Dernière photo de Petit Bout d'Amour en moi... Le bidou couvert de caresses, d'amour et de petites mains impatientes ! C'était Dimanche 5 juin 2011... Ce matin là, on s'était dit qu'il fallait qu'on se fasse une série de clichés avant que je n'accouche ! Finalement on n'aura que cette photo bof de tout juste au réveil ! Comme quoi, la philosophie du "pourquoi faire aujourd'hui ce qu'on peut remettre à demain" n'a pas que du bon, lol ! Vers midi, Titine dit à xav "bon ben si je naccouche pas aujourd'hui, j'aurai perdu mon pari..." ! J'avais parié une naissance entre le 20 mai et le 5 juin ! Pour xav, depuis longtemps j'avais perdu (lui a parié une naissance vers le 15 juin) ! Rien dans la journée ne l'avait présagé, et pourtant... à la toute dernière heure de la nuit du 5 juin, il a décidé de pointer son nez ! photo 2 : Petit Bout d'Amour trimballant son cordon sur le bras juste après l'expulsion (23h12)...
Ce dimanche, la journée s'est passée tranquillement. Normalement. Nous avons marché comme d'habitude à la plage. Et j'avais eu quelques contractions. Mais rien de sérieux. Comme d'habitude là aussi ! Dans l'après midi, je ne sais pas pourquoi je me pouponne longuement dans la salle de bain (activité à laquelle je m'adonne généralement sans le "longuement", lol, et surtout jamais en plein après-midi !). De même, au moment de coucher les filles, je ne sais pas pourquoi là encore je leur dis "si zandry fait toc toc dans le ventre ce soir, n'oubliez pas que maman va partir à l'hopital avec papa. Et c'est papi et mami qui vont passer la nuit avec vous... il ne faudra pas s'inquiéter au réveil ou si vous vous réveillez la nuit !" Réponse : "Oui mamannnnn, on sait ! mais dis, tu penses que bébé sera là ce soir ? on a tellement hate tu sais !" Il devait être 20h. Je reste un peu avec elles et à peine endormies, alors qu'il n'y avait aucun signe jusque là, j'ai l'impression qu'il se passe quelque chose... La poche des eaux percée, j'avais connu ça avec Meva. Cette fois ce n'est pas aussi clair et net, mais nous décidons tout de même d'appeler gygy et nous rendre à la clinique... avec "les valises" au cas où !
Vers 21h, consultation et verdict : poche effectivement fissurée. Le doc préfère qu'on reste même s'il n'y a encore aucun signe : les choses peuvent s'accélérer brusquement ("votre femme c'est une pressée" qu'il dit le doc' à xav en faisant référence à l'accouchement de Mirana - qui est venue au monde comme en fusée, lol)... ! Il repart, me laissant entre les mains de la sage femme : "Quand le travail aura commencé, on me préviendra... et quand ça sera bien avancé, je reviendrai... de toute manière, peut-être que ça ne sera que pour demain... mais il faut se préparer à tout ! Si jamais ça se passe dans la nuit, monsieur - en parlant de xav - ira me chercher chez moi parceque je ne peux pas conduire de nuit...".
Il nous laisse ainsi. Je suis zen. Contente. Des contractions de temps à autres, mais rien de particulier. J'ai faim. Vers 22h, Xav rentre à la maison nous chercher à diner pendant que je m'installe tranquillement dans la chambre.
Quand il revient vers 22h30, je tourne en rond... les contractions sont brusquement devenues intenses et rapprochées... xav me propose de manger pour me changer les idées... Je n'ai plus faim du tout. L'idée de manger me rebutte. J'avais surtout envie d'aller aux toilettes... sans qu'il ne se passe pourtant rien ! Et j'avais mal. Là, je dis à xav qu'on allait appeler la sage femme... quand je raconte à cette dernière, les contractions intenses rapprochées et régulières, ainsi que l'envie de pousser, elle ne me croit pas trop (ça, elle me le rapportera le lendemain) : il y a une heure à peine je n'avais rien du tout, et gygy est parti serein ! Elle me dit de bien souffler et me propose un contrôle de routine.
Il devait être autour de 23h. Le visage de la sage femme est passé du noir au blanc ! "Mais le bébé est là !!! il va sortir !! C'est pas possible !" Panique à bord. Elle commence à faire des signes de croix, s'agite sur son téléphone, tout en me demandant de continuer à bien souffler et surtout pas pousser ! "On va aller vite en salle de travail. Prenez les affaires du bébé. Et monsieur allez chercher d'urgence le doc !". Les chambres sont à l'étage, la salle de travail au rez de chaussée. Les escaliers m'ont paru interminable ! Je croyais ne jamais y arriver ! Une fois en bas, nouvelles vagues de panique : on avait oublié "la blague" du gygy qui ne conduit pas de nuit et qu'il fallait aller chercher chez lui !! Je ne suis plus d'accord ! Non, mon mari reste auprès de moi. Ne me lâche pas xav, que je dis ! - Il n'en aura que pour 5 minutes qu'elle dit ! - Non, si t'y vas, je vais accoucher sans toi ! - Xav ne sachant plus trop quoi propose une autre solution : on pourrait appeler papi qui irait le chercher ? La sage femme complètement paniquée de la situation avait entre temps re-appelé le doc qui demande à causer avec xav qui se décide finalement : "si je n'y vais pas maintenant, on accouchera seuls... Plus le temps de discuter... Je ferai aussi vite que possible !"
Décidément, le stress d'accoucher seule ne me lachera pas jusqu'au bout de cette grossesse : après les différents voyages de xav, de quelques semaines à quelques jours avant la DPA, cette fois à quelques minutes d'accoucher, il a droit à un rallye dans les rues de Tamatave pour chercher le gygy, lol !
Les contractions étaient puissantes. Les plus puissantes de tous mes accouchements ! Elles ont commencé vers 22h30 et j'ai accouché à 23h10. Je perdais tout contrôle. Je n'arrivais pas à souffler comme il fallait. Et j'avais envie que d'une chose c'était de pousser alors qu'il ne fallait pas. La sage femme marmonnait des prières. Elle me tenait la main. M'éventait. Faisait plein de signes de croix. Et me suppliait à chaque contraction : pitéééééé, ne poussez pas !!! (bon évidemment je faisais ma têtue, lol !)
Quand je n'y crois plus, xav et le gygy débarquent. Ce dernier me fait encore une blague : "madame, vous me donnez le temps de mettre mes gants ?" à laquelle je réponds tout sourire - et entièrement consciente - malgré mon état : "non monsieur, vous n'avez plus le temps !" Il m'interdit de pousser. Je pousse. Sue et grelotte en même temps de partout. Je sens les mains rassurantes de xav. Au bout d'un moment on m'autorise enfin à expulser. Tout ça le temps de deux contractions après leur arrivée.. 23h10 : le cri ! Suivi simultanément de la voix toute émue de xav : "c'est un garçon !!"
Les minutes d'après, j'avais un peu angoissé. Je crois que j'étais traumatisée par la charcuterie de la délivrance artificielle juste après l'accouchement de Mirana. L'attente de la tombée du placenta m'a paru une éternité ! D'ailleurs au bout d'un moment, le gygy annonce qu'on va devoir refaire pareil : arracher le paquet de viande à l'aide de ses mains sans anesthésie aucune... Autant dire, la torture (accoucher à côté c'est rien du tout) ! Aussitôt dit... aussitôt le morceau tombe tout seul ! J'y ai échappé bel ! Trop troooooop contente !
Dernière anecdote mémorable à noter tout de même de cet accouchement : le retour dans la chambre... qui est à l'étage ! Deux heures après avoir accouché, je devais me lever et me servir de mes jambes et ce qui reste de mes fesses (manière de parler, hein !) pour monter les escaliers et me rendre dans ma chambre ! Quand j'avais accouché de Mirana (dans la même clinique il y a deux ans) j'avais testé, pour la première fois de ma vie, le portage en brancard (un peu holé hola dans les escaliers, mais j'ai trouvé ça rigolo) ! Cette fois, peut-être parcequ'il était 2h du mat' il n'y avait plus personne pour s'amuser à faire les porteurs ! Inutile de vous dire que j'ai moins rigolé, lol !!! Dernière photo de moi ci dessus, c'était juste après l'exploit... crevée mais heureuse de nous retrouver enfin tranquille dans la chambre auprès de mon bébé... mon Petit Bout d'Amour...