"hohiho 'ndé hianatr'izahaaaaay"
Quand j'étais en maternelle (dans les années 83, ça remonte, lol !), et qu'on habitait encore quartier Béryl Rose, j'allais à l'école en pousse. A l'époque, les cyclo n'existaient pas ! J'ai plein d'anecdotes souvenirs de cette époque... mon pousse s'appelait coco. Ce n'était pas son vrai nom, bien sûr... je l'avais surnommé coco parcequ'il était toujours "coco rasé" ! Je l'adorais coco ! Et c'était réciproque je crois... parceque même quand son pousse avait un soucis, il venait me chercher à pieds et me portait sur ses épaules pour aller et revenir de l'école ! Je me souviens aussi des fois où il se mettait à courir vite, très trèèèèèès vite en tirant son pousse, et j'étais tellement contente que je lui disais "ouéééé allez coco, plus vite, youhouuuu !" en me mettant debout sur l'avant du pousse (ouais, c'était pas très malin - mais tellement rigolo du souvenir qu'il m'en reste... si j'apprends un jour que mes filles font ça sur un pousse, je les gronderai, lol !!!). Plus tard, vers l'âge de 7 ans, quand on habitait quartier Tanamakoa, je me souviens de quand je criais à l'angle de la rue au loin "Didiiiiiith !" (tout le quartier n'entendait que moi, lol), pour appeler ma super méga copine (devenue ado, ma soeur de gingembre...) ! On faisait le chemin à pied avec nos frères et soeurs, parfois d'autres enfants du quartier... Et on trainassait sur un immense terrain vague sabloneux par endroit, herbeux par ailleurs, avec des bosses qui faisaient office de montagnes ou de dunes dans le désert dans les dix mille jeux qu'on s'inventait... je me suis même faite courser un jour par là par des zébus (pour du vrai hein !)...
Bref... tout ça pour dire, à l'origine, que l'étape du chemin pour aller à l'école a été pour moi, enfant, une étape qui avait son importance... sachant qu'aussi loin que je me souvienne, je n'y suis presque jamais allée avec mes parents, mais avec ma soeur ou les copains, en pousse ou à pieds la plupart du temps, pour "faire durer les aventures" !
Pour Meva et Mirana, je voulais laisser une petite trace de comment ça se passe quand on va à l'école... à l'époque où elles étaient en maternelle au lycée français de tamatave donc...
Quand on est en avance et qu'il ne fait pas trop chaud, on va à l'école à pied... c'est ce que préfèrent les filles, pour pouvoir trainer sur le chemin - le gros avantage d'habiter à 5 mn à pied de l'école, d'emprunter un lalapasika (chemin de sable, littéralement) où il y a plein de trous (à en faire un circuit spécial), des trous par endroit "rebouchés" avec des cailloux (à remplir les poches), des trous parfois plein de flaques (à faire plotch plotch enjamber en essayant de ne pas se salir)... un lalapasika bordé de buissons fleuris (où il y a toujours une fleur à terre à ramasser - et un bouquet à offrir au final - à maman, à la maitresse, aux copines !), avec un beau flamboyant qui trone à l'angle de la rue (comme pour aller chez Karaba la sorcière) (où faire une pause à l'ombre quand on est sur le retour !)... inutile de préciser que les 5 mn dans ces cas là débordent jusqu'à plus de 10 mn parfois... mais alors, quel plaisir de marcher pour aller et revenir de l'école !
Quand on a pile le temps ou quand il fait trop chaud pour marcher (étrangement, ça devient un peu loin 5 mn à pied, quand le soleil tape fort), alors c'est en vélo qu'on "hohiho 'ndé hianatr'izahaaaaay" ("hohiho, on va à l'école" ! pour ceux qui ne savent pas, c'est le début d'une comptine malgache.) En vélo donc, comme ça, y a que maman qui sue (et zigzague entre les trous, les enfants qui marchent et autres vélos, pousses, scooters et voitures)...
Et quand on est un peu trop limite point de vue timing, c'est à dire trèèèès souvent avouons-le, c'est brouuuum en scooter... s'il pleut, ou quand il a plu vraiment beaucoup la veille (et que les flaques se sont transformées en lacs, et que c'est la grande aventure pour passer à pieds, en vélo ou en scoot') bah, même à 5 mn à pied, maman préfère sortir les gros moyens, à savoir le 4x4 (souvent le cas en ce moment - grrrrrrrr) ! Pour le retour par contre, je prends les bottes et on prolonge le plaisir de la marche en plotch plotchant cette fois pour du vrai !
Avec xav, quoiqu'il fasse, tôt, tard, soleil, pluie, neige, c'est toujours en moto qu'il emmène ses princesses à l'école (super papa n'a pas peur de couler dans les grosses flaques...) !