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Carnet de vadrouilleurs
27 novembre 2004

La rue Salvador Dali (suite et fin)

Quand la douce lueur de l’aube délicatement borde la nuit aveugle, l’océan de rosée des jardins doucement s’évaporent. Des oiseaux venus de tout le pays bruyamment enclenchent le mécanisme du réveil naturel. Il est 6h du mat. Animation latente dans la rue vide. Une pièce enfouie dans quelques maisons est éclairée. Au n°4 le robinet de la douche vient d’être ouvert. On devine les agréables frissons d’un corps qui sort du sommeil. Au n°10, bruit cristallin de pétales de céréales dans un bol. On parle bas pour ne pas réveiller les autres. Le voisin démarre sa voiture. Petit oiseau dans la gueule, le gros matou rouquin traverse rapidement la rue. Foulées énergiques du légionnaire blanc au short moulant vert. Un petit aux yeux encroûtés revient du chinois, pain d’une main, guidon de vélo de l’autre. Sa jeune voisine marche vers le collège qui se situe juste derrière la rue. Rdv à l’angle pour faire le chemin avec les copines de classes. Raïssa du n°25 tarde. Une voix aiguë l’appelle. La rue Dali s’active petit à petit. On entend la maman de Dany crier son nom pour le réveiller. Quelques voitures sortent de leur garage. Après les collégiens, les enfants défilent, plus bruyants. Les plus petits, toujours fiers le sac au dos, marchent aux côtés de leur maman. Ils saluent le haïtien qui traîne sa tondeuse. 9h05, la cloche du collège retentit la récré. Les cris sont étouffés au loin. La rue a retrouvé son calme plat. Même les chats ne sont plus là : déjà l’heure de la sieste pour eux ! Les ombres dansent seules avec le soleil brûlant sur le goudron qui attend impatiemment ses petits rois dribler leur ballon.

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