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Carnet de vadrouilleurs
4 décembre 2007

Saison des litchis (2)

« Avy litchis » : début des fêtes de fin d'année à Tamatave.

Coup d'envoi officiel pour la saison litchienne. La ville fait la fête pendant plusieurs jours. Etincelles de lumières un samedi soir sur la plage, sous un ciel étoilé sans le moindre nuage. Reflets de la lune sur une mer plate. Veilleuses des paquebots parqués sur le port. Crépitement des feux qui braisent les brochettes. Reflets d'une lampe à pétrole sur des bouteilles de rhum. Les peaux en sueur brillent de même que la mousse de la THB à la surface des verres. La plage est noire de monde, rouges d'yeux, jaunes de dents, flashy de vêtements. Transes d'une danse. Des corps serpentent. Des jambes s'emboîtent. Des jupes tourbillonnent. Des fesses s'y frottent. « ahodikodio vody bé ! ahodikodio vody bé ! ». C'est un concert de plusieurs groupes locaux : ambiance typiquement côtière, comme on aime bien ! Pendant ce temps, quelque part en brousse, les branches des grands arbres dandinent lourdement sous le poids des litchis auxquels est dédiée la fête.

Apothéose le week-end du 24 novembre. Deuxième coup d'envoi, mais beaucoup plus sérieux celui-ci ! Toutes les rues sont bouchées, embouteillages monstres de camions, camionnettes, 504 bachées et autres véhicules à grand contenant. Route de foulpointe, pour rejoindre Ivoloina de Toamasina, il a fallu presque 6 heures !! Sous les bâches usées par le temps, à travers les fenêtres griffées par des branches, sur le toit de certains mini-bus, des tonnes des fameux garabas sont entassées, remplies. On n'y voit que les feuilles encore vertes de ravinala, protectrices, mais il n'est pas bien compliqué d'imaginer le doux parfum ennivrant des fruits fraîchement ceuillis. Chauffeurs et porteurs siestent sous les camions, en attendant leur tour de livraison. Il fait chaud. Ca va et vient de brousse en ville, d'entreprises au port. Routes enfumées. Déviations. Litchis. Litchis. On ne parle que de ça. La chaine est longue avant leur arrivée sur les tables de fêtes en France et peut-être plus loin ! Le travail est dur. Tout est manuel. Dur pour les paysans qui travaillent à longueur de journée dans les arbres. Dur pour les ouvriers. Ceux qui ferment les cartons. Ceux qui trient les fruits. Ceux qui souffrent. Ceux qui sont responsable de la propreté des lieux. Tout doit être aux normes européennes ! Dur pour beaucoup de malgaches de ne pas cracher, ne pas morver, se laver les mains à longueur de journée... Mais l'argent circule, et c'est ce qui compte en cette période de fin d'année. Les commerçants gonflent leur chiffre. Ca va bientôt être les vacances. Ca va bientôt être noël. Les uns et les autres vont pouvoir dépenser toute l'économie d'une année. Effervescence des habitants. Tel est notre quotidien actuellement.

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4 décembre 2007

Saison de litchis (1)

Depuis leur floraison dans les arbres, l'apparition des graines, le murissement des fruits de noël, on ne parle que de ça à tamatave : les litchis. On scrute les feuillages, en brousse en ville. Il pleut des commentaires à longueur de journée. C'est bien cette averse, influence sur le calibrage. Trop de soleil. Pas encore sucré. Déjà bien rouge. Abondance. Agitation latente dans la capitale du litchi, tandis que les branches voutées par le poid des grappes, attendent... ça a commencé début novembre, à peine...

J'attendais moi aussi avec impatience, tous sens agités par mes souvenirs d'enfance, à la simple vue de ces arbres aux fruits encore verts. Nous attendions avec impatience, comme s'il allait se passer quelque chose d'extraordinaire. Dans nos souvenirs pas si lointains que ça, il n'y eut pas tant de balawasseries autour des litchis un mois avant leur présence au marché....

Dans les rues, les enseignes des entreprises d'exportation brillent comme neuves : il y en a partout... Queue et attrouppement autour de publications d'embauchés. Même le tireur de pousse pousse peut avoir la chance de l'année. Dans les villages en brousses, les femmes s'activent autour des cases en falafa pour plier dans les règles de l'art des feuilles de ravinala. Des paniers garabas en osier grossièrement tressées et entassées en montagne sur des calèches arrivent en ville, poussés par des hommes torses nus et luisant de sueurs, muscles sculptés par l'effort. Avenue de l'indépendance, les bureaux de l'Hotel de ville sont blindés du matin au soir des jours durant. La ville au caractère plutôt nonchalant, grouille de monde venu de tout le pays. Des voitures circulent en tous sens. Petites gargottes bourgeonnent dans les rues. Tamatave vit la fièvre de l'or rouge, parfumé et sucré.

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16 octobre 2007

Internet et électricité à Tamatave

Débarquant en Europe de notre jungle guyanaise, en bons broussards se retrouvant dans une société de consommation où tout brille, assoiffés de nouvelles technologies aux boutons multicolores qui font dzoing et kling, on n'a pas pu ne pas résister ! Avec nos valises bien blindées, on attérit sur notre île au milieu de l'océan indien avec un ordinateur portable dernier cri ! Donc voilà, on veut se connecter au monde avec notre nouveau joujou, sous les cocotiers, et là... impossible ! On a dû faire toutes les boites qui s'occupent des connections internet, personne n'a été capable de nous régler ça : notre engin serait trop récent. Sans rentrer dans les détails, pour nous, c'était comme si on voulait se garer sur un parking de supermarché avec une fusée !!!! Résultat : notre belle windows vista toute option n'a servi que de déco pendant quasiment un mois, auréolée de nos ondes de frustrations ! Au bout de longues semaines de calmes et de patience, xav lui-même bidouille l'engin à clavier, avec clé à molette et tourne vis, (non, aucune noix de coco n'est tombée sur sa tête – ni sur la tête de celle qui écrit !) et paf, en quelques minutes, le monde a pû être installé derrière notre écran : on a internet à la maison ! On peut être fier... Et pourtant, notre ordi chromé toute option a parfois du mal à se rendre utile (malgré lui), à cause de pannes de courant intempestives, et surtout de lenteur de débit.... grrmpfff !

ca m'éneerrrrve !!

Pannes de courant intempestives : depuis notre arrivée, et ce jusqu'à très récemment, il n'y a pas eu un seul jour sans coupure d'électricité... qui, précisons-le, a parfois duré une dizaine d'heures ! Pour les ex-guyanais ou anciens tamataviens, on va dire c'est pas trop grave... après tout, ça fait ambiance les bougies ! L'insupportable, c'était plutôt le boucan des groupes électrogènes de tous les voisins autour de nous...

Du coup, électricité coupée + connection pourrie = ne reste plus grand temps à interneter, bloguer, mailer, tchater et tout et tout.

En ce qui concerne la lenteur de débit, à titre d'exemple : en une heure de connection, trois seules photos sont téléchargées... grrrr ! Parfois, lors de la publication de la page (avec les trois photos téléchargées), tout disparaît (un moment de connection plus que basse) ! Re grrr grrr grrr ! Le pire avec ça, c'est que les connections marchent ici avec des cartes à codes qu'on achète (enfin, c'est la seule possibilité avec la fameuse windows vista)... Au bout de l'heure passée pour télécharger les trois photos qui n'ont même pas pu être publiées, ça ne serait vraiment pas de chance si la carte est grillée !!!

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12 octobre 2007

On a froid...

Mois de septembre pourri : c'est gris, ça pleut, ça caille ! Avec la guyane qui nous manque, y a de quoi déprimer ! Heureusement que ce n'est pas notre genre !

Fin août, arrivée à Antananarivo, Madagascar. Comme prévu, le temps est frisquet sur les hauts plateaux pourtant dorés par le soleil de fin d'hiver. Nous avons hâte de gagner la côte et ses tropiques, sa nonchalance et sa douceur de vivre ! Faut dire qu'après l'intermède parisien et londonien, on pouvait rêver chaleur et tranquillité...

Une fois à Tamatave, quelle ne fut notre surprise ! Le ciel était bas, lourd, chargé, maussade, comme pour refléter une facette de nos états d'âme paumés quelque part en Amérique du Sud... Aucun signe de bienvenue. Où était le soleil et son doux parfum acide qui caresse nos peaux ? Les meilleurs jours, le décor aérien n'était fait que d'un épais rideau gris. Pas un jour sans pluie pendant quasimment tout le mois de septembre. Si au moins ça n'avait été que ça... le pire pour les ex-guyanais, c'était le froid !!! Oui, le froid, à Tamatave... toute relative, certes, mais il n'était pas question de ranger pull ni blouson ! Le mercure descendait à 17° pour n'atteindre que 24° au mieux vers midi ! Il a fallu acquérir une couverture très rapidement ! Dire qu'en Guyane le minimum c'était 24° et on sortait à ce moment là les longues manches (moyenne annuelle 32°) ! Bon, entre la Guyane et Tamatave, c'était clair qu'on allait perdre quelques degrés, il faut bien s'habituer, mais tout de même, septembre était sensé être le début de la saison chaude et sèche !!

grrrrmmpffffffff !

Depuis, heureusement, ça va un peu mieux. On pousse de plus en plus la couverture au pieds du lit, et on ne met les gilets que de temps à autre, en toute fin d'après-midi ou quand on sort le soir ! Il fait nettement moins froid. Les journées s'écoulent, et peu à peu, on s'habitue aussi, probablement. Après le mauvais accueil des cieux, et la frénésie de l'installation, nos sens reprennent vie tout doucement ! On s'oxygène, on prend le temps de voir, marcher, sentir, bref, on prend le temps de prendre conscience de notre nouvelle vie.

9 octobre 2007

Intro pour Tamatave au quotidien

Le titre se suffit à lui-même. Flâneries, vagabonderies, rêveries, réality.... spécial dédicace à Toamasina ville ! Dans ce chapitre, on notera tout ce qu'on a à dire sur la vie à tamatave, notre quotidien ici, quelques impressions, ambiances, coups de coeur, coups de gueule...

A suivre très très prochainement !

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