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Carnet de vadrouilleurs
30 juin 2006

Un nid bien douillet...

Après un avoir parcouru de long en large et en diagonale notre jardin, voici un aperçu de notre chez nous, dedans ! En attendant de venir nous voir, pour certains... Attention, aucun trucage pour les photos ! Bon, ok, y a peut-être juste que certains clichés ont été pris après le passage de la femme de ménage (qui vient une fois par semaine) !! Mais rien de plus !

N'oubliez pas, il suffit de cliquer sur les photos pour les voir en plus grand !

Tout d'abord, un endroit très important : la terrasse !

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C'est une sorte d'intermédiaire entre le jardin, et l'intérieur de la maison. On y passe énormément de temps, à discuter, bouquiner. On s'y prélasse en hamac à l'heure de la sieste. C'est là qu'on mange la plupart du temps, matin, midi et soir. C'est là aussi qu'on reçoit les amis. Il y fait bon, c'est agréablement aéré, et les oiseaux ne sont jamais loin !

Ensuite, il y a le salon, qui donne sur la cuisine et la terrasse. On l'a aménagé en deux parties. Un côté "classique", avec les canapés...

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Et un autre côté où tout est à ras le sol, tapis, pouf, coussins, table basse, et où l'on s'installe donc en tailleur... Il n'y a qu'à choisir et se laisser aller, tranquilement, entre une tasse de thé et une musique d'ici ou d'ailleurs...

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Pour ceux qui craignent de venir nous voir car se font l'image de notre chez nous comme d'un squat, d'un cabanon sans eau ni électricité, ou autre, jugez par vous-même ! C'est saint, zen, et franchement agréable à vivre !!

Même si nous avons fait le choix de ne pas avoir la télévision, nous avons tout de même un frigidaire et une gazinière, une t5machine à laver, un matériel informatique non rouillé (loin de là) et même l'adsl !! Bon, je ne sais pas qui a osé penser quoi, mais nous avons aussi des toilettes avec une chasse d'eau qui fonctionne (quand il ne pleut pas trop trop fort) et une porte (qui ferme), ainsi que DEUX salles de bain avec même de l'eau chaude (pas toujours très utile, mais c'est pour dire le luxe...) (pour ceux requi auront trop chauds par contre, désolés, on n'a pas de troisière robinet pour l'eau gelée... faut pas abuser non plus !!) !

On ne vous le dira jamais assez, ce n'est pas la place qui manque : sur la terrasse on peut accrocher une quinzaine de hamacs (l'occasion de s'entrainer à dormir dedans avant de passer plusieurs nuits en forêt) ; le séjour aussi grand, une dizaine de familles malgaches peuvent y dormir aisément... et même si deux chambres sont réservées (une pour nous et une autre pour ptit coeur), il reste les deux autres pièces qui servent de bureau et d'atelier pour accueillir plus intimement ceux qui le souhaitent !!

Un vrai palais (demandez au chat...) !

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Pour finir avec les photos : de gauche à droite, la porte du bureau, avec de quoi bouquiner (impossible de s'ennuyer !!), la porte de notre chambre (avec "le baiser" de Picasso peint à la peinture à huile par Titine mais pas encore achevé), et une autre ouverture de notre chambre, donnant vue sur la "forêt" du jardin !!

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Cui cui cui... (traduire : en espérant avoir ôté certains préjugés sur notre chez nous en Guyane... en espérant aussi que ces préjugés là ne seront plus une excuse pour ne pas venir nous voir !!)

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1 mars 2006

Autour de l'écran...

C'est fou le monde qui s'habitue de plus en plus à la communication par internet. Aux quatre coins du globe, on se donne des nouvelles, s'envoie des petites pensées, échange des photos ou encore des idées.... et tout cela, d'écran à écran ! Certains d'entre vous nous lisent très régulièrement, d'autres, une fois de temps en temps, il y a aussi ceux qui en ce moment même sont tombés au hasard d'un clic sur ce blog...Très souvent, nous nous demandons, mais d'où viennent ces lecteurs du hasard, dans quel contexte nous lisent-ils ? un cyber, au boulot, un salon, une chambre ?

Aujourd'hui, on va vous parler de l'autre côté de notre écran à nous. Plongez dans le votre et imaginez, selon votre situation géographique, le continent sud américain, la Guyane Française, coincée entre le Brésil et le Surinam. Zoom. Capitale Cayenne. Mais ce n'est pas là que nous sommes. Vous avez peut-être entendu parler des vols de fusées Ariane ? La ville de Kourou ne vous sera peut-être donc pas inconnue à l'oreille. Zoom. Nous sommes dans ce qu'on appelle le quartier de la Hanse. Toits oranges ou rouges. Zoom et plocht ! Vous voilà dans notre intimité rédactionnelle.

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Nous sommes dans une pièce qui occupe une place importante chez nous : le bureau. On y passe pas mal de temps, à bosser, à se cultiver, à correspondre, et aussi à s'amuser... autour de l'ordinateur ! Evidemment, Uyuni, le gros matou, prend un super plaisir à jouer son rôle d'animal de compagnie, de tant plus que "la souris" est toujours à côté de l'écran et du clavier !!!

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Sur le mur, face à nous, derrière l'écran, une géante carte du monde pour rêvasser.... On aime à imaginer dix mille chemins à parcourir sur le globe, et profite de l'ordi juste là pour surfer sur des infos sur sur ces ailleurs dont on rêve...

Deux tables en angle droit dans le bureau, pour pouvoir s'étaler à volonté... idéal pour des gens pas toujours très ordonnés....

L'effet de la photo est réalisé avec un miroir intégré dans un placard mural placé face à la carte du monde (dos à nous).

PS : la photo ce n'est pas Titine en top-less, c'est xav à l'époque où il avait les cheveux longs !!!

Torse nu  = indicateur de chaleur dans la pièce. Depuis, on a installé la clim, pour la chaleur d'une part, mais aussi, pour maintenir la durée de vie du matos informatique (l'humidité et la chaleur Guyanaise sont très mauvaises pour toute sorte d'appareils) (on a dû claquer deux ordinateurs déjà depuis notre arrivée ! Cette fois, on prend nos précautions...) (et ce n'est pas désagréable d'avoir un peu d'air légèrement rafraichissante quand il fait chaud chaud chaud) (même si Titine compare souvent la pièce au frigidaire de la maison !!!)

Pour encore plus de recul par rapport à la pièce, il faudra attendre d'autres photos (qu'on fera à l'occasion, de jour car la luminosité actuelle n'est pas terrible du tout !)...

Allez, à bientôt, derrière nos écrans respectifs...

16 février 2006

Autour de la maison...

En guyane, l'omniprésence envoutante de la forêt pousse souvent à la recherche d'un contact direct avec la terre, pour son chez soi : de la terre, du sable, de la boue à la limite, et aussi du vert, une lisière de forêt, un bout de jardin ou "au pire", une terrasse chargée de plantes. Nous, nous avons les deux : le jardin et la terrasse ! La terrasse mérite une note à part entière : on y reviendra un de ces quatre. Pour aujourd'hui, on vous présente notre green peace autour de la maison. On vous rappelle au passage que vous pouvez agrandir toutes les photos en cliquant dessus.

Ce qu'on voit du portail (le côté avant droit de la maison) : le garage, un chemin en graviers rongé par les mauvaises herbes (elles poussent en folie ici), et un petit bout de jardin, et de terrasse.

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Quelques vues actuelles, de profil (le long de la partie avant de la maison).

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De face, une vue d'ensemble est difficile à avoir car il n'y a pas beaucoup de recul possible : première photo prise du tambou (la muraille) ; deuxième photo, prise de la terrasse, pendant une bonne journée de pluie (une vraie piscine naturelle...) (ce qui fait que cette partie là du jardin n'est pas très plantable) !

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L'espèce de grillage en bois (sur la face avant de la maison) permet une plantation grimpante qui protège la terrasse du soleil, et des yeux trop curieux de l'extérieur (pour vivre heureux, vivons cachés, ne dit-on pas ?). Au fil des années et de nos humeurs, les plantes varient. A gauche, nous sommes en présence d'une période de plants de tomates (succulentes qu'elles étaient !) ; à droite (photo plus récente), les plantes sont plutôt décoratives (à part le thym dans le pot noir).

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Passons maintenant uniquement sur quelques vues du côté gauche : c'est un couloir touffu de verdure où vit une mine d'oiseaux, notre bout de folie guyanaise à nous, qui nous rappelle direct la présence de la forêt sous nos terres, et nous fait oublier par moment que nous habitons en ville. 

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Par ce côté gauche, on accède à l'arrière de notre green peace, après avoir longé le couloir de verdure et la maison.

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Dans cette partie arrière, en mitoyen avec le collège où bosse xav (pratique pour faire "le mur" quand il y a urgence...), ce sont des bananiers et des palmiers qui sont rois. Nous avons aussi planté à notre arrivée un citronnier, qui grandit tout doucement mais sûrement. Les papayers, et le tamarinier n'ont pas tenu le coup... mais, on ne renonce pas facilement : d'autres plants sont en préparation.

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Voilà, vous avez fait le tour de notre maison. En espérant que ces quelques clichés vous ont donné une idée de l'odeur tropical qui règne autour de chez nous ! Et que certains amis comprennent bien que nous habitons une maison, (oui, oui...)avec un jardin, et non (même si on l'aurait bien voulu), une cabane taillée dans la canopée d'un arbre en pleine forêt !!

13 janvier 2006

En vadrouille dans notre jardin...

Voici une note qui allie plaisir pour nous et découverte pour vous...

On vous a parlé, il y a quelques notes de cela, de notre "chez nous", à l'époque où nous habitions à Macouria... Aujourd'hui vous allez découvrir une facette de notre "chez nous" actuel. Appareil photo en main, en avant pour une vadrouille et un safari dans le jardin (pour commencer...) !

Certains ont déjà eu l'occasion de voir une de nos gouttières rouillée et trouée, peuplée de ... chats !!

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Et parfois même de chats qui se prennent pour des jaggards !! Prenez garde !!

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On vous a parlé récemment de notre sapin (un des rares à kourou et probablement dans toute la Guyane), et de son énorme voisin, le badamier (c'est le plus grand arbre du quartier) !

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Le badamier, connu en Guyane sous le nom d'amandier, est un des coins préféré d'Uyuni, notre gros matou blanc, qui lui n'est pas un chat de gouttière (siwouplé !) !

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Au pied du badamier, il y a des saisons plusieurs fois dans l'année où l'on songe à l'automne... alors que le soleil reste écrasant et que le seul vent qu'il y a, est produit par le battement des ailes des moustiques ! (Tout au fond, vous aurez une vue coupée, mais un peu moins abstraite du fameux sapin !!) (A droite, une rangée de fougères géantes peuple sauvagement l'énorme tronc du badamier...)

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Pour continuer dans les vues à ras le sol...

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Selon l'angle, on aurait dit un jardin sauvage... C'est clair que ce n'est pas la pelouse anglaise superbement tondue !! On pourrait même imaginer quelque part, des chevaux en liberté...

Mais c'est bien un jardin... avec sa barrière, son muret, son portail coulissant, et ses choses bizzarroïdes....

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Drôle d'images dans un jardin ? L'imagination derrière l'objectif de l'appareil s'est un peu laissée emporter là, j'avoue ! Remettons un peu d'ordre dans tout ça.

Comme ceci, vous aurez un peu plus de recul... une fois de plus, c'est le vert qui domine, et l'adjectif "géant" peut encore être utilisé pour les feuilles qui grimpent dans la première photo de la série qui suit !!

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Mais il y a quand même quelques couleurs...

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Je voulais vous présenter des choses un peu moins surréalistes, mais c'est difficile !

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Dans la partie arrière du jardin, on a aussi des bananiers qui exhibent leurs fruits !

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Et des zébrures impressionnantes de palmiers.

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Bon, j'arrête là, car je commence à douter que vous n'ayez pas une image assez nette de notre jardin après tout ça !! Il va falloir recommencer avec un autre regard probablement.

9 janvier 2006

Cerises pays

Ca y est, 2006 est bien entamée, les vacances et les fêtes terminées, le boulot a repris. Il est grand temps de défaire le sapin et toutes les décos de noël. Nous, nous n'en avions jamais de déco de noël, pour la simple raison que de toute manière, chaque année, dès les débuts des vacances, on est parti en vadrouille quelque part.

2005 aura été une année spéciale par rapport à noël, parceque pour une fois, nous n'avons pas bougé de Kourou !!! On attendait les réparations du gros trou dans notre fenêtre. Comme nous n'avions pas de cheminée, on s'était quand même dit que finalement, c'était pas si mal que ça... le papa noël saurait par où entrer chez nous !! Mais, faute d'habitude probablement, ce n'est pas pour autant que nous nous sommes mis au sapin et tout le tralala dans le salon... Notre fierté, c'est un beau sapin planté dans le jardin, à côté de l'énorme badamier... ultra rare en Guyane (les sapins comme ça) !! Son odeur ne pourra pas trompé le père. Et faute d'avoir des guirlandes et des jeux de lumières sophistiqués, le soir, les nuits sont superbement étoilées, la lune toujours éblouissante quand elle n'est pas nouvelle, et de temps à autres, des lutioles viennent s'improviser en jeu de lumière. En plus de ça, la nature nous a superbement gatés. Pas très loin du sapin, une autre plante s'est chargée de s'auto-décorer de superbes petites boules rouges. Une merveille pour les pupilles... et pour les papilles !! Nous nous sommes promis de les garder intacts pour un jardin en fêtes, et ne les "deccrocher" que plus tard...

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Un régal en jus ! On les connait surtout sous le nom brésilien de "acerola" (très répandu au Brésil !!). Les guyanais disent "cerises pays".

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13 décembre 2005

Cambriolage !

On arrive à la maison tard dans la nuit, contents que tout ait l’air normal : la porte d’entrée et le portail sont comme on les avait laissés. Nous sommes fatigués. Xav se fait un dernier thé tandis que Titine s’en va s’affairer dans la salle de bain.

« Tiens, la porte de la chambre d’amis (côté couloir) est ouverte. C’est bizarre, je suis presque sûre de l’avoir fermée avant d’être parti. » L’idée d’un éventuel voleur lui traverse l’esprit, mais elle se dit : « pfft, j’arrête de délirer avec ça, il est tard. Dans la précipitation j’ai dû croire que je l’avais fermée…» Sans trop réfléchir, elle va quand même jeter un coup d’œil. En enclenchant l’interrupteur pour y voir plus clair dans la chambre, elle s’étonne de trouver les placards grand ouverts. « C’est sûrement xav qui y est allé chercher un truc avant de partir et n’a pas fermé la porte de la chambre au passage… » Elle referme vite tout, sans faire trop gaffe au désordre (ce n’est jamais hyper ordonné chez nous), et retourne dans la salle de bain. Quelques minutes plus tard, xav dans le bureau s’étonne :

    « - Tu as fait exprès de mettre ton sac à dos dans le bureau ?

-         Ben non, je ne mets jamais mes sacs dans le bureau. (il y a des gestes automatiques comme ça…). C’est lequel de sac ?

-         Le noir et gris.

-         Le noir et gris ? mais c’est mon sac de sport et ça fait quelques jours déjà que je ne m’en étais pas servi !! Tu blagues ou quoi ?

-         Viens voir !! »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Effectivement, c’était bien le sac de sport à Titine qui était sur la chaise devant l’ordinateur, dans le bureau (chaise sur laquelle on ne met jamais rien car on y est souvent assis). « Ecoute, c’est louche. Ce sac, je m’en étais servie il y a deux jours et depuis, il était dans le placard de la chambre d’amis. Je ne m’en suis pas servie récemment, je n’ai rien cherché dedans, alors, si ce n’est pas toi, quelqu’un est entré ici !! » Titine raconte à xav l’histoire de la porte de la chambre d’amis, ainsi que les placards grand ouverts.

En un coup d’œil balayé dans la pièce, on remarque dans le « bordel » habituel un « bordel » qui n’est pas le notre : « que fait la clef de la voiture sur le bureau ? » (les clefs c’est comme les sacs, dès qu’on rentre, ils ont leur place…). Il reste deux pièces dans lesquelles nous ne sommes pas allés depuis notre retour : l’atelier et notre chambre. Il est 3h du matin.

On file d’abord dans notre chambre. Et là, on réalise ce qu’on ne voulait pas croire. Un gros « trou » dans la fenêtre.

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Les doubles barreaux ont été « sciés ». Les vitres des persiennes retirées. Et le moustiquaire soigneusement enroulé. Du travail « propre ».

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Sur le lit, un vanity-case bien épais, entaillé sur une bonne dizaine de centimètres avec un truc hyper tranchant : pas rassurant du tout !! Et si les malfaiteurs étaient encore dans les parages ? Avec un outil comme ça, il ne vaut mieux pas se trouver sur leur chemin. Les placards sont, dans notre chambre aussi, grand ouverts. Mais pas trop de bordel.

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Ils sont allés à l’essentiel de nos « objets de valeur » : tous les appareils photos, et tout le matos qui va avec, le palm à Titine (qui date d’à peine deux mois), et d’autres petites choses qui valent chers (on n'a pas grand chose, mais ils avaient tout repéré)… Nous fermons à double tour notre chambre (au cas où…) et appelons les flics. Le seul service qui répond à cette heure se situe à Cayenne. Ils vont faire le nécessaire pour essayer de contacter Kourou. Nous attendons, la peur au ventre.

Vers 3h30, une voiture de gendarmes se gare devant la maison. Des pas lourds de deux grands gaillards tout vêtus de bleus résonnent dans la maison. Armés jusqu’aux dents, ils inspectent tout jusqu’au fond du jardin. Là, on découvre autour d'un de nos palmiers tous les morceaux de barreaux sciés ainsi que les vitres soigneusement entreposés.

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« On reviendra dans la matinée pour établir le constat, nous disent-ils. Il n’y a rien à faire là de toute manière. Essayez de boucher un peu le trou avec un morceau de bois ou du contre plaqué en attendant la réparation définitive de l’effraction. Essayez de dormir un peu. Pour nous la nuit sera encore longue !! »

Le silence à peine revenu à la maison, nous revoilà avec la peur au ventre. Ca fait bizarre de se dire qu’il y a quelques heures, peut-être quelques minutes, des gens piétinaient et fouillaient chez nous, et portaient sur eux des outils qui auraient pu servir à nous égorger vifs... Après avoir bouché la fenêtre comme les gendarmes nous l’avaient conseillé, nous fermons toutes les pièces à clefs et attendons au salon le jour se lever. Le sommeil nous happe malgré nous.

Au réveil, on ose à peine revenir dans la chambre mais il nous faut faire une inspection en détail de ce qui manque. On attaque les paperasses. D’autres gendarmes nous rendent visite. On ne dirait pas que c’est dimanche. De jour, on se rend compte que les voleurs avaient d'abord tenté leur effraction sur la partie en bois, côté avant de la maison. Ca a dû être un peu trop long et bruyant à leur gout.

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Ils ont ensuite tenté leur chance sur le côté. Mais trop proches des voisins, peut-être, ils ont laissé un "travail" en cours et fini par opter plus de "tranquillité" par l'arrière de la maison, bien au sombre, loin du bruit de la rue et des voisins.

L’après-midi, on se rend à la gendarmerie même pour déposer plainte et l’établissement du procès verbal. Il y a du monde qui fait la queue. Dur week-end pour les gendarmes. Bilan de cette fête de kourou : une dizaine de vols avec effraction… pas de chance qu’on fasse partie de cette dizaine !!

Aujourd’hui, la vie a repris pour nous. Le trou n’est toujours pas toujours pas réparé. On entend un peu moins parler de l’insécurité à kourou. Peut-être que les gens sont blasés ? A moins que, la peur au ventre, les uns et les autres préfère la garder dans le silence avec l’arrivée des fêtes de fin d’année ?!!

19 octobre 2005

Au feu !!!

La boule de feu dans le ciel, celle-là, était attendue. En revanche, le feu dans la rue Dali, à 4h05 du matin, le mercredi 12 octobre, n'était pas programmé.

Peut-être avez-vous souvenance d'une note assez récente dans laquelle j'évoquais une fumée s'échappant d'un monticule de déchets ? Un incident semblable s'est produit chez nous.

Comme la plupart des gens, à 4h d’un jeudi matin, nous dormions. C’est la saison chaude. On a allumé le ventilateur. Les insectes nocturnes sont en plein concert. La nuit est paisible. Soudain, c'est le choc. Sonore tout d'abord. Une noix de coco sur le toit ? Mais il n'y a pas de cocotier au-dessus de nous... un coup de fusil ? Heritina imagine déjà un agresseur. Xav pressé de se rendormir lui explique que c'est l'antenne qui est tombée ...sur le toit. Nous n'avons pas de télévision, mais une antenne sur le toit. Don des anciens propriétaires. Une antenne assez massive, qui pourrait d'ailleurs très bien produire un bruit semblable à celui que nous avons entendu. Sûr que quand on sort brusquement d’un sommeil, la réflexion n’est pas toujours  connectée au réel, mais l’imagination peut être très fertile.

Plus un bruit. Nous retenons nos souffles pour entendre l'éventuel pas d'un voleur armé d'une carabine. C'est vrai qu'on s'est fait allégé d'un vélo tout neuf il y a quelques jours… Pourtant, plus de bruit. Lui : "C'est bien l'antenne sur le toit...Allons !". Et de se rendormir.

Cependant, était-il possible de se rendormir vraiment sans vérifier...le toit ? Je me décide donc à me lever. Où sont mes lunettes ? (J’oublie souvent où je les mets avant de me coucher). Bon, on fera souvent, je m’avance dans le couloir vers la cuisine. Et là…

Et là, vision irréelle, je pressens comme une source de lumière dans la cuisine, oh pas une lampe d’allumer, non, mais plutôt comme une masse dégageant de la lumière. Interloqué, je me gratte le front… Un envahisseur dans la maison, un alien ? Je ne peux pas me recoucher sans savoir, sans me rendre compte de visu. Je m’avance doucement, en position du samouraï. Je tourne à l’angle et je regarde dans la cuisine, et là…

Là rien d’extraordinaire, mais seulement un luminosité importante devant la fenêtre de la cuisine. Une lampe de poche ? A halogène alors ! Une odeur de….oui, c’est bien ça, une odeur de cendre, le volcan guyanais aurait-il explosé ? Allons-nous être recouvert comme les habitants de Pompéi ? Je me redresse au cas où mon moulage est pris pour l’éternité. J’avance vers la fenêtre, et là ! C’est le feu devant la maison ! Pas un petit foyer, mais des flammes entreprenantes, léchantes, jaunes, rougissant la nuit. Vous y êtes ? C’est le tas d’immondices dans la rue Dali qui s’est enflammé. Qu’on a enflammé. Quelqu’un de lassé par la décharge en pleine rue ? Quelque plaisantin de retour d’une soirée trop arrosée ? En tout cas ça brûle et illumine ! L’explosion était sûrement celle du gaz d’un frigidaire qui gisait éventré. Appeler les pompiers ? Apparemment il y a déjà du monde dehors. J’appelle Heritina qui vient voir le spectacle, avec son appareil photo à la main ! Ya pas d’heure, hein ?! Avec les feuilles mortes entassées, les cartons empilés, les étagères démontées et les plastiques en vrac, il y a de quoi alimenter le foyer qui ne diminue pas. Aux couleurs jaunes orangées déchirant la nuit viennent se mêler les lumières bleu circulaires : les pompiers sont arrivés.

Ok, je peux me recoucher. Heritina photographie.

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28 septembre 2005

Du neuf à la maison

Si Kourou évolue, notre environnement aussi... La maison et autour.

D'abord autour : l'évolution, c'est qu'il y a pas d'évolution : avant, le service des encombrants passait nous désencombrer la rue régulièrement, maintenant, ce n'est plus régulier ! S'il n'y avait que les feuilles de palmier, le gazon tondu, les branches coupées, ça irait ! Ce qui fait moins chic, c'est les détritus, les vieux frigidaires, les étagères nazes. Pas de photo, car c'est pas beau. De guerre lasse, un riverain excédé met le feu de temps en temps au gros tas d'ordure : je suis passé ce matin à 6 heures devant un feu de rue, exhalaisons nauséabondes de l'aurore ! C'est qu'on habite pas un quartier riche ! Pas de piscine, pas de conseiller municipal, pas de VIP, que de la France pas blanche, celle qui mérite de vivre avec ses déchets.

Bon, c'est pas encore la décharge, et puis maintenant ya un côté campagne en sus : notre quartier se lance dans la volaille ! Jamais vu autant de poules et de dindes traîner dans les rues depuis depuis ! Les plus sonores, c'est les dindes ! Et leur frousse ! Il suffit d'un cri ou d'un bruit fort, ça y est elles gloussent, et vous savez, quand les dindes gloussent, c'est toujours par saccades... Et quand une dinde glousse, les voisines de l'imiter, bref, c'est la glousserie générale dans le quartier , et quand le bonimenteur passe et crie CRE-VETTES, que les sectes glorifient dieu avec forces djembés, on se croirait pas dans la ville spatiale, le port européen de l'espace !...

Le changement dans la maison. Ya les projets, évoqués, rêvés, pas encore réalisés, la peinture sur les murs, les graviers à rajouter sur le chemin envahit par l'herbe, le toit à réparer quand il pleut trop fort, la boîte à lettres à sceller dans le mur pour pas se la faire embarquer, la sonnerie à réparer, tout ça pas encore fait faute de....

Mais il y aussi ces moments forts où le dire rejoint le faire. Ca c'est passé rue Dali : nul n'ignore que Kourou est une ville équatoriale, que la température ne descend au-dessous de 30° que la nuit, qu'il fait donc chaud pendant la journée. A l'intérieur, nous utilisons parfois les ventilateurs, qui brassent en fait l'air chaud. Ca fait du vent, mais ça ne rafraîchit pas trop. On avait bien des clims, mais  des anciens modèles, des qui font du bruit comme des groupes électrogènes ou des avions au décollage sauf qu'ils ne décollent pas. On ne les utilisait pas, et dans la plupart des pièces on les a enlevées pour que la lumière entre plus dans les pièces, et le vent aussi. Mais là, on est passé au XXI siècle, avec le split. C'est de la clim, mais c'est silencieux, et ça marche au thermostat, quand la température désirée est atteinte, ça s'arrête. Heritina n'était pas trop pour, ça rend malade, elle disait, ça pollue l'univers. Alors on a pris de la clim propre, c'est plus durable. Et on a pas équipé toutes les pièces : pas la chambre, en tout cas, le bureau seulement, l'endroit où on claviote, là où on pense, oui mesdames messieurs, car on pense, rue dali, ça consomme des calories, et ça fait de la chaleur, c'est physique. Et maintenant c'est installé. Oh, on ne met pas la température à 25°, ça serait trop froid ! Il suffit de mettre un tout petit peu en dessous de la température environnante, et le confort est assuré. C'est réglé sur 28°, et on dirait un frigidaire quand on rentre dedans de l'extérieur, quand on en sort, on dirait qu'on rentre au sauna. Alors, ça évolue chez nous !

Bientôt, je vais réparer le

21 mai 2005

A table !

Dans nos assiettes ce midi :

Des centaines de petites choses qui ne font pas plus grandes que l'oriculaire. Des milliers de petits yeux tout brillants. Mous et glissants, une couleur argentée avant toute opération sur eux. Ils sentent évidemment les poissons. Et seraient parait-il les ancêtres des frites. Ici, on les appelle les Joëls. Ils sont importés de Turquie ou du Vietnam !! A mada, ce sont les "toa kely". Ne soyez pas effrayés par la photo, on les a frits, ils étaient croustillants et excellents !! (tellement bons, qu'on en oublie les pauvres petits yeux...)

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Le petit déj', ce matin :

Du "riz heritinais" (variante du riz cantonnais, à la Titine) (c'est largement meilleur, même si c'est le reste de la veille !!!), servi dans une calebasse, et pour bien démarrer l'ambiance de la journée, mangé à la baguette (même si un peu difficile au réveil !!)...

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27 novembre 2004

La rue Salvador Dali (suite et fin)

Quand la douce lueur de l’aube délicatement borde la nuit aveugle, l’océan de rosée des jardins doucement s’évaporent. Des oiseaux venus de tout le pays bruyamment enclenchent le mécanisme du réveil naturel. Il est 6h du mat. Animation latente dans la rue vide. Une pièce enfouie dans quelques maisons est éclairée. Au n°4 le robinet de la douche vient d’être ouvert. On devine les agréables frissons d’un corps qui sort du sommeil. Au n°10, bruit cristallin de pétales de céréales dans un bol. On parle bas pour ne pas réveiller les autres. Le voisin démarre sa voiture. Petit oiseau dans la gueule, le gros matou rouquin traverse rapidement la rue. Foulées énergiques du légionnaire blanc au short moulant vert. Un petit aux yeux encroûtés revient du chinois, pain d’une main, guidon de vélo de l’autre. Sa jeune voisine marche vers le collège qui se situe juste derrière la rue. Rdv à l’angle pour faire le chemin avec les copines de classes. Raïssa du n°25 tarde. Une voix aiguë l’appelle. La rue Dali s’active petit à petit. On entend la maman de Dany crier son nom pour le réveiller. Quelques voitures sortent de leur garage. Après les collégiens, les enfants défilent, plus bruyants. Les plus petits, toujours fiers le sac au dos, marchent aux côtés de leur maman. Ils saluent le haïtien qui traîne sa tondeuse. 9h05, la cloche du collège retentit la récré. Les cris sont étouffés au loin. La rue a retrouvé son calme plat. Même les chats ne sont plus là : déjà l’heure de la sieste pour eux ! Les ombres dansent seules avec le soleil brûlant sur le goudron qui attend impatiemment ses petits rois dribler leur ballon.

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