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Carnet de vadrouilleurs

14 novembre 2005

Invitation au vernissage

Avec cette note, vous saurez où et quand est-ce que l'exposition aura lieu. Evidemment, si vous êtes dans le coin, et si cela vous dit, n'hésitez pas à venir faire un tour au vernissage. Tout le monde y est cordialement invité.

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PS : Au cas où vous l'aurez oublié, on peut agrandir les images en cliquant dessus !!

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10 novembre 2005

Les arrières d'un vernissage d'une exposition personnelle

En ce moment, tous nos actes sont focalisés sur le vernissage de mon exposition. Je n'ai plus la tête à rien d'autre ! Même au boulot, je suis là sans être là. Ce qui est extra, c'est que ça se passe toujours bien. Le plus dur c'est la fatigue, une fatigue plus psychologique que physique. Je réfléchis beaucoup, tellement beaucoup que des heures peuvent se passer à ne rien faire d'autre que réfléchir, organiser, planifier des choses. Et au bout de la journée, je suis complètement crevée !!

Concrètement pour l'expo, il y a d'abord la matière, soit dans mon cas, les peintures en question : un minimum à présenter quand même (et il n'y en a jamais assez), et un minimum de présentable aussi (et il y a toujours une dernière touche à faire)... C'est du boulot !! Il y a aussi toute l'organisation, paperasses, pubs, invitations, affiches, toucher le maximum de personnes pour que je ne me retrouve pas "seule" à mon vernissage... C'est encore du boulot !! Et avec ça, tout le stress à gérer !!! C'est peut-être ce dernier point le plus pénible ! Des questions dans le fond un peu bête vont faire dzouiiing dzouiiiing dans la tête, du genre "y aura-t-il du monde quand même ?" "comment seront pris et compris les peintures ?", "que vais-je raconter ?", etc...

Voilà donc, toutes nos (pré)occupations actuelles. Je dis "nos" car heureusement, xav partage, participe et soutient pour tout ! Ca allège de beaucoup !

10 novembre 2005

Chaleur ettouffante...

La chaleur est écrasante en ce moment sur le département. Le thermomètre affiche 32°C à l'ombre.

Ca ramollit ! De 10h à 16h, on ne pense qu'au hamac sous la terasse ou à l'ombre de deux arbres ! Le corps est lourd. Les paupières aussi. On se sent vide d'énergie. Voilà, il y a un mot malgache qui explique tellement bien la situation, et qui n'a, me semble-t-il, pas d'équivalent en français : "malaina" ! C'est comme ça qu'on se sent en ce moment ! En forme mais, "malaina". Une tite pensée à ceux qui sont dans le gris et le froid, de l'autre côté de l'Atlantique !

A cause de la chaleur, les feux de brousse sont fréquents. C'est donc souvent à cette période que les savanes sont noires cramées, que les pompiers travaillent dur, que les jardins deviennent marrons desséchées, et que la société des eaux grossit ses chiffres.

Tiens, tout ça me rappelle une note que j'avais écrite il y a 4 ans, à l'époque où nous habitions à Macouria, au milieu de quelques hectares de jardin....

25 octobre 2005

On déménage !

Voilà un an jour pour jour que nous avons notre blog.

Régularité. Simplicité d'utilisation. Ca se passe plutôt bien. La famille et les amis loin loin loin sont contents. Le seul petit hic qui nous titille un peu, c'est l'espace disponible... en fait, nous sommes très limités en photos, alors qu'on a beaucoup à partager... Conséquences : il faut créer des albums externes, via yahoo par exemple, ce qui nous prend énormément de temps et ça ne fait pas aussi coloré que nous le souhaitions.

Nous voilà donc aujourd'hui ici. C'est vrai que beaucoup d'entre nos proches commencent à bien prendre leurs repères et s'habituer peu à peu à notre "ancien" blog, mais ne vous en faites pas, nous allons faire de notre mieux pour ne pas vous dérouter !! L'esprit ne change pas. L'aspect général non plus. La grande différence ça va être le boum des photos, vous allez voir.... ça devrait encore plus vous plaire !!

Précision importante : on peut cliquer sur chaque photo pour les agrandir. Donc, n'hésitez pas...

Dernier avantage de ce déménagement de blog : on a droit ici à plus de rubriques. On pourra donc mieux catégorifier nos notes. Nos différents chapitres sont dans la colonne de droite. Même principe qu'avant, si vous avez du temps, pensez à jeter un coup d'oeil dans toutes les catégories, il y a peut-être de nouvelles notes.

Allez, bonne évasion à tous ! Et n'hésitez pas à nous lacher vos commentaires ! Réponse assirée !

24 octobre 2005

Les pieds nus du marcheur s'enfoncent dans le

b2Les pieds nus du marcheur s'enfoncent  dans le sable mou et chaud. Poussé par les brûlures et les picotements, ses pas s'enchaînent rapidement les uns après les autres. Direction instinctive engendrée par la douleur. La mer. Plus il s'en approche, plus le sable s'endurcit et plus la température au pied est supportable. imgp342811La marche peut alors commencer, agréablement.

Le vent, tiède, fait virevolter les vêtements, se fraye un chemin fibreux entre chaque cheveux, et caresse le visage doré par le soleil. L'air salé écarte les narines du marcheur ivre de l'atmosphère environnant, et s'engouffre dans les poumons. Inspiration profonde. Résonnance paisible du coeur. Une légère brise lèche en douceur le torse nu. Halte. 7e0b1Besoin d'apprécier encore mieux l'instant. Les yeux se perdent dans un immense tableau terne de couleur. Le ciel est grand. Infini l'horizon. L'homme n'est plus qu'une minuscule tache. Ses pieds foulent des lignes abstraites gondolentes, dessinées par les va-et-vient des marées... Posée au milieu de nulle part, une énorme carcasse de poisson dépouillée de sa chair évoque une sculpture primitive. Le promeneur, heureux, avance sans but. e1a61

En s'enfoncant dans le tableau, le paysage change d'aspect. Touche de nervosité. Sauvagerie. Une forêt s'est mêlée au décor. Danse de charognards bossus. Ca pue le poisson. Et ca vire au surréalisme. Entre mer grise et jungle, sur le sable désert, des arbres tombés, arrachés jusqu'aux racines, desséchés par le soleil, remodelés par la pluie, le vent et les marées. fe603Encore des sculptures. Magnifique nature. Artiste des intempéries. Génie du hasard. La douce courbe d'une racine invite à la pause. Longue méditation sur le tableau. Réalité ? Rêve ?

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38a23Le promeneur sort de sa sieste. Tranquillement, il revient sur ses pas. La marée est déjà bien montée. La marche devient un peu plus difficile. Il faut escalader quelques troncs. Un requin marteau échoué sera l'occasion d'un nouvel étonnement.

Fin d'après midi. L'atmosphère s'adoucit. Les pieds ne picotent plus.

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23 octobre 2005

c'est week-end tous les jours...

Juste après ceci, une nouvelle note. Elle devrait peut-être figurer dans la rubrique "week-end". J'ai hésité. Non pas parce qu'au moment de la rédaction de la note on est dimanche. Non pas parce que le thème dont il sera question sent bon l'atmosphère d'un week-end. Mais tout simplement parceque ça s'est passé vendredi. Et que le vendredi pour nous, contrairement à une majorité, c'est déjà le week-end. Veinards que nous sommes, le boulot finit chaque semaine le jeudi, et pour Xav, et pour Titine !!

Et alors ?

Ben rien ! C'était juste pour vous dire...

En fait, nous avons vraiment beaucoup de chance en Guyane, où le temps coule tranquille. Les matins au réveil, les oiseaux font cui-cui, le ciel est déjà éclatant de bleu... quand le boulot commence plus tard dans la journée, en deux secondes, sur un coup de tête, après un étirement de chat dans le lit, on peut se retrouver en train de longer la plage et de ramasser des coquillages, ou en train de piquer le nez dans la mer en assistant au lever du soleil... ce que nous faisons beaucoup ces temps-ci ! Et ce qui fait que finalement, tous les jours, au quotidien, c'est presque comme si c'est tout le temps le week-end !!

C'est pas du bonheur, ça ?

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19 octobre 2005

Au feu !!!

La boule de feu dans le ciel, celle-là, était attendue. En revanche, le feu dans la rue Dali, à 4h05 du matin, le mercredi 12 octobre, n'était pas programmé.

Peut-être avez-vous souvenance d'une note assez récente dans laquelle j'évoquais une fumée s'échappant d'un monticule de déchets ? Un incident semblable s'est produit chez nous.

Comme la plupart des gens, à 4h d’un jeudi matin, nous dormions. C’est la saison chaude. On a allumé le ventilateur. Les insectes nocturnes sont en plein concert. La nuit est paisible. Soudain, c'est le choc. Sonore tout d'abord. Une noix de coco sur le toit ? Mais il n'y a pas de cocotier au-dessus de nous... un coup de fusil ? Heritina imagine déjà un agresseur. Xav pressé de se rendormir lui explique que c'est l'antenne qui est tombée ...sur le toit. Nous n'avons pas de télévision, mais une antenne sur le toit. Don des anciens propriétaires. Une antenne assez massive, qui pourrait d'ailleurs très bien produire un bruit semblable à celui que nous avons entendu. Sûr que quand on sort brusquement d’un sommeil, la réflexion n’est pas toujours  connectée au réel, mais l’imagination peut être très fertile.

Plus un bruit. Nous retenons nos souffles pour entendre l'éventuel pas d'un voleur armé d'une carabine. C'est vrai qu'on s'est fait allégé d'un vélo tout neuf il y a quelques jours… Pourtant, plus de bruit. Lui : "C'est bien l'antenne sur le toit...Allons !". Et de se rendormir.

Cependant, était-il possible de se rendormir vraiment sans vérifier...le toit ? Je me décide donc à me lever. Où sont mes lunettes ? (J’oublie souvent où je les mets avant de me coucher). Bon, on fera souvent, je m’avance dans le couloir vers la cuisine. Et là…

Et là, vision irréelle, je pressens comme une source de lumière dans la cuisine, oh pas une lampe d’allumer, non, mais plutôt comme une masse dégageant de la lumière. Interloqué, je me gratte le front… Un envahisseur dans la maison, un alien ? Je ne peux pas me recoucher sans savoir, sans me rendre compte de visu. Je m’avance doucement, en position du samouraï. Je tourne à l’angle et je regarde dans la cuisine, et là…

Là rien d’extraordinaire, mais seulement un luminosité importante devant la fenêtre de la cuisine. Une lampe de poche ? A halogène alors ! Une odeur de….oui, c’est bien ça, une odeur de cendre, le volcan guyanais aurait-il explosé ? Allons-nous être recouvert comme les habitants de Pompéi ? Je me redresse au cas où mon moulage est pris pour l’éternité. J’avance vers la fenêtre, et là ! C’est le feu devant la maison ! Pas un petit foyer, mais des flammes entreprenantes, léchantes, jaunes, rougissant la nuit. Vous y êtes ? C’est le tas d’immondices dans la rue Dali qui s’est enflammé. Qu’on a enflammé. Quelqu’un de lassé par la décharge en pleine rue ? Quelque plaisantin de retour d’une soirée trop arrosée ? En tout cas ça brûle et illumine ! L’explosion était sûrement celle du gaz d’un frigidaire qui gisait éventré. Appeler les pompiers ? Apparemment il y a déjà du monde dehors. J’appelle Heritina qui vient voir le spectacle, avec son appareil photo à la main ! Ya pas d’heure, hein ?! Avec les feuilles mortes entassées, les cartons empilés, les étagères démontées et les plastiques en vrac, il y a de quoi alimenter le foyer qui ne diminue pas. Aux couleurs jaunes orangées déchirant la nuit viennent se mêler les lumières bleu circulaires : les pompiers sont arrivés.

Ok, je peux me recoucher. Heritina photographie.

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16 octobre 2005

Miss Tuning Cayenne

Nous rentrions de Rochambeau après une session de Salsa. Arrivés au croisement Kourou Cayenne, on se dit, tiens pourquoi ne pas profiter de la proximité de la capitale pour assister à la fin de la fête patronale cayennaise. Cela fait longtemps que nous n'étions pas allé à cette fête ! Vers 9 heures du soir, les rues de Cayenne animées un dimanche, en dehors du carnaval, c'est pas tous les jours ! 

On se fraye un chemin jusqu'à l'épicentre, la place des Palmistes, cernée de palmiers centenaires, est le haut lieu de l'animation. C'est pourquoi les animateurs n'hésitent pas à scander à intervalles réguliers : vous êtes dans la place, phrase que j'accueille d'une moue dubitative, en effet je trouve "sur" la place plus approprié.

La scène est occupée par un groupe guyanais qui sert un zouk propre et efficace, qui peine cependant à enflammer le public et à faire onduler les corps. La raison ? Un périmètre de 100 mètres autour de la scène est inaccessible aux spectateurs repoussés derrière des barrières métalliques. Compte tenu que c'est le dernier jour de la fête, on ne peut pas dire que c'est l'ambiance des grands soirs, mais c'est une donnée récurrente des soirées place des Palmistes ! Ce n'est qu'un peu plus tard qu'on comprend : un "show" super original va se dérouler devant la scène, une première en Guyane, Miss Tuning !

Pour ceux qui s'attendraient à un défilé de jeunes personnes ayant customisé leurs corps, arrangé une partie défaillante, ou redressé une forme bizarre, vous n'y êtes pas. Le principe est simple : des voitures, des "filles", un jury, chargé d'évaluer l'esthétique de la voiture et de sa représentante...

Ne soyez pas rabat-joie, à vous dire, qu'est-ce que c'est que ces épreuves nazes servis aux pauvres guyanais, il faut essayer de percer l'intérêt et l'engouement populaires autour de cette activité. Car le public s'est approché, la foule s'est densifiée sur la place, seulement, il n'y a pas de voiture, et le speaker nous invite à la patience : il ne pensait pas qu'il y aurait tant de monde ce soir, les voitures ont du mal à tracer leur route, avec les embouteillages, il va falloir meubler un peu ! Nous nous regardons Heritina et moi : héhé, toujours pareil, jamais capable d'enchaîner les "artistes". Ok ! On n'est pas pressé, c'est dimanche ! Alors on va écouter quelques rappeurs mâtinés de rastamen. Ok ! Un groupe de danseuses pré-pubères, que je nomme filles fesses, dans la mesure où leur chorégraphie se résume à comment mettre en valeur la susdite partie du corps. Autre groupe de danseuses, choré RNB un peu plus sophistiqué, tennis montantes jusqu'aux genoux, comme ça on est pas autant obnubilé par les fesses, même si elles bougent autant ! Ok ! Un petit hommage à un jeune du pays mort pendant les vacances dans un accident de voiture, avec un petit discours lu par ses amis. Très bien, très consensuel, surtout le message final : le tuning c'est bien, la vitesse ça tue.

Et enfin le spectacle commence. Deux motos ouvrent le convoi et escortent une voiture rouge virile. Elle a trois pots d’échappement, d’une taille impressionnante, d’une brillance éblouissante. Sa carrosserie est celle d’une navette spatiale, sa couleur celle d’une toile de Lichentsein. A une allure modérée (il y 60 mètres de piste), ce qui ne l’empêche pas de vrombir d’excitation, la voiture vitres teintées défile sur la place et s’immobilise devant la table du jury. Le chauffeur descend et ouvre la porte de la passagère. Le spectacle commence là.

La jeune fille qui en sort, en tenue légère, très légère, se lance dans une chorégraphie, dont la tonalité était connue d’avance, par l’entremise du speaker ayant déjà vanté la sensualité de la danse des Miss et insisté sur la dimension « expression corporelle » de la dite danse. On  était fixé. On n’allait pas être déçu. Après avoir fait le tour de sa voiture sur des hauts talons, le faire-valoir de la voiture se lance dans une série de déhanchements, dont l’intention perceptible est de simuler une manœuvre sexuelle et d’y inciter en même temps. Alors qu’elle imitait la pause d’une personne jouant à saute-mouton et qu’elle ondulait le bas du dos, elle adopta soudain la pose du poirier, agitant ses jambes bottées au ciel, les ouvrant aux étoiles, les cuisses secouées de saccades comme des gigots bringuebalés dans un camion frigorifique. Ses jambes passent derrière sa tête, et la voilà en appui sur ses pieds et ses bras, dans un mouvement d’avant et d’arrière frétillant.

Et la voiture ? Vous vous demandez peut-être pourquoi Miss « Tuning » ? Détrompez vous si vous croyez que la jeune femme fera une démonstration de conduite sur la piste. Ou qu’elle mettra les mains dans le moteur et manipulera les pistons. La voiture devient l’accessoire de la chorégraphie de la bacchante. Inutile, je pense, que je développe les figures possibles, assise sur un capot dans une figure évocatrice, la jambe abandonnée en travers d’une fenêtre ouverte, ou utilisant le pare-choc comme piédestal. Quelques poses saillantes, les mains posées avec habileté sur le toit du véhicule, et la Miss n°1 allait laisser place à la Miss n°2. Un peu plus ou un peu moins décente que la précédente, et il y en eut six ainsi, variant la chorégraphie selon qu’elle sût faire le grand écart ou non, qu’elle fût capable d’être suggestive ou de n’être que vulgaire. Le public est alors invité à vociférer à proportion de son excitation, pour marquer son attirance pour telle ou telle candidate, et la voiture, qu’on l’encourage à applaudir. La jeune femme remonte et la tunnée quitte le centre de la piste, accompagnée de son escorte, et retourne se garer, pendant que l’autre candidate….

Le croirez-vous ? Nous avons vu les six ! Mais nous n’avons pas vociféré.

Nous quittâmes Cayenne à 23h45, pendant la seconde manche, où les jeunes femmes devaient défiler en « tenue élégante », sans « l’expression corporelle » précédente. Pas la patience d’attendre le groupe cubain qui devait nous faire danser la salsa, oui, sur la piste, où les barrières auraient été enlevées.

Inutile de vous dire que le lendemain, nous n’achetâmes pas « France Guyane », ni n’écoutâmes les informations à la radio pour savoir qui était élue Miss Tuning de Guyane.

mis_tuning1  mis_tuning2

Ps : vous aurez deviné (j'espère) que celles-là ne sont  pas de Guyane... c'était juste pour vous donner une idée de l'esprit de "miss tunning"...

Pps : ne cliquez pas sur les images, elles ne s'agrandiront pas...

15 octobre 2005

Vivre dans une ville spatiale

Kourou n'est souvent connu que pour ça, quand on le connait. Le centre spatial européen. Pendant quelques jours, Kourou résonnera dans des milliers d'oreilles, et défilera ses lettres sous des milliers d'yeux. Mais au bout de quelques jours, on l'oubliera.

Ici, quand une fusée décolle, c'est l'avenir économique locale qui est en jeu. Au quotidien, ça va être le bruit monstre de quelques hélicoptères en patrouille au dessus de nos têtes pendant les quelques jours précédent le tir. Ca va être une présence marquée de touristes. Des banderolles rouges et blanches par-ci par-là. Quelques routes inaccessibles. Le mot Ariane prononcé des milliers de fois par les enfants, avec des yeux pétillants. Le train train quotidien de la population qui continue normalement. Et l'occasion d'une sortie quand l'emploi du temps le permet.

14 octobre 2005

Une fusée a encore décollé.

La porte de l'atelier était grande ouverte, comme toutes les fois où je donne des cours. C'est agréablement aéré. Le jeudi soir, ce sont les adultes. Ce n'est pas la cohue. Tout le monde est concentré sur sa toile. Ce soir, c'est le reggae/rock/salsa de Mana (un de mes favoris du moment) qui rythme en douceur les coups de pinceaux des uns et des autres. 19h30. Les voitures à l'arrêt sur le bord de la route attirent mon attention. Bientôt la pleine lune, mais il fait quand même noir, dehors. Brusquement, une énorme coupole rouge illumine le ciel. Nous sortons tous voir la chose. Cette nuit là, depuis quelques jours et durant quelques jours, notre chère petite ville se fait entendre parler d'elle dans le monde.

La fusée a décollé. C'est toujours impressionnant une fusée qui décolle, même si quelque part, on a pris l'habitude. Chorégraphie synchronisée des têtes sous la fabuleuse direction de l'énorme trainée lumineuse dans le ciel. De la clocharde folle de la ville à quarante kilomètres d'ici, aux touristes qui ont traversé l'océan pour l'occasion, en passant par le broussard dans sa jungle. Toujours les mêmes comportements, toujours les mêmes réflexions. La coupole s'est rétractée. Quelques minutes sont passées. Et là encore, l'énorme boum à retardement, et l'habituel aboiement des chiens qui s'en suit. Tout là haut, la fragmentation de la fusée se fait distinguer clairement. Ici bas, on commente l'étrange couleur du feu. On imagine la tension dans les salles de tirs. Succès ? Echec ? La lune est belle.

Sur cette dernière remarque, on se remet à bosser. Dernière pensée à tous ces gens dans le monde, les yeux rivés à la télé, en train de suivre en direct le déroulement de ce vol. Combien se souviendront du nom de la ville spatiale ?

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