Des flammes dans le ciel
Le 13 octobre, une fusée a encore décollé. A croire que ça devient vraiment une banalité, on ne se renseigne même plus sur le pour-quoi, et le comment-ce-fut-après du tir. C'est tout juste qu'on est au courant qu'une fusée doit décoller !! 17h57 ? ça tombe bien, on est disponible. Le choix du spot est important quand on décide de ne pas rester dans son jardin pour voir s'envoler "l'oiseau de feu". Pour cette fois, on ira à la plage. Nous partons assez tôt afin de profiter de la fin d'après-midi pour effectuer notre ballade quotidienne avec Meva (pour elle, on notera qu'elle aura vécu son premier décollage de fusée à l'âge de 3 mois). Assez tôt aussi car il n'y a rien de plus ironiquement comique que de se rendre compte que la fusée est partie pendant que tu étais dans ta voiture, ou pendant que tu fermais le portail.
Le vol d'une fusée reste toujours impressionnant et laisse toujours rêveur quant à la puissance de l'évolution humaine, c'est pourquoi, on ne peut pas ne pas aimer assister à un décollage... Les touristes qu'on reconnaît à leur peau farineuse (nombreux en ce moment de saison sèche ici, et fraîche en europe), la vague des nouveaux arrivants dans le département, ceux qui exhibent leurs appareils photo dernier cri, ou ceux qui sortent juste pour se montrer, le public forme aussi un spectacle. On se prépare, on s'active, on marche, on cherche l'endroit où l'on va s'arrêter, on jette un coup d'oeil à la montre portée pour l'occasion, regards dans le bleu encore éblouissant du ciel, compte à rebours, le soleil tombe derrière un cocotier, expulsion de feu, puis on s'en met plein les yeux. Trois minutes à peine se sont écoulées... oui, visiteur, tout ça pour trois minutes... Trois minutes mémorables, heureusement. Quand on pense que certains se sont déplacés exprès pour l'occasion et doivent effectuer 30, 60 ou 150 kilomètres pour revenir d'où ils viennent ! Ceux qui ont un peu plus de temps essayent détendre l'intérêt des trois minutes de déplacement... Le soleil se couchant et l'artiste imaginaire qui a coloré le ciel de mille et une teintes roses-orangées romantisent le moment et étend la durée du spectacle. On se fond dans le mouv' de la foule qui vient commenter la trainée de la fumée laissée par la fusée. Après une demi heure, le temps de faire un peu de social, saluer une connaissance, serrer quelques mains, et faire connaissance avec un tel ou un tel, on repart avec quelques clichés souvenirs.