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Carnet de vadrouilleurs
10 juin 2005

Aventure sur l’Orapu (Première partie)

Premier jour, découverte et repérage des lieux, installation du bivouac.

Le vendredi 10juin étant un jour férié en Guyane (commémoration de l’abolition de l’esclavage), nous disposons cette semaine d’un week-end de trois jours. L’occasion pour une belle escapade dans la jungle. Nos doigts parcourent les lignes fluviales sur une vieille carte usée par nos mains rêveurs. Objectif roots : de l’inconnu et du sauvage ! Pour un tête à tête en seuls à seuls avec la nature, il faut éviter les fleuves trop faciles d’accès, ceux le long desquels ont été bâtis des carbets, et rayer de la liste ceux dont les noms sont familiers aux promeneurs du dimanche : ça en élimine déjà pas mal !! Nos doigts s’arrêtent alors sur l’Orapu, dont on a repéré le dégrad lors d’une promenade.

Nous nous activons dès jeudi soir pour les préparatifs du départ. Prendre ce qu’il faut pour ne manquer de rien, tout en partant le plus léger possible ! Telle est notre devise. Le plus difficile à calculer concerne les réserves de nourriture : deux petits déjeuners + trois déjeuners + deux dîners. Ainsi qu’une sous-réserve en cas de pépins. En outre, l’attirail habituel : des bidons d’eau potable de cinq litres (trois pour cette expédition-ci), la vaisselle, le camping-gaz, hamacs et moustiquaires, bâche, cordes, bougies, etc…

Vendredi matin. La voiture chargée la veille, ne restait plus qu’à monter le canoë sur le toit et faire les dernières vérifications. Départ 10 heures, direction route de l’Est. Le chat stressé perd ses poils à chaque caresses qu’on lui fait. Pendant les deux heures de voiture, il zigzague entre les genoux de Titine, sous le siège de Xav ou à l’arrière de la voiture pour miauler de toutes ses forces. Plus on avance, plus étroite, plus défoncée et plus sauvage devient la chaussée. De part et d’autre, le vert est dru. Signes qu’on s’éloigne de la civilisation et s’approche de notre objectif.

Le mouillage se fait au niveau du seul pont sous lequel passe l’Orapu. La tache n’est pas trop compliqué. Le plus dur était de pousser la pirogue chargée sur quelques mètres de piste trop pourrie pour la voiture. Nous nous garons sur le parking de l’auberge des orpailleurs. Pendant toutes ces opérations, le chat attend sagement dans sa boite, sans rébellion.

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Moteur. Doucement, nous pénétrons dans la jungle. L’Orapu est belle. Eaux saumons ou verdâtres selon l’angle des rayons du soleil et les ombres autour. La rivière n’est pas très large. Vingt-cinq mètres tout au plus. Comparable à notre chère Inini, ou à la rivière des Cascades à propos desquels nous avons déjà eu l’occasion de vous raconter des histoires. La forêt par contre y est étonnamment plus espacé. La lumière perce. L’atmosphère général est sauvage, mais loin de la jungle sombre et inquiétante comme peut parfois l’être l’amazonie.

Repérage des lieux. Objectif : trouver l’endroit le plus pratique où installer notre bivouac. Ce qui n’est pas une tâche simple. Critères : sol non boueux, donc loin des mangroves, assez élevé en cas de marée importante, pas trop feuillu pour faciliter l’installation, avec des arbres suffisamment distanciés pour l’accrochage des hamacs et de la bâche.

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Après une heure trente d’exploration, nous trouvons notre coin. L’accès est un peu périlleux, mais le sol et l’espace tout à fait convenable. Quelques lianes géantes et des branchages gênantes requièrent la force de nos bras pour l’éclaircissement au coupe-coupe. Nos regards et nos gestes doivent être vigilent : une serpent peut toujours être mal placé ! Un fois les lieux prêts, avant l’installation définitive, nous faisons une pause déjeuner pour répondre à nos ventres grougroutant de faim. Dans notre grille électrique qui ne fonctionne plus et que nous avons décidé de transformer en appareil à barbecue, une baston avec le charbon est lancée ! Pas évident d’allumer le feu à partir du bois et des feuilles mortes constamment sous l’humidité de la forêt. La patience en vallait la chandelle : au bout d’une heure trente, les merguez sont délicieusement  grillées.

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Retour au boulot et aux anecdotes.

Notre bâche, rangée aux oubliettes depuis quelques mois dans un coin paumé du jardin, était devenue un urinoir à matous sauvages qui essaient de narguer Uyuni en laissant leur marque partout. Avant de s’en servir comme « toit », Xav décide de la tremper dans la rivière, le temps du déjeuner, en l’accrochant avec une ficelle au canoë. Manque de pot, la ficelle lâche et la bâche dérive dans des branchages. C’est alors parti pour des parties d’acrobatie et d’équilibre sur un arbre suspendu au dessus de la rivière, pour pêcher la bâche. Xav s’aide d’une rame pour s’allonger le bras. Manque à nouveau de pot, celle-ci tombe à l’eau ! Ne reste plus qu’à se résoudre à récupérer tout ça à la nage !! Après ces passages comiques, les fous rires se prolongent lors d’une troisième baston, cette foi-si, contre les hamacs, les cordes, les branches et quelques lianes. Notre bivouac prend forme, dans la bonne humeur, en fin d’après-midi. Il nous reste alors tout juste le temps d’une bonne partie de baignade revigorante avant la tombée de la nuit.

Alors que la lumière du jour progressivement s’éteint, des milliers d’êtres vivants s’éveillent dans la forêt. Nous jouons aux échecs à la bougie, dans le concert nuptial assourdissant des insectes rythmé de temps à autres par les cris de singes hurleur. Mis à part le stress de la montée des eaux, notre première nuit sur l’Orapu se passe paisiblement.

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Commentaires
J
Salut à vous, je pars l'année prochaine en guyane et j'aurais souhaité avoir des renseignements concernant l'Orapu... Ce serait sympa de me recontacter sur ma boite mail pour en discuter. <br /> J'ai aussi un site sur SKYROCK: JLMOFTEAM71<br /> A trés bientot j'espère !
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