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Carnet de vadrouilleurs
26 novembre 2004

La rue Salvador Dali

Salvador Dali, c'est le peintre. Mais c'est aussi le nom d'une rue. Une rue longue d'environ 300m, aux maisons blanches, pâles et toutes ressemblantes, aboutissant à une école. Agitations aux horaires d'entrées et de sorties de classes. Calme plat entre temps. A première vue, cette rue est banale : c’est la notre !! Derrière la monotonie architecturale du quartier pourtant, une âme vibre. Malgaches, africains, brésiliens, et français colorent la rue Dali. 

Fin d'après-midi. Rebondissement d’un ballon dribblé sur le goudron. Craquement de bouteilles en plastique. Cris d'enfants qui n'ont jamais fini d'inventer des jeux. Les rares voitures qui passent rue Dali à ce moment doivent ralentir. Quand la nuit commence à poindre, les jeunes succèdent au trône de la rue et se perchent assis sur les murs. Rdv au n°21, sous le grand arbre. De la pénombre le son d’une guitare accompagne le souffle doux du soir. Les voix parlent doucement. Les copains des rues avoisinantes débarquent en scooters. Au n°13, les filles chantent à tue-tête les dernières nouveautés. Devant les portails, voisins et voisines jacassent. Dany a encore fait des bêtises : on entend ses pleurs rythmés par des coups de bâtons et les engueulades maternelles. Des odeurs de beignets planent dans l’atmosphère. Chaque fin de semaine, au bout de la rue, de la samba brésilienne pimpante défie la mob pétaradante (et énervante !!) de notre voisin de gauche qui a toujours un truc à réparer dessus.  Une fois de temps en temps, dans la maison en face, les haïtiens psalmodient des heures durant. Chants et prières étonnent les nouveaux métros qui viennent d’aménager. On parle du vaudou. Plus tard dans la nuit, le camion poubelle rugit et laissent une traînée d’odeur nauséabonde qui ne fait plus sortir les gens de chez eux. La rue Dali plonge alors dans un calme noir mais son âme demeure toujours quelque part dans l'ombre. Restent alors des bribes de paroles échappées des terrasses. Jusqu’à l’extinction totale de toutes lumières.

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Commentaires
L
T'as raison on était vraiment voisines ! C'est incroyable !<br /> Et pour une artiste peintre , c'est la classe d'avoir habité rue Salvador Dali !<br /> Nous, on trouvait que c'était trop bruyant avenue Monnerville. Cependant, on est resté quand même car le logement était bien (on était logé par l'Armée, donc on a pris ce qu'il y avait et celui-là était correct) mais on ne s'est jamais habitué au bruit, surtout pas au vidé !!
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