Boulevard Augagneur, la rue qui passe devant le restaurant Jupiter, le stone club... je crois que depuis ma naissance, un peu moins d'une trentaine d'année maintenant, je n'ai jamais vu cette rue (un axe pourtant central et fréquenté) sans nids de poule, jamais vu cette rue normalement roulable ! Et pis vlà, depuis quelques semaines, on a droit à d'incroyables panneaux : "route barrée" "attention travaux" "déviation" !

Qui l'eut crû ?! Non, sérieux, il y a vraiment pas mal de changements dans la ville depuis plusieurs mois ... des poubelles mises à disposition dans les rues, des gens qui balayent, des jardins respectés, la population qui semble faire un effort de civisme, des routes complètement refaites, et d'autres en travaux ! Evidemment tout ne peut pas être changé d'un coup, il y aura toujours des gens pour se plaindre parceque là où ce n'est pas réparé, les trous s'empirent avec la pluie, les lalapasika restent des lalapasika, certains quartiers puent toujours autant, mais, tout de même, Tamatave est en train de se faire un relooking général incontestable !

Les photos qui suivent ont été prises au niveau du croisement Augagneur / Tanamakoa, près de FripZone, avant l'entrée de la route pour le Lycée Français...

Le stop englouti ! Personne ne l'a jamais respecté, mais alors là, il n'y a presque plus d'excuse car on ne le voit presque plus !

Au beau milieu de la route : tranchées, dunes de goudron défoncé... C'est un axe hyper fréquenté, je ne vous raconte pas le bordel en heure de pointe !!!

Ci dessous, c'est la suite du Boulevard Labourdonnais (entre le rond point et le croisement augagneur / lycée français), en train de se faire transformer en une belle deux fois deux voies, séparé par un futur couloir de fleurs et d'arbustes colorés !! Apparemment, cette "avenue de l'indépendance bis" devrait se poursuivre jusqu'à Tanamakoa (voire jusqu'à l'aéroport ??! bon, ce sont des on dit, j'en sais trop rien !)... Et pas mal de gens râlent car comme la route se fait agrandir, tout ce qui a été construit hors norme, ceux qui ont grignoté "sur la route" (fefy - murets ou même petites barraques - gargottes... et il y en a des masses à Tanamakoa) devraient dégager... notre petite épicerie (actuellement dans l'axe en travaux) par exemple a été récemment détruite et a dû reconstruire légalement, à une certaine distance de la route !

A cause de ces grands travaux, la rue Pasteur (?), celle qui va des pompiers jusqu'à la mosquée près du canal (l'autre côté de la route du lycée français) est aussi complètement coupée. 

Au final, ça devrait ressembler à la photo du dessous... pas terrible le cliché, mais c'est le seul que j'ai pour l'instant, j'en ferai d'autres sur fond de ciel bleu, ça sera mieux ! Pour ceux qui ne reconnaissent pas, c'est la première partie du boulevard labourdonnais, qui va de la maison du président (près de la plage, tout au bout sur la droite) jusqu'au rond point croisement au boulevard Joffre. Le consulat de France de tamatave est juste à gauche de là où a été prise la photo. Ce nouveau boulevard a été inauguré le 26 juin dernier si je me souviens bien. De part et d'autres, des trottoirs goudronnés (ça y est, on peut faire rouler des poussettes à Tamatave !!) et une bande de gazon où des flamboyants sont en train de grandir... Fini l'époque où les zébus broutaient par là, mais il n'y a que moi pour me rappeler de ça (même les zébus ne s'en souviennent pas !)...

Novembre à Tamatave. Haut en couleur... Caliente caliente... 8h du matin. 29°C à l'ombre d'une maison coloniale aux murs haut de 4 mètres. Ciel pétant de bleu... moutonneux de blanc... gris foncé orageux... Rues flamboyantes de rouges... Bzzzt de mouches vertes reflets de bleues poilues. Elles se collent partout. C'est la saison des mangues pulpeuses. Chair orange fibres jaunes. Stries vertes... Acidulés. Fermentés. La chaleur ettouffe les narines. Nuage de poussière. Travaux rue Labourdonnais. Peau rouge écrevisse, couleur caramel, marron café  foncé... Sueur. Aisselles parfumées au poisson pourri. Ce week-end c'est festival "Avy litchi". Maresaka. Maresaka. Bzzzt des tamataviens. Ca grouille. Ca va bosser pour exotiser les tables d'hiver là-bas... Tourne tourne le ventilo rouillé. Premiers litchis en vente au marché. Haut en couleur et caliente caliente... Novembre à Tamatave.

Via le blog, nous recevons régulièrement des mails de demandes de "renseignements concrets" sur la vie à Tamatave en vue d'une future installation dans notre chère ville... Voici quelques réponses pratiques aux questions qui nous ont souvent été posées et qui serviront peut-être à certains d'entre vous... Pour vos repères les prix sont donnés approximativement en euros...

1) Concernant les moyens de locomotion :

Pour Tamatave même, selon le quartier habité, la marche à pieds est tout à fait concevable... si vous êtes un peu pressés, pousses, cyclo pousses et taxis permettent de se débrouiller sans problème (course autour d'1 euro). Bon nombre de locaux n'ont pas moyens de locomotions et ne semblent pas spécialement en être gênés.

Les deux roues (vélo, scooters, motos) sont très pratiques : tête dans le vent, nez dans le l'atmosphère chaude et moite de la ville plate (pas d'effort à faire sauf peut-être dans les lala'pasika : là où ce n'est pas goudronné, c'est ensablé, ou alors plein de grosses marres selon la saison...), on zigzague bien entre les trous tout partout, les piétons fous, et tous les autres (chiens, coqs, zébus, pousses, voitures...). Nous concernant, xav a une moto, Titine son vélo... mais avec Meva, et avec des enfants en général, la voiture nous paraît bien plus commode.

Concernant la question du 4x4 : si c'est que pour Tamatave, ça n'a pas son utilité, il aurait juste le rôle de frime à gros richard (et il y en a plein dans notre ville)... Pour ailleurs, si les moyens vous le permettent, ça mérite réflexion... Avec une charette, à mada, on peut tout faire, routes nationales, pistes, villes, mais on ne va pas très très loin à moins d'avoir énormément de temps et des zébus hyper dopés !! Avec une "voiture simple", en plus de bien rouler à Tamatave, on peut aller déjà loin dans certains coins de mada... mais on ne sort pas des sentiers battus et ça coince dès qu'il y a même un bout de piste (souvent en très mauvais état ici) ! Par contre avec un 4x4 (et toutes les étiquettes qu'on peut avoir avec), on peut accéder au bout du bout, loin de tout, au coeur de la vie, et peut-être même dégoter des petits coins de paradis inconnus de tous...

Pour clore cet épisode de moyens de locomotion, il est bon de savoir aussi que se déplacer dans le pays est également facile avec les taxis brousses, mais là encore, comme pour les pieds, les pousses et les taxis, on est forcément moins libre, et surtout surtout, il faut parfois beaucoup de patience...

Quelques prix pour avoir une idée : 4x4 occasion récente à partir de 10000 euros ; clio bonne qualité 3000 euros ; moto locale neuve 1000 euros ; scooter 500 euro ; vélo à partir de 30 euros...

2) Concernant le logement à Tamatave...

Pour un logement répondant aux normes européennes (il y a l'électricité, l'eau courante, chambres / salle de bain / wc / cuisines propres, peintures fraîches et maison où tout fonctionne bien - tuyauteries - robinetteries - prises, etc....), il faut compter dans les 500 euros plus ou moins... Selon le quartier et surtout le "degré de standing", ça peut monter jusqu'à 1000 euros voire plus (la moyenne de ce que payent beaucoup de vazaha qui habitent dans des quartiers résidentiels un peu en dehors du centre ville pour de superbes grosses barraques avec terrasses, piscines, jardins, à quelques mètres de la plage !)... Bien évidemment, on peut trouver largement en dessous des 500 euros, mais il ne faudra pas être exigents sur le "type de maison" (nombre de chambre, propreté, état des lieux et fonctionnement des matériaux en général) ni sur le quartier où elle se trouverait (il y a des endroits où les gens n'ont pas d'autres choix que de faire leurs besoins dans leur cour pour ne citer que ça, sans même évoquer le problème d'accès qu'il pourrait avoir en saison des pluies !)...

Nous concernant, nous avons une belle et bien vieille maison coloniale (deux chambres, un grand séjour sallon salle à manger, cuisine, salle de bain wc, petite terrasse, joli jardin) dans un quartier calme et on peut dire quasimment en ville (pas loin du lycée français), pour à peu près 250 euros. Pour le type de maison, c'est vraiment dans les moins chers (on a énormément de bol, tout le monde nous le dit, et c'est clair qu'on ne lachera pas l'affaire facilement !!!!). Mais il faut savoir que tout était "pourri de chez pourri" dedans avant qu'on y habite, qu'il nous a fallu faire beaucoup de travaux, refaire toute la peinture, qu'il nous faut encore régulièrement bricoler la plomberie qui est très très ancienne, que la boiserie de certaines portes et fenêtres s'effritent peu à peu, que nos plafonds n'arrêtent pas de multiplier leurs auréoles de moisissures (malgré la couche de peinture refaite) à cause des fuites du toit trop vieux lui aussi... et d'ailleurs dès qu'il pleut un peu (même pour quelques bons petits crachins), nous devons sortir nos seaux dans le salon !! Mais bon, nous nous sommes habitués et nous sommes tellement bien là où nous sommes...

3) Aménager 

Meubles, électro-ménagers, vaisselles et tout le tralala pour pouvoir vivre dans une maison vide, tout peut se trouver ici même, à Tamatave (au pire, si vous êtes trop exigents, vous trouverez votre bonheur à Tana !). Caverne d'alibaba des karana, épiceries chinoises, marchés, supermarchés, et magazins spécialisés, il y a de quoi faire ! D'ailleurs à la question "qu'emmener de France ?", je répondrai rien à part peut-être des bouquins à gogo en plus de vos effets personnels, souvenirs, photos etc... pas la peine de s'encombrer si le déménagement est à vos frais...

4) Se faire soigner à Tamatave (la grande question surtout quand on a des enfants...)

Les médecins, ce n'est pas ce qui manque, il y a des panneaux "dokotera" (ce sont des médecins - vrais ou faux - qui consultent chez eux) partout même jusqu'au fin fond des lala'pasika, dans les quartiers où les puces pullulent, entre quatre tôles, derrière un rideau poussiéreux d'il y a quinze ans... méfiance méfiance, surtout que pour beaucoup (des vrais comme des faux), dès que ça va pas, même pour un simple rhume, c'est le palu que tu as et on te file trois tonnes d'antibiotiques...

Autrement, il y a deux hopitaux à Tamatave, mais ils n'ont jamais été bien réputés ! Un point important bon à savoir, si tu peux payer, t'es mieux soigné... Par rapport à il y a dix ans, le médecin du consulat n'existe plus à tamatave du moins, mais il y a maintenant quelques cliniques privées qui ont plutot bonne réputation (mais on n'a jamais essayé, on n'en a jamais eu besoin depuis notre arrivée)... En tout cas, tant que ce n'est pas un truc hyper grave, il ne faut pas s'en faire à mon avis... il y a ce qu'il faut pour être soigné un minimum... Pour les spécialistes, il y en a quelques uns à Tamatave, mais c'est clair que Tana est de loin mieux équipé... et la Réunion n'est pas si loin que ça en cas de gros pépin avec la mgen qui fait un pont sanitaire !!!

"Et les pédiatres ?" .... Il y en a, mais très très peu, et souvent très pris (ils travaillent avec les hopitaux, mais le soir ou en cas d'urgence, certains consultent chez eux)... Pour Meva, on nous a conseillé la chef pédiatre de l'hopital, et on n'a jamais eu de soucis alors que quelques autres s'en sont déjà plaints... C'est vrai que les consultations n'ont rien à voir avec ce qui se fait en France (par exemple, elle n'a jamais pesé ni mesuré Meva : pas très important dans le fond, mais ça nous a fait drôle d'aller direct à l'essentiel "malade de quoi ?", quand depuis sa naissance, en Guyane, on l'a toujours au préalable mesuré et pesé... résultat d'ailleurs, depuis ses 12 mois, depuis qu'on est à mada donc, on ne sait pas ce qu'elle a grandi et pris comme poids...). Un jour où cette chef pédiatre de l'hopital était en mission à tana, on a dû voir une autre pédiatre, qui nous a satisfaite elle aussi (et celle là a pesé et ausculté meva de tout partout) (on n'a jamais eu à emmener meva à nouveau chez le médecin depuis, mais je pense qu'on ira revoir celle-là)... Tout ça pour dire qu'il y a de quoi pour vos tits bouts... Et même, il faut savoir que la plupart des gens ne consultent que des généralistes pour leurs petits enfants (et il y en a de très bons).

Concernant les médicaments, certaines pharmacies sont achalandées des mêmes produits qu'on peut chercher en France... Pour notre installation à Mada, nous avons emmené un petit stock de médocs, et une fois sur place, nous nous sommes rendus compte qu'il y avait quasimment tout ce qu'on a apporté pour les "petits maux de tous les jours" (notre souci c'était surtout les trucs pour bébé : dolipranes, maxilase, motilium, trophires nourisson, pivalones, dosettes de sérum physiologiques et d'éosines, et pleins de tubes homéopathiques)...  Et s'il y a parfois des ruptures de stock, les produits similaires fabriqués à madagascar ne manquent pas non plus et ont l'air bien ! Pour ceux qui préfèrent les plantes, la branche homéopharma malgache est aussi très présente dans la ville... sans parler du fait que les malgaches ont plein de remèdes de grand-mères efficaces utilisés au quotidien...

5) Moustiques, palu, dengues, chikungunia à tamatave

Des médecins à l'étranger conseillent vaccins et toute sorte de trucs chers et hyper lourd pour l'organisme... quand on habitait en Guyane, on est venu une fois à Mada en vacances après la naissance de Meva (elle avait 9 mois) et le médecin nous a prescrit des granules homéopathiques antipalu et chikungunia (c'était la saison)... c'était juste pour les vacances (un mois) et nous adultes, on n'a rien pris (faut dire que moi, je suis née "dedans" et xav, il ne s'en soucie pas spécialement malgré les quelques crises qu'il a déjà eues depuis depuis !)... quand on est venu pour déménager (meva avait 13 mois à notre arrivée), notre médecin de guyane toujours nous a dit que les traitements pour Petit Coeur ce n'était plus la peine maintenant qu'on allait vivre "définitivement" là bas... il faut bien "qu'elle s'habitue", on ne va pas la doper de comprimés tous les jours, tout le temps !!! Ce qu'il faut c'est prendre un minimum ou maximum de précautions : crèmes sprays lotions, pastilles électriques, spiral à bruler, moustiquaires, etc... il y a de tout ici, à vous de choisir ! En Guyane, on avait beaucoup plus de moustiques (de très très loin), avec dengues et palus, du coup, on a gardé l'habitude de se badigeonner (et encore, comme il y a beaucoup moins de moustiques, on a tendance à moins s'en préoccupper !)...

6) Insécurité : ha bon ?!

Tamatave est une ville très agréable à vivre ! Tant qu'on n'a jamais été confronté personnellement à quoi que ce soit (notre cas depuis notre ré-installation - depuis un peu plus d'un an maintenant), ça peut être assez surprenant quand on a l'impression que les tamataviens voient le mal partout et appellent à méfiance pour tout. Voici ce qu'on nous répète souvent au quotidien : "Attention à ne jamais laisser un vélo sans attache, même le temps d'acheter deux tiges de cigarettes à l'épicerie du coin ! Attention à ne pas laisser entrouvert les fenêtres de vos voitures ! Attention à oublier de fermer vos portières ! Attention à vos sacs à mains et vos poches ! Ho et surtout, ne jamais jamais laisser une maison sans personne dedans surtout pas la nuit !" Et j'en passe...

Je ne veux pas vous faire peur, et d'ailleurs, je répète encore : la vie à Tamatave est vraiment très agréable ! Le seul truc, je dirai, c'est, comme partout dans le monde, ne pas tenter le diable et prendre un minimum de précautions sans dramatiser pour autant ! Avoir un gardien pour sa maison est un exemple de précaution à prendre, si on veut partir tranquille une soirée, un week-end ou pendant quelques semaines de vacances... parcequ'une maison de vazaha se repère très facilement, et d'ailleurs un vazaha lui même aura toujours sur lui et malgré lui une auréole qui sent le fric à pouiller dès que l'occasion se présente (c'est pas très beau à lire, mais ça va toujours vous coller à la peau ! )...

Si plein plein plein de fois on "oublie" de fermer la portière de notre voiture (une habitude de Guyane dont on a du mal à se débarrasser) et qu'il ne nous est encore rien arrivé, voici quelques petites anecdotes croustillantes du vécu direct de l'ex nouvelle tamatavienne :

Un jour (il y a quelques mois) au Bazar bé (un des deux marchés de Tamatave), c'était compact de foule autour d'un vendeur de mangue, une dame se fait écraser fort fort les pieds, moi je me fais bousculer...Attrouppement autour de la dame qui dramatise. Le gosse, une dizaine d'années, continue sa déambulation, une épaule levée vite fait comme pour accentuer l'insolence de sa démarche... commentaires et appels à faire attention (oui, c'est le genre de situation où quelqu'un se fait piquer un truc). Je tate ma gaboche, et surprise, la poche à sous a été ouverte (elle était fermée, je n'avais encore rien acheté) et un billet était même sur le point de tomber ! Tout ce chahut, c'était pour me voler !!! Les boules !

A l'âge de huit ans (il y a une vingtaine d'années), habitant alors quartier Tanamakoa, à Tamatave même, nous avons vécu un truc de fou : mes parents, ma soeur et moi sommes partis en pique nique pour une journée. Un camion est tombé dans un pont qui s'est cassé, et on s'est retrouvé bloquer au retour. On n'avait pas eu d'autres choix que de passer la nuit en dehors de chez nous. Pas de portables à l'époque (on n'avait même pas le téléphone pour dire), personne n'a été prévenu. Ce n'est que le lendemain au soir que nous avons pu rentrer chez nous. Et là, surprise : la maison était vide de chez vide. Je n'exagère pas, il n'y avait même plus un seul matelas ! Jusqu'au frigidaire, il a été vidé !!!! Plus une casserole, plus une cuillère ! C'était piteux, lamentablement piteux ! Une quinzaine d'années de vie battie par mes parents, qui il faut le savoir travaillaient dur pour ne rien gagner quasimment... A côté, l'histoire de vol de linges étendus dans l'arrière cour de chez nous c'est vraiment rien !

Une autre fois, j'avais alors dans les douze ans, alors que j'étais seule avec ma soeur chez nous (une autre maison - on a déménagé après le cambriolage), quelqu'un s'est introduit sans gêne par une fenêtre ouverte et est tombé nez à nez avec moi, au détour de la cuisine. Toutes les portes étaient fermées, il a dû croire qu'il n'y avait personne... sa surprise était si grande qu'il n'a rien heureusement rien trouvé d'autres que de s'enfuir en sautant à nouveau par la fenêtre sous mes yeux ! La plus grosse frayeur de ma vie je crois, car j'ai pris totalement conscience combien ça aurait pu tourner grave au drame (je n'avais que douze ans et lui, c'était un grand gaillard)...

Bref, ça peut faire un peu peur, mais il faut savoir que ça remonte à plus de quinze ans et quoiqu'il en soit, on est bien loin de tana et sa très mauvaise réputation au sujet du banditisme (la dernière date d'il y a quelques jours : l'histoire d'un résident allemand retrouvé cramé dans une benne à ordure) ! Une fois de plus, je le dis et redis : la vie à tamatave est tranquille et sympa et agréable, mais prudence prudence sans rentrer dans la paranoïa !

Voilà pour aujourd'hui, pour d'autres éventuelles questions qui vous viendraient à l'esprit, j'écrirai de nouveaux posts si le sujet mérite réflexion...

Voilà un peu plus d'un mois que nous sommes rentrés de vacances... et pourtant, c'est bien le premier week-end du mois où nous sommes restés sur Tamatave même !!

Hier, samedi, Petit Coeur a été invitée à sa première surprise party... c'était la raison principale pour ne pas profiter pleinement de nos trois jours de disponibilités hebdomadaires... faut bien faire un peu de social de temps à autres (ou faire un peu moins les sauvages, vu sous un autre angle) !! Pour la surprise party elle même, Meva a siesté de 15h à 17h, du coup, nous ne sommes arrivés chez son petit copain qu'en fin d'aprème... ouf, il y avait encore pas mal de bambinos : c'était très sympa , ils ont fini en boîte de nuit au Stone Club !

Aujourd'hui, magnifique dimanche.... nous avons profité de la plage du côté du Lycée Rabé, à deux kilomètres à peine de chez nous : promenades, chateaux, et uniquement pour papa et Petit Coeur, baignades... c'est que les vagues sont un peu trop gigotantes pour la future maman qui préfère éviter chutes et chocs... Bon et puis, il faut le dire, Petit Nous, à cinq mois dans le ventre, a l'air de préférer la piscine ou les lagons de Foulpointe (pas très original, certes, mais c'est mieux que rien vu que le doc' nous a déconseillé de trop de route et surtout le moins de pistes possible)...

Bref, en tout cas pour vous, voici des photos toutes fraîches du jour (un grand classique de notre quotidien à Tamatave...)  :

Demain lundi, xav ne bosse pas, comme chaque lundi (c'est pour ça que nos week-ends sont toujours chargés !!!)... on va en profiter pour régler quelques paperasses et faire de l'administratif... petite diversion, probablement demain aussi on nous installera enfin l'adsl, yaouuuuuuu !! Et pour une fois depuis sa rentrée, Meva ne ratera pas l'école le lundi (c'est que pour elle aussi du coup, les week-ends ont été jusque là prolongés juqu'au lundi soir !!)... mais pour ce dernier point, bof, on ne va pas spécialement sauter en l'air : on aime trop nos journées entières la petite famille rassemblée !!

Voilà voili pour aujourd'hui et bon week-end à tous !

Ce matin, il a fait 17°, nous sommes partis de la maison avec des pulls... et ce midi, il a fait 27° (nous sommes rentrés en maillots de bain) ! Un soleil de plomb, un ciel merveilleusement beau comme on n'en a pas eu depuis plusieurs semaines... Evidemment, on a fini par piquer le nez dans la mer. Trop tentant ! Les vagues étaient énormes, et la mer bien plus fraiche qu'il y a quelques semaines, mais bon, ça nous a fait du bien !

Pour les futurs arrivants qui m'ont demandé des précisions plus concrètes sur l'hiver à Tamatave :

- le plus marquant pour moi, c'est la durée de la journée... courte ! Il fait jour tard (vers 6h 6h30) (que en ce quon appelle l'été il fait jour dès 4h du matin), et fait nuit très tot (vers 17h ça commence à s'assombrir)

- il pleut beaucoup beaucoup beaucoup (moins que pendant la saison des pluies en guyane tout de même pour ceux qui connaissent - du moins en ce début d'hiver !) : plusieurs averses par jour, des crachins, du ciel bleu, beaucoup de nuages, puis ça vire au gris très très foncé, s'ensuit une méga grosse pluie, pause une demi heure, puis encore des crachins... bref, de quoi remplir tous les trous en ville !

- pour ceux qui sont abonnés aux séances rêveries, comme nous qui aimions plonger nos yeux dans le ciel, on apprécie toute une variété de teintes autour du gris : gris bleu, gris rose, gris orange, gris noir, gris foncé, gris clair, gris violacé... la nuit, les étoiles valsent avec les nuages.

- ça caiiiiille (comme je vous disais, ce matin c'était 17°... mais le pire c'est la nuit - il faut compter quelques degrés de moins encore ! on a sorti les couvertures ça y est !)  Shorts et débardeurs sont au fond des placards, et quasiment tous les jours, il arrive toujours un moment où on doit porter quelque chose de chaud (selon la sensibilité de chacun, ça va du simple gilet au polaire !). On a même repris dans nos vocabulaires quotidiens le mot chaussettes (argggh !) et titine a pu constater que ça faisait des mois qu'elle n'a pas porté des chaussures fermées !

Et pour finir, une tite photo de notre rue !

Une brume légère voilait le port de la ville éclairé par une luminosité fantomatique. Le ciel d'un gris profondément sombre commençait à éteindre la visibilité. Aucune étoile ne brillait en échange. Il n'était que 17 heures 30. La plage était étrangement déserte. Habituellement à cette heure, les cris des pêcheurs attiraient une multitude de curieux. Aujourdhui et depuis quelques jours, tout est silencieux sur cette plage. Il n'y a que ce vent, un souffle qui fait frissonner la surface agitée de l'océan, un souffle qui fait frissonner nos peaux hérissées. Un nuage de sable balaye à ras le sol nos pieds et picote aux jambes. Xav et Titine se blotissent pour se réchauffer un peu, tandis que leur petite merveille court après des bouts de polistyrènes déchets soufflés par le vent. Un rideau de pluie dansait au milieu de l'océan. On entendait sa musique de très loin. La masse informe avançait à grande vitesse vers l'île. Les premières gouttes nous sont tombées dessus très rapidement. Une vague de silhouettes humaines tournent le dos à la mer, courent précipitamment et s'enfoncent dans le noir de la ville où aucun éclairage public n'est encore allumé. C'est la je ne sais quellième averse de la journée. Il fait bien meilleur dans la voiture. 18° sur le thermomètre, soit 10° de moins que les mois préciédent. On a du mal à s'y faire ! Le bruit des gouttes de pluie sur la carosserie est assourdissant. Dans le sillon des phares les gouttelettes scintillent par milliers. Xav actionne la vitesse 4x4, et nous roulons sur la plage en plein centre, tout au bord de la mer dans la presque nuit sous une pluie battante. Ambiance quelque peu surréaliste ! Il n'y avait personne. Dans notre vaisseau ambulant nos rires résonnaient ! Le port flotte dans le flou entre la mer et l'averse, dans une lumière encore plus pâle. On remonte vers le quartier musulman. Meva imite le chant du muezzin. C'est l'appel des 18 heures, qui est devenu pour nous l'heure du tsaky tsaky.

Sur le trottoir d'une ruelle sombre et inondée, une bache a été tendue à l'improviste entre quelques piquets de bois. "Mandrosoa ooo..." nous invite-t-on ! Il nous faut nous baisser pour pénétrer dans un miniscule espace sombre aux sensations saisissantes. Il y a d'abord ce groupe de gens attrouppés autour d'une table quelque peu bringueballante. L'odeur des sueurs, des parfums mélangés, de l'humidité de la bache dont il est facile de deviner les oréoles abstraites des moisissures sur la toile, l'odeur de la pluie, des beignets salés sucrés mêlés... L'atmosphère enfumée picote aux yeux. Les braises du charbon éteincellent sous les brochettes. Il faut se serrer pour s'asseoir sur les bancs. Seules deux bougies éclairent le tout. Les ombres dansent langoureusement avec les parties éclairées . Il se dégage de cette scène toute simple  quelque chose de vraiment paisible. D'intime peut-être. Les uns et les autres parlent tout bas. On rit. On se regarde. On se sert de quelques catless, de quelques pétisses sous le regard attentif de la grosse mama patronne. Elle compte. Jette les assiettes en plastique sales dans des seaux. Surveille la bonne qui s'active au coin du fatapera. Le fracas de la pluie sur la bache ettouffe même le bruit du scooter qui passe en éclaboussant. Seul ses phares nous renvoie au contexte de la rue. Le rideau de pluie nous fait tout oublier. Puis vinrent nos maskita, avec de l'achard papaye (20 brochettes pour cette fois !). Nous dégustons en silence. Contents d'être là. Contents de la pluie. Contents de la vie.

Tamatave n'a pas encore été à ce jour engloutie par les mac donald présents partout dans le monde, par contre, s'il y a dix ans il n'y avait qu'une seule pizzéria dans la ville, aujourdh'ui, c'est devenu une grosse mode gastronimique tamatavienne. Comme on aime bien se faire des tites soirées pizzas de temps à autres, on en a forcément testé quelques uns avant d'avoir élu nos favoris...

Neuro pizza : le moins cher, et un des meilleurs ! Petite terrasse sympa sur le trottoir du boulevard très animé de l'OUA, qui devient d'ailleurs la rue aux restaus et aux snacks ! Un vrai succès depuis un mois environ que c'est ouvert... ce qui devient embêtant c'est que c'est tellement bon et tellement bon marché par rapport à ailleurs qu'il faut désormais faire sérieusement la queue !

Maxi Pizza (boulevard joffre) : une carte variée qu'on apprécie pas mal, mais c'est bien plus cher qu'à Neuro ! L'avantage c'est qu'on peut appeler et venir récupérer quand c'est prêt. Petite terrasse également sur le trottoir.

Pizza du sharon, on a essayé, c'est pas mal, mais c'est une des plus couteuses ... livre à domicile !

Pizza Don camillo, dans la même rue que le sharon (boulevard de la libération pas loin en face de l'hotel flamboyant) : on peut appeler et venir récupérer (je crois aussi qu'ils livrent) mais on préfère les pizzas des autres !

Voilà pour les spécialistes qu'on a testé. Ce sont les plus "centrales". Sans doute qu'il en existe ailleurs dans la ville mais on n'a pas essayé (faites nous signe ceux qui ont des bons plans)... Il est bn aussi de savoir que des "restau plus généralistes" en font : au zoréol c'est super bon (entre deux parties de billards hmmmmm....) !

Tamatave est une ville plate, très très agréable à sillonner le nez dans le vent... xav a enfin sa moto ! Titine et Meva sont toujours à vélo... Rien de mieux pour apprécier à sa juste valeur cette ville où il fait si bon vivre.

Je passe aujourd'hui l'ivresse de parcourir les sentiers cachés des quartiers populaires grouillants de vie et zoome plutôt sur l'atmosphère vert et paisible de certains points de la ville.