Ilay kotroka manasaraka ny taona...
Les dieux tonnerres ont grondé. Des lames d'éclairs déchirent le ciel couleur d'encre. Des formes insaisissables surgissent du noir de la nuit. Silhouettes de nuages. Buissons à contre jour. Bras de branches pendouillant sous le poid des feuilles alourdies par la pluie. Les dieux tonnerres ont séparé l'année en deux. Installant l'automne sous les cieux de la côte est malgache. La pluie bat le tympo. Elle claque sur les toles. Lavant les toits. Délavant les murs. Elle murmure dans les arbres. Fait briller leur vert. Des perles roulent. Sur les cases en falafa. Sur les vitres embuées. L'eau ruisselle dans les rues. Les flaques s'élargissent. Les pousses gondolent. Tee-shirt collant. Les bruits s'ettouffent. Des voitures qui éclaboussent. D'un chien qui aboie. D'enfants qui crient. En trombe qu'elle tombe. Ce même ciel, il y a quelques jours, fourmillait encore d'étoiles. Sa grandeur était immense. Et le silence de la nuit paisible. Rythmé imperceptiblement par le chant des insectes. Des croassements ont pris place. Les dieux tonnerres ont grondé.