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Carnet de vadrouilleurs

15 juin 2008

Meva se découvre une passion pour le Hira Gasy à 23 mois !

Moment clé de sa vie ! Durant notre séjour à Tana début juin, nous sommes allés faire un tour à Ambohimanga, où Meva a pu assister à son premier "spectacle" de Hira Gasy. Le coup de foudre !!! Elle s'est carrément mise "sur scène", a exigé son lamba (l'énorme écharpe du sénégal à maman a superbement fait l'affaire), et s'est mise à danser cette grande tradition malgache !! Une véritable passion pour le Hira Gasy est née pour elle depuis. Chaque jour, elle chantonne (à sa manière) en dansant évidemment avec l'écharpe et en racontant "manao hira gasy meva" (Meva fait du hira gasy) ! Jusqu'à présent (trois, quatre mois après) elle en parle avec une grande excitation, et chaque fois qu'elle voit un clip au rythme du hira gasy, elle est la première devant l'écran réclamant son lamba, battant des mains et des pieds et chantant à tue tête !

Pour la petite histoire, son arrière grand père (le grand-père paternel de sa maman) était un véritable fan des hira gasy (il courait les villages de brousses pour aller voir ses grands spectacles populaires traditionnels malgaches) et de temps à autres, il emmenait ses petits enfants (dont moi) heureux de se rouler dans la poussière rouge entre rizières et maisons en pisées pour écouter chants grands discours roulement de tambour, regarder le rhum couler à flot et les gens danser !

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15 juin 2008

Tana : l'autre pays vu de Tamatave...

Venant de Tamatave, on a l'impression d'être dans un autre pays ici ! La réalité est vraiment toute autre ! Le quotidien, le rythme, la bulle ettouffante de pollution, la foule, le froid, les mendiants, la tête des gens, leur look, les maisons entassées, les nombreuses églises surplombant les collines, les vendeurs à la sauvettes qui avancent reculent se faufilent langoureusement dans la circulation qui n'a aucun sens, les ruelles en pavé, le temps perdu dans les embouteillages, la pause thé qui réchauffe, les lunettes de soleil de la fille groovy, les lumières la nuit, le grand boulevard fleuri, les petits drapeaux qui préparent la fête nationale, les libriairies, les étals sur les trottoirs, trocs et changes dans la rue, les bébés emmitoufflés, scènes de vie des hauts plateaux qui rappellent des scènes de vie dans les andes, trop à dire, trop à vivre... Bain de foule, bain de famille, bain de culture... nous sommes un peu perdu, parfois ettouffés, déjà grippé, mais tout va bien.

12 juin 2008

23 mois, une semaine à tana

Difficile !

D'abord parcequ'il a fait froid, très froid ! Au début, c'était la joie de porter bonnet, écharpe, manteaux, chaussettes... mais ça a duré 2 jours tout au plus... elle en avait plus que marre des couches de pulls à enfiler... sans chauffage, évidemment, il fallait accélérer l'opération après le bain notamment : terrible, car à tamatave, après le bain, elle avait l'habitude de se promener nue un peu partout dans la maison... ca devenait horrible et pour elle et pour nous : sans entrer dans les details, pour l habiller avant de sortir il fallait prevoir trois bon quart d heure de remue menage mouvemente (avec les cris sil vous plait) dans la chambre d hotel...

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Difficile parcequ a chaque fois quon sortait, il etait impossible d eviter la foule, le bruit, les embouteillages, toutes ces choses qui grouillent dans les grandes villes et qui tapent sur les nerfs a un moment ou a un autre... les lumieres avaient sans doute leur charme, les drapeaux de la fete nationale qui se preparait l epataient, les cris des gens dans la rue etaient amusant a imiter, et toutes ces babioles quon essayait de lui mettre entre les mains dans lespoir que nous parents cedions a la tentation.... il y avait quelque chose de fascinant pour elle, forcement un peu... mais cetait trop malgre tout... elle n etait pas dans son element, cest la premiere fois quon l a ressenti si fortement...

Elle demandait souvent a se promener en velo... elle n osait marcher sur les trottoirs... au bout de vingt minutes a pochard, a analakely, dans les rues du centre de la capitale, elle s enervait ... "andao ibalady-balady" reclamait-elle souvent... elle voulait sortir pour respirer, prendre lair, etre au calme... un jour elle a pleure toutes les larmes de son coeur parcequelle voulait aller a la mer, ce n etait pas des larmes de caprices, c etait d un profond desespoir plus que derangeant... nous lui avons explique longuement... elle voulait faire des chateaux de sable, patouiller, se baigner... elle nous en voulait presque... titine lui a fait beaucoup dessiner cette semaine la, dessiner tout ce qu elle aurait voulu ... pour que cette petite merveille puisse exprimer son malaise, dessiner c etait une des seules choses quelle pouvait encore faire avec grand plaisir... c etait devenu dessiner par therapie... nous avons essaye de tout faire pour prendre un peu de temps chaque jour pour l emmener courir autour du lac anosy, ca allait un peu mieux apres...

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Avec tout ca, le rythme des deroulements des journees de meva a ete pas mal perturbe... plus qu une douche par jour donc... les siestes de l apres midi difficiles des qu on n etait pas a l hotel (tres souvent)... les repas chez les uns et les autres se passaient souvent avec beaucoup de retard par rapport a ses petites habitudes regulieres... Un enorme changement de comportement tres agacant a noter a table : mamzelle ne tient plus sur place... elle court partout, fait le tour de la table en taquinant tout le monde (ce qui fait bien rire les uns et les autres mais pas trop les parents...), monte et descend de sa chaise sans cesse, et s amuse meme sous la table... quelle gene pour nous... sans parler du fait que par consequent elle mange forcement moins bien... tout ca parcequ elle n est plus dans sa chaise haute comme a la maison... bref une perturbation de plus... pour revenir au rythme... a cause des diners tardifs, pas au lit avant 21h au mieux (grrrrr)... mais du coup, elle se reveillait un peu plus tard que d habitude (vers 8h...), ce qui nous faisait faire des grasses matinees pas du tout desagreables.

4Bon, il n y a pas que du negatif dans la petite semaine a la capitale... parceque meva a pu profiter un peu de la famille... le jour de la fete des peres, une rencontre a ete organisee et elle a pu jouer avec une bonne partie de tous ses cousins et cousines... on n oubliera pas ses premieres chamailleries avec sa cousine adoree Joyce... les liens se sont tisses, les reperes se sont renforces... ca va faire des jaloux, mais je tiens a ce que meva s en rappelle un jour, son veritable chez elle a tana, la ou elle n hesite pas a faire le souc partout, la ou elle va partout explorer chaque recoin des chambres, seule et sans la moindre hesitation, c est a amboditsiry, chez bella, dadabe, sa chere et tendre tatie vanessa prete a jouer a tout et n importe quoi avec elle, chez sahondra qu elle affectionne aussi enormement, et toute la compagnie d animaux qui vivent chez eux...

Dernier moment clef de cette semaine a tana, c etait le deces de DabeBri et donc la premiere participation de meva a toute les ceremonies autour d un defunt chez les malgaches, des famangihana a l enterrement... c est dans ce contexte tres particulier que meva aura appris a connaitre un peu mieux une autre grande partie de ses cousins cousines, oncles et tantes du cote de son papy... pour ma part en tant que maman, pour la premiere fois de ma vie, je ne lui ai rien raconte sur ce qui se passait autour d elle... elle etait la avec nous, mais je ne savais pas comment lui expliquer... c etait comme une boule un peu taboue qui m oppressait dans la poitrine vis a vis de ma petite merveille a qui je ne voulais pas parler de la mort... en brousse, le jour de la mise en terre, elle a passe une bonne partie de son temps a jouer dans la poussiere rouge, et quand tout le monde chantait, elle s arretait et du plus grand serieux qu elle pouvait avoir, elle se mettait a chantonner elle aussi...

Quelques petites photos avec Tatie Mi' qu'elle venait de rencontrer et avec qui elle avait super la côte (et comment ?!! Elles se sont amusées à piquer les fleurs sur la voiture qui emmenait le cercueil) !

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Pour resumer donc, cette semaine a tana a ete plutot difficile pour meva comme pour nous, avec un regret parmi tant d autres, c est de n avoir pas pu caser un moment pour rencontrer le petit diego et sa mamaan bloggueuse... ce n est que partie remise j espere...

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8 juin 2008

Ca va bouger du côté des vadrouilleurs...

Xav est actuellement en train de se les cailler à Tana pour faire passer le bac de français. Titine et Meva le rejoindront dans le courant de cette semaine. Paperasse et organisation du départ pour la France. Visite familiale et amicale en perspective également. Tana Paris pour Titine et Meva le 23 juin. Départ de Titine seule pour Aix le 27 juin (gloups, premières nuits et grandes séparations d'avec son 'tit bout qui restera ouf bien entourée - et non bien entourée de ouf !!!). Festival Andafy 2008 les 28 et 29 juin. Retour sur paris le 30. Arrivée de xav le 4 juillet. Mega fiesta des 2 ans de Meva (wouaaa déjà ?!!!) le 7. Puis départ pour le canada (grace à un merveilleux grand père) le 9 juillet. A nous les rocheuses et l'île de Vancouver (lalalalaaalèèèère...) !!!! Retour après un mois et demi de grands espaces. Et dernière étape en france, du 18 au 28 aout... avant le retour pour Mada !

Je ne sais pas si on aura le temps de bloguer pendant tout ce temps. J'essayerai de donner des petites nouvelles par-ci par là peut-être. Et je rattraperai les trous à notre retour à la maison... ça risque d'être un peu bordélique, mais bon... c'est toujours ça !! En tout cas, pour ceux qui souhaitent nous rencontrer (si on est dans les parages : à vous de voir d'après le planning) ou nous écrire donner de vos news ou demander des renseignements pour ceux qui en ont besoin, n'hésitez pas à nous contacter nos messages reçus ne restent jamais sans réponses !

Voilà voili. Et bises aux amis !

8 juin 2008

ANDAFY 2008…île…était une fois Madagascar en Pays d’Aix

Un joyeux festival culturel francomalgache, produit par le Théâtre du Manguier.

Date : 28 et 29 juin 2008 à Aix-en-Provence.

affiche_andafy_2008_good_oneLieu : Espace et salle des fêtes Roger Baudun, Route de Sisteron - Les Platanes, 13 100 Aix-en-Provence (accès libre au site)

photographie (Paul Razafindraibe),
peinture (R’Tine Andriamamory, Clark Andriambelo),
musique (Groupe Ziva avec Talike Gellé et Dadah de Fort Dauphin),
danse (Kawitry Machine),
contes (Théâtre du Manguier),
poésie (Hery Mahavanona),
films (Régis Michel),
conférences…

marché exotique (Le Tatao, Bozy Création, Semco Provence)…
avec une buvette et une gargote malagasy…
et des associations humanitaires…

Venez nombreux - amoureux, exilés ou curieux de Madagascar, notre île bien aimée !!

infos et réservations :
Marisoa Ramonja Mendy 06 81 90 20 95 metissezoa@yahoo.fr
Théâtre du Manguier 04 42 96 33 31 lemanguier.cie@free.fr

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8 juin 2008

Année scolaire 2007 / 2008

Décidément, on dirait que les notes de la rubrique "au boulot" tendent à devenir annuelles !!

Comme vous pouvez le deviner, cette année, du fait de notre grand déménagement, c'est tout plein de nouveautés. Xav a repris sa chemise de prof au lycée français. Fini les cours qu'il n'y a presque pas à préparer pour des élèves paresseux qui transmettent si bien leur fainéantise à leur professeur... Cette année, xav a dû vraiment se mouiller la chemise, et pourtant il a fait bien bien plus froid qu'en Guyane : nouvelle adaptation dans un nouveau cadre pour des niveaux lycées (qu'il n'a pas eu depuis 10 ans !!!) dont des classes d'examens (du sérieux je vous dis !)... et par dessus ça des élèves studieux (pas compliqué venant de Guyane, mais après 6 années pleines là bas, le coup est dur !) et des parents qui suivent tout ça de très trop près. Bref, difficile de faire semblant !

Un paragraphe à lire en portant des lunettes aux verres teintées d'humeurs et de dérision bien évidemment !!

De son côté Titine a dû, pendant une grande partie de l'année, gérer la sauce déménagement aménagement relevée de l'épice sucré salé du maternage et du zeste acide amer de la réadaptation personnelle ! Faire tourner la roue de la vie dans une nouvelle maison, à deux océans de là où l'on avait notre doux nid sauvage durant plus de 6 ans, ça n'était pas tâche facile ! Du neuf bien plus "sérieux" cependant : la conception construction d'un futur atelier d'art plastique à Tamatave (en ce moment même, on est en train de tresser le toit en ravenala du local) qui ouvrira ses portes la rentrée prochaine si tout va bien, à tous les enfants de la ville qui s'intéressent à la peinture au dessin à la sculpture et à l'art en général ! A suivre d'ici deux trois mois ! Et et et... l'incroyable participation au quatrième festival "Andafy 2008" à Aix en Provence (voire prochaine note pour plus de détails), où j'exposerai pour "représenter la peinture malgache contemporaine" (ouiiiii je sais ça fait un peu prétentieux, mais sérieux, c'est ce qu'il y a écrit dans l'invitation...) Je ne sais vraiment pas dans quelle aventure je me suis encore embarquée, mais ça promet d'être très très riche en expériences et en rencontres. J'ai dépoussiéré mes toiles blanches, sorti peintures et pinceaux des fins fonds des cartons que je n'avais pas prévu de déballer avant la finition de l'atelier, dix mille projets rien que pour l'expo mais un timing si court depuis que tout s'était concrètement décidé (soupir) ! A suivre très très prochainement !

Voilà donc où nous en sommes à la veille des départs des grandes vacances dont je reparlerai une autre fois s'il me reste encore du temps... En tout cas, tout ça pour contredire certains : on ne parle peut-être que de ça, on ne rêve que de ça, on ne vit presque que pour ça, mais non non non, on n'est pas que en vacances dans notre petite famille !!!

1 juin 2008

Nos animaux presque domestiques...

Ceux qui nous suivent depuis la Guyane ont forcément entendu parler d'Uyuni notre chat, le bouffeur de lézard et le chat le plus peureux du quartier de l'Anse ! Aujourd'hui nous n'avons plus de chat (je vous parlerai de la fin de notre épisode avec Uyuni qui avait l'habitude de nous suivre partout dans nos vies - même en forêt ! - une autre fois). Car pour aujourd'hui, ce sont les autres animaux qui vivent désormais avec nous que je voulais vous présenter...

Utiles (contre les insectes - surtout les moustiques), discrets, humoristiques.... et on n'a même pas à acheter des croquettes ou des boulettes !

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1 juin 2008

Une promenade, un regard et quelques clichés dans la ville.

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31 mai 2008

Hiver à Tamatave (suite)

Ce matin, il a fait 17°, nous sommes partis de la maison avec des pulls... et ce midi, il a fait 27° (nous sommes rentrés en maillots de bain) ! Un soleil de plomb, un ciel merveilleusement beau comme on n'en a pas eu depuis plusieurs semaines... Evidemment, on a fini par piquer le nez dans la mer. Trop tentant ! Les vagues étaient énormes, et la mer bien plus fraiche qu'il y a quelques semaines, mais bon, ça nous a fait du bien !

Pour les futurs arrivants qui m'ont demandé des précisions plus concrètes sur l'hiver à Tamatave :

- le plus marquant pour moi, c'est la durée de la journée... courte ! Il fait jour tard (vers 6h 6h30) (que en ce quon appelle l'été il fait jour dès 4h du matin), et fait nuit très tot (vers 17h ça commence à s'assombrir)

- il pleut beaucoup beaucoup beaucoup (moins que pendant la saison des pluies en guyane tout de même pour ceux qui connaissent - du moins en ce début d'hiver !) : plusieurs averses par jour, des crachins, du ciel bleu, beaucoup de nuages, puis ça vire au gris très très foncé, s'ensuit une méga grosse pluie, pause une demi heure, puis encore des crachins... bref, de quoi remplir tous les trous en ville !

- pour ceux qui sont abonnés aux séances rêveries, comme nous qui aimions plonger nos yeux dans le ciel, on apprécie toute une variété de teintes autour du gris : gris bleu, gris rose, gris orange, gris noir, gris foncé, gris clair, gris violacé... la nuit, les étoiles valsent avec les nuages.

- ça caiiiiille (comme je vous disais, ce matin c'était 17°... mais le pire c'est la nuit - il faut compter quelques degrés de moins encore ! on a sorti les couvertures ça y est !)  Shorts et débardeurs sont au fond des placards, et quasiment tous les jours, il arrive toujours un moment où on doit porter quelque chose de chaud (selon la sensibilité de chacun, ça va du simple gilet au polaire !). On a même repris dans nos vocabulaires quotidiens le mot chaussettes (argggh !) et titine a pu constater que ça faisait des mois qu'elle n'a pas porté des chaussures fermées !

Et pour finir, une tite photo de notre rue !

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30 mai 2008

Fin d'après-midi d'hiver sous les tropiques...

Une brume légère voilait le port de la ville éclairé par une luminosité fantomatique. Le ciel d'un gris profondément sombre commençait à éteindre la visibilité. Aucune étoile ne brillait en échange. Il n'était que 17 heures 30. La plage était étrangement déserte. Habituellement à cette heure, les cris des pêcheurs attiraient une multitude de curieux. Aujourdhui et depuis quelques jours, tout est silencieux sur cette plage. Il n'y a que ce vent, un souffle qui fait frissonner la surface agitée de l'océan, un souffle qui fait frissonner nos peaux hérissées. Un nuage de sable balaye à ras le sol nos pieds et picote aux jambes. Xav et Titine se blotissent pour se réchauffer un peu, tandis que leur petite merveille court après des bouts de polistyrènes déchets soufflés par le vent. Un rideau de pluie dansait au milieu de l'océan. On entendait sa musique de très loin. La masse informe avançait à grande vitesse vers l'île. Les premières gouttes nous sont tombées dessus très rapidement. Une vague de silhouettes humaines tournent le dos à la mer, courent précipitamment et s'enfoncent dans le noir de la ville où aucun éclairage public n'est encore allumé. C'est la je ne sais quellième averse de la journée. Il fait bien meilleur dans la voiture. 18° sur le thermomètre, soit 10° de moins que les mois préciédent. On a du mal à s'y faire ! Le bruit des gouttes de pluie sur la carosserie est assourdissant. Dans le sillon des phares les gouttelettes scintillent par milliers. Xav actionne la vitesse 4x4, et nous roulons sur la plage en plein centre, tout au bord de la mer dans la presque nuit sous une pluie battante. Ambiance quelque peu surréaliste ! Il n'y avait personne. Dans notre vaisseau ambulant nos rires résonnaient ! Le port flotte dans le flou entre la mer et l'averse, dans une lumière encore plus pâle. On remonte vers le quartier musulman. Meva imite le chant du muezzin. C'est l'appel des 18 heures, qui est devenu pour nous l'heure du tsaky tsaky.

Sur le trottoir d'une ruelle sombre et inondée, une bache a été tendue à l'improviste entre quelques piquets de bois. "Mandrosoa ooo..." nous invite-t-on ! Il nous faut nous baisser pour pénétrer dans un miniscule espace sombre aux sensations saisissantes. Il y a d'abord ce groupe de gens attrouppés autour d'une table quelque peu bringueballante. L'odeur des sueurs, des parfums mélangés, de l'humidité de la bache dont il est facile de deviner les oréoles abstraites des moisissures sur la toile, l'odeur de la pluie, des beignets salés sucrés mêlés... L'atmosphère enfumée picote aux yeux. Les braises du charbon éteincellent sous les brochettes. Il faut se serrer pour s'asseoir sur les bancs. Seules deux bougies éclairent le tout. Les ombres dansent langoureusement avec les parties éclairées . Il se dégage de cette scène toute simple  quelque chose de vraiment paisible. D'intime peut-être. Les uns et les autres parlent tout bas. On rit. On se regarde. On se sert de quelques catless, de quelques pétisses sous le regard attentif de la grosse mama patronne. Elle compte. Jette les assiettes en plastique sales dans des seaux. Surveille la bonne qui s'active au coin du fatapera. Le fracas de la pluie sur la bache ettouffe même le bruit du scooter qui passe en éclaboussant. Seul ses phares nous renvoie au contexte de la rue. Le rideau de pluie nous fait tout oublier. Puis vinrent nos maskita, avec de l'achard papaye (20 brochettes pour cette fois !). Nous dégustons en silence. Contents d'être là. Contents de la pluie. Contents de la vie.

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