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Carnet de vadrouilleurs
10 juillet 2006

La coupe du monde vécue en Guyane...

Pour tout vous dire, nous ne sommes pas des fanatiques du jeu de ballon, nous n'avons ni loué ni acheté une télévision pour l'occasion (pour ceux qui ne le savaient pas, nous n'avons jamais eu la télé !!) . Mais en Guyane, on a beau essayé de faire les sourds et de continuer notre vie l'air de rien, on a du mal à échapper aux échos du mondial de foot. Le petit écran est branché un peu partout, "au chinois" (épicerie) du coin, dans les bars, et même dans les cars-à-sanwich ou sur le marché entre les légumes ... Les rassemblements ne manquent pas, ainsi que les hurlements dans les rues ! Ambiance joviale : de partout, ça crie, ça klaxonne, on se serre dans les bras les uns les autres toutes origines et toutes couleurs confondues, les drapeaux s'agitent, pétards et feux d'artifice explosent, c'est la folie, c'est la fête !

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En ce qui nous concerne, nous avons en plus des voisins brésiliens, pour qui le foot fait partie intégrante de leur culture. Etant donné les différentes origines de la population dans notre quartier, l'animation ne manque pas !!

Des drapeaux sont hissés partout dans la ville de Kourou. Au début de la coupe du monde, les couleurs jaunes et vertes engloutissaient complètement les rares bleu blanc rouge. L'Europe ne semblait pas vraiment être dans les favoris d'une majorité de la population, surtout quand le continent sud-américain jouait. Même si la Guyane est française, sa situation géographique et la composition de sa population compliquent les donnes. Par contre, lorsque la France joue contre un pays autre que sud-américain, elle reste au premier rang de la liste des favoris. Un "pays" à plusieurs maillots donc.

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Dimanche 18 juin. L'après-midi était plutôt chargé !

Lisez seulement...

13 heures : Brésil - Australie

16 heures : France - Corée

Aux premières explosions de cris, on se doute qu'il y a affaire ! C'est un but, et on sait de qui ! Les trompettes se déchaînent et on entend des feux d'artifice éclater dans toute la ville ! Nous sommes pourtant en plein après-midi, mais ne croyez pas que les supporters expriment moins de ferveur ici ! Que nenni ! On commence la bière le matin, voilà tout !

Pour nous la vie continue tranquillement. Nous faisons nos affaires tout en vivant les temps forts du match à travers la frénésie des voisins. La télé est à fond, et les commentaires (en brésilien évidemment) ne manquent pas ! Une nouvelle détonnation éclate plus fort que jamais : GOOOOOOOOOOOOL !!!

Les klaxons se déchaînent et on entend les voitures passer en trombe, certains 4x4 ont même été équipés de sono comme les brésiliens et une voix à effet résonne de basse ! Pour couronner le tout, les oies du quartier jacassent de tout leur bec pour participer au bruit et à la joie Guyanaise. Un vrai spectacle sonore. Et ce n'est que le premier tour de la messe.

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Rebelotte quelques heures plus tard, mais avec une variation d'intonation : il y eut une déflagration où toutes les bouches se réunirent en un "oooh" dépité.

Aaah... la Corée a dû égaliser ! Dimanche 18 juin donc, la Guyane ne gagnera pas deux fois ! On y a pourtant cru ! Heureusement que la Guyane est aussi brésilienne, car si elle devait compter sur la France sur ce coup là...

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1er Juillet : Un grand jour pour la Guyane car le match oppose la France et Brésil !!

Y a d'la tension dans l'air !! Les voitures sont habillées de leurs couleurs favorites, les uns et les autres ont sortis leurs maillots préférés, les drapeaux sont hissés avec cette fois moins de timidité pour les bleus ! Certains visages se sont maquillés d'un côté de bleu, de l'autre de jaune. Ce soir là, la Guyane est de toute façon gagnante ! Et la fête sera longue, qui que soient les vainqueurs !

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Coup d'envoi.

Dans notre quartier, silence, pendant un long moment. Depuis la maison, sans aucun support médiatique, nous comprenons l'évolution du jeu. Quand les voisins d'en face s'excitent, il y a avantage pour la France. Au même moment quasimment, les voisins de gauche (qui sont donc brésiliens) poussent des gémissements de déception ou des "houula, nonnn" ! Et vice versa quand la situation change. Les oies sont toujours de la partie, mais elles n'ont pas de favoris !

Puis vinrent les fameux hurlements des haïtiens ! Alors là ! On aurait pu croire à une transe vaudou tellement les cris sont sridents. Les chiens se sont mis aussi à aboyer de toute leur gueule ! Pétards et klaxons enchainent aussitôt. Vive la France, se mettent à crier les jeunes coulis (indiens) un peu plus loin dans la rue. Voisin de gauche : silence radio !

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Fin du match, c'est l'hystérie totale. Nous finissons par succomber et allons faire un tour en ville, histoire de palper l'ambiance. Une brésilienne passe en vélo les larmes aux yeux. Les couleurs de la France s'agitent dans un coucher de soleil radieux. Tout kourou est dans la rue pour fêter la victoire française. Et malgré la déception nettement affichée sur leur visage, certains Brésiliens ont baissé leur drapeaux et applaudissent ou sortent même les couleurs de la France.

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Pour le jour de la finale, nous n'avons malheureusement pas d'anecdotes à raconter. Nous étions à l'hopital : c'était la période où Meva est venue au monde... pas de télé, pas d'animations... silence total... c'était étrange... dehors Xav raconte que la ville de Kourou est morte... tout le monde devant le petit écran ? non ! C'est que la France avait perdu. Il paraîtrait que la Guyane était comme en deuil !!

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10 juillet 2006

Retour à la maison

Aujourd'hui lundi 10 juillet, une nouvelle étape pour les trois jours de mademoiselle Weber : la sortie de l'hôpital et la découverte de la maison.

La sortie de l'hôpital a été éblouissante. Un soleil radieux a souhaité la bienvenue à Meva quand elle a pointé son petit nez pour la première fois dehors. Le ciel était tout bleu et son visage, paisible. Les parents ont chaud et dégoulinent de sueur : ce n'est pas que la chaleur, c'est aussi l'émotion et l'excitation... On veut vite ramener notre petite chez elle. Et si elle avait trop chaud ? et s'il y avait trop de lumière ? Le test du maxi-cosy s'était révélé maxi-comique : on a mis un bon quart d'heure sur le parking de l'hopital pour le fixer... à moitié ! Puis, on a repris ce même chemin, qu'on connait par coeur, mais cette fois, qu'on fait à trois... Arrivée la maison, Meva a toujours cette même expression de sérénité qu'à la sortie de l'hôpital. Elle a regardé partout autour d'elle dans sa chambre, et on dirait qu'elle aime bien ça ! Il faut dire que sa maman avait choisi les couleurs et leur assortiment !

Premières photos de Meva chez elle :

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10 juillet 2006

La nouvelle chambre occupée

Et une nouvelle rubrique dans le blog : spécial Meva

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8 juillet 2006

Meva est née !

Nous n'étions pas encore entièrement prêts, mais le lit de bébé était installé. Ouf ! Car Meva n'a pas attendu la fin du mois de juillet pour arriver ! Il faut dire que ce 7 juillet, un petit air de fin de saison des pluies règnait sur Kourou : un ciel céruléen dominait l'horizon. C'est ce jour-là vers 15h45 que notre petite a décidé d'arriver au monde.

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Comme vous pouvez le voir en photo, la maman se porte bien, heureuse de l'arrivée de notre bébé : double surprise : qu'elle naisse déjà, et qu'on sache enfin si c'était un garçon ou une fille. c'est une fille, Meva, elle est déjà rayonnante de beauté. La voir de plus près ?

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Et le papa dans tout ça ? Il a encore toute sa raison même s'il plane un peu : tout ça est un peu fou !

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8 juillet 2006

Chambre 14

Ca reste une chambre d'hopital, mais la chaleur humaine et l'amour y régnaient si puissamment, qu'on en oubliait ce contexte. Trois jours. Nous avons passé trois jours hors du temps, là, à faire connaissance avec notre merveille. Nous avons choisi de ne pas accepter les visites, pour vivre, tous les trois dans notre bulle de bonheur, dans le calme et l'intimité. La momon et le bébé ont ainsi pu, en plus, se reposer du mieux qu'elles le pouvaient. Et le papounet, malheureux de ses nuits seul à la maison, a pu de cette manière profiter un max des journées avec sa petite famille.

Illustrations : (on peut agrandir les photos en cliquant dessus)

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7 juillet 2006

Avenue des îles

Tous les jours, la future maman (à l'époque) a dû emprunter cette rue pour se rendre au boulot. Et tous les jours, pendant huit mois, son regard s'est arrêté sur cet hopital, au cadre exotique, avec dix mille questions qu'une femme enceinte peut se poser au sujet d'un accouchement.

Le 6 juillet, vers minuit, l'avenue des îles est bien calme. Sous une nuit éteincelante d'étoiles et illuminée par la lune, nous nous rendons au centre chirurgical et médical de Kourou, qui est à 3 minutes de la maison. Ce qui changea tout dans ce parcours que nous connaissons par coeur, c'était la question de savoir si la prochaine fois que nous allons l'emprunter, nous serions trois...

Quelques heures plus tard, le 7 juillet, Titine a donné la vie à Meva, en musique et dans la joie, accompagnée bien évidemment de Xav. 

Avenue des îles. C'est donc là que notre petite métisse a franchi l'aube de la vie.

Illustration avant/après :

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Dans la première photo, le bébé était encore dans le ventre de sa maman, et on ne savait pas encore que ce serait une fille. Pour la petite histoire, il y a quatre heures d'écart entre les deux photos.

3 juillet 2006

Nos vacances "à la maison"...

Pour une fois depuis des années et des années, nous ne prenons pas l'avion en cette période. Et a23pour une fois depuis cinq ans que nous habitons en Guyane, nous passons les mois de Juillet et Aout dans les parages. L'occasion de palper l'ambiance du département pendant les grandes vacances (tellement spécial paraît-il... à suivre...) !

Tout en étant à la maison, pourtant, nous préparons un voyage. Un voyage sans parcourir des kilomètres et des kilomètres. Un voyage sans guide touristique et sans moyen de transport. Un voyage à travers la vie. Un voyage en préparation depuis plus de huit mois, et probablement, un long voyage qui nous accompagnera toute notre vie !

Pour ceux qui nous suivent, vous avez sans doute compris : notre Ptit Coeur viendra au monde d'ici quelques semaines, vers la fin du mois de Juillet si les astres n'impatientent pas !

Nous sommes dans le neuvième mois de grossesse. La future maman a la pêche, et doit prendre sur elle pour se reposer autant qu'elle le peut et ne pas faire d'effort. Pendant qu'elle couve, le futur papa s'active pour préparer le nid pour accueillir Bébé, et le chat continue sa petite vie folle.

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Hier, 3 juillet, la peinture de la chambre a été achevée ! La conception, la recherche des teintes (dans le jaune, l'orangée et le vert) et la réalisation n'ont pas été une tâche facile !! Nous avons aussi monté le lit à barreau qui n'attendait que ça depuis des mois et des mois déjà ! Que d'éclats de rire à la vue de ses minuscules premiers vêtements, et premières couches... que d'embarras pour le choix des premiers produits... Beaucoup de neuf à la maison, beaucoup de réorganisations. Beaucoup de projets aussi pour l'avenir.

C'est gai. Ca respire le bonheur. Nous sommes contents de nos débuts de vacances à la maison.

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1 juillet 2006

Caprice des saisons... en Guyane aussi !

La question des saisons en Guyane nous est souvent posée : mais comment ça se passe concrètement "saison des pluies / saison sèche" ? comment ça fait quand il fait chaud toute l'année ? Ceux qui ne connaissent pas se demandent souvent si pendant la saison des pluies, il ne s'arrête jamais de tomber des sceaux d'eau (à tel point que des champignons poussent à la place des cheveux !)... et si, pendant la saison sèche, il n'y a pas une seule goutte (et le corps n'est plus qu'une fine couche de peau tellement frippée et desséchée que les insectes n'en veulent même plus !)... De métropole, on imagine exagérément l'atmosphère lourde d'humidité pendant des mois et des mois, et écrasante de chaleur pendant des mois et des mois... C'est vrai que dans les livres du temps du bagne, on insiste beaucoup sur les conditions de la rudesse du climat ici, entre la chaleur et l'humidité, favorable à toutes les maladies inimaginables. Et maintenant encore, bien des idées circulent...

Mais, mais, mais...

Nous vivons constamment dans une moiteur tiède, c'est vrai. Les vêtements, peuvent coller à la peau, bien que légers, et même en sortant des douches froides (un peu tièdes pour certains), surtout au début (quand on débarque de métropole). A l'arrivée, certains types de cheveux triplent de volume ; et doigts et membrent se mettent à enfler (un peu, mais ce n'est pas systématique). Certains recherchent alors l'abri dans une pièce climatisée, d'autres restent scotchés au ventilo... très rares parmi ces personnes là, ne veulent aller nulle part ailleurs, et gardent un très très mauvais souvenir de Guyane (fermé entre quatre murs) (climat insupportable) (pays où il n'y a rien à voir - traduire, où ils n'ont rien vu...) ! Heureusement, pour d'autres, et la plupart du temps, ça se passe autrement ! On découvre le bonheur de se retrouver en contact avec la forêt, fraîche et ombragée, ou sur une rivière aux ondes ravigotantes, par exemple.

Après un temps d'adaptation plus ou moins long selon chacun, le corps s'habitue et le mental apprécie : la vie se passe normalement, dans la bonne humeur, avec l'impression d'être tout le temps en vacances surtout quand on peut se permettre d'être tout le temps en tongue, en short et en marcel (voire torse nu) !! La température reste stable toute l'année (pas plus de 33°C et pas moins de 24°C en moyenne)... Pendant l'hiver en France, on songe à la famille et aux amis là-bas, qui parlent du froid, du gris, des chauffages à fond, des grippes, de la mine morose des passants... C'est peut-être là qu'on se dit qu'on est quand même bien loti ici !!

En ce qui concerne les saisons guyanaises, en gros, pour faire la différence entre les deux saisons, on peut dire que d'un côté, il pleut plus souvent que de l'autre, ou, d'un côté, on voit moins souvent le soleil que de l'autre !! Après, tout est une question d'intensité et de fréquence de la tombée de la pluie.

Voici les grandes lignes saisonnières guyanaises :

- de aout à décembre, c'est la saison sèche

- de décembre à mars, c'est la saison des pluies

- vers le mois de mars, on a droit au petit été de mars

- et d'avril à juillet, c'est à nouveau la saison des pluies.

On vous parlait, il y a quelques posts de cela, du fameux "petit été de mars" guyanais. Cette année, il avait commencé vers la mi février !! Déjà bien surprenant pour le nom... Mais le plus drôle, c'est qu'il a duré plus de deux mois !!! La grosse pluie n'est revenue que vers la fin du mois d'Avril. Juste après notre retour de vacances : plusieurs jours d'énormes averses ; des inondations formant de beaux lacs par-ci par là ; et de bien rares accalmies où le soleil tentait en vain de percer le gris constamment lourd du ciel.

Mois de juin : c'est une des périodes où il pleut le plus dans l'année. Depuis quelques semaines, pourtant, on a droit en gros à de la pluie digne de ce nom, un jour par semaine. Le reste du temps, il fait beau. Peut-être quelques gouttes par-ci par là, mais vraiment rien de remarquable ! C'est en tout cas ce qui se passe à Kourou. Parcequ'à Cayenne, ce serait différent ! En discutant avec des personnes qui habitent autour de Cayenne, apparemment, depuis début juin, ils ont droit à un jour de beau temps par semaine... Comme quoi... les saisons ne veulent pas dire grand grand chose ! A moins que comme partout ailleurs, on dira qu'il n'y a plus de saisons !??

En ce moment, fin juin / début juillet, il repleut de nouveau, assez fort et assez longtemps. On a eu droit à une bonne averse incessante pendant trois jours. Aujourd'hui, il fait lourd et chaud. Demain, on verra bien ! Il n'y a pas vraiment de règle !

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