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Carnet de vadrouilleurs
19 septembre 2016

Reprendre une vie presque normale dans un contexte de crise politique

A l'origine, cette année, la rentrée était prévue le 5 Septembre pour les profs et le 6 septembre pour les élèves.

On n'avait à l'époque encore aucune date officielle des présidentielles et toussa... mais tout le monde savait globalement que ça allait se passer fin aout/début septembre... et que ça risquait de chauffer à cette période là... J'en avais déjà brièvement parler dans ce post juste avant de partir en vacances... Comme c'était grave ce qui s'était passé lors des élections en 2009 à Port Gentil, cette fois ci, les entreprises pétrolières et para-pétrolières ont anticipé leur mesure de sécurité en obligeant "femmes et enfants" d'expats à rester le plus longtemps possible en France après l'été... ne pas revenir au Gabon avant mi ou fin septembre... et donc, soit de prolonger les vacances, soit de commencer l'école là où ils habitent...

Nous, nous ne sommes pas « gens d'entreprise »... Xavier a ordre de mission d'être là pour la rentrée des profs, nous avons donc acheté nos billets de retour de vacances pour le 2 septembre... Et on n'a pas d'autres choix que d'attendre les « ordres de dernière minute » pour reculer notre retour en cas de graves problèmes dans le pays !

L'autre particularité de notre cas, c'est que contrairement à "tout le monde" (je parle des expatriés), en juillet /aout, nous ne « rentrons » nulle part ! Les familles, elles, rentrent en France, y ont un pied-à-terre, un chez eux... Nous, en juillet / aout, nous sommes en vadrouille au bout du monde, vers l'inconnu – et l'au delà (mdr), avec nos balluchons sur le dos... Alors, si on nous demandait de ne pas revenir au Gabon pour la rentrée à cause de graves problèmes politiques, on n'aurait pas été « tranquillement chez nous » comme les autres, mais on aurait été bloqué à Johannesburg, là où on devait prendre l'avion à la fin de notre périple !

La question nous a effleuré l'esprit... et si on ne pouvait pas revenir avant un bout de temps, où irions nous ? Réponse de Titine-la-fofolle : revenir à Durban, se poser au bord de la mer, surfer et continuer les vacances tranquille, lol ! Non, mais si c'était vraiment pour quelques mois ? Bah « rentrer chez nous », c'est à Madagascar, donc on aurait pris d'autres billets et entamé de nouvelles vacances en s'exilant chez papi et mami, inscrit sagement nos enfants au Lycée Français de Tamatave...

Bref... Rien de tout ça... ouf ! ou dommage, lol ! Ca dépend...

Ce qui s'est passé :

- 31 aout, et les jours suivant : suite à la proclamation des résultats des présidentielles gabonnaises, de violentes et meurtrières manifestations éclatèrent... coups de feu... gaz lacrymogènes... pillages... 

- le 2 septembre (jour où on avait notre vol retour), South African Airways ne voulait pas faire atterir ses avions à Libreville, et ce jusqu'à nouvel ordre. Au final, on était bloqué 3/4 jours... Nous avions reçu dans les même temps un mail disant que la rentrée des écoles françaises allaient être reportée au 15.

- Et puis voilà, les évènements se sont calmés (pas forcément les esprits...) ! Et South African a bien voulu décoller. Le 6 septembre, on était à port Gentil, chez nous.

On a pu préparer la rentrée et reprendre une vie « presque normale » à quelques « détails » près... Genre : on a renforcé nos serrures et ne laisse plus la maison aussi sereinement qu'avant... on imagine le mal partout... on ne rentre jamais trop tard... on ne sort plus la nuit... on fait attention à toujours bien avoir nos papiers... être patients avec les contrôles qui se sont surmultipliés- et toute la pression qui va avec - de police/militaire dans nos trajets... c'est chiant mais on reste en mode "zen attitude en toute circonstance..." ! Tant qu'on peut encore aller à la plage, moi je dis, ça va... Bon sinon, on est toujours victime de ce que les médias appellent le "couvre feu numérique" (plus d'internet après 18h ! et quoi qu'il en soit de toute manière, en journée ou la nuit, pas de sms possible ni de réseaux sociaux ; en bref, depuis trois semaines, les communications ne peuvent se faire que par téléphone directement)... Pour bosser, préparer ses cours etc, pour xavier le soir, ce n'est pas pratique du tout...

- 16 septembre, l'école a enfin repris, mais, dans un contexte de crise politique qui n'est pas prêt de finir... d'ailleurs peu de famille n'ont été encore autorisée à revenir ! Et comment ?

- Aujourd'hui c'est la proclamation des résultats de la présidentielle par la cour constitutionnelle que tout le Gabon attend !!! C'est prévu normalement le 23 ou 24 septembre... Autant le dire, tout le monde a peur de ce qui va se passer ! Quel que soit les résultats, ça risque de chauffer ! On a commencé à faire nos provisions... certains gabonnais ont préféré quitter la ville et se retirer dans leur village... Wait and see...

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