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Carnet de vadrouilleurs
29 septembre 2005

Le poids du métier

Arbeit macht frei ? Le travail rend libre ? Douce ironie !

Soyons honnêtes, le travail est une charge.

Alors, quand on peut avoir une dé-charge... c'est tout bon !

Et bien c'est le cas pour le prof, oh, pas une décharge totale, seulement une demi-décharge, à l'essai !

La différence ? 9 heures de cours en moinS. (Prononcer le S à la fin, à la guyanaise) 9 heures en moinS ? Mais, mais, et le reste du temps ? Hein ? C'est tout de même nos sous qui payent les fonctionnaires, mazette. Rassurez-vous, chers concitoyens, la demi-décharge, c'est pas du temps libre pour flaner sur la plage, arpenter les layons, naviguer sur les criques.

Non ! Deux versions différentes à se sujet :

- au collège, le bruit qui court au sujet de la demi-décharge, c'est : "Monsieur W. va jouer aux échecs maintenant..."

- la 2ème, plus proche de la réalité : maintenant, je coordonne...

Hé hé, tout un programme !

En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'une demi-décharge, ça allège ! Le travail rend libre ? Mouais, en un sens, le travail libère.... du temps libre...

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27 septembre 2005

R.a.s.

Un mois bientôt depuis la nouvelle année scolaire. Du concret dans l'introduction des jeux d'échecs dans les écoles en Guyane. Professionnellement, ça bouge pour xav. Quant à Titine, la période des inscriptions en cours de peinture est passée. Moments d'activités intenses ces dernières semaines... comme l'année dernière.

5 septembre 2005

Rentrée 2005

On ne parle que de ça : la rentrée ! Nous voila donc de retour de force chez nous. Arghhh si seulement on avait encore un mois..... et encore un autre mois..... et... et... et... Ceci dit, après deux mois en vadrouille sur cinq pays, avec comme pied-à-terre nos sacs à dos, nous sommes bien contents de retrouver notre Guyane chérie, notre maison, notre chat et nos plantes....

Nous sommes arrivés le 31 aout vers 23h. Sans transition, le boulot a repris aussitôt le lendemain matin pour xav (sic!). Depuis, c'est la course pour refaire "tourner la machine" de la maison. Pas de détails. A vous d'imaginer dans quel état peut être une maison fermée depuis deux mois. Maintenant que nous commençons à y voir plus clair dans notre jungle rue Dali, on peut reprendre nos correspondances. Non pas qu'on va reprendre l'avion (hu hu), mais nous allons pouvoir nous remettre sérieusement à pianoter devant notre ordinateur pour vous raconter la suite de notre traversée de l'Amérique centrale.

Nous n'avions pas pu vous écrire depuis que nous étions USA. Pas moyen de se connecter dans le pays au top des nouvelles technologies.... quel comble !! On ne se moque pas de vous, mais en fait, on était la plupart du temps dans des parcs nationaux, entre déserts, geysers, ours et bisons, etc... donc imaginez un peu...

Allez, on arrête les blabla, on se retrouve dans la rubrique "été"... comme ça en plus, on aura encore de temps à autre l'impression d'être toujours en vacances....

16 juin 2005

Fin d'année scolaire 2005

A propos de bosser, nous sommes mi-juin, et tout s’essouffle à kourou city ! La moitié des gens sont déjà partis pour profiter des billets d’avion plus économiques… et seul le mot vacance résonne dans toutes les bouches ! Les conseils de classes sont passés, les livres rendus, élèves comme profs comptent les jours… On va bosser en baissant encore plus la tête que d’habitude !! Quant à Titine, l’expo des élèves de l’atelier est aussi passé, avec un grand succès d’ailleurs !

Eclatant de couleur :

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Petits clin d'oeil à certains de ces artistes en herbe...

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Encore et toujours de la couleur...

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Et beaucoup de bonheur...

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26 avril 2005

Dernière ligne droite avant les grandes vacances 2005

Pas vraiment grand chose de neuf... "tonta mivadibadika" comme on dit chez nous (que des vieilleries, quoi !!). Petites anecdotes par-ci par là dans notre quotidien et nos week-ends, les vacances de Pâques en Martinique, et surtout le boulot !!!

Nous avons passé nos dernières vacances de l’année scolaire il y a trois semaines, et reste neuf longues semaines de boulot non stop avant les grandes vacances (mmhhhh… on rêve déjà…) !!! Ce qui est drôle c’est que tout le monde en a déjà plus que marre !! Lassitude et fatigue sont les mots qui reviennent le plus à la bouche dans le milieu de l’enseignement, chez les profs, comme chez les élèves (sans parler des répercussions chez les parents et dans le milieu extra-scolaire) (ça concerne tout le monde en fait)… C’est vrai que tous se sont plutôt bien habitués depuis le mois de décembre à avoir 15jours de vacances tous les mois !!! Dur, dur jusqu’à fin juin !!

Dans le milieu artistique, c’est aussi une période agitée : la dernière ligne droite de l’année (on suit le calendrier scolaire) rime avec préparation de la méga exposition de fin d’année de tous les élèves de l’atelier, de 3 à 72 ans !! Et en gros, ça veut dire… réserver une salle, préparer des affiches et des invitations, sélectionner trier les travaux depuis le début de l’année, résoudre l’équation effectifs des élèves / nombre d’œuvres / surface du mur, se réunir entre intervenants pour des coordinations et des mises au points, puis au final, accrocher, disposer…. rdv le 3 juin pour le vernissage ! On attendant, on bosse très dur !

A côté de ça, une exposition personnelle est aussi en train de se mijoter pour l’artiste !! Quant au prof, lui aussi mijote des petites choses importantes, projet « jeux d’échecs pour lutter contre l’échec scolaire », projet d’échanges avec le Surinam… et… et… et… Chut !! on a aussi un secret, dont on vous parlera peut-être un jour… à suivre !!

Voilà en gros l’actualité (sérieuse) qui nous préoccupe tous les deux ces derniers temps ! On n’écrit pas trop, mais on pense bien à vous. Bises à tous.

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10 décembre 2004

Et cette restauration, me demande-t-on ?!!

Pffffffft ! Une vraie torture ce chemin de croix !! Un boulot atroce ! Intéressant mais alors… quelle souffrance !!

Les tableaux sont « minuscules » à côté de mes habituelles toiles de plus d’1m / 1m sur lesquelles je laisse complètement exploser  mon énergie créatrice ! En plus de l’exiguïté de la surface picturale, le style  est plutôt très réaliste, léché, lisse, pas vraiment mon genre, mais bon… Il faut repasser derrière l’artiste, retrouver exactement ses couleurs et sa touche, suivre trait pour trait chaque forme, essayer de se mettre à sa place et respecter à 100% son travail et son point de vue. Techniquement, c’est enrichissant et ça me fait faire un bon exercice (sauf qu’il ne s’agit pas d’entraînements…) !! 

Le plus dur, disons, c’est qu’au delà de toutes ces particularités qu’on attend d’un « restaurateur de tableaux », il y a tout un travail sur soi à faire, ne pas se laisser emporter, se contrôler sur tous les plans, multiplier à l’infini sa patience, rejeter toutes ses idées et ses manières personnelles de faire, faire abstraction aux défauts et accepter malgré soi de les reproduire… Bref, il faut s’oublier complètement et, en quelque sorte tuer l’artiste en moi le temps d’une restauration !! Ce qui est très très difficile pour moi qui ai constamment besoin de spontanéité, de liberté et d’expression !!! 

L’envie de se surpasser est fort, tant psychologiquement que techniquement, et pour ça, l’expérience vaut vraiment le coup !! Je bosse dessus tous les jours. Mais j’avoue que j’ai vraiment hâte d’en finir… et 14 tableaux, ce n’est pas rien !! 

8 décembre 2004

Prof en guyane

Non, non, non ! Ne vous laissez pas méprendre ! La Guyane, c’est pas seulement les vacances, la Guyane, la chaleur, les cocotiers, le ti’ punch, les promenades. Hé ! Ne donnez pas dans le refrain, ouais les artistes et les profs, ça bosse pas souvent. Car je l’entends dire, on me le fait sentir. TA-RA-TA-TA ! Dixi ! Pour preuve, je vais parler de mon taf, quoi, de ma vie professionnelle, ok ?

Vous savez tous que le métier de professeur implique, outre les cours, leur préparation, les corrections, les conseils de professeur, et en particulier les réunions de parents, un des moments les plus amusants du métier, car on voit de nouvelles têtes, on entre en contact avec la vraie vie. Je rappelle que la plupart des professeurs souffre tous un peu de puérilisme, car depuis qu’ils sont enfants, ils n’ont jamais vraiment quitté l’école…Alors la réunion des parents !…C’est du concret.

Je passe rapidement : vous ne devez pas ignorer que la plupart des parents viennent pour entendre des compliments sur leur descendance, qu’ils ont tant contribué à façonner. Ceux-là encore, si la mère est passable, on peut supporter. Il y a ceux qui viennent ayant prémédité de donner une correction publique au fruit de leurs amours lointaines. Ceux-là sont plus durs au dialogue et à l’échange, et exigent un certain équilibre psychologique pour ne pas ressentir de l’émotion, ne mélangeons pas vie professionnelle et sentiment !

Jusqu’ici, pour ceux qui en ont déjà entendu parler ou l’ont vécu, rien de particulier. On se croirait dans le cadre de n’importe quel collège de Bretagne. Mais j’en viens à la spécificité guyanaise : les parents ne parlant pas le français, mais désirant rencontrer le professeur. Très bien ! Trop souvent la honte de ne pas parler la langue dissuade les parents non francophones de venir dans les murs du collège. Il a fallu parler anglais avec la dame du petit guyanien, qui ne cessait de répéter : «  He knows what’s going to happen, he knows what’s waiting for him » (= il sait ce qui va arriver, il sait ce qui l’attend ), pointant d’un doigt menaçant l’enfant, qui regarde sa mère, les yeux déjà gonflés par les larmes qui naissent du fait qu’il sache ce qui l’attend….

Mon brésilien n’est pas suffisant pour m’exprimer professionnellement avec la mère d’un autre, d’autant plus que le métissage indien prononcé de son visage me laisse supposer qu’un peu de patois arawak pouvait très bien se mêler dans les mots brésiliens employés par l’amazonienne, qui chuintaient extrêmement en parlant. Nao tem problemo ! Désolé, je n’ai pas de tilde ! Bruno est là, qui va faire de la traduction simultanée à sa maman, qui sourit quand il lui dit que je suis content de son travail, qu’il fait des efforts et qu’il a des bons résultats, qu’il participe, qu’il est sérieux et poli. Bruno sourit aussi un peu en traduisant, mais il est concentré sur ce qu’il dit. Il est méritant. Voilà, j’ai tout dit. Je tente un : « A proxima vez, vao fallar brasileiro ! ». Elle me répond : « Moi aussi, je parlerai prochaine fois ! » Au revoir.

Quant à mon sranantongo, j’avoue qu’il n’est pas à la hauteur. J’aurais pourtant voulu honorer ce papa venu d’Apatou, un village à 2 heures de pirogue de Saint-Laurent de Maroni. « Mo pa palé français, elle traduit ». Ok ! Je regarde les mains du père, petites, un peu boudinées, burinées, les ongles coupés à ras, d’une roseur qui contraste avec la peau noire sombre. Sa fille profite bien de son redoublement. Elle fait des progrès en lecture. Elle traduit d’une voix gutturale que je ne lui connais pas. Elle parle bas. Le père lui fait un commentaire, à voix basse, je glisse un mot à Mariette, elle explique à son père, tout va bien, merci d’être venu de si loin.

Quand vient la mama haïtienne, même si elle parle seulement le créole, on peut se comprendre sans problème !

Qui a dit qu’on ne bossait pas chez les profs en Guyane, hein ?! Et les spécificités, alors ?!

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26 novembre 2004

L'artiste fait son chemin...

Suis-je en train de devenir célèbre ?? hihi ! on peut toujours rêver, n'est-ce pas ? Après la parution il y a quelques mois d'un article sur "rtine, la petite artiste malgache de guyane" dans une page de la rubrique culturelle de midi madagascar, voilà qu'on vient me chercher à mon atelier pour .... restaurer 14 oeuvres de la célèbre église du vieux bourg de kourou !!

Ce matin alors que j'étais en train de patouiller avec mes tout petits de 3 ans, une dame d'un certain âge, à l'allure bien respectueuse (sacré contraste avec mon baggy tout barbouillé de peinture...), se pointe à l'atelier avec dans les bras une peinture sur bois représentant la crucifixion du Christ ! Léger froncement de sourcil d'étonnement sur mon visage. Elle me demande alors de but en blanc, comme ça,  si je peux restaurer le tableau ! sic ! kikekoidontoù ?? "On m'a dit de venir vous voir... C'est pour l'église Sainte Croix, il y en a 13 autres comme ça... ce sont des tableaux qui représentent les étapes du chemin de croix."   

On discute blablabli et blablabla... et nous voilà donc maintenant à la maison, autour de mes reproductions de picasso et autres délires,  avec les 14 oeuvres religieuses dont j'ai la mission de restaurer !!! hum... hum...

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