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Carnet de vadrouilleurs
28 janvier 2009

Tamatave mikorontana (Suite des "événements")

Mercredi.

La nuit a été agitée à Tamatave, je veux dire Tamatave ville, car chez nous même, du côté de la parcelle 32/12, pour notre première nuit à 4, avec Mirana qui a un jour et demi (voir ici) et notre aînée qui aime à se réveiller pour couper son sommeil, à part les coups de feu et quelques explosions, ça a été... Bon, vers 2h30, on a bien été réveillé par un coup sourd, mais j'ai avancé sans crainte avec mon bazooka pour me rendre compte que ce n'était que l'aînée qui venait de se cogner contre la porte, sans même se réveiller ! Oui, l'organisation de sa chambre est un peu singulière pour qui ne la visualise pas !

Revenons aux faits.

Les premiers coqs chantent quand la nuit blanchit, mais s'agit-il vraiment des premiers, car on dirait qu'ils ont chanté toute la nuit, - agitation inhabituelle dans notre province qui se couche presque avec le soleil, ils ont chanté dans l'attente d'une improbable aurore, image de ce mouvement (non)spontané qui aspire à une (nouvelle ?) démocratie.

On circulait à peu près normalement dans le centre de Tamatave ce matin (28 janvier 2009), les rues étaient animées, mais pas de l'habituelle agitation commerciale : les rideaux de fer étaient toujours tirés. On ne peut pas dire qu'il y ait beaucoup de signes visibles : quelques grilles arrachées, quelques attroupements, impossibilité de voir une pédiatre pour un petit contrôle, ça se fait quand même pour un nouveau-né, sans trop vouloir médicaliser l'affaire ! Non, le point névralgique, c'est cette place rêvée de la Démocratie : discours avec sono digne des sarkoshows et autres obamameries, ferveur des auditeurs gentiment rangés autour de la place, a priori ça ne ressemble qu'à un meeting politique. Sur le boulevard de l'OUA qui mène à la place, beaucoup de marcheurs qui convergent sur ce graal. Mais quand on regarde ces passants, ils ne ressemblent pas à ceux du centre ville : plutôt des « banlieusards », des gars du fin fond des cités. Des journaliers aux yeux mena mena injectés de sang : la nuit a été longue pour certains, pourtant les boaty étaient fermées ! Soudain de derrière la palissade où on discutait, on entend une rumeur qui monte et un regard dans la rue suffit pour comprendre qu'il va se passer quelque chose. Le soleil tape, et la bonne averse du matin s'évapore rapidement. Aussitôt, on monte dans la voiture, la seule garée dans la rue d'ailleurs, tiens, pourquoi donc ?, et on retourne chez nous, mais des flots de personnes viennent en sens inverse en courant, comme s'ils fuyaient quelque chose. La foule s'épaissit et ça court et traverse la rue sans prendre garde aux automobiles. Vers l'ex-Magro, une colonne armée en habits militaires marche au pas, dignement et martialement. On ne s'arrête pas prendre de photos, désolé, et on file au loin ! Pour ceux qui ne comprennent pas bien la notion de korontana, et bien c'est ça !

De chez nous, c'est reparti avec les boums et les tatata lointains, après l'accalmie du début de matinée. Maintenant (15h25) en local, c'est redevenu calme depuis deux heures, il faut dire qu'il fait très chaud, et l'après-midi à Tamatave on est jamais très actif. Le ciel est si bleu, pourvu qu'il n'y ait pas un nouveau cyclone ?

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Commentaires
R
Les larmes me montent aux yeux en lisant ces derniers posts.<br /> Faites attention à vous 4
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M
tena mampalahelo
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T
Tu n'es pas sensée te reposer à la maison toi ? <br /> 2 jours après l'accouchement et déjà entrain de se ballader en ville, bravant le rotaka de surcroît ...<br /> BB était de sortie aussi ??
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Carnet de vadrouilleurs
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