes jouent aux singes dans les "arbres", entre lianes et racines. La mangrove est vraiment particulière comme végétation ! La rivière n'est plus qu'un mince couloir. Titine avec ses yeux de fauves guide à l'avant, le chemin à emprunter : racines et troncs tombés pourraient abîmer le moteur. Xav avec toute son agilité pilote. Nous avançons désormais doucement.

Quand on s'y attend le moins, au détour d'un virage, surgissent d'étonnantes choses, rompant les folles bigarrures des lianes-racines ! Après une petite pause à explorer les alentours à pieds, c'est reparti, mais cette fois, en pagayant !

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Le vert domine. Plus un bruit autour de nous. Caresses du vent dans les feuillages. Gazoullis d’oiseaux. Nos rames troublent le miroir de l’eau. Une odeur acidulée de végétation décomposée plane dans l’atmosphère. La nature est reine, belle et sauvage.

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Petit à petit, l'eau prend une teinte saumon, orangée... la folle mangrove laisse, dans le même temps, la place à une forêt sombre peuplée de ses troncs de géants. Nous pénétrons un autre monde. Parfois, d'énormes troncs obstruent notre chemin. Xav se charge alors de se mettre à l'eau pour pousser seul le canoë avec Titine dedans qui photographie !!

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L'eau limpide aux reflets dorés nous invite à nous poser. Nous accrochons le canoë à une branche. Seuls, en plein coeur de la forêt, nous sommes en osmose avec la nature.  

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« Petit Cœur » âgé de 4 mois dans le ventre de sa maman apprécie sa baignade ravigotante en plein cœur de l’Amazonie. Le futur papa est heureux lui aussi ! Nous nous amusons comme des petits fous.

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Après quoi, nous pique niquons dans le canoë, bercés par le doux courant de la Montsinery. Le reste de l'après-midi, nous pagayons vers les sources originelles de la rivière. La végétation devient drue. Et paradoxalement, plus nous nous 222enfonçons, plus de la musique brésilienne se fait entendre vers là où l'on se dirige. Des moteurs de voiture semblent tracer au loin : nous comprenons que nous ne sommes pas loin de la route. Au bout d'un moment, la musique devient carrément assourdissante. Au détour d'un virage, entre troncs et algues d'eau douce, Titine crie brusquement : "Stop, on dirait qu'il y a une chute d'eau"... On attache le canoë et allons voir ça de plus près, à pieds, en longeant la forêt.

Spectacle : un grand bassin autour duquel des brésiliens passent leur pique-nique du dimanche, un grand bassin, au pied d'un petit pont où d'énormes cailloux donnent l'impression de chute d'eau. Pas moyen de passer au-delà du pont. Pour aller aux sources de la rivière, il va falloir revenir un autre jour, et mettre le canoë à l'eau de l'autre côté du pont ! Nous faisons donc demi-tour, tout doucement, entraînés la marée montante.

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Quand la rivière commence à s'élargir, on met doucement le moteur.

En fin d'après-midi, la pluie tombe, au niveau de l'immensité de la Montsinery. Beau spectacle. Arrivée tardive au village.

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