Je parle de Tamatave, parce que c'est ici que nous sommes actuellement...
Comme je disais au sujet des scooters (ceux qui en avaient il y a dix ans, on les connaissait tous... plus maintenant !), Xav dit pareil au sujet des vazaha (petite précision : on parle ici des vazaha blancs)... Au début, on ne pouvait s'empêcher de les regarder curieusement en nous posant toujours la même question, mais dans quel cadre ont-ils atterri ici ?! Avec un peu de recul, on observe, et on hypothèse, mais finalement, on n'a pas vraiment de réponses : il y en a tellement et de toutes les sortes ! voilà en gros ce qu'on a remarqué...
Les touristes, bon, ceux là, ils n'aiment pas Tamatave et ne font généralement que passer très très vite ! On les reconnaît souvent par leur look, et comme toujours, nous faisant sourire, on les voit en petits groupes, un pousse par personne, à la queue leu leu, se faisant promener dans les boulevards de la ville...
Sans ordre particulier, il y a aussi les lycéfrançiens (prof et familles de profs), mais ceux là, ont considérablement baissé d'effectifs par rapport à il y a dix ans (le lycée recrute plus de résidents et locaux – ça coûte moins cher !).
Viennent ensuite les Dynatechiens récemment implantés en masse dans la ville pour apparemment quelques bonnes dizaines d'années si j'ai bien compris (sachant que je n'ai pas encore tout bien capté les concernant)... alors ceux là, ce sont des canadiens, ils roulent en 4x4 bien luisant et ne se font pas trop apprécier (surtout des français qui regrettent leur tranquillité avant l'arrivée de ces anglophones !). On dit aussi que les malgaches se plaignent (je n'en ai jamais entendu directement personnellement : ce sont des on dit...) ! Parce que, en caricaturant : 1) à cause des fameux dynatechiens, tout coûte de plus en plus cher pour les petits portes monnaies malgaches (nous, on vient d'arriver, on ne peut pas comparer par rapport à avant notre arrivée ! Ce qui est sûr c'est qu'en 5 mois qu'on est là, on n'a pas remarqué de changements particuliers du point de vue du coût de la vie) ; 2) les commerçants (au marché, chez les karana ou chez les chinois) crachent sur le malgache qui a attendu déjà depuis des heures et servent courtoisement et rapidement le dynatechien (faut juste préciser que c'était déjà pareil entre malgaches et français, sauf que maintenant, le dynatechien passe avant le français) ; 3) il y a souvent des pénuries de certains articles car quand les dynatechiens commandent des choses, c'est souvent en très grande quantité et à prix élevé, donc forcément, les commerçants liquident tout ceux qu'ils possèdent (bon, nous, il nous a jamais manqué de rien, mais on n'a pas besoin de tant de choses que ça non plus, peut-être....) ! Voilà en gros les on dit au sujet des dynatechiens !
Comme présence marquante d'autres vazaha, il y a aussi ces papitos de cinquante soixante ans qui traînent dans les bars et se promènent dans les rues en compagnie des petites côtières de vingt trente voire quarante ans de moins qu'eux ! Ca fourmille en ville, en couple ou seuls, peut-être encore à la recherche de la petite exotique idéale... Ca pue parfois carrément la pédophilie mais ça n'a l'air de dérange personne ! Chose rigolote qu'on vient d'apprendre, c'est qu'à l'alliance française, il y aurait un cours spécial de français pour jeunes compagnes de papitos (l'ouverture d'une telle filière supposerait que ces jeunes épouses malgaches ont des difficultés en français et ont besoin de coup de langue – française ) !
Ca en fait déjà un sacré paquet par rapport à il y a dix ans, mais il y en a bien d'autres de vazahas à Tamatave...
Il y a visiblement aussi des retraités qui profitent de la vie (visiblement par rapport aux cas précédent car ils sont en couple de retraités - des papy et mamy quoi !), à souvent critiquer la lenteur le sale le dysfonctionnement des choses ici, mais à apprécier tout de même le cadre et le niveau de vie qu'ils mènent... ceux-là, on les imagine bien avec leurs journaux et leur pain sortir du leader price de leur bled paumé dans un trou quelconque de la france !
Et aussi, une nouvelle (plus nouvelle que ça apparemment, car il y eut pas mal de problèmes à ce sujet) vague de paumés de france et de la Réunion, qui viennent essayer de s'en tirer avec le rmi dans les quartiers les plus glauques de la ville de Tamatave, en bizenessant des brocantes ou épiceries à trois sous en tout genre ! C'est assez caricatural, et apparemment, c'était une très grosse mode... il en reste très très peu maintenant aux dires des uns et des autres, lutte contre l'immigration clandestine oblige !, mais pour nous, c'est vrai que c'est toujours surprenant de voir des « blancs » en tongues pouilleuses dans les lalapasika perdus... image en elle-même non choquante, mais du jamais vu à Tamatave il y a dix ans de cela....
En plus transparents, parmi tous ces vazaha à Tamatave, il y a probablement ceux qui travaillent dans de « nouvelles » boites privées implantées dans la ville, touchant divers domaines qui n'existaient pas encore il y a dix ans : la téléphonie, les transits en tout genre, etc... ceux là sont généralement des cadres ou directeurs (venus avec leur famille)... On peut aussi imaginer la génération des anciens Gasy de France qui se sont mariés et qui sont revenus au pays pour quelconque raison, avec un époux ou une épouse importé(e) et leurs beaux enfants métisses...
Voilà ! Pour ce qui est du nettement visible... les autres, on n'en sait vraiment trop rien, ni d'où ils viennent, ni ce qu'ils font... On entend parler d'un sacré paquet d'investisseurs étrangers dans le domaine du foncier, du tourisme ou autres, qui fouirefouillent à Tamatave comme partout ailleurs dans le pays... On entend parler de gens qui ont fui leur pays et sont venus se planquer par chez nous car ils avaient quelque chose à se reprocher chez eux... bref, on voit et on entend de tout sur ces vazaha à Tamatave !