Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Carnet de vadrouilleurs
10 mai 2008

A Tamatave, nous sommes tamataviens ... et non marseillais !!

Bon, je voulais juste relativiser mes derniers posts suite à certaines réactions ...

1) A propos des routes refaites dans la ville :

Bien sûr, si sur certains axes on roule comme jamais on n'a pu rouler, sur du goudron plus que lisse, si des vahiny (étrangers, visiteurs) passent dans la ville sans emprunter ces axes (surtout que les vahiny non acompagnés de locaux ne fréquentent souvent que les même rues du centre), ben c'est clair qu'on va me prendre pour une tarée car la plupart des routes sont défoncées de chez défoncées (quand elles ne sont pas en cours de réparation) ! D'autant plus si vous passez dans les lalapasika ondulentes alternant bosses de sables et minis lacs creux de flaques noirâtres, impossible d'imaginer une quelconque amélioration... Donc, pour comprendre les news qui font tant balawasser à Tamatave, si vous caressez le rêves de faire rouler vos roues sans dodeliner vos têtes dans tous les sens à Tamatave, si vous souhaitez voir à quoi ressemble un axe à 4 voies pour pousses, si vous avez envie de surfer dans la vagues folle des deux roues piétons calèches cyclo-pousses 4x4 camions 4L etc... il faut trainer du côté du bazary kely, tanambao V, Ankirihiry, valpinson, vers l'aéroport, etc... C'est foule foule foule, bien loin du centre historique, mais, c'est le centre populaire de la ville, là où tout grouille, là où les routes ont été refaites complètement !

En ce moment, les chantiers les plus visibles (pour ceux qui ne trainent qu'au "centre") sont autour de la résidence du président, rue labourdonnais. C'est que outre la capitale économique du pays, Tamatave a l'air d'être devenu un des endroits favoris de mr raval' pour passer ses week-end de fêtes ! Et les foutus trous ont l'air de le déranger un peu (tant mieux pour nous...) !!

2) A propos d'embouteillages :

Rien de méchant bien sûr, on va dire que c'est surtout un ralentissement... à cause des trous, des piétons, des deux roues, des pousses, et de tout le monde qui roulent - traversent - se déplacent n'importe comment ! N'ayez pas peur, on est bien bien loin du périph parisien, bien bien loin de la circulation tananarivienne... Et ça ne concerne que certains axes...

3) A propos du shoprite :

Une tite précision pour ceux qui s'imaginent un méga centre commercial à je ne sais combien d'étages.... Je voulais dire que pour Tamatave, c'est clair que c'est de la révolution ce nouveau shoprite en plus dans la ville... mais par rapport à ce qu'il y a à Tana, on est encore en brousse ici !!! Disons que c'est un grand supermarché, où on trouve plein plein plein de choses ! Mais pour ceux qui aiment bien se plaindre, il n'y a par exemple pas de librairie dedans, ni du vestimentaire (enfin, je crois), par exemple...

4) A propos du ririnina qui arrive :

Je vous rassure, personne n'a encore sorti bonnets et écharpes ! Le temps est globalement chaud et bleu ces temps-ci... ce qu'il y a concrètement c'est que le ciel est moins souvent bleu, les gouttes de pluies tombent un peu plus souvent qu'il y a quelques mois, et il fait légèrement plus frais le soir... je relativise donc pour les tananariviens ou ceux qui viennent direct de france !

5) A propos de se baigner à la plage du centre :

On l'a fait, mais... heuu... je ne sais pas si je vous conseillerai ! Pour beaucoup c'est sans doute cra-cra ! Et les requins, vous aurez peut-être moins de chance que moi ! Si quelqu'un perd une jambe parcequ'il se serait baigné influencé par mon post, ou si quelqu'un attrape la fièvre typhoïde, je décline toute responsabilité ;D !!

Voilà voilou, je crois que j'ai fait le tour !

Publicité
Publicité
29 avril 2008

Se baigner à Tamatave

Un évènement cette semaine a révolutionné notre vie quotidienne à Tamatave...

C'était mercredi dernier. Il faisait chaud. Très chaud. Après deux jours gris et quelques averses, l'envie était très forte. Il fallait aller se baigner ! Activité primordiale dans notre quotidien tamatavien !!

Ce jour là, je décide d'emmener Meva à la piscine de l'hotel Neptune qui a un petit bassin sympa pour les familles à enfants en très bas âge, et qui a en plus la pratique d'être en plein centre (hoo la paresseuse !). Malheureusement, j'apprends que désormais la piscine n'est plus ouverte au public à moins d'y déjeuner (un vrai repas et pas un snack me précise-t-on hein - je ne devais pas avoir la tête à prendre un vrai repas mais un sandwich des samboss et des chips ! tssss). Nous nous rendons donc à la piscine du club nautique, parfaite aussi bien pour les grands que pour les plus petits... malheureusement une école y fait cours ! Décidément, c'est pas de chance ! Reste le sharon (hotel le plus chic de la ville à ce jour) pour le grand petit bassin de sa piscine,...mais je n'ai pas l'apoint : c'est cher, il faut le dire ! Meva est très déçue.

Je lui propose à la place de se faire une partie de plage. Elle ne se fait évidemment pas prier ! Je ne le répèterai jamais assez : la mer c'est son élément ! Traverser la ville et devoir me taper la circulation ralentissante de la route de Tanamakoa ne m'enchante pas (surtout qu'on a perdu pas mal de temps à aller de piscine en piscine) . Alors en longeant la plage du centre, si bleue, si belle, je m'étais dite pourquoi ne pas s'arrêter là ?

IMG_7276

Nous avons déjà eu de très longues discussions avec xav au sujet de cette plage du centre de Tamatave. Il y a effectivement des jours (c'est rare, mais ça arrive) où la mer et le sable y sont noirs de pétrole gasoil ou autres dégueullasseries dans le genre. Ca débecte de si loin que même une simple promenade à pied peut parfois ne pas être très enchantante ! Il faut le dire aussi, il y eut des moments sur cette plage où l'on vit certaines personnes faire leur besoin (remarquez, je parle au passé...) !

Ca marque, à tel point que pour nous, toucher ne serait-ce que les doigts de pied de meva dedans était comme tabou... Pour les baignades, nous préférons de très très loin aller à quelques kilomètres du centre (au delà du lycée rabé, vers le ravinala, ou vers le darafify)... il faut se battre contre les vagues, le courant et la folie d'eau de mer de Meva qui ne recule devant rien, mais ce n'est qu'immense partie de plaisir ! Pour la plage en pleine ville, nous réservons les promenades de fins d'après-midi, où nous marchons longuement sous les rayons du soleil couchant... La plupart du temps pourtant, outre les rare moments de marée noire, la mer du centre ville est super limpide et le sable « blanc », ça sent bon le salé et il n'y a pas de courant. Seulement quelques vaguelettes, ce qu'il faut pour s'éclater sans véritable danger quand on sait nager un minimum. Et il y en a des personnes qui s'éclatent dans cette mer en plein centre. Promeneurs locaux, enfants de pêcheurs, ou vacanciers font mini trempette, et se baignent. Je me souvins de l'époque où moi même, petite, j'étais intenable ! Ca commencait par les pieds, ça finissait par des piquets de nez dedans ! Après, il y avait les histoires de requins... mais ça, c'est encore une autre histoire, avec plein plein de parait-il que je ne développerai même pas...

Bref, ce jour là, donc, je décidai de ne pas continuer jusqu'aux plages de Tahity kely - Salazamay pour des baignades-courses-aux-vagues à ne pas en finir comme à nos habitudes, mais, de m'arrêter au centre ! En face du Neptune pour dire ma paresse. J'étais tout de même très très hésitante à l'idée de tremper Meva (voyez l'esprit de la mère indigne : c'est elle qui y va, moi je la tiens...), mais je m'étais dite que de toute manière, on irait pour les jeux de sable, et éventuellement mettre un peu les pieds et point barre.

Le soleil éblouissait tout. Le sable blanc. La mer bleu, transparente en profondeur, scintillante à la surface. C'était beau. Avec Meva, on s'amusait à sculpter des poissons. Le soleil dorait nos peaux. Puis, petit à petit, des enfants arrivaient, tout joyeux. Ils balançaient leur cartable sur le sable chaud, se débarassaient de tout leur vêtement et en un cri de guerre se jetaient à l'eau. Un fois mouillée, leur peau couleur d'ébène brillait de tous leurs éclats. La chose me trottait depuis un bon bout de temps. Mais qu'est-ce qui m'arrête ?! Plus loin, un couple de touristes se baignait aussi. D'autres faisaient trempette. Les enfants continuaient à rire en criant en plongeant apparaissant disparaissant dans les vaguelettes. Meva aussi criait de joie d'être là, criait de joie pour les enfants. Et là, c'était plus fort que moi. J'ai enfilé nos maillots et hop ! A la mer ! En plein centre ! C'était siiiiii boooooooooooon ! Tellement bon que je m'étais demandée pourquoi ai-je attendu tant de mois depuis notre arrivée avant de plonger dedans... purs moments de bonheur ! L'eau limpide, salée de chez salée, pas de violentes vagues comme là où l'on va habituellement, juste un petit courant amusant, et même pas de requin ! On s'est éclatées comme deux follettes pendant plus de deux heures !!!!

Journée révolutionnaire pour l'avenir !

Pas de photos de cette superbe journée, mais ce n'est que partie remise ! Cependant, pour clore avec la traditionnelle séquence clichés made in titine, ce sera quelques scènes des plages où l'on se baigne habituellement, à deux trois kilomètres du centre de la ville donc...

IMG_6673 IMG_6623 IMG_6626 SANY0846 IMG_6662IMG_6624 IMG_6620    .

29 avril 2008

Bientôt l'hiver sous les tropiques...

« ho avy tsy ho ela ny ririnina », dit-on ici. L'hiver n'est plus très loin sous nos latitudes tropicales. Un hiver qui a peut-être les caractéristiques d'un été dans beaucoup de régions de l'hémisphère nord, mais un hiver où les tamataviens ont bel et bien froid. C'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui pensent qu'à Tamatave c'est toujours l'été : été ensoleillé, été chaud, été ciel bleu, été moutonneux, été plein de pluie, été qui perd parfois beaucoup de degrés mais été toujours été car ça ne baisse pas en dessous des 15° (et je pousse mon chiffre déjà bien bas). Mais ici on prend ça très au sérieux : c'est l'occasion idéale pour exhiber manteaux, blousons dernières modes de l'hiver européen ou américain... il y en a même qui sortent bonnets et écharpes... Me concernant, je vous rassure, ayant (sur)vécue en picardie quelques années, l'utilisation du mot hiver à Tamatave me fait autant rire que ceux qui se demandent s'il neige à Madagascar...

En tout cas, actuellement, nous sommes en plein dans la période transitionnelle d'avant l'hiver.... l'hiver tropical. Petit à petit mais surement, la période ririnina pousse bouscule prend la place du super beau temps qu'on a eu depuis plus de six mois (sans compter la parenthèse cyclonique) ! Concrètement ça donne plusieurs fois par jour, ou d'un jour à l'autre, c'est selon : pluie, pluie, pluie, entrecoupée de beau soleil, ciel bleu quelque peu nuageux, puis d'un coup comme ça, pluie pluie pluie encore, et à nouveau soleil...... La nuit, nous avons globalement perdu quelques petits degrés, mais rien d'encore bien méchant : juste de quoi fermer les fenêtres, sortir les draps pour se couvrir, et les manches longues qui ne sont plus très loin non plus ! J'espère que je n'aurai pas à vous parler de nos combinaisons de ski tamatavien d'ici peu...

Dans notre vie de tous les jours en cette période transitionnelle entre l'été et l'hiver malgache, on n'en rate pas une tant qu'on ne grelotte pas encore : dès qu'il fait soleil, on court se baigner, se dorer, et dès qu'il pleut, on part à la recherche d'escargots (pieds nus et sans impairs) ! Première de la liste à crier de bonheur « yaaaahhhiiiii avy orana orana orana » (yes yes yes, il pleut il pleut il pleut) ! Devinez qui.... et pourquoi... Je passe l'anecdote du « mangatsika maman, aiza la neizzzzy ? Aiza bonnet sy gants an'i Meva ? » (il fait froid maman, où est la neige ? Où sont les bonnet et gant de Meva ?)...

IMG_0334

29 avril 2008

Tamatave change à une vitesse !!!

A Tamatave en ce moment, on ne parle que de deux choses :

1) le nouveau supermarché shoprite, le même que l'ancien mais qui a doublé en surface et en produits proposés, avec des prix imbattables défiant désormais l'ex unique supermarché de la ville, Score (pour ceux qui connaissent) ! On y a fait un tour une fois par curiosité et franchement, ça se confirme, il y a vraiment de tout maintenant dans notre chère ville, comme dans n'importe quelle grande ville du monde (petit clin d'oeil à ceux qui pensent qu'on vit ici encore dans des grottes) ! Impressionnant par rapport à il y a 10 ans ! Maintenant donc à Tamatave, on a sérieusement deux supermarchés... et on parle déjà d'un troisième en construction du côté du bazary kely... houuuuu laaaaa ! Ça change je vous dis !!!

2) les rues de la ville... par où commencer ? J'ai vaguement évoqué il y a quelques mois de cela l'existence de gros chantiers de travaux dans les rues de la ville, pour un tamatave mazava madio mandroso... j'avais attendu d'avoir plusieurs photos à l'appui avant d'en parler plus sérieusement, mais je me suis faite avoir... les évènements sont allés beaucoup plus vite que je ne l'aurais imaginé ! Alors que je n'ai pu photographier que quelques rares rues en cours de répararions, depuis,

IMG_8600 IMG_8742 IMG_8601

maintenant, il y en a plein plein plein qui sont devenues belles goudronnées lisses sans la moindre trace d'un seul trou, si infime soit-il (incroyable mais vrai) !!! Et il y en a plein plein plein de nouvelles autres qui sont en cours de destructions totales pour une reconstruction à neuve (j'en reparlerai dans d'autres posts, en espérant ne pas "être à la bourre") ...

Pour les routes achevées, tanambao V, bazar kely, ankihiriry, etc..., fini les zigzags et les secousses... Ca change complètement l'image de Tamatave (qu'est-ce que ça va être d'ici quelques mois quand « tout » sera fait ?!!). Les roues crissent et tournent rapidement dans une ligne infiniment droite. On aurait dit des boulevards européens... à la gigantesque différence près (pour la petite touche d'exotisme par rapport aux boulevards européens) qu'à Tamatave il y a des pousses et des cyclo pousses par centaine peut-être par milliers, que ce sont les rois des rues et que la majorité ne connaissent pas le code de la route... ils tracent n'importe comment et coupent dans tous les sens (en roulant même dans les sens interdits). Sur les nouvelles rues notamment, il arrive très souvent de les voir alignés sur quatre voies (pour dire comment ça s'est élargi), à force de se dépasser (pour dire à quel point ça roule merveilleusement)... et quand les vélos et scooters entrent en scène(deuxième position dans la hiérarchie royale des rues tamataviennes), ils tracent à fond en zigzagant entre les pousses (ça roule je vous dis !)... résultat des comptes, ça bloque encore plus les voitures et ça crée des embouteillages monstres (à la tamatavienne hein !) à certaines heures.... la folie ! Bon, et puis tout ça crée encore plus d'accidents (car ça va beaucoup plus vite et les gens perdent un peu leur raison), et certains finissent par se plaindre de ces jolis boulevards plus qu'autre chose (c'était mieux les anciennes rues destroyes d'après guerre !!!) ...

Bref que de newsotés qui font balawasser ! En tout cas, pour ceux qui n'ont pas été à Tamatave depuis quelques mois, ça va révolutionner grave... préparez vos yeux et votre mental !   

14 avril 2008

Du vélo au soleil levant...

Presque tous les matins, peu de temps après le réveil, j'emmène Meva pour une longue promenade en vélo au soleil levant.

Dans un petit quartier que nous traversons, la vie s'écoule dans la douceur du petit matin tamatavien... Des coqs chantent à tue tête. Des zébus traversent la route. Des femmes étalent les premières pêches à vendre sur le petit pont. Les enfants et les seaux font la queue au puit avant le chemin de l'école. Une dame se brosse les dents accroupie au pas de sa porte. L'odeur des mofo gasy chauds titillent nos narines. On s'attrouppe pour le vary amin'anana à la gargote... Pas un bruit de moteur à cette heure. Je slalome insoucieusement sur le goudron défoncé. Meva chantonne. Quand apparaît à l'horizon la mer scintillante, elle s'exclame de toutes ses forces "waaouuuu plazzziiiiiiii !". J'accélère pour vite nous retrouver sur la route de la plage. On tourne en angle droit. Nous y sommes. Toutes les rues de la ville, parallèles, orthogonales, mènent à ce boulevard qui longe la mer. J'y pédale tout doucement, profitant de chaque minute, de chaque inspiration, montrant du doigt à tit coeur... Elle est contente. L'air est pur. La toute dernière voile de l'aube raffraichit un peu nos visages. Mais mon dos mes mains sont déjà tout moites. De l'effort sans doute. Du soleil, peut-être aussi, qui vient de sortir de l'océan et s'élève dans le ciel dont le bleu devient très vite intense. Sur la plage, des pêcheurs s'activent. Des promeneurs observent inlassablement chaque jour la même scène. Des femmes attendent, bébé au dos, cuvettes calées aux hanches. La mer est lisse. Tout est si calme. Si paisible. J'adore ce Tamatave là. Et quand j'y pense d'ailleurs, il y a dix ans, et des années auparavant, ces instants de bonheur ne semblent pas avoir bougé, quand je faisais à l'époque du jogging au soleil levant le long de cette même plage.

IMG_7266 IMG_0222IMG_0225 IMG_7226 IMG_0228 IMG_8490 IMG_8491 

IMG_8493 IMG_7270 IMG_8479      IMG_8477 IMG_7230  IMG_8480

Au delà de l'avenue de l'indépendance, le boulevard de la mer se dirigeant vers le port est déjà plus fréquenté. Des pousses pousses courent pour mener des enfants à l'école face à l'océan. Ils piaillent, le nez au vent légèrement salé, heureux de cette nouvelle journée. Et ils sont loin d'imaginer qu'au delà des océans, pour se rendre à l'école, certains enfants doivent faire une heure de voiture dans un paysage gris monotone et froid quasimment à longueur d'année... C'est dans cette réflexion là que j'explique à tit coeur, qu'on a vraiment de la chance de notre cadre de vie.

Ce bonheur, on ne peut le savourer que dans une ville comme Tamatave, ou dans une ville comme kourou d'ailleurs ! Il faut vraiment savoir en profiter.

Publicité
Publicité
19 mars 2008

Qu'est-ce qui a changé à Tamatave depuis 10 ans ?

Enormément de choses (d'ailleurs tout ne pourra pas être raconté dans un seul post !)... sur place, les gens ont du mal à avoir du recul... mais pour nous, c'est assez «marquant» surtout durant les premiers mois, car maintenant ça y est, on commence à bien s'habituer ! Vite, vite, une ébauche d'idées à immortaliser, avant qu'on oublie et qu'on finisse par dire, que ben non, c'est toujours pareil Tamatave... ce qui n'est d'ailleurs pas entièrement faux !

On a déjà maintes et maintes fois parlé de la croissance considérable de tout ce qui peut rouler (tant dans le nombre, que dans les innovations), ainsi que de la circulation conséquente. On ne reviendra plus sur ce point ! On a aussi récemment évoqué la croissance tout autant considérable des vazaha... et l'anglais qu'on entend de plus en plus parler autour de nous... A part ça ?

La ville est en train de s'étendre considérablement ! Il me paraît désormais difficile d'en délimiter le début et la fin. Des maisons ont bourgeonné de partout. Des villages isolés font désormais partie intégrante et intégrée de la ville. Des quartiers ont vu naissance. Au centre, il ne reste que très très peu de terrains vagues. Ces terrains, vous souvenez-vous, nous y courrions à perdre haleine, à agacer les zébus, dans notre enfance. Ces terrains où nos pas dessinaient des sentiers imaginaires pour raccourcir le chemin de l'école et faire la nique à ceux qui, en voiture, étaient plus longs. Ces terrains qui allongeaient nos temps dans des bavardages interminables et des jeux où tout était permis... Maintenant, sur ces terrains vagues, des enclos, des maisons et des magazins même ont été érigés !

Nombreuses maisons originellement à un seul rez de chaussée possèdent aujourd'hui un ou deux étages. Mais heureusement, le ciel reste immense dans cette ville encore à taille humaine. Les rez de chaussée ont souvent été transformés en boutiques de mode, de brocantes, gargottes, agences touristiques, couturiers, souperie, boites à cheveux, épiceries ou autres biznesseries... La ville a d'autre part vu naître un fouilli d'hotels et de restaurants, alors qu'auparavant on pouvait les compter sur les doigts des deux mains à peine.

Et ces choses qui n'ont jamais existé (ou presque) qui sont devenues choses intégrantes du quotidien de beaucoup de tamataviens. Comme si ça avait toujours été comme ça... Je pense aux cybers dans tous les coins de rue. Aux pizzérias qu'on ne compte plus (il n'y en avait qu'une seule à l'époque, et encore fallait avoir les moyens et fallait connaître). Aux terrasses de cafés (quelqu'un m'a dit il y a bien des années de cela que jamais les terrasses de café ne marcheraient à mada tellement les malgaches sont pudiques... s'il voyait ce qu'il en est maintenant !). Je pense aussi aux salles de billards (dont on est d'ailleurs abonné !) et de jeux de hasard remplies à blocs tous les soirs. Je suis loin d'être au bout de la liste, s'il fallait en faire une !

 

Tous ces changements, toutes ses maisons sont évidemment traces d'une augmentation considérable de la population tamatavienne. Je n'ai aucune notion des chiffres. Mais les rues grouillent, par endroit de monde. Dans mes déambulations, je ne connais plus personne. La ville de mon enfance et de toute mon adolescence semble alors parfois m'échapper, avec cette drôle de sensation d'être comme étrangère chez moi...

18 mars 2008

Tit tour de restau tamatavien

Si à Kourou le choix des restaurants était assez limité, dans notre "nouvelle" ville, on n'a que l'embarras des choix...

Les restaurants à "soupe chinoise" (un peu comme les soupes hmongs vietnamiennes en guyane) sont très prisés des tamataviens. En numéro 1 dans la catégorie, je citerai le restau discrètement situé dans une rue déglinguée où il faut ramer en voiture quand il pleut : Longo. On mange dans un brouhaha entre des murs tressés en végétaux, après quelques très très longues heures minutes d'attente parfois ! Mais on peut aussi emporter sa soupe si on emmène une casserole (et faire une bonne petite promenade en attendant de la récupérer) . Les doses sont monstrueuses en quantité et dans la complexité de la garniture... et qu'est-ce que c'est bonnn ! Tellement bon qu'on n'a pas encore eu l'occasion d'oser d'autres restau quand l'envie de soupe nous prenait ! Il y a pourtant une sacré quantité de spécialistes.... Ce qui est assez marrant quand on entre chez Longo en période de vacances ou de longs week-end notamment, c'est cette sensation de ne plus être à Tamatave : les tananariviens en rafollent tellement, qu'ils envahissent le restau !

A part les "soupes chisoises", il y a une infinité de gargoteries et restau gasy à tous les coins de rues quasimment ! Il est clair qu'il nous faudrait peut-être des mois et des mois pour les essayer tous ! On vous parlera juste aujourd'hui d'un petit restau très très populaire au bord de la route de salazamay (après le pont de Tanamakoa) dont je préciserai le nom ultérieurement pour ne pas raconter n'importe quoi ! C'est toujours plein de monde, avec 99% de malgaches, c'est toujours animé, et on y mange de tout, des brochettes et autres tsaky-tsakeries (nems, sambos, katless, boulettes et j'en passe...), aux plats de toutes sortes (fruits de mer, pieuvres, zébus, soupes, etc...). On adore tant pour l'ambiance que pour la bouffe !

Autrement nos préférés : Le Ravinala et La Récréa. Parcequ'on y mange bien. Parceque le carde est vraiment tip top (tables en plein air à l'ombre et face à l'océan). Mais surtout parce que c'est tellement pratique par rapport à bébé : une variété de légumes peut être servie ; on peut s'arranger pour ne pas être à côté d'escaliers (donc on n'a pas à être aux aguets pendant qu'on mange) ; et elle peut jouer autour de nous sans déranger personnes (pieds de tables de chaises et d'humains ne s'entassent pas)... Avec tous ces atouts, ce n'est pas donné à tout le monde, et donc forcément l'ambiance est assez vazaha !

Pour la Récréa, le cadre donne à peu près ça :

IMG_7200 1p IMG_7196 IMG_7192

Et pour Le Ravinala, ça donne à peu près ça, avec un tit coup de baignades après le repas (que du bonheur !!!) :

SANY0823 SANY0824 SANY0827   

15 mars 2008

Tamatave reprend sa vie tranquille...

La route pour quitter Tamatave était à peine dégagée des arbres tombés et d'éboulement. Mais le passage du cyclone ne nous a pas empêché de partir quelques jours en vacances. Tant mieux pour s'échapper un peu de toute cette ambiance d'après cyclone ! A notre retour, quinze jours après, Tamatave a repris sa vie tranquille. On aurait presque dit qu'il ne s'est rien passé, surtout avec ce ciel éclatant de bleu depuis quelques jours.

IMG_7224 

Les rues ensablées ont retrouvé le gris du goudron et leurs impressionnants trous. Les potos tombés sont de nouveau érigé, à défaut d'être planqués sur les bas côtés. Les fils électriques les plus abimés suspendent tant bien que mal au dessus des têtes (tant que le courant marche !). Branches et troncs ont disparu pour la plupart (il en reste par endroit on se demande bien pourquoi ! Et jusqu'à quand ...) ! Quant aux jardins qui longent le boulevard de la mer (dont je parlais avec beaucoup de regrets), de nombreuses personnes sont actuellement mobilisées pour enlever avec des pincettes les couches de sables qui ont recouvert les plantes : le résultat est miraculeux !

IMG_7213 IMG_7219 

Autrement, le niveau de l'océan a un peu reculé, mais quelques mètres de terre ont malheureusement bien été rongés. Le sable s'est dénoirci, et même les falaisettes ont été estompées en douceur. La pluie, le vent, la mer, le temps et surtout l'activité humaine ont balayé peu à peu le côté destroy de la plage, à nouveau animée par le cri des pêcheurs et séreinité des promeneurs.

IMG_7284 

21 février 2008

Portrait de la ville après le cyclone Ivan

Ca y est, le cyclone est parti. La ville a repris peu à peu vie depuis lundi, dans un décor cahotique, sous un ciel gris et encore beaucoup de pluie.

IMG_8768 IMG_8812 IMG_8731

On se rend visite, on s'entaide, on flane, on commente, on se félicite de s'en être tiré, on remercie le ciel. L'ambiance d'après cyclone est toujours un peu spécial. Des coups de marteaux résonnent en échos dans toute la ville. Clous sur toles. Et ça bricole. Et ça rafistiole. Et ça compatit. Ca fouine aussi pas mal pour récupérer tout ce qui est récupérable, de ce qui s'est fait emporter par le vent, de ce qui est parti à la dérive, de ce qui vient de chez le voisin ou de plus loin. Il y en a même qui profite d'un trou dans le toit ou d'une porte disparue pour voler ce qu'il resterait encore dans une maison sinistrée. Ou qui profite tout simplement de l'absence des uns qui entraident les autres pour dépouiller toute maison momentanément laissée. C'est la vie post cyclonique. Les uns attendent l'électricité dans l'insupportable ronflement des groupes électrogènes des autres. Les autres font la queue à une pompe pour avoir un peu d'eau quand les uns font la queue dans les deux supermarchés de la ville pour s'achalander (avec noël, probablement, ils n'auraient jamais fait autant de chiffres d'affaires).

SANY1458 IMG_8744 IMG_8722_1 IMG_8725  IMG_8715 IMG_8778

Bilan lourd pour la côte Est en général. Des sinistrés qu'on ne compte pas trop ! Des morts aussi peut-être... mais on préfère ne pas trop en parler !

A Tamatave, pas vraiment d'inondations. Pas plus que les jours de grosses pluies. C'était un cyclone surtout venteux. Quelques tôles déchirées. Des petites échopes écroulées. Beaucoup de rues obstruées. Des palissades défoncées. Quelques maisons éventrées par des arbres cassés. Un certain nombre de fils électriques pendouillant sur les trottoirs ou au milieu des routes. D'impressionnants potos pliés, ou carrément tombés. Des méga branches arrachées. Des arbres déracinés. Quelques maisons effondrées. Du classique, mais avec du recul, pour notre ville du moins, les dégats ne sont pas si énormes que ça ! Tamatave a vécu de bien pires cyclones, se partage l'avis commun des tamataviens !

IMG_8714 IMG_8692 IMG_8748 IMG_8705p IMG_8847m

Au lendemain de la catastrophe, la mer était toujours rugissante, couleur rouge, maron, grise, agacée. La plage noire. Les pirogues des pêcheurs, ensablées, à la dérive en bordure de route. Plus de goudron sur le boulevard de l'hopital bé. En vélo, il faut pédaler dur, comme sur une plage de sable mouillé, entre des potos électriques et des trottoirs imaginaires. Même une partie de l'avenue de l'indépendance est devenue une avenue de sable ! Il n'était pas difficile d'imaginer le tourbillon nuageux gris de sable soulevé par le vent au passage d'Ivan. Toujours dans la rue qui longe la mer, entre le neptune et le pont pour ceux qui connaissent, un trottoir bordé d'un joli jardin avait commencé à bien prendre forme, dans la dynamique de « toamasina mandroso, madio, mazava », tout fleuri, tout coloré, très bien entretenu et en plus respecté des promeneurs (j'avais projeté faire une note et quelques photos à ce sujet avant le cyclone, c'est un peu tard maintenant) ! Il n'en reste amèrement qu'une bande grisâtre car le sable a vraiment tout tout tout dévoré.

IMG_8807 IMG_8710 IMG_8704 IMG_8797 IMG_8752 IMG_8790 IMG_8856

Mais le plus impressionnant après le passage du cyclone Ivan, ce sont les plages (au centre ville et sur plusieurs kilomètres de part et d'autres), qui ont baissé de niveau sur plusieurs mètres ! Ca a donné naissance à des falaisettes, à tel point que par endroit, on ne peut plus accéder à ce qu'il reste des plages (parfois, le sable et la mer se trouvent à trois mètres - voire plus - sous le niveau de la route) ! Du côté de l'hopital bé, sont apparues des sortes de tuyaux-pilonnes-avancées, auparavant ensevelis par le sable, de cyclone en cyclone depuis la fin des années 70 ! Du côté du lycée Rabemananjary, la vieille épave d'antan a aussi refait surface ! Le lycée, lui, est de plus en plus rongé, mais tient encore le coup ! Autrement, il ne reste vraiment plus grand grand chose de la route qui longe la mer du côté de Tahity kely - Ravinala - Darafify (on dit qu'il n' a même plus de plage maintenant là où il en restait un peu par endroit...) !

IMG_8795 IMG_8755 IMG_8794

17 février 2008

Cyclone Ivan, en direct de Tamatave !

Il est là. Il hurle. Il siffle. Secoue nos portes. Aspire nos fenêtres. Se jette violamment sur la paroi extérieure de nos murs. Essaye de pénétrer par toutes les fentes, par tous les trous, par tous les moyens. Quelques bassines et Et des seaux dans le salon. Il faut passer régulièrement la serpillère, éclairés par des bougies. Plus d'eau . Plus d'électricité. Mais nous avons miraculeusement internet. De quoi nous rattacher au monde extérieur depuis cette ville à la dérive. Coup de fil aux parents. Ils sont les pieds dans l'eau. Mais le toit tient encore jusqu'à présent (croisons les doigts, prions ou je ne sais quoi...) sur la vieille petite maison. Meva va bien. Elle sait qu'il y a un clone qui fait que tout doit être fermé et qu'elle ne peut aller jouer dehors... elle en a pourtant l'habitude, mais les bougies l'amusent toujours autant. Très fortes pluies cette nuit. Nous avons été réveillés à plusieurs reprises, mais au moins, nous avons un peu fermé l'oeil. Probablement pas comme beaucoup de Tamataviens. Ce matin, rafale de vent. A travers les fentes des volets, on scrute. Jardin cahotique. On n'ose imaginer en ville. A suivre.... mais bien plus tard sans doute car les batteries du portable atteind la fin ! On tient le coup ! Merci les amis !

Publicité
Publicité
<< < 10 11 12 > >>
Carnet de vadrouilleurs
Publicité
Publicité