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Carnet de vadrouilleurs
9 décembre 2005

Quand la fête vire au drame...

Tous les 25 novembre à Kourou, c’est la journée du maire : voilà encore une bonne occasion pour le guyanais (toutes les communes ont leur journée du maire) pour ne pas aller bosser : c’est férié, tout est fermé !! Les jours suivants, on célèbre la fête patronale de la ville. Foire, fête foraine, gargotes, animations, stands divers, spectacles, concerts, etc… Ambiance bon enfant durant deux ou trois jours. Une année mémorable pour nous, et je pense pour beaucoup de kourouciens, lorsque les invités d’honneur de la fête étaient le groupe Kassav (en 2001 ou 2002) (à l’époque nous habitions à Macouria encore). Comme autre « personnalité » que beaucoup de gens connaissent, l’année dernière, il y avait Doc Gynéco : on vous en parlait vaguement dans la note ici. Toute la ville est au rendez-vous, chaque année.

Cette année 2005, depuis quelques semaines, des bruits courent disant que jusqu’au Guyana, on entendait parler de cette fameuse fête de Kourou. Bien que sympa et une des mieux réussies des fêtes patronales de Guyane, elle n’a rien d’enviable par rapport aux ambiances hyper chaudes des fêtes au Surinam ou au Brésil !

Voilà ce qu’on dit :

Les peuples d’Amérique du sud, tous bien plus pauvres qu’en Guyane, savent que Kourou c’est la ville spatiale européenne, dans un bout de France d’outre mer. Tous ceux qui s’informent de près ou de loin sur la Guyane sont au courant des gros problèmes de clandestinité que connaît « le pays ». Les frontières fluviales sont de véritables passoires : rien de plus « logique » pour des gens qui veulent un peu plus d’aisances sociales et économiques que de traverser les fleuves Maroni ou Oyapock pour se retrouver « en France ». Il y a celles qui essayent par tous les moyens d’accoucher sur le territoire français, ceux qui essayent par tous les moyens d’épouser un nationalité française, ceux qui acceptent des jobs clandestins peu valorisant (femmes de ménage, jardiniers, etc…) pour trois sous ici mais qui valent énormément chez eux, ceux qui ont du mal à s’en sortir (la majorité) et finissent par se livrer au banditisme (après tout, s’ils se font choper, soit on les refait traverser le fleuve, et cinq minutes après, ils arrivent à revenir, soit, ils vont en prison, nourris et logés, sans être tabassés comme chez eux..).

La semaine du 25 novembre, la ville considérée comme la plus riche du continent sud américain, donc, est en fête. Rien de plus attractif, pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux, que de traverser le fleuve clandestinement, pour participer à la fête, à leur manière : profiter de la présence de tous à la fête, pour festoyer en cambriolant par-ci par là ! Cette même semaine, les autorités montrent qu’ils ne font pas rien : l’entrée de la ville de Kourou est barricadée : une patrouille de gendarmes armés jusqu’aux dents contrôle tous les véhicules qui entrent dans la ville : papiers des véhicules, permis de conduire, passeports, cartes de séjours, etc… Ce qui n'empêche pourtant pas des histoires dramatiques de se passer !

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