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Carnet de vadrouilleurs

8 décembre 2004

Serions-nous drogués ?

Ces derniers temps, les héros du blog petit à petit ont un peu mis de côté leur chère jungle. De temps en temps, on doit oublier son côté sauvageon, et se plier aux obligations ennuyeuses du monde civilisé. De temps en temps aussi, on se fait plaisir à vivre pleinement et profiter de ce monde dans lequel on vit, n'est-ce pas ??

Ces derniers week-ends se sont déroulés pour nous sans vert. Au programme, culture et société. Vernissages par-ci par-là, concerts, on invite à bouffer ou on se fait inviter, soirées cacahuètes / dvd, auto-tamponneuses de la fête de Kourou, etc... De quoi se distraire, quoi !! On en a profité pour mettre le moteur de notre tite pirogue à réviser.

Aujourd'hui, on dirait que le sang coule moins fluide dans nos chairs. On est en manque de chlorophylle. On a beau marcher tous les jours à la plage, respirer la forêt omniprésente, mais la jungle et ses criques, sombres et mystérieuses, celles-là même qui nous enivrent et nous ramènent à notre état pur, proches de ceux de nos ancêtres vieux de plus de 3000ans, nous manquent ! A croire que nous sommes drogués… par la nature !!!

En attendant d’y aller, là-bas, pourtant pas si loin, nous pompons de tous nos poumons l'air amazonien qui plane autour de nous, inspiration, expiration, et nous nourrissons nos yeux de photos gravées dans l'ordinateur...

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8 décembre 2004

Prof en guyane

Non, non, non ! Ne vous laissez pas méprendre ! La Guyane, c’est pas seulement les vacances, la Guyane, la chaleur, les cocotiers, le ti’ punch, les promenades. Hé ! Ne donnez pas dans le refrain, ouais les artistes et les profs, ça bosse pas souvent. Car je l’entends dire, on me le fait sentir. TA-RA-TA-TA ! Dixi ! Pour preuve, je vais parler de mon taf, quoi, de ma vie professionnelle, ok ?

Vous savez tous que le métier de professeur implique, outre les cours, leur préparation, les corrections, les conseils de professeur, et en particulier les réunions de parents, un des moments les plus amusants du métier, car on voit de nouvelles têtes, on entre en contact avec la vraie vie. Je rappelle que la plupart des professeurs souffre tous un peu de puérilisme, car depuis qu’ils sont enfants, ils n’ont jamais vraiment quitté l’école…Alors la réunion des parents !…C’est du concret.

Je passe rapidement : vous ne devez pas ignorer que la plupart des parents viennent pour entendre des compliments sur leur descendance, qu’ils ont tant contribué à façonner. Ceux-là encore, si la mère est passable, on peut supporter. Il y a ceux qui viennent ayant prémédité de donner une correction publique au fruit de leurs amours lointaines. Ceux-là sont plus durs au dialogue et à l’échange, et exigent un certain équilibre psychologique pour ne pas ressentir de l’émotion, ne mélangeons pas vie professionnelle et sentiment !

Jusqu’ici, pour ceux qui en ont déjà entendu parler ou l’ont vécu, rien de particulier. On se croirait dans le cadre de n’importe quel collège de Bretagne. Mais j’en viens à la spécificité guyanaise : les parents ne parlant pas le français, mais désirant rencontrer le professeur. Très bien ! Trop souvent la honte de ne pas parler la langue dissuade les parents non francophones de venir dans les murs du collège. Il a fallu parler anglais avec la dame du petit guyanien, qui ne cessait de répéter : «  He knows what’s going to happen, he knows what’s waiting for him » (= il sait ce qui va arriver, il sait ce qui l’attend ), pointant d’un doigt menaçant l’enfant, qui regarde sa mère, les yeux déjà gonflés par les larmes qui naissent du fait qu’il sache ce qui l’attend….

Mon brésilien n’est pas suffisant pour m’exprimer professionnellement avec la mère d’un autre, d’autant plus que le métissage indien prononcé de son visage me laisse supposer qu’un peu de patois arawak pouvait très bien se mêler dans les mots brésiliens employés par l’amazonienne, qui chuintaient extrêmement en parlant. Nao tem problemo ! Désolé, je n’ai pas de tilde ! Bruno est là, qui va faire de la traduction simultanée à sa maman, qui sourit quand il lui dit que je suis content de son travail, qu’il fait des efforts et qu’il a des bons résultats, qu’il participe, qu’il est sérieux et poli. Bruno sourit aussi un peu en traduisant, mais il est concentré sur ce qu’il dit. Il est méritant. Voilà, j’ai tout dit. Je tente un : « A proxima vez, vao fallar brasileiro ! ». Elle me répond : « Moi aussi, je parlerai prochaine fois ! » Au revoir.

Quant à mon sranantongo, j’avoue qu’il n’est pas à la hauteur. J’aurais pourtant voulu honorer ce papa venu d’Apatou, un village à 2 heures de pirogue de Saint-Laurent de Maroni. « Mo pa palé français, elle traduit ». Ok ! Je regarde les mains du père, petites, un peu boudinées, burinées, les ongles coupés à ras, d’une roseur qui contraste avec la peau noire sombre. Sa fille profite bien de son redoublement. Elle fait des progrès en lecture. Elle traduit d’une voix gutturale que je ne lui connais pas. Elle parle bas. Le père lui fait un commentaire, à voix basse, je glisse un mot à Mariette, elle explique à son père, tout va bien, merci d’être venu de si loin.

Quand vient la mama haïtienne, même si elle parle seulement le créole, on peut se comprendre sans problème !

Qui a dit qu’on ne bossait pas chez les profs en Guyane, hein ?! Et les spécificités, alors ?!

a3

30 novembre 2004

poésie matinale... poésie banale...

ce matin... les oiseaux m'ont réveillée... la plage était déserte... salutation au soleil... le ciel était rose... jogging... perles de sueurs... air pur... bonne humeur...

...dans le jardin... le thym est en pleine forme... les ciboulettes on péri dans le pot... les cotonniers et les papayers grandissent... les boutures de "madagascar" et le frangipannier explosent de vert... le sapin et les poivronniers stagnent... le badamier trône... le bosquet de fleurs blanches envoûte avec son parfum sucré... quelques noix de coco sont tombées... le chat blanc joue sous les énormes fougères et se roule dans le sable...

... j'ai aussi... pris des céréales et une orange... mis en route le boeuf bourguignon... bisouté mon chéri... douché le chat... suis allée au marché... préparé mes cours... peins un peu... et fait de l'ordinateur...

La vie est belle, tout simplement belle !

butinage

Ca c'est un colibri. On en trouve souvent dans les jardins guyanais, en train de faire des bisous aux fleurs... Très difficile à photographier car petit oiseau très speed. J'ai réussi à le choper "convenablement" au bout de plusieurs jours de tentative, et j'en suis plutôt fière !

30 novembre 2004

Cesaria Evora en Guyane

Euh ! Encore une blague, il ne se passe jamais rien en Guyane, à part des arbres qui s’écroulent dans la forêt à cause des orpailleurs qui cherchent… Cette semaine, il fallait vraiment être de mauvaise foi pour dire qu’il ne se passait rien en Guyane, car on avait l’embarras du choix ! Il y la fête patronale de Kourou et ses trois soirées de concert, avec comme point d’orgue la venue de Doc Gynéco. Pas la peine d’en parler sur plus de trois lignes car c’était nul : Doc est venu avec un pôte, mais sans musicien ! Résultat : ils chantaient seulement sur la musique enregistrée, service minimum, quoi ! Et le public n’était pas avec eux : quand ils nous annoncent : « Tu es né ici dans la misère et les cris », on s’est regardé ! On a pensés, Doc, va voir le docteur !

Autre festival d’importance, les Transamazoniennes, à l’autre bout de la région à Saint-Laurent du Maroni, dans l’ancien camp de la transportation, le camp des bagnards ! Les brotha et les sista remontent le fleuve avec des provisions pour l’occasion, c’est surtout reggae avec Beenie Man comme guest star pour les spécialistes.

Et bien nous... Nous avons opté pour Cesaria Evora parce que ce n’était pas une blague ! 40 euros la place, il a fallu se faire violence, mais ce n’est pas sûre qu’elle revienne de sitôt en Guyane, alors… ! Nous pensions qu’elle n’allait pas avoir trop de succès ici. Fi ! En arrivant au palais omnisport de Matoury, qui fait office de gymnase et de salle de spectacle, c’était la cohue ! Une colonne humaine compacte commençait à 1km de l’entrée ! Euh ! Nous nous sommes dits, ça c’est pour ceux qui n’ont pas de billet, mais non ! Faire la queue, nous n’aimons pas ça. Alors je propose que nous laissions passer tout le monde avant d’entrer. Heritina la resquilleuse dit non, on se faufile ni vu ni connu avec nos petites tailles et nous nous retrouvons au quatrième rang, juste derrière le président de région, sans majuscule. Oui, places assises, pas possible de céder à l’envie de danser pendant le récital !

Le concert

Le panneau d’affichage du palais indique 21 heures, les musiciens entrent en scène et se lancent dans un chaleureux instrumental qui comble immédiatement l’attente des spectateurs. Il y a une guitare sèche, un violon, un saxo, une batterie et percus, un banjo et une basse. Le groupe s’est réparti sur l’assez grande scène. Puis la diva, vêtue d’une large robe verte, monte sur scène, se déplace lentement vers le centre et les projecteurs s’allument : une clameur s’élève dans la salle, et salue la présence de cette grande personnalité. Elle s’étonne de l’accueil triomphal et attend un peu pour commencer à chanter. Et là, la magie opère aussitôt !… Sa voie chaleureuse rend tout le public langoureux et abandonné. Même le président de région, sans majuscule, a l’air adouci, rendu à sa candeur d’enfant. Fin de la première chanson : le public lance un cri de soulagement, c’est bien elle, c’est Cesaria, quelle joie mélancolique !

La grand-mère capverdienne déroule ses mélodies, pleines d’une allégresse en mode mineur, de saudade, de chuintances d’une mama africaine ayant en bouche le portugais. Elle a vécu, elle a connu des revers, elle a explosé de joie et de douleur, elle le chante, et ça nous fait tressaillir la colonne vertébrale. Cesaria jette un « Que calor ! » entre deux sérénades, elle s’éponge le visage, elle grommelle parfois, mais un sourire n’est pas rare. Le public est subjugué, les musiciens se prennent au jeu et se lancent dans des virtuosités sensitives, spécialement le saxophone et le violon. Au bout d’une heure, la cantatrice nous annonce en portugais qu’elle va faire une pause, elle se dirige vers le fond de la scène, s’assied à la lumière d’un projecteur de clair de lune, allume une cigarette, boit un verre de, écoute ses musiciens entamer un instrumental déchaîné !

Nous avons réussi à la rappeler une fois, mais après trois nouvelles chansons, l’adieu était définitif. Mama Cesaria se dandine vers la sortie de la scène, les lumières se rallument, les musiciens viennent saluer, le charme est rompu, mais c’était un moment fort en émotion.

Retour en pleine lune

Sous l'oeil bienveillant de la lune, nous restons high pendant tout le trajet pour rentrer à Kourou, un peu moins d’une heure, puis atterrissons avec le contrôle de la gendarmerie à l’entrée de la cité spatiale qui filtre les entrées en cette période de fête patronale, pour qu’il n’y ait pas trop de braquages et d’agressions…Nous sommes en règle, car Xav exige la ceinture attachée, depuis ses 90€ de PV le jour de son anniversaire, où le zélé représentant de la loi lui avait lancé un « la loi, c’est la loi » mémorable, pendant que les scooters pétaradaient à fond sans casque, les épaves roulaient à leur barbe sans papier verre sur le pare brise, « et tout le monde est tenu de la respecter », concluait le représentant, « c’est pas de chance pour vous que ça soit aujourd’hui …». Passés le poste de contrôle, nous filons vers notre camionnette préférée, appelée « le grand chef », où les super madras sont une valeur sûre. Retour à la maison pour un dîner tranquille sur la terrasse, rideau.

30 novembre 2004

poésie matinale... poésie banale...

ce matin... les oiseaux m'ont réveillée... la plage était déserte... salutation au soleil... le ciel était rose... jogging... perles de sueurs... air pur... bonne humeur...

...dans le jardin... le thym est en pleine forme... les ciboulettes on péri dans le pot... les cotonniers et les papayers grandissent... les boutures de "madagascar" et le frangipannier explosent de vert... le sapin et les poivronniers stagnent... le badamier trône... le bosquet de fleurs blanches envoûte avec son parfum sucré... quelques noix de coco sont tombées... le chat blanc joue sous les énormes fougères et se roule dans le sable...

... j'ai aussi... pris des céréales et une orange... mis en route le boeuf bourguignon... bisouté mon chéri... douché le chat... suis allée au marché... préparé mes cours... peins un peu... et fait de l'ordinateur...

La vie est belle, tout simplement belle !

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28 novembre 2004

Promenade du dimanche en fin d’après-midi

Quand nous ne sommes pas sur notre pirogue le dimanche et que nous sommes restés à la maison profiter du week-end, nous aimons bien partir à pied vers la plage, à travers le quartier de la Anse, pour assister au spectacle multicolore du coucher du soleil. Il faut qu’il y ait un peu de nuages, pour que les derniers rayons zigzaguent  à travers eux inventant des teintes dignes des palettes les plus sophistiquées. Hier, la mer était jaune, ou verte, selon le passage des nuages. Un vent léger anime les palmiers étalant leur plumes, c’est une brise fraîche qui ravit les promeneurs. C’est aussi l’heure où les enfants font leur dernière baignade, rétifs à retourner chez eux. Des coureurs longent la grande plage de Kourou, de la Anse jusqu’à la Cocoteraie. Il est loisible de s’arrêter un peu sur une barque abandonnée, qui joue le rôle d’un banc providentiel, offrant une vue sur l’étendue de la plage et les îles du Salut où les lumières s’allument déjà. La brise diminue un peu, la variété des chatoiements s’estompe et l’obscurité arrive vite, nous somme si prêts de l’équateur ! Il est alors temps de regagner la rue Dali, tandis que les lampadophores du boulevard de la mer scintillent à travers les branches des palmiers pour former une voie royale. Pour nous, dimanche en fin d’après-midi, ce n’est pas la veille de lundi, c’est encore dimanche…

photo_0131 

27 novembre 2004

La rue Salvador Dali (suite et fin)

Quand la douce lueur de l’aube délicatement borde la nuit aveugle, l’océan de rosée des jardins doucement s’évaporent. Des oiseaux venus de tout le pays bruyamment enclenchent le mécanisme du réveil naturel. Il est 6h du mat. Animation latente dans la rue vide. Une pièce enfouie dans quelques maisons est éclairée. Au n°4 le robinet de la douche vient d’être ouvert. On devine les agréables frissons d’un corps qui sort du sommeil. Au n°10, bruit cristallin de pétales de céréales dans un bol. On parle bas pour ne pas réveiller les autres. Le voisin démarre sa voiture. Petit oiseau dans la gueule, le gros matou rouquin traverse rapidement la rue. Foulées énergiques du légionnaire blanc au short moulant vert. Un petit aux yeux encroûtés revient du chinois, pain d’une main, guidon de vélo de l’autre. Sa jeune voisine marche vers le collège qui se situe juste derrière la rue. Rdv à l’angle pour faire le chemin avec les copines de classes. Raïssa du n°25 tarde. Une voix aiguë l’appelle. La rue Dali s’active petit à petit. On entend la maman de Dany crier son nom pour le réveiller. Quelques voitures sortent de leur garage. Après les collégiens, les enfants défilent, plus bruyants. Les plus petits, toujours fiers le sac au dos, marchent aux côtés de leur maman. Ils saluent le haïtien qui traîne sa tondeuse. 9h05, la cloche du collège retentit la récré. Les cris sont étouffés au loin. La rue a retrouvé son calme plat. Même les chats ne sont plus là : déjà l’heure de la sieste pour eux ! Les ombres dansent seules avec le soleil brûlant sur le goudron qui attend impatiemment ses petits rois dribler leur ballon.

26 novembre 2004

La rue Salvador Dali

Salvador Dali, c'est le peintre. Mais c'est aussi le nom d'une rue. Une rue longue d'environ 300m, aux maisons blanches, pâles et toutes ressemblantes, aboutissant à une école. Agitations aux horaires d'entrées et de sorties de classes. Calme plat entre temps. A première vue, cette rue est banale : c’est la notre !! Derrière la monotonie architecturale du quartier pourtant, une âme vibre. Malgaches, africains, brésiliens, et français colorent la rue Dali. 

Fin d'après-midi. Rebondissement d’un ballon dribblé sur le goudron. Craquement de bouteilles en plastique. Cris d'enfants qui n'ont jamais fini d'inventer des jeux. Les rares voitures qui passent rue Dali à ce moment doivent ralentir. Quand la nuit commence à poindre, les jeunes succèdent au trône de la rue et se perchent assis sur les murs. Rdv au n°21, sous le grand arbre. De la pénombre le son d’une guitare accompagne le souffle doux du soir. Les voix parlent doucement. Les copains des rues avoisinantes débarquent en scooters. Au n°13, les filles chantent à tue-tête les dernières nouveautés. Devant les portails, voisins et voisines jacassent. Dany a encore fait des bêtises : on entend ses pleurs rythmés par des coups de bâtons et les engueulades maternelles. Des odeurs de beignets planent dans l’atmosphère. Chaque fin de semaine, au bout de la rue, de la samba brésilienne pimpante défie la mob pétaradante (et énervante !!) de notre voisin de gauche qui a toujours un truc à réparer dessus.  Une fois de temps en temps, dans la maison en face, les haïtiens psalmodient des heures durant. Chants et prières étonnent les nouveaux métros qui viennent d’aménager. On parle du vaudou. Plus tard dans la nuit, le camion poubelle rugit et laissent une traînée d’odeur nauséabonde qui ne fait plus sortir les gens de chez eux. La rue Dali plonge alors dans un calme noir mais son âme demeure toujours quelque part dans l'ombre. Restent alors des bribes de paroles échappées des terrasses. Jusqu’à l’extinction totale de toutes lumières.

26 novembre 2004

L'artiste fait son chemin...

Suis-je en train de devenir célèbre ?? hihi ! on peut toujours rêver, n'est-ce pas ? Après la parution il y a quelques mois d'un article sur "rtine, la petite artiste malgache de guyane" dans une page de la rubrique culturelle de midi madagascar, voilà qu'on vient me chercher à mon atelier pour .... restaurer 14 oeuvres de la célèbre église du vieux bourg de kourou !!

Ce matin alors que j'étais en train de patouiller avec mes tout petits de 3 ans, une dame d'un certain âge, à l'allure bien respectueuse (sacré contraste avec mon baggy tout barbouillé de peinture...), se pointe à l'atelier avec dans les bras une peinture sur bois représentant la crucifixion du Christ ! Léger froncement de sourcil d'étonnement sur mon visage. Elle me demande alors de but en blanc, comme ça,  si je peux restaurer le tableau ! sic ! kikekoidontoù ?? "On m'a dit de venir vous voir... C'est pour l'église Sainte Croix, il y en a 13 autres comme ça... ce sont des tableaux qui représentent les étapes du chemin de croix."   

On discute blablabli et blablabla... et nous voilà donc maintenant à la maison, autour de mes reproductions de picasso et autres délires,  avec les 14 oeuvres religieuses dont j'ai la mission de restaurer !!! hum... hum...

21 novembre 2004

Petit voyage dans le monde de Becket...

Des flots de paroles dans le vide s'envolent. Dialogue avec un désert. L'autre parle. Pourtant imperceptible. Sa bouche forme des mots. Visage modelé démodelé remodelé par  d'expressions diverses. Il articule. Il croit que je le regarde. Mais mes yeux sont égarés au milieu d'un océan orange. Sans savoir pourquoi je hoche la tête. Je n'arrive pas à l'écouter. Je ne cherche même pas à l'écouter.

Cocktail. Vernissage. La petite société aux airs faussement mondains s'exhibe sur la scène de l'exposition. L'autre continue à me parler. Brouhaha de la foule. Brouhaha de pantins. Munch m'aurait-il peint dans son "Cri" fin 19ème siècle ??

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