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Carnet de vadrouilleurs
6 avril 2008

8 heures de marche dans le massif de l'Andringitra

La nuit a été difficile, très froide et surtout très courte. On a mis énormément de temps à nous en sortir avec les affaires à prendre et à laisser, pour les trois jours de bivouac en pleine nature, avec l'habituelle politique de partir avec le moins de choses possible sans manquer de rien ! Un véritable casse tête surtout qu'on avait tous les repas à prévoir pour 5 adultes, le nécessaire pour bébé, de quoi prendre de l'énergie pour les randonneurs, et surtout de l'eau pour tout le séjour et pour tout le monde !! Il y avait aussi les tentes et tout le matos (sacs de couchage, mais aussi, casseroles assiettes et tout et tout), sans compter qu'il fait très froid la nuit et qu'il fallait donc prévoir couvertures et vêtements chauds !

z Photo 1 : tous les baggages réunis !

Le guide nous attendait à 7h, nous n'étions prêts que vers 8h30 – 9h (quel sérieux !!). Avec tout ce qu'on avait à prendre, il nous était difficile de refuser les services de porteurs. A avoir marché des jours et des jours en forêt amazonnienne les sacs blindés de réserves et de tout ce qu'il faut sur nos propres dos, c'est une sacré rando de luxe qu'on se fait ici... tout en donnant un peu de travail aux gens du coin ! Restera à porter pour xav le sac d'eau et de picnic de la journée, pour dadabé le sac de bib' et de change de bébé, et pour titine, le plus gros paquet, Meva et ses 11 kg de chair et d'os !! C'est que coquinette (qui a bien grandi et pris du poids depuis depuis – aïe, aïe, aïe le dos !!!) a toujours eu l'habitude de l'odeur, de la chaleur, du rythme du coeur de sa maman qui bat dans ses oreilles quand, ballotée au dos, ses parents l'emmènent loin loin loin voir du pays... Elle a refusé d'emblée de se faire porter par d'autres. Mais pour positiver, titine se dit qu'au moins, choupinette ne pose aucun problème à être portée durant de si longues heures de marche... La marche va être deux fois plus raide pour la maman heureusement sportive !

4p 5p 6p 7m 8m 9m 10m 

Quand nous quittons le gîte, le soleil est déjà haut dans le ciel, endurcissant la lumière sur le massif et brûlant nos corps, en quelques minutes à peine dégoulinant de sueurs. Le sentier grimpera tout le temps, traversant au début quelques villages perdus au milieu de nulle part, où Meva, tranquillement suspendue dans le dos de sa maman, devenait très vite le centre de tous les étonnements... Par endroit, la montagne était nue et dévoilait une écorce noire et sèche d'où se dégageait une forte odeur de brûlée. Une poussière grise se soulèvait alors imperceptiblement au souffle du vent et dévallait la montagne jusqu'à mourir dans le vide, là bas où tout à l'air si beau vue d'en haut ! Nous croisons aussi quelques rares fois des gens de villages de l'autre côté du massif qui n'ont d'autres routes que ce sentier tant apprécié des touristes ! Les salutations, dans un malgache plus chantant que jamais, sont longues et chaleureuses.

2a 2m 3g 11p 12p  13p 14g 15mm 16m 17m 18m

Nous avons marché loin, loin au coeur de l'Andringitra. Nous avons marché sur la terre rouge à tavers de hautes herbes sèches fouettant la peau de nos jambes, nos pas rythmés par nos souffles. Nous avons avancé sans bruit dans un paysage grandiose entre ciel et terre, un paysage de pierres et de fleurs, un paysage de broussailles et de granit, un paysage lunaire gris parsemé de couleurs parfumés d'orchidées de toute sorte. Nous avons escaladé d'énormes rochers usant nos genoux. Les battements de nos coeurs résonnaient dans nos têtes comme des roulements de tambours qui rompent le silence des montagnes sauvages. L'ivresse de la marche donnait l'impression de rêver. Tout était pourtant si vrai. L'air vivifiant de là haut. La gorge sèche. Le corps trempé de sueurs. Le soleil noircissant nos peaux. La lumière plissant nos yeux qui n'en finissent pourtant pas de s'époustouffler. Nous nous sommes arrêtés pour inspirer, nous imprégner. L'arrivée paraissait inaccessible, les efforts interminables, surpassant chaque seconde la limite de soi.

19g 20mm 21m 22p 23p 24p 25m 26m 27g 28m 29m 30m 31mm 32g 33m 34m

43g

Quand Titine voulait détendre un peu ses épaules et sa colonne vertébrale, Meva ne s'est pas faite prier pour marcher...Ca  donnait du coup l'impression à Titine d'avoir des ailes tant elle se sentait si légère ! Quand le rytme de tit coeur du haut de ses 20 mois ralentissait trop notre avancée, xav la portait, et plus rarement, dadabé ou même Philbert le guide, avec qui le courant est super bien passé. Mais ça ne durait pas longtemps car elle réclamait vite maman. Au bout de 6 heures de marches difficiles environ, les montées devenaient plus douces. On redescendait même parfois. Et c'était si bon, que nous avons couru dans les vagues ondulentes vertes et jaunes des hauts plateaux. Le chemin étroit sinuait à travers broussailles et étonnants arbustes à perte de vue. Le ciel est devenu gris, et les nuages menaçant. Mais le paysage toujours si beau, silencieux et désertique. Le vent désormais froid sifflait sur les parois des pierres géantes dont on s'éloignait au fur et à mesure. Meva s'endormait tranquillement dans les bras de sa maman, en kangourou, emmittoufflée de l'écharpe qui la soutenait. Les muscles des jambes de Titine tiraient limite le signal d'alarme d'une crampe. Le talon des chaussures de dadabé raclait des cloques rouges sangs. Mamabé n'en pouvait plus et devait s'arrêter dès que les pentes remontaient. il nous fallait encore traverser plusieurs rivières à gué. Mais nous n'étions plus loin du campement. Au bout de 8 heures de randonnées, nous nous posons enfin !

35p 36p 37p 38p 39m 40m__2_ 41m 42m

44p 45p 46p  47m 75 48m

50mm 49m  52m 73a   51g   

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