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Carnet de vadrouilleurs
26 juin 2007

Javouhey, petit village hmong perdu dans l'amazonie

Route pour Javouhey (il y a 4 ans environ... aujourd'hui 2007, elle est toujours minée de trou mais goudronnée !)

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Un petit détour dans la forêt environnante nous mène à un village fantôme. Ce n'est pas Javouhey, c'était une lèprerie. Les premières fois qu'on a vu le coin, il y a quelques années de cela, c'était la zone totale, avec une ambiance trop bizzarre qui ne donnait pas vraiment envie de s'arrêter par là... église laissée à la merci de toiles d'araignées géantes, petite place avec une statuette dévorée par des champignons au milieu de nulle part, minuscules maisonnettes carrées aux murs moisis, parallélismes serrés, le tout étranglées par la végétation amazonnienne, rongées par l'humidité et la chaleur équatoriale.

La dernière fois qu'on y était (début 2007), dans ce décor toujours aussi dérangeant, le choc : une mosaïque de linges colorés pendait entre la petite place à la statuette moisie et l'église où des toiles d'araignées encore plus épaisses pendouillent. Lianes, toits rouillés, murs dévorés par la végétation demeuraient toujours dans le village fantôme. Brusquement, des cris d'enfants. Une silhouette humaine téléphone portable à la main apparut au détour d'un couloir de maisonnettes moisies ! Un ballon fluo rebondit sur la piste rouge. A l'évidence et assez incroyablement, des gens ont squatté les lieux ! 

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Le village de Javouhey s'est érigé quelques kilomètres après l'ancienne lèprerie. Un impressionnant champ de papayers indique l'arrivée en "territoire hmong". Au bout de nulle part, perdu dans l'amazonie, après des heures de routes, on a l'impression de s'être fait expédié en Asie. Yeux bridés, peaux farineuses, langue chantante, cheveux spaghetti, sourires paisibles. Le dimanche, les hommes jouent à la pétanque ; on parie sur des combats de coq ; des promeneurs venus de loin sirotent un jus frais à la prune de cythère dans les boui-bouis en tôle ; les femmes s'activent dans la cuisine ; les jeunes filles aident à servir les nouilles ou passer un coup de torchon sur les toiles cirées ; des chiens déambulent entre les clients pour ramasser des morceaux de viandes laquées tombées sur la terre battue ; odeurs titillantes de nems et fritures en tout genre ; on goute à de l'achard mangue et papaye vertes sauce cacaouettes et piments frais ; maisons en bois sur pilotti ; jardins fleuris ; arrières cour foutoir ; des enfants grimpent dans les arbres ou pataugent au bord du fleuve. On rencontre encore parfois au quotidien des personnes traditionnellement vêtues. Mais là où l'on peut se sentir complètement étourdis par la force de cette culture qui vient d'Asie du sud-est, c'est au moment du nouvel an hmong... (une note future se prépare à ce sujet)

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Nous avons loué un carbet un week-end au bord du fleuve, histoire de s'imprégner de l'ambiance de ce petit village hmong de guyane... c'était super !

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23 juin 2007

Saint-Laurent du Maroni

Nous parlons de la ville en ayant été à plusieurs reprises, mais uniquement de passage, quelques heures, un jour ou un plus ou moins long week-end. Très souvent, c'était pour aller au surinam, d'autres fois, c'était pour une sortie culturelle, ou encore pour accompagner quelqu'un qui découvrait le département, et d'autres rares fois (c'est tellement "loin" !!), c'était pour le fun, histoire de bouger un peu du centre du littoral guyanais. Ici, l'ambiance est toute autre. On peut penser à une ville d'Afrique. Titine songe souvent à Tamatave. Derrière le calme latent du centre (pendant les heures de sieste, c'est à dire très souvent), cetains quartiers regorgent d'animations... Ca papote accroupis à même le sol à l'ombre d'un arbre. Ca mate et siffle des filles sur des murets. Ca crie après des enfants. Vibrations rythmique de la musique du fleuve.

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Et puis on s'éloigne. Villages barbelés aux jardins proprets piscine commune alarmes et barreaux électriques. Des touristes se garent en face de la gendarmerie - rumeur d'insécurité oblige. Chapeaux appareils photos petit futé. Couleurs tropicales. Murs du bagnes. On évoque l'enfer vert. On parle de papillon.

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Le petit paris de saint-Laurent du Maroni... c'est le quartier historique, "touristique", aux ruelles tranquilles où il fait bon flâner. On y emmène toujours les gens de passage en Guyane, profitant de la visite du bagne incontournable dans la ville... On y dégote des bâtiments aux architectures coloniales rénovées, restés bureaux administratifs ou devenus logements de fonction....

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Samedi, c'est le jour du marché officiel. Un marché avec des hmongs, leurs fruits et légumes colorés et parfumés, comme partout en Guyane... un peu partout sur les trottoirs des mamas imposantes ont installé un tas de petites choses venues du Surinam : fripperies, bananes, boissons fluos, manioc... mais à vrai dire, n'importe quand, on trouve tout ce que l'on veut, il suffit de demander, les rabatteurs ne manquent pas...

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La charbonnière : on y voit des yeux tout rouges, des dents en or, des locks des nattes des tresses africaines, des fesses rebondies, des enfants tout nus, très peu de blancs, de l'art tembé sur les façades de maisons en bois anarchiquement disposées... La charbonnière est un quartier qui fait peur à certains et pourtant ça vibre de vie ! Des mauvaises langues racontent que c'est par là qu'on peut retrouver des tas de pièces volées venues de toute la Guyane : il y a des affaires à faire, mais il faut pas avoir froid aux yeux !

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Le Maroni : c'est de là que vont et viennent des tas de clandestins venus de plusieurs pays d'amérique latine ou des caraïbes. Gargottes, bouis bouis, bars, reggae, scooters, herbe, parbo, bamis, brochettes... Ca grouille, ça patrouille, ça trafique en tout genre... il y a toujours quelque chose à voir, ne serait-ce que le spectacle du coucher du soleil sur le fleuve.

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20 juin 2007

Mana, la région, photos, ambiance...

Du côté de Mana, c'est la région des rizières, : nettoyage visuel ! Quand on ne passe pas souvent dans le coin, ça fait toujours bizzarre de voir tant d'étendue de "vide", le ciel immense, l'infini vert plat ... Le rouge de la latérite ou le blanc d'un sol sablonneux contraste avec le vert de la savane ; miroirs de bleus tachetés de blancs ; nuages, aigrettes, ciel, irrigation... Le dru, touffu, feuillu, sauvage de la forêt semble avoir été balayé par de la savane aménagée. Les yeux mettent du temps à s'y faire.

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Mana, ambiance...

Encore une toute petite ville insensée, mais charmante avec ses vieilles maisons créoles sculptées et peintes par la pluie et le soleil guyanais... Le temps semble par ici figé. En un intervalle de quelques mois, on peut avoir l'impression de n'avoir pas bougé de la journée. Des poules picorent suivies de leurs ribambelles de poussins. Une vieille regarde par la fenêtre les feuilles des arbres bouger à peine. Le vieux n'a pas modifié le rythme du balancement dans son fauteuil à bascule sur le trottoir. Un rasta locks-rouge/jaune/vert-yeux-rouges en vélo promène son petit oiseau en cage. Ca trinque la bière au chinois du coin. Des amérindiens bourrés ne tiennent plus debout... Je me souviendrai toujours de cette fois où ces "peuples de la forêt" transformés par la ville et rongés par l'alcool ont chanté bruyamment la marseillaise au bord du fleuve.

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Pour parler de Mana, j'ai envie de dire typiquement guyanais... ça paresse, ça dépense l'argent braguette (ce que la france donne en faisant beaucoup d'enfants !), ça sent le fleuve, ça sent la forêt, c'est rouillé, ça vit, tout simplement, tranquille ! Personnellement, ça m'inspire. Je flanerai des heures et des heures à scruter un tableau par ici, un autre par là, zoom, abstraction, géométrie, nature, scène de vie... ça peut donner ce genre de composition numérique, parmi tant d'autres :

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17 juin 2007

Iracoubo

Quand on n'y vit pas (et peut-être même quand on y vit...), Iracoubo fait un peu "village insensé"... La rivière coule à l'entrée de la ville. Pas de "place-de-rencontre-avec-banc-et-ombre-au-bord-de-l'eau". Quand c'est la première fois qu'on passe la ville d'Iracoubo, on fait généralement une halte de quelques minutes pour visiter l'intérieur kitsch de la fameuse église peinte par des bagnards (photo à poster ultérieurement, il faut encore la scanner !)... Autrement, on fait une pause boisson "au chinois" au bord de la route, et on continue le chemin.

L'église d'Iracoubo sous une pluie typiquement guyanaise :

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11 juin 2007

Séjour organisé à Saut Athanase

Nous avons profité d’une semaine de vacances pour partir quelques jours sur l’Approuague et dans la forêt environnante ! Pour une fois, nous nous sommes rapprochés d'une agence histoire d'expérimenter le bien organisé pendant trois jours ! L’excursion commence à Régina, où le boss, Gérard, "vieil" aventurier expérimenté, nous attendait avec un piroguier brésilien…Le groupe avec qui nous étions était composé d’un couple de profs avec leurs deux enfants et cousins quinquagénaires venus de métropole, ainsi qu’un couple de retraités, bien blanchis par l’hiver de la France !

11/02 /2002

Après deux heures de ronronnement  de moteur,  le défilé à gauche et à droite de la forêt impénétrable s’interrompt brusquement  par la vision paradisiaque du campement : un bon bout de terre défriché soigneusement, un jardin suspendu décoré de quelques hibiscus colorés, bungalows et carbets surplombant le fleuve, au milieu de la jungle !

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La jeune compagne de Gérard nous sert le ti' punch de bienvenue ! Pour les enfants et titine, ce sera de la citronnade fait maison. On fait un peu connaissance tout en prenant soin de nous mettre à l’aise. Madagascar était un sujet de conversation qui revenait souvent, la grande île ayacrikcoulnt fait rêver et déplacer plus d’un, et blablabli et blablabla !!!  Le rhum chauffant les cerveaux, les uns et les autres parlant de leur vie, l'atmosphère se détend et en peu de temps, on pouvait ne plus trop avoir l’impression d’être de simples clients dans une excursion organisée et montée de toute pièce.

Le premier jour était considéré comme entièrement libre : une sorte d'adaptation à la vie broussarde dans ce bout de paradis entre forêt et fleuve sauvage ! Sieste, pêche, visite de ferme, ramassage d'œufs des poules, on pouvait aussi donner le biberon aux bébés biquettes.... En fin d’après-midi, une balade était proposée, comme écrit dans les brochures, avec une baignade sur la petite « plage » derrière le saut, pour ceux qui ne craignent ni la pluie ni le courant ; certains, notamment ceux qui arrivent de Métropole, ne sont guère rassurés de l’eau noire, et préfèrent regarder avec étonnement les habitués …. 

Le soir venu, après une bonne douche et un petit repos, tout le monde se rejoint dans le carbet d’accueil crikcalmoù l’apéro est déjà prêt ! Tandis que Gérard jongle entre les bouteilles, les graines de Jacquots (comme des amandes) grillées et les CD, sa compagne finit de concocter le dîner, et tout le monde se met à danser sur des zouks carnavalesques (c'est la période !) et du vieux rock des années 60 (c'est leur jeunesse !). Ambiance chaleureuse. Ouai, on pourrait à ce stade avoir l'impression de vivre quelque chose de spécial ! Mais ça fait toujours bizarre de relire ce passage à l'identique dans tout bouquin parlant d’excursions à Athanase : même feeling, même musique… ! Tant pis, il faut vite oublier et se laisser vivre, sinon on passe à côté du simple plaisir d’être là ! On écoute alors attentivement Gérard nous parler de son combat pour garder le terrain qu’il a travaillé, nous raconter sa Guyane, nous expliquer la ruse des brésiliens qui rongent petit à petit le territoire français… Sur l'Approuague, il y aurait enfoui quelque part, une ville clandestine d'orpailleurs brésiliens où tout fonctionne comme dans un far west : trocs en pépites, loi du plus fort, règlements de compte au fusil ou à la machette, bordels... Il semble bien connaitre le moindre recoin du pays, son peuple, sa forêt, ses fleuves et ses problèmes !

Après un gros festin (comme ce fut le cas pour tous les repas du séjour), on nous distribuait nos couvertures, et chacun pouvait choisir son coin pour dormir : en hamacs ou lits dépliables dans un des deux carbets collectifs, ou en bungalow individuel, ce pour quoi les amoureux ont opté !!!

12/02/2002

Clou du programme : on allait partir en forêt et y passer la nuit (un peu banal quand on en a l'habitude) ! Évidemment, on donnait la possibilité, à ceux qui le voulaient, de rester au campement, mais tout le monde voulait participer à l’expédition ! Tout au long du parcours, on avait droit aux commentaires sur différentes sortes de géants de l’Amazonie (comprendre la forêt et ses cycles, reconnaître les arbres et leur particularité) ainsi que sur les animaux rencontrés ! Nous avions eu la chance de croiser (sans que ça ne tourne au drame) un serpent (dangereux celui-ci) et des dendrobates (ce sont de jolies grenouilles jaunes et noires vénimeuses, elles aussi) !

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La marche était difficile : à cause de la pluie (c'est la grosse saison), il y avait de la boue jusqu'à mi-jambes !  Têtus et «anti-joujoux-de-vahaza» que nous sommes, nous nous sommes contentés d’y aller en scoubidou (tongs) et sandalettes ! Xav a eu beaucoup de mal, mais s’en est tiré fièrement ! Quant aux autres, ils devaient se préparer à l’idée de devoir jeter leurs supers godasses à la fin du séjour ! Le circuit très pentu n'arrangeait pas les choses ! Les chutes sur les sièges (malgré les super godasses) ne manquaient pas de faire rire certains et "ronchonner" d'autres (ça dépend du point de vue !)...  Pantalons et tee-shirts blancs ont vite fait de virer au marron ; vient ettouffer la douce odeur d'assouplissant et de parfum au coeur des tissus, un mélange âcre de sueurs, de forêt, de terre et de pluie !

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Au bout de 2h30 de marche, un grondement énorme et incessant nous annonçait notre arrivée ! Les efforts étaient récompensés par un super spot au milieu de nulle part. Forêt sauvacarbetangelge. Impressionnantes et belles cascades. Un carbet a été construit là, au bord de la crique Angèle. On s'installe, puis chacun s'occupe comme il veut. Sieste, pêche, baignade, glissades sur des rochers (sur plus de 5m), ou pour les plus courageux, balade encore et encore dans les alentours ! Puis vint la nuit fraîche. On dort en hamac mais rien que s'allonger fait du bien au dos, fesses, mollets et pieds !

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13/02/2002

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Le troisième et dernier jour sentait surtout la fin de l’excursion ! Tout le monde était rassasié des aventures qu’il venait de vivre,  et ne pensait plus qu’à la joie de retrouver le peu de confort : douche, toilettes, habits propres, etc.… les plus chochottes se font désinfecter ou mettre un pansement… les autres vont se reposer en réhabituant peu à peu leurs yeux à la lumière dégagée !  Satisfait de nous voir fatigués, Gérard ne pense déjà plus qu’aux prochains clients qu’il va recevoir d’ici quelques heures … On s’échange des adresses (on ne sait jamais), se dit au revoir après une dernière super bouffe, et reprend silencieusement la pirogue direction retour à la civilisation !

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2 juin 2007

La route de l'ouest

C'est une route nationale à deux voies. Certains la  présentent comme étant l'autoroute de Guyane. D'ailleurs certains y roulent à 140 km/h. Une des raisons qui en font une des routes les plus accidentelles de France. Si elle est un peu plus large entre Cayenne et la ville spatiale, elle est plus étroite ailleurs et ressemble plus à une départementale métropolitaine. Nous avons connu une époque où certains passages étaient minés de trous, mais quand on pense qu'il y a quelques dizaines d'années, c'était des pistes et il fallait prendre le bac... la Guyane tend sûrement vers le mieux ! (positivons...)

En se dirigeant vers le soleil couchant, à partir de Cayenne (le chef lieu du département), on passe Macouria (où l'on habitait avant) puis kourou (où l'on habite actuellement), ensuite Sinnamary, et enfin Iracoubo. Au delà, on pénètre au coeur de l'ouest Guyanais.

La N1 longe le littoral, mais jamais on ne peut voir la mer. Les cartes du pays peuvent tromper... Sur bien des kilomètres défilent la forêt, quelques passages de savane, le ciel, immense, des maisons isolées, on passe un pont, encore un pont, tentacules de rivières, quelques villages surgis du vert. C'est pourtant l'essentiel des villes guynaises ! Puis, abattis, brûlis, défrichage, fromager, installations sauvages, une tôle sur quatre bouts de bois, sculptures saramaca à vendre, petits enfants nus, sable étonnament blancs, la forêt encore et encore, bouteilles aux liquides colorées, régimes de bananes, lave vaisselle dans une crique... On n'est pas loin de Saint-Laurent, troisième ville du département, Mana, Javouhey, Awala yalimapo et plein d'autres petits nouveaux villages non encore (et peut-être jamais) inscrits sur les plans de carte.

"Flânerie de ville en ville" : une nouvelle rubrique pour vivre les villes de Guyane.

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