La place Bien Aimée... le centre du vieux bourg de Tamatave...
La place Bien Aimée, ou la place des banians. C'est un des patrimoines du vieux Tamatave. Une place sacrée, au cœur d'une tentacule de ruelles complètement destroyes, noyées dès la moindre petite averse. Le temps semble s'être arrêté là.
Des tapis de feuilles mortes. Couleurs d'automne.
Des arbres centenaires aux côtés desquels tout tamatavien a enraciné une partie de son enfance... ayant joué à Tarzan... pointé ou tiré quelques boules...
Les années s'écoulent. Les scènes demeurent éternelles.
Quads et scooters parqués par dizaine situent le présent.
Le quartier : Ampasimazava. Tout fait vieux et pourri. Mais il s'y dégage un caractère particulier... un charme certain pour celui qui sait y déambuler.
Tout fait vieux et pourri. Mais tout palpite encore derrière les vieilles bâtisses coloniales décrépies et enfouies dans des jardins sauvages.
Les verres trinquent le rhum sur les tables en bois bringuebalant des épi-bar. Les dominos claquent. Les camions qui vont et viennent du port continuent de creuser ce qu'il reste des rues. La douceur du parfum des fleurs de frangipaniers se mêle aux odeurs nauséabondes des ordures tassées sur un coin de trottoir. Entre deux containers, on a tendu des bâches au dessus des étals des bouis bouis en cas d'averse brusque. Beignets de poivrons, katless, sambosses, nems, sont jetés dans une huile de friture noire et bouillante sur le fatapera. A l'heure où le muezzin résonne dans toute la ville, de maigres silhouettes tout de blancs vêtus s'évanouissent par petits groupes en direction de la mosquée. Pour d'autres, c'est le moment des brochettes, de la THB ou du jus dans la noix de coco, le long de la mer.