Marche dans les alentours de cayenne et rémire. Pause change de couche sous un badamier au centre de la capitale. Petit restau en bord de mer. Sieste dans la voiture (dans les bras de maman : chut !) Bref, encore une bien belle journée dans la vie de notre merveille.

Nous avons été un dimanche de plus à cacao. Le vert de la jungle quelque peu exploité par les hmongs était parsemé de tout plein de ramboutans (les litchis chinois comme on appelle chez nous à mada). Des enfants, tout joyeux dans les arbres, nous en ont offerts. Et Meva s'est bien évidemment régalée : un de ses fruits favoris !

Rando dans la jungle, pique-nique au bord d'une crique, baignade dans des sources limpides et fraîches au milieu de cathédrales de verdure...

Un nouveau jeu qui l'occupe dôlement : elle expérimente le poids et le volume de la cuvette... se roule avec, tire, pousse, tout en se servant de tous ses membres... c'est clair que la sensation est toute autre par rapport aux petits objets qu'elle a l'habitude de manipuler.

Mamita - made in india, est venue en Guyane spécialement pour faire la connaissance de la princesse d'Amazonie – avec plein plein plein de cadeaux (décidément...) ! Meva aura droit durant son séjour avec nous à un nouveau surnom : « petite polissonne ».... allez savoir pourquoi !? Bref... en tout cas, la visite de Mamita dans le département sera l'occasion de bouger à gauche à droite pour la famille de vadrouilleurs...

Pour la deuxième fois de sa vie, Meva va prendre le bateau pour rejoindre les îles du salut, au large de Kourou. La traversée de l'océan se passe sans la moindre difficulté, accroché à l'écharpe dans les bras de sa maman. Il est tôt, la mer est éblouissante, plate, l'atmosphère chaude et salée. Pour sa deuxième fois sur l'île sauvage, nous décidons de rester tout le week-end. Mais pour l'instant, on ne lui fera pas gouter aux plaisirs du bivouac sous les cocotiers à la belle étoile, en hamacs protégés par une simple bache, comme nous avions l'habitude de faire, d'antan... C'est la saison des pluies, on ne veut pas prendre trop de risques pour elle. Nous louons donc un des anciens logements de gardiens du bagne : c'est bien plus simple pour s'affairer. Et même si la douche y est plus qu'un peu douteuse (... enfin, en tout cas, pas vraiment hygiénique pour poser les petits pieds et les petites fesses de bébé !), au moins, on a de l'eau (laver bébé à l'eau de mer, pendant quelques jours, ça aurait été limite !)... mais bien évidemment pas d'eau chaude (il ne faut pas pousser, non plus...) ! On se débrouille pour dégoter un seau dans les parages, et à l'accueil, on veut bien nous chauffer un peu d'eau pour la douche de Meva ! Petit Coeur a plus qu'apprécié ! 

En ce qui concerne les repas : la toutoune de maman est toujours là, bien approvisionnée ; nous avons pris un petit camping gaz pour chauffer les petits pots (diversification alimentaire oblige) ; par contre, on n'avait pas eu d'autres choix que de lui donner à manger sur le lit... et 7 mois c'est encore bien boulgui boulga... Pas très pratique avec Meva qui « ne tient pas en place » assise sur le lit, même si elle ne rampe pas encore ! Mais ça reste des détails.

Le temps s'est écoulé tout doucement. Ponctué par les siestes, les tétées, les marches, et les pauses sous les cocotiers au bord de la mer. Meva était ici dans son élément. Murmure de l'océan. Chants d'oiseaux. Cris d'animaux. Parfum de brise marine. Une exubérante nature règne sur l'île en toute puissance, loin de tout autre bruit et de toute autre odeur. Quelque chose d'assez primaire, dont nous aurons l'occasion de parler plus longuement lors d'une note spéciale pour les îles du salut.

Avec toutes les pelucheries et poupetteries de cadeaux qu'elle a accumulées depuis sa naissance (il va falloir être plus originaux pour les 9 autres enfants qui vont suivre....), quand toute la compagnie est réunie dans son berceau, la pauvre ne s'y retrouve plus ! Petite note-mémory au passage : depuis quelques temps, on peut laisser Meva jouer un moment dans son lit sans notre présence continuelle... mais ça ne dure pas vraiment longtemps car mademoiselle aime bien se jeter en avant (ou en arrière), et n'arrive pas à se redresser ! Maintenant plus que jamais, son tour de lit fabriqué par son papabé (siouplé !!) est plus qu'utile...

Dans son siège, ça devient de plus en plus difficile, surtout lorsqu'elle a sommeil et que la route est un peu longue (plus d'une demi-heure)... Rien de plus stressant ! Tout le monde est contre, mais maman craque tout le temps et la prend avec elle... D'ailleurs, quand Meva veut dormir, elle réclame toujours la toutoune de maman : un bon prétexte pour qui a quelque chose à dire.

Sur la terrasse, ça tourne, ça vibre, ça crie, ça vit. Notre princesse s'éclate.

Ce matin, on a réussi à voir de près sa gencive. On dirait qu'il se passe des choses. Ces derniers temps elle semblait avoir moins d'appétit, être un peu plus difficile pour certains plats, mais surtout, elle paraît plus acco à sa maman, au sein, aux calins. Les nuits déjà pas si faciles sont encore plus fatigantes.