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Carnet de vadrouilleurs
11 juillet 2013

Le nez dans le vent, pour replonger dans notre chère ville...

En retrouvant notre moto à Tamatave, il n'y avait pas que Tsiky qui était content ! Longer le bord de mer, le nez dans le vent, sillonner les rues et les lalapasika, se remémorer des lieux, replonger dans des ambiances, et des souvenirs... découvrir tout ce qui a changé aussi... C'est un mélange de sentiments qui nous envahit quand on se re-promène ainsi le nez dans le vent dans notre chère ville... pas de regrets, mais une sorte de nostalgie... pas de la nostalgie négative, mais quelque chose qui relève du bien-être, de rentrer chez soi et de s'y sentir bien ! 

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Une portion qu'on apprécie particulièrement, c'est le boulevard de la mer, entre le pont et l'hopital bé. 

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On l'a parcouru des tas de fois, à moto, mais aussi en voiture pour une halte aux rochers, ou à pieds, lors de nos longues marches, pour apprécier autrement, et savourer encore plus... 

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Vendeurs de bananes... siestes à l'ombre des badamiers... gonflage de pneus des cyclo pousses... l'air marin... le bruit des vagues... le léger souffle dans les feuillages... les amoureux derrière les rochers... rien n'a changé...

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Tout à fait au bout, après l'hopital bé, la gendarmerie, le camp militaire, des batiments rongés par les cyclones, vieillis par le temps, noircis par l'humidité, délavés par la pluie... la route rétrécit pour finir en sentier, champ de zébus, trous qui se creusent, le goudron disparait peu à peu, place aux caillasses, puis à la terre, et au sable direction la plage...

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La vue, là où la route n'est plus qu'étroit chemin mémoire de cauchemar tropical... Vue dont on ne se lassera jamais, soit dit en passant !

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10 juillet 2013

Il y a un pont à Tamatave...

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... où nous avons trainé nos tongs lors de nos interminables marches le long du front de mer... 

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On s'y est arrêté longuement avec les enfants... plonger nos yeux dans les remous de l'eau... parfois perturbés par le passage silencieux d'un pêcheur ramant dans sa petite pirogue en bois... suivre des yeux la courbe de la rivière aux effluves limite nausabondes... bordée de vert, tachetée d'ordures.... immortaliser la scène du passage des zébus... et égarer ses pensées au delà de l'horizon... 

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9 juin 2012

Tanamakoa

Récupéré dans les brouillons toujours, un post qui date de fin décembre 2011... il s'agit d'une petite série de photos prises à la volette du coté du bazar tsena de Tanamakoa (je crois que je ne l'avais pas publié parceque j'attendais de faire plus de clichés...) :

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Ca me fait toujours tout chose de passer par là : c'est le quartier de mon enfance...

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Ca grouille... ça vit... et même si beaucoup de choses ont changé depuis, certaines scènes paraissent toujours avoir été les mêmes...

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Du côté du rond point d'Ambodimanga où il y a la petite épicerie préférée de xav...

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Il y a des tonnes d'images que je voudrai bien immortaliser à Tanamakoa... mais je ne pense jamais à prendre mon appareil quand j'y traine ! Je me suis promise un jour d'y faire un "safari photo"... j'ai bien peur de ne pouvoir trouver le temps avant notre départ, donc, je publie comme ça (c'est déjà mieux que rien) !

8 juin 2012

Routes réparées au centre de Tamatave (2009 - 2010 - 2011)

Un petit tour dans les brouillons et je retrouve ce post qui date du 14 janvier 2011 (oui, ça remonte !) :

Qui reconnait ce "beau boulevard" sans aucun trucage photo ? (je vous jure, je n'ai pas effacé les monstrueux trous qu'il y avait là avant...)

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L'inimaginable incroyable... Tout lisse tout large tout gris tout beau ! C'est presque insensé à immortaliser maintenant qu'il n'y a plus les mégas-nids-d'éléphants-centre-de-toutes-les-discussions, lol ! Le pire, c'est que ça fait un bon moment que c'est comme ça, mais je n'ai pas spécialement été motivée pour en parler avant la saison des flamboyants parceque c'était tout monotone à photographier (sérieux, enlevez un peu ces grappes de rouge et imaginez ce qu'il en resterait...)

C'était la grande surprise à notre retour d'Australie fin aout 2010... le boulevard Augagneur complètement refait ! Inutile de vous préciser que ça a bien changé le quotidien des tamataviens ça ! Dire qu''un an plus tôt, en septembre 2009, quand ils avaient refait le "boulervard Ravalomanana" je postais ceci pour rêver... et c'est devenu réalité !!! Ne manque plus que le Boulevard Joffre !

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Hop, je rebondis sur cet archive pour parler d'une autre route qui a changé la vie des tamataviens et l'image du centre de la ville. Fin aout 2011, à notre retour d'un long trip dans le grand sud malgache, les travaux ont été entamés sur l'axe de l'hotel Plage à l'hotel Flamboyant.

Le boulevard Augagneur "coupé" :

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Un cliché en plein travaux (même si là, ils n'ont pas l'air hyper actifs, lol) :

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Et tadaaaaaaam, la route finie, avec la mer au bout :

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Ci dessus, croisement avec le boulevard Joffre, au niveau du Queens. Le "batiment" à étage sur la gauche, c'est l'Hotel Plage (toujours la même réputation !)...

Ci dessous, c'est la portion au niveau du Sharon Hotel (batiment rose/orangée sur les photos)

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Et ci dessous photo de gauche, c'est l'Hotel Flamboyant. Et ci dessous photo de droite, c'est au niveau de Bruno Glacier.

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Une tite dernière que j'aime bien pour l'atmosphère qui s'en dégage et pour boucler la boucle au niveau de l'Hotel Plage again... la mer au bout, le cyclo pousse et les gens qui marchent tranquillement sur le trottoir (tout lisse lui aussi !)... C'était en janvier 2012.

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6 juin 2012

L'Alliance Française de Tamatave

Il y a longtemps de cela, quelqu'un m'a demandé des photos de l'Alliance Française de Tamatave.

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Il y a longtemps de cela, j'en avais prises quelques unes, mais aucune ne m'a vraiment satisfaite (mauvaise luminosité, temps gris, mauvais moment dans la journée par rapport au soleil, etc etc), c'est pourquoi jusque là, je n'avais rien publié !

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Aujourd'hui, je suis retombée sur ces photos (dont je ne suis décidément vraiment pas convaincues) mais comme je sais que je n'aurai plus le temps d'en refaire d'autres, je publie ce que j'ai, pour la personne qui m'avait demandé... je ne sais plus exactement qui... mais il me semble que c'était quelqu'un qui avait un rapport avec la famille Bang.

Wikipédia recontextualise "L’Alliance française de Tamatave est située dans une grande case créole datant de 1885, appartenant à la famille de son fondateur, le norvégien Christian Bang. Cette grande villa d’architecture créole est un des rares bâtiments de ce type à Tamatave. (...) L’Alliance française de Tamatave y est installée depuis 1989 (...) En plus des six salles de cours pour l’enseignement linguistique, l'alliance dispose de trois bibliothèques (...), dont l'unique médiathèque pour enfants de la région. Elle héberge également un Centre d'Enseignement Artistique, une salle de spectacle, un théâtre de verdure et un espace images et sons."

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En bref, l'Alliance Française est un espace culturel important pour les tamataviens ! Le cadre y est agréable et sympa ! Plusieurs activités sont proposés aux adultes et aux enfants. Quand j'étais lycéenne je trainais trèèèès souvent là. Aujourd'hui, mes filles y sont abonnées à la danse et inscrites à la bibliothèque depuis l'âge de deux ans chacune... Après leurs activités, les louloutes ont leur petit rituel d'aller boire un coup (et bouffer du pain achard) au "café des arts". Et de temps en temps, on les emmène voir des spectacles, des contes, du théatre, des expos, etc etc...

La médiathèque pour enfants ci dessous à gauche et la salle de danse ci dessous à droite (au fond)

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4 juin 2012

Entre l'embouchure et l'hopital be

Après toute une semaine pluvieuse, je parlais à peine de parenthèse d'éclaircis à la fin de mon précédent post que depuis samedi, nous avons un super beau temps qui fait vraiment du bien (ceci dit, pluie de nouveau ce soir... bref) !

Je reviens de ce pas sur une série de photos parenthèses de ciel bleu et ensoleillé, pendant la période hyper pluvieuse de février.

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Ca parait presque incroyable que les jours précédents, c'était le déluge (cf photos du post juste avant) !

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Ci dessus, l'embouchure de la fameuse eau de Manangareza (pour la petite histoire, si tu as le mal de Tamatave, c'est que tu aurais bu l'eau de Manangareza quand tu y avais été !) (nous, on n'est pas encore parti, mais d'avoir déjà vécu ici - avant avant avant, d'avoir fait notre vie sur d'autres continents, d'y être revenus quelques années, de repartir de nouveau - et d'être certains qu'on reviendra, lol - on a dû nous en mettre des litres, de la dégoutante eau de Manangareza, dans nos verres, sans qu'on ne le sache, lol). Et ci dessous, le port de Tamatave, en arrière plan.

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Cette partie de plage se situe entre le pont et l'hopital bé. On aime bien marcher par là... c'est calme tout en étant central. C'est à 3 minutes en moto de chez nous.

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Les photos ne le disent pas, la plage n'y est pas toujours propre... comme toutes les plages du centre de tamatave d'ailleurs (je développerai le sujet une autre fois - ça casserait tout sinon, lol !)... mais ce n'est pas à un point où ça nous empêche de nous y promener, et d'y prendre du bon temps... d'ailleurs ce que dégagent les photos, c'est l'essentiel de ce qu'on y ressent lors de nos promenades quotidiennes. C'est tranquille et ça a inlassablement son charme, surtout quand le soleil s'en va se coucher derrière la ville et qu'il enveloppe tout, le ciel, ses reflets, nos sens, et qu'il ettouffe les bruits au loin, et l'agitation du retour des fins d'après-midi, avec les chaudes et langoureuses teintes de ses rayons.

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Les filles goutent à la renaissance après la grosse pluie. Elles courent, cherchent des trésors, font plouf plouf pieds, grimpent sur les rochers, se posent et prennent le temps d'apprécier, les yeux dans le vague, la douce lumière ambiante. C'est juste le bonheur de les voir grandir. C'est juste le bonheur d'être là.

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Je me souviens d'avoir dit un jour : "je ne sais pas comment je pourrai survivre sans ces moments dans nos quotidiens... marcher, respirer le grand air marin, et être envahie par cette sensation de liberté et de séreinité..." Nous avons reparlé longuement avec xav du fait d'avoir refusé le poste d'expat' pour le Nigéria, l'année dernière... notre bonheur quotidien à tamatave n'a pas de prix... Si on choisit de partir, c'est forcément pour quelque part où on serait bien, quelque part où ça en vaudrait la peine !

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Un an après, nous avons choisi de partir... même si la vie aurait pu être un long fleuve tranquille pour nos enfants à Tamatave... là bas, on aurait aussi une plage où marcher encore et encore, respirer le grand air marin, et être envahis par cette même sensation de liberté et de séreinité...

1 juin 2012

La fameuse pluie et l'hiver de Tamatave... Rétrospective et bilan...

Nous allons quitter Tamatave sous le froid et la pluie, en plein hiver tropical. Comme nous sommes arrivés sous le froid et la pluie (quand il était sensé être le début de la saison chaude), 5 ans auparavant (je le racontais , au 12 oct 2007, c'était mon premier post dans cette rubrique "tamatave au quotidien" et c'était limite la déprime, lol)... Le départ va être bien plus facile que n'a été l'arrivée ! Aujourd'hui, ça sera sans doute la dernière fois que je vais parler de ce froid et de cette pluie tamatavienne (pour ceux qui n'ont pas suivi, on va quitter mada !). En relisant mes anciens posts, j'avais envie de faire une rétrospective : chaque année, le sujet revenait, mais toujours vu et raconté sous une sensibilité autre... saudade...

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Ces temps ci, pour aller à l'école, il faut sortir manches longues et pantalons, gilets, impair, bottes et parapluie... Les filles adorent. Il faut aussi prendre la voiture pour s'en servir comme pirogue pour naviguer de f-lac en f-lac sur les quelques centaines de mètres entre chez nous et l'école (bon, ok, ce ne sont pas encore des lacs, pour la vague actuelle de pluie, mais c'est pas loin, et surtout j'ai peur de couler s'il faut marcher en portant Mirana sur certains passages chauds - je ne parle même pas des éclaboussures des voitures qui s'en fichent de rouler à fond parcequ'ils sont en retard !)...Tiens, dans ce lien qui parle bien de tous les points à savoir sur l'hiver à Tamatave, il y a une photo de notre rue quand il a bien plu (petit clin d'oeil à une lectrice d'Asie, future tamatavienne) !

Ci dessous là (dans une rue qui n'est pas le chemin qui mène à l'école), ça fait Tamatave - Venise tropicale... Sauf que même les gondoles-pousses ne s'y aventurent pas ! Pour que les rues soient comme ça, ce n'est pas difficile d'imaginer les seaux de pluie tombés du ciel !

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Ce qui m'a toujours fait marrer (et je me répète sans doute tout le temps sur ça), c'est de voir les gens en bonnet, d'autres qui ont sorti l'écharpe, ou d'autres qui affichent une grosse fierté de pouvoir mettre blousons, et autres manteaux... Il fait 22°. C'est l'hiver à tamatave. Mamie frileuse ne quitte plus son polaire depuis quelques jours. Et la nuit, ça y est, pyjamas chauds et couvertures sont de sortie annuelle et camoufflent les sous vêtements habituels dont on peut se contenter pour dormir le reste de l'année...

Va trouver le lien avec ces photos prises du côté de l'alliance française (lol) !

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Je disais plus haut que j'ai déjà eu l'occasion de parler maintes et maintes fois de l'hiver à Tamatave... et que j'avais envie de revenir sur certains posts qui m'ont marqués et qui correspondent tout à fait à ce que l'on vit actuellement. Comme illustrations (du début à la fin de ce post), je vais profiter de toute cette pluie qui tombe pour publier une méga série de photos inédites de Tamatave quand il a plu beaucoup (vraiment beaucoup !)... Des photos prises au mois de février dernier...

Quartier Anjoma : c'est du sérieux !

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En plus quelque part dedans, il y a d'énormes trous... Les cyclo pousses préfèrent pousser (plutot que de pédaler) pour éviter le naufrage, lol...

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il n'y a que des tarés pour s'aventurer par là en voiture ! Tu comprends pourquoi ça fait vide (et pourquoi nous y avions été - en voiture, lol !)...

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Le 16 juillet 2009, j'avais écrit ceci : "Des flaques. Les toles qui claquent. L'odeur de pailles moisies dans les pousses. Les feuilles vernies. Les scoubidous qui collent aux pieds mouillés. Les polaires. La couverture. Début de soirée sous une bache, enfumés de brochettes, éclairés à la bougie, à écouter la pluie tomber... rester tranquille à la maison... ou fuir à la moindre éclaircie... on court à la plage, en vadrouille... on ose à peine se baigner... mais on finit toujours arrosé..." (pour voir à quoi ressemblait tamatave quand j'avais écrit ça, c'est ici)

Photos ci dessous : Boulevard Augagneur (à gauche) et Boulevard de l'oua (à droite) : ce n'est pas "profond" comme dans le quartier Anjoma mais c'est surprenant parcequ'on est en plein centre ville !

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Dans quelques ruelles perpandiculaires aux deux boulevards :

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 "Le soleil a changé de trajectoire. Il fait nuit noire à 17h30. Température a pas mal chuté. (...) J'ai troqué mon grand verre de jus de corossol glacé contre une tasse de chocolat chaud. La première de la saison en terrasse boulevard Joffre. Et bientôt les premières paires de chaussettes sur mes pieds de sauvages après presque heuuu douze mois que je traine en tongues et pieds nus !" C'était le 18 mai 2009.

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Et le 30 mai 2008, il y a 4 ans jour pour jour exactement, j'avais écrit :

Une brume légère voilait le port de la ville éclairé par une luminosité fantomatique. Le ciel d'un gris profondément sombre commençait à éteindre la visibilité. Aucune étoile ne brillait en échange. Il n'était que 17 heures 30. La plage était étrangement déserte. Habituellement à cette heure, les cris des pêcheurs attiraient une multitude de curieux. Aujourdhui et depuis quelques jours, tout est silencieux sur cette plage. Il n'y a que ce vent, un souffle qui fait frissonner la surface agitée de l'océan, un souffle qui fait frissonner nos peaux hérissées. Un nuage de sable balaye à ras le sol nos pieds et picote aux jambes. Xav et Titine se blotissent pour se réchauffer un peu, tandis que leur petite merveille (il n'y avait que Meva à cette époque) court après des bouts de polistyrènes déchets soufflés par le vent. Un rideau de pluie dansait au milieu de l'océan . On entendait sa musique de très loin. La masse informe avançait à grande vitesse vers l'île. Les premières gouttes nous sont tombées dessus très rapidement. Une vague de silhouettes humaines tournent le dos à la mer, courent précipitamment et s'enfoncent dans le noir de la ville où aucun éclairage public n'est encore allumé. C'est la je ne sais quellième averse de la journée. Il fait bien meilleur dans la voiture. 18° sur le thermomètre, soit 10° de moins que les mois préciédent. On a du mal à s'y faire ! Le bruit des gouttes de pluie sur la carosserie est assourdissant. Dans le sillon des phares les gouttelettes scintillent par milliers. Xav actionne la vitesse 4x4, et nous roulons sur la plage en plein centre, tout au bord de la mer dans la presque nuit sous une pluie battante. Ambiance quelque peu surréaliste ! Il n'y avait personne. Dans notre vaisseau ambulant nos éclats de rires résonnaient ! Le port flotte dans le flou entre la mer et l'averse, dans une lumière encore plus pâle. On remonte vers le quartier musulman. Meva imite le chant du muezzin. C'est l'appel des 18 heures, qui est devenu pour nous l'heure du tsaky tsaky.

Petite pause photo (suite de la série) : c'est la rue de la clinique où Mirana et Tsiky sont nés (lol) !

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Dans le quartier de la clinique, toujours...

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Sur le trottoir d'une ruelle sombre et inondée, une bache a été tendue à l'improviste entre quelques piquets de bois. "Mandrosoa ooo..." nous invite-t-on ! Il nous faut nous baisser pour pénétrer dans un miniscule espace sombre aux sensations saisissantes. Il y a d'abord ce groupe de gens attrouppés autour d'une table quelque peu bringueballante. L'odeur des sueurs, des parfums mélangés, de l'humidité de la bache dont il est facile de deviner les oréoles abstraites des moisissures sur la toile, l'odeur de la pluie, des beignets salés sucrés mêlés... L'atmosphère enfumée picote aux yeux. Les braises du charbon éteincellent sous les brochettes. Il faut se serrer pour s'asseoir sur les bancs. Seules deux bougies éclairent le tout. Les ombres dansent langoureusement avec les parties éclairées . Il se dégage de cette scène toute simple  quelque chose de vraiment paisible. D'intime peut-être. Les uns et les autres parlent tout bas. On rit. On se regarde. On se sert de quelques catless, de quelques pétisses sous le regard attentif de la grosse mama patronne. Elle compte. Jette les assiettes en plastique sales dans des seaux. Surveille la bonne qui s'active au coin du fatapera. Le fracas de la pluie sur la bache ettouffe même le bruit du scooter qui passe en éclaboussant. Seul ses phares nous renvoie au contexte de la rue. Le rideau de pluie nous fait tout oublier. Puis vinrent nos maskita, avec de l'achard papaye (20 brochettes pour cette fois !). Nous dégustons en silence. Contents d'être là. Contents de la pluie. Contents de la vie.

(Ci dessous, photos au bout de la route de la plage, après l'hopital bé, après le phare.)

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J'ai dégoté dans mes archives un autre post poignant sur la pluie et les orages tamataviens ici, et dont je voulais garder une trace dans cette rétrospective... finalement je ne peux rien y extraire, tellement je le trouve entier, texte et photos mêlés... je renvoie donc directement au lien (à relire encore ici)

Bon et pour finir, je voulais ajouter, que oui, bien entendu, l'hiver et toussa, pour tamatave, c'est relatif, mais quand on connait les longs mois de bonnes saisons chaudes, on a vraiment froid... et puis, il pleut, il caille, mais il y a aussi de bonnes parenthèses d'éclaircis et de ciel bleu, comme quand je parlais ici d'un hiver plutot cool alors qu'on était un 9 juin !

27 mai 2012

Le lycée Français de Tamatave...

Tu as été au Lycée Français de Tamatave, forcément ça t'a marqué, c'est ancré en toi, pour toujours ! Ca ne s'explique pas vraiment je crois, ça se vit... Pour Meva et Mirana, c'est l'école de leur toute petite enfance... Présentation dans ce post ci.

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Titine y a grandi de 6 à 17 ans, du cp à la terminale ! Ce n'était pas évident pour l'écolage pour mes parents, mais ils ont tenu bon... je leur en suis éternellement reconnaissante ! Je ne sais pas comment j'aurai fait s'il m'avait fallu changer d'école ! Juste inimaginable ! En fait, je le dis et redis : c'est la meilleure école qui puisse exister !!!! Lol. Le meilleur cadre dans lequel un enfant puisse grandir et s'épanouir... en tout cas à cette époque là !

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Jamais non plus je n'aurai imaginé que des années plus tard, mes enfants y passeraient une partie de leur vie... Et mon opinion sur la chose n'a pas changé ! J'étais vraiment contente de les y emmener chaque matin, même si chaque fois, c'est aussi un "coup de vieux" que je prenais en pleine figure, lol !

Petit remake :

 Le lycée français de Tamatave, c'est toute la petite enfance de Meva qui y aura passé ses 3 années de maternelle... une première année où elle avait pleuré de longs mois au moment de la déposer (juste 3 secondes mais ça nous a quand même un peu stressé à force, lol) (sa toute première rentrée ici)... une deuxième année où cette fois elle pleurait limite quand c'était week-end et qu'il n'y avait pas école (la rentrée en MS ici) (c'était l'année de la varicelle)... et une troisième année où "il n'y a rien à dire", elle s'épanouit et s'éclate tout simplement (photo de classe en GS ici)... 3 belles années avec tout plein de souvenirs de l'âge de 3 ans à l'aube de ses 6 ans... les fêtes de noël (son tout premier spectacle en PS et le 2ème spectacle en MS par là), la chorale, les sorties au ranch, à Ivoloina, à l'alliance française, à graind'art, la piscine et son premier diplome, le jardinage, le grand picnic dans la cour avec les autres maternelles, les jeux lors des journées portes ouvertes, les anniversaires, les grands gouters communs, les jeux à la récré, les copains, les loups, trimobé, la vie en classe (des jeux encore et encore, des arts plastiques, des dessins animés aussi, et bien sûr des travaux !)...

L'année prochaine c'est le cp, ça va être plus sérieux et surtout, elle change d'école parcequ'on change de pays ! Pour l'instant elle est sereine à ce sujet... on en reparlera en septembre ! On en aura pour 5 ans, ça sera donc tout son primaire qu'elle va passer là bas... peut-être que pour le collège, on reviendra au lft ? qui sait...

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Pour Mirana, le lycée français de tamatave, c'est sa toute première fois à l'école tout simplement (souvenir de sa première rentrée ici) ! (oui, parcequ'avant le lft, meva a fait un an de "jardin d'enfant" à l'école Les Colombiers... à l'époque il n'y avait pas de TPS au lft !) Revenons à Mirana en TPS (photo de classe ici)... déjà très petit bébé, elle faisait des va et viens pour y emmener et chercher sa soeur... c'était son rêve d'y aller (super post ici avec un cartable pour faire semblant !)... elle en a même pleuré (post déchirant ici), lol ! quand vint enfin son tour, à 2 ans et 7 mois, pas une larme, c'était comme si elle avait été à l'école toute sa vie ! l'école, c'est chouette, c'est fête, c'est plein de jeux et surtout des tas de copains (le super méga post qui détaille bien toussa ici) ! Je pense qu'elle en gardera de très bons souvenirs aussi, même si elle n'y aura été qu'un an... elle aura vécu elle aussi sa première fête de noël (son tout premier spectacle ici), la chorale, la sortie au ranch (où parait il elle est monté à cheval), la visite de grain d'art (l'atelier de maman où elle était super fière de montrer ses oeuvres et parler de son expérience de baby artiste à ses camarades de classe et sa maitresse, lol), elle a connu aussi les grands gouters communs, les anniversaires des camarades, elle a même eu la chance d'y fêter ses 3 ans, souvenirs également du toboggan, des vélos et pousses, de la voiturette, des jeux à la récré, de comment tout le monde voulait la porter et s'occupper d'elle comme un bébé bref, une année riche et intense, épanouissante, un extra début avant d'enchainer les 14 ans qui vont suivre jusqu'en terminale (on se demande bien où !)...

26 février 2012

Quand le cyclone Giovanni était à Tamatave

Lundi 13 février

Meva et Mirana étaient encore à l'école dans la matinée. A midi, on a reçu les premières alertes du consul. Et quand on apprend que le lycée français ferme ses portes l'après-midi, j'annule aussi les cours à l'atelier. Après c'était la grosse course pour transférer à la maison tout le matos et surtout les travaux (depuis début octobre) des 25 gamins qui viennent créer avec moi (il y avait du pain sur la planche !!). De gros arbres tronent au dessus de mes cases (bureau et local) presque sans mur et en toit végétal : je préfère prendre mes précautions. Entre temps, xav se rend compte qu'on a oublié de faire le plein d'essence (pour la voiture et le groupe électrogène qu'on comptait utiliser pour une fois pour la conservation de la bouffe dans le frigo)... C'était la folie en ville : en début d'aprème, il n'y avait plus qu'une seule station d'ouverte et une queue interminable ! Idem pour les médocs : plus d'homéopharma, juste une pharmacie d'ouverte ! Xav trouve encore des bricoles pour compléter la réserve pour être prêts à affronter plusieurs jours de pénurie (sait-on jamais !)... Il a même fait le plein en dominos-gateau-haricot-chinois qu'on adore... lol ! On a achevé de boucler tous les volets en toute fin d'aprème. On ne l'avait pas fait depuis le cyclone Ivan en 2009 (oui, chez nous, les volets sont tout le temps ouverts... sauf en cas de cyclone grave !). Ca n'aura pas du tout été le moment d'une quelconque blague de blocage, lol ! Aux alentours des 18h, le vent a commencé à souffler vraiment sérieusement. On eut tout juste le temps de finir de dégager la terrasse, les canapés, la table, les nattes... de rentrer la voiture dans le garage et de parquer la moto dans le petit coin bureau, en prolongation du salon (on s'était pris au dernier moment, c'était le bordel dans le garage, avec le scooter, les vélos et toussa, c'était impossible de caser la moto, lol !) et hop clic clac ! La vie dans le sous-marin a pu commencer... coupé de tout... au coeur d'une tempête... au milieu d'un océan de rafale de pluie et de vent... l'électricité était définitivement coupée alors que la nuit tombait. Plus de réseau non plus (orange). Bain, diners et tous les préparatifs de la nuit des loulous éclairés à la bougie... L'eau n'était coupée qu'un peu plus tard ! On a réussi à installer deux matelas sous un seul moustiquaires pour nous mettre tous les 5 ensemble ! Ca faisait bulle-cocon-rassurant-un-minimum, ou quelque chose dans le genre... Les enfants ont adoré, je ne vous raconte pas l'ambiance qu'il y avait dedans avant l'extinction des feux ! La nuit a été beaucoup plus difficile pour les adultes ! On eut l'impression à plusieurs moment que le toit était en train de se faire aspirer... Les souvenirs opressant des mégas cyclones que Titine a vécu enfant ont refait surface. Honorine... Géralda... il y avait d'autres tas de bruits tous aussi inquiétants les uns que les autres... des craquements... des claquements... des projections... On avait pas mal stressé aussi par peur des voleurs ! Parce que nous avons libéré notre gardien ce soir-là ! Et puis, à en croire tous les bruits qui courent sur l'insécurité à tamatave en ce moment, ils seraient capable de tout, même (ou plutôt surtout) un soir de cyclone ! Xav a dû sortir deux fois dans la nuit dehors, parce que le portail et la chaine qui le boucle avaient laché... la seconde fois, c'était pour un bris de verre suspect ! Ca faisait un peu comme dans les films : une silhouette noire qui a du mal à se déplacer dans une bourrasque de pluie et de vent en pleine nuit de cyclone, et les bruits d'une chaine qui claque sur un portail qui grince... et c'est là qu'apparurent les brigands !

Bref... on n'a à peine fermé l'oeil !

Mardi 14 février

Au réveil, plus rien ! Juste encore un peu de vent et quelques gouttes de pluie... ça paraissait incroyabe ! comme si tout n'était que mauvais rêve... en plus, habituellement, quand il y a un gros cyclone, on est enfermé deux jours... là, au petit matin, tout faisait si calme qu'on avait poussé sans hésiter tous les volets ! Fenêtres grande ouvertes pour laisser le sous-marin se faire inonder par la lumière grise du lendemain de cyclone. Petit tour dans le jardin dans un post futur dans une autre rubrique... en attendant, petit tour dans le quartier :

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Ce n'est peut-être pas très net ci dessous, mais en rouge c'est bien une personne qui porte un vélo qui veut passer au dessus de l'arbre tombé...et au premier plan, c'est une partie d'un fil électrique qui pendouillait d'un poto !

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La traditionnelle promenade d'après cyclone pour mesurer le degré des dégats en ville :

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Les photos les plus parlantes que j'ai faites se résument à toutes celles publiées ici... Et je vais peut-être choquer (peut-être pas...), mais par rapport à tous les cyclones que tamatave a connu, il n'y avait rien de mémorable à noter on dirait... Pas d'innondation. Pas de débordement de mer. Pas de gros dégats... Mais "du banal" avec des tas de branches cassées un peu partout, quelques portails pliés, des fefy tombés par ci par là, quelques gros panneaux publicitaires bringuebalants, quelques petites cabines de points de recharge téléphonique effondrées, quelques fils de poteaux électriques trainant dans les rues... et puis voilà pour tout ce qu'on a sillonné ! Chez nos parents, rien ! La vieille barraque a encore tenu le coup, ouf ! Ha si une anecdote : le toit en tôle d'un voisin s'est envolé et a attéri dans la cour de nos parents en brisant une vitre de leur voiture (papa était sorti genre à 2h du mat' pour voir ce que c'était...) !

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Donc en bref, au sujet du cyclone Giovanni : pas vraiment de gros dégats à Tamatave ! A une centaine de kilomètre de chez nous par contre, à Brickaville, ou un peu plus loin, à Vatomandry et Moramanga, il paraitrait que les villes ont été détruites à 80% ! On raconte d'ailleurs que Giovanni était aussi puissant que Géralda, mais qu'il serait passé à côté, au dessus (?!?!) ou a tout simplement dévié Tamatave ! Dans notre quartier, en 24h, l'électricité était revenue (ceci dit, ce n'était pas le cas dans d'autres quartiers apparemment !)... il y eut aussi quelques coupures d'eau, mais là non plus, rien de vraiment conséquent dans notre quotidien !

Les jours suivants

Ciel bleu, soleil de plomb, méga chaleur et pas un pêt de vent... au rendez-vous !

Le mercredi (deux jours après le cyclone), le lycée français était encore fermé aux élèves (ça faisait 3 jours d'introduction aux vacances attendues à la fin de semaine !). Xav a cependant été de service, en compagnie de tout le personnel (profs, administratifs, gardiens etc) pour faire en sorte que tout soit fonctionnel ! Je suis allée au marché. Il faisait lourd !  Tsiky dégoulinait de sueur, accroché à l'écharpe. Boutiques, étals, couleurs, odeurs, tout était là, comme si rien n'avait bougé... à part les prix... bien entendu ! Déjà avant le cyclone, tout a augmenté... tout est encore plus cher cette fois ! Ceci dit, au moins, les produits sont frais ! La route entre Tana la capitale et Tamatave est apparemment praticable (malgré les habituelles histoires d'éboulements et énormes arbres obstruant la nationale après les cyclones) ! Comme la vie a repris son cours normal, on s'était tous activé à la maison pour que je puisse réouvrir les portes de l'atelier... j'ai fait cours, mais j'avais peu de gamins, comme le réseau ne passait pas encore sur certaines lignes, et aussi parceque certains en ont profité pour partir déjà en vacances, et encore aussi parceque certaines familles avaient été évacuées de force de la ville juste avant le cyclone (si ! sérieux !)...

Le jeudi (trois jours après),  les filles ont repris le chemin de l'école. A part une montagne de branches cassées entassées au milieu du terrain de foot, aucun autre signe. Après l'école en fin d'aprème, Meva est allée à son cours de natation au club nautique... le maitre était là... et la piscine nickelle (pas de sable dedans, ni des vagues, ni des poissons, lol) ! Quelques personnes buvaient un coup, cosy sur les canapés sous la terrasse, face au port... et les terrains de tennis, presque tous occupés (oui, déjà...) ! Tout normal quoi... il y avait juste ces deux paillottes au toit végétal arrachées par le vent pour rappeler mais ça allait être vite réglé réparé...

Le vendredi... c'était difficile d'imaginer que quatre jours avant, le lundi soir, un cyclone était passé par chez nous ! On ne pense déjà plus qu'aux vacances, parce que oui, ça y est, on y est, et bien contents à l'idée d'aller farnienter les jours à venir à la playa et toussa !

11 février 2012

Retour en force !

Ca fait une éternité que je n'ai pas publié dans cette rubrique... quand je pense que certains de nos lecteurs ne viennent nous voir que pour avoir des niouzes de Tamatave... pardon... pardon... je n'ai de compte à rendre à personne, mais bon ! Le pire c'est que j'ai pas mal de trucs à raconter, et des tonnes de clichés à partager, mais il me faut encore les trier et surtout rédiger mes posts !

cyclCe soir, je reviens en force et en puissance avec ce que Tamatave va se prendre dans la figure très bientôt : un cyclone ! On l'a repéré sur le net hier déjà en se disant mouais on verra bien puisque son entrée était attendue en fin de semaine prochaine (entre Sainte Marie et Tamatave)... mais ce matin, avec la vitesse folle avec laquelle il se déplace, il va atteindre les côtes malgaches lundi soir ! Cet aprème encore, les pieds en éventail sur un transat après avoir bullé quelques temps dans une piscine, toute zen, je regardais l'immobilité des feuillage des palmiers, sur fond de ciel pétant de bleu et soleil éblouissant, et je m'étais dite que ça paraissait vraiment incroyable qu'il se cogite un cyclone dans l'atmosphère ! Bref, pour les nouvelles toute fraiches de Tamatave, il fait super chaud... tellement chaud que ça bouillonne et tourbillonne dans l'océan... et la ville doit donc s'attendre à ce qu'un cyclone lui tombe dessus dans 72 heures ! Ce week-end, on va aider à renforcer quelques toits, dégager le jardin et l'atelier, s'approvisionner pour les jours critiques, faire le plein en bougies et en eau... attendre et suivre de près son évolution !

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