Le lendemain, 7 juillet, c'était l'anniversaire de Meva !!! 10 ans pour notre princesse d'Amazonie !!! Et encore un anniversaire au bout du monde... 

Ci dessous, le dernier cliché de Meva à 9 ans...

Et comme chaque année, on aime bien se rappeler... le jour de ses 9 ans, on était à Hong Kong, le jour de ses 8 ans, à Dubaï, pour ses 7 ans à Madagascar, pour ses 6 ans en France, pour ses 4 ans en Australie, pour ses 1 an en Guyane... et nous voilà donc le jour de ses 10 ans à Durban, en Afrique du Sud ! Quelle chanceuse !!! 

Pour sa journée, première chose qu'elle a voulu : se couper les cheveux !!! Ses si longs et si beaux cheveux.... ouuiiiiiin ! Lol ! 

Ca faisait des mois, qu'elle nous harcelait avec ça ! Mais on ne voulait pas avec Papoun'... on lui a dit "quand tu auras 10 ans !"... donc voilà ! Elle attendait son anniversaire avec impatience, pour nous narguer pouvoir enfiiiin se couper les cheveux ! Et c'était vraiment la première chose qu'elle a demandé à faire au réveil, avant même de prendre le petit déjeuner !!

Saut du lit ! Douche ! Puis hop, click click!

Pour sortir de l'ordinaire, on se fait un petit déjeuner gore, à la Sud Af' avec du bacon... et de délicieuses tomates cerises (à la place des haricots blancs, lol !)... et les premières bougies de sa journée, soufflées sur des saucisses, lol !!

Dans ses bras, son doudou de toujours, Bourriquet, qui a presque le même âge qu'elle ! 

Après le petit déj', on voulait se promener en vélo le long de la Golden Mile... sauf qu'il n'y avait plus de vélos à louer de libres ! On réserve donc pour un peu plus tard et en attendant, on flane à pieds du côté du North Beach... 

Nous sommes restés un moment avec les sculpteurs de sable, et leurs impressionnantes réalisations ! Les enfants ont tellement aimé leurs travaux, qu'on a laché trois petites pièces pour les encourager... Quand on leur a dit que c'était l'anniversaire de Meva, ils ont "gravé" son nom sur leur installation... 

... Meva était vraiment troooop contente ! C'était comme un cadeau et ça lui allait droit au coeur !

Ci-dessous, petit portrait en noir et blanc, sur fond de gratte ciel... Meva à 10 ans, à Durban...

Plus tard donc, nous avons pu enfin louer des vélos ! Et c'était parti pour une très très longue promenade sur la fameuse Golden Mile de Durban... Je reviendrai en détail sur ces promenades... Dans ce post spécial anniversaire, je garde les souvenirs pour ma Meva ! En tout cas, c'était trop la claaasse de faire du vélo là pour ses 10 ans ! Mémorable ! Les enfants étaient fous de joie !

Quand nos jambes n'en pouvaient plus, on était rentré chez nous... manger un bout et souffler ses bougies sur le gateau !!!! 

Vers 15h30/16h, quand on repart, on voulait faire une dernière surprise pour son anniversaire à Meva : aller voir un de ces shows de Dauphins au Grand Aquarium... un must de Durban avec les loulous... mais c'était déjà trop tard ! Même pour faire un simple tour à l'aquarium, ce n'était plus la peine... On lui a donc dévoilé sa surprise, en lui disant qu'on reviendrait exprès le lendemain, parceque c'était un de ses cadeaux ! 

Il n'y a pas photo, les heures passent très vite, et les journées sont vraiment trop courtes en Afrique du Sud !!! 

Fin d'aprème donc, on laisse tomber le show de dauphins, et on se rabat sur le Port Natal Maritime Museum. Mais manque de pot là encore, il était aussi à 20 minutes de fermer... GRRRRR ! Ceci dit, ils ont quand même bien voulu nous laisser entrer (sans rien payer en plus !) et on a donc pu "survoler" les vieux navires à toute vitesse... On était tout fous-fous, lol ! A courir partout et explorer un max de cabines, ponts, différents étages, à sauter de navires en navires (de guerres et autres) ! Et, soit dit en passant, c'était vraiment très très très intéressant... on y retournerait volontiers pour prendre le temps de vraiment explorer... 

Ainsi donc s'est achevée la journée des 10 ans de Meva à Durban... Une journée qu'on n'est pas prêt d'oublier !

Nous avons plusieurs fois marché sur le Golden Mile, du côté du North Beach, comme c'était le quartier où l'on logeait.

Et il y avait un ponton où l'on aimait bien s'arrêter... pour observer autour de nous l'animation... les amoureux... les familles... les touristes... ceux qui sortent du boulot et prennent leur bouffée d'oxygène... et bien sûr... dans la mer, les surfers... 

Je ne l'avais mentionné nulle part encore... Durban est aussi considérée par beaucoup comme la capitale du surf ! Et un de nos objectifs de passage à Durban, était d'ailleurs l'acquisition du futur cadeau d'anniversaire de Titine ;D ! Les planches sont de bonne qualité et bon marché (par rapport à la France par exemple), il ne fallait pas rater ça !!! Des copains de Port Gentil nous avaient même conseillés un surf-shop où Titine avait été très bien accueillie et très bien guidée pour son achat : tout s'est goupillé vite fait, bien fait ! Et une planche de surf a continué le voyage avec nous à partir de là ! Yebahhh !

Retour sur notre ponton... et vue sur la plage et les sculpteurs de sable...

Et nos loulous, fascinés ! 

Une vue depuis le ponton toujours... la ville sur fond de ciel bien gris...

Comme on n'a que nos valises avec nous et qu'il nous a fallu nous installer... qu'en prime, financièrement on est limité... on a dû passer pas mal de temps dans les magasins, pour comparer les prix et s'équiper petit à petit ! Maintenant, je peux dire qu'on est calé : Do it center, Titan, Machetazo, Super 99... voilà, entre autres, les favoris de nos porte-monnaies, lol !

On s'est pas mal orienté vers Albrook Mall... Il y a un côté pratique, il faut bien l'avouer... tu te gares sans tracas... Et tous les magasins sont là... mais comme dans tout mégas centres commerciaux populaires, il y a souvent foule et... comment dire ? C'est oppressant !!! En fait, il y a un culte du shopping ici qui fait vraiment peur ! Même le dimanche, c'est bondé de chez bondé... Pour beaucoup de panaméens, dépenser, flaner dans les magasins, faire du shopping, semblent être des passe-temps très appréciés !

Chacun son truc... 

Faire les magasins, ce n'est pas ce que je préfère faire dans la vie, lol !!! Je dirai même beeeeeerrrk !! Il y en a qui se plaignent quand on n'a pas le choix (comme au Gabon ou à Mada), mais moi perso, ça m'arrange de ne faire qu'avec un minimum ! Au Panama, on a plus que l'embarras du choix... et ça donne franchement le tourni !!!! Des rues commerçantes en tout genre, aux malls... des hyper-méga-supermarchés... de simples petits magasins aussi... Il y a de tout et pour tous les gouts : c'est le sentiment qu'on a en venant d'Afrique !

A Panama Pacifico, il y a une multitude d'endroits pour marcher, courir, faire du vélo ou même des rollers... 

Pas mal de routes sont interdites aux voitures ! C'est tranquille et vraiment très agréable ! 

Les matins, j'adore marcher, et partir en éclaireur... explorer... et certains après-midis, après l'école, on se fait de très longues balades bien sympas avec les loulous !

Sentiers en forêt, ou pistes aménagées, quelle que soit le l'option choisie, on respire toujours le grand air de la nature ! 

Cette boucle-ci partait derrière le quartier de Nativa. Il y a un très joli passage de forêt...

Le bruit et la beauté de la forêt ont toujours quelque chose de magique... même à proximité des habitations...

Force et étrangeté de la nature...

C'est un éternel émerveillement pour nous, chaque fois qu'on emprunte cette boucle !  On peut y voir, entre autres, des singes, des agoutis, des écureuils, des morphos...

Tout au bout, la piste est tapie de mousse... Les voitures n'ont pas le droit d'y rouler, la nature prend le dessus !

Dans un des supermarchés de Panama Pacifico, on peut trouver des plantes (forcément, avec toutes ces terrasses dans la zone !!!)... il y en a de très belles !!! On s'arrête d'ailleurs souvent devant, mais le prix nous arrête toujours aussi, lol ! Je me suis alors demandée où peuvent-ils bien s'approvisionner pour leur étal ?!! 

On adore planter, mais pour notre chez nous, on ne se contente que de prendre des boutures dans la nature ! Après tout, même dans la forêt, on trouve de jolis trésors !!! 

Sur la Panaméricaine (la route principale qui traverse le pays), en direction de l'Ouest, on avait repéré deux/trois petites pépinières... Mais on n'a jamais eu l'occasion de nous y arrêter... à chaque fois, on passe à toute allure devant !

Et puis un beau jour, en marchant dans les alentours du Lycée Français, dans notre zone, à Panama Pacifico, j'ai dégoté, tout à fait par hasard, bien cachée derrière une muraille de verdure, toute discrète, en lisière de forêt, une grande pépinière ! Jamais je n'aurai imaginé qu'il pouvait y avoir un truc comme ça par chez nous ! Un gars m'a fait visiter, et j'étais vraiment très surprise, parcequ'il y avait une grande variété de plantes et aussi, parceque les prix étaient tout à fait raisonnables !

Avis aux amateurs...

Quand nous avons appris qu'on allait être probablement muté au Panama, nous avons étudié dans le détail la configuration géographique du pays... Et s'il y avait un point pas trop loin de Panama City qui nous a fait rêvé, c'était Punta Chame ! On décide d'aller explorer le coin, une vingtaine de jours après notre arrivée dans le pays !

Dès qu'on sort de la Panaméricaine, c'est extraordinairement paisible...

... paisible... mais surtout verdoyant et sauvage...

Premier arrêt au niveau des lagunes...

Il y a de toutes petites plages sympas... avec presque personne !

On fait des concours de ricochets en essayant de ne pas perturber les pêcheurs...

On marche un peu... On profite des paysages...

Et on se dit que quand on retrouvera notre paddle dans le container, on aura vraiment de très belles ballades en perspective !!!

Meva, 11ans.

Concernant l'organisation en gros des repas, on avait le fameux inséparable transat pliable et super pratique en voyage... sans tablette mais c'était mieux que rien pour tenir la pitchoune plus ou moins en place et éviter de voir les pots de compote s'envoler et attérir sur un beau couvre lit blanc ! Ceci dit, je ne vous raconte pas l'état du "tissus" du siège... dès le premier jour du petit pot ! D'ailleurs un de nos soucis majeurs c'était le boulgui boulga tout autour où elle mangeait ! On a évité les oeuvres de purée à la pollock sur les murs, mais par terre dans nos chambres d'hotel, on se retrouvait vite avec des mines de fourmis et de cafards (vous savez ces énormes bébêtes poilues qui volent...) ! Une raison de plus qui la nous faisait préférer les repas machouillés au restau plutot que ces petits pots ! Bref... je voulais parler à l'origine du transat !

Lors du voyage, en plus de la baignoire, le transat était sans doute l'objet le plus encombrant de Mirana qui a été le plus utile ! On a visé juste ! Parents de bébé vadrouilleurs, prenez note ! Enfin, surtout si votre bébé (qui tient bien assise et ne rampe pas encore) est assez tranquille... Mirana pouvait y rester assise un moment, à bidouiller avec deux trois bricoles, tout en nous regardant nous affairer autour d'elle... du genre quand on mangeait, quand on pique-niquait, quand on était à la plage, ou tranquille sur une terrasse...

A l'hotel où on était à Ramena, on avait un petit coin de véranda juste devant notre chambre... quand il pleuvait ou tout simlement pour gouter au temps qui s'écoulait tout doucement, entre une partie de jonglage, un petit bouquin et les dinettes de Meva, Mirana y tronait dans son transat !

De même sur les plages... en pique nique ou en promenade... elle farnientait des heures dans son transat à l'ombre sous les cocotiers et les filaos...

Trop belle la vie à six mois !   

Petit Nous à six mois est une petite curieuse qui s'intéresse à tout ! Aux bouquins, à tous les objets qui l'entourent, à sa grande soeur, à nos va et vient, à tout et n'importe quoi... Dans son transat, assise sur un lit, sur une natte ou à même le sol, voilà comment elle passe son temps à s'occupper avec des bricoles... la photo de gauche est celle qui illustre au mieux ses occupations. Bouchons, couvercles de petits pots ou de bib', tasses ou petits récipients divers, emballage de biscuits ou de cotons, boites diverses, tube de sérum physio vide, ruban cadeau, bout de ficelle  etc... qu'elle observe dans tous les sens, manipule, secoue, gratte, frappe, mordille, etc... en voyage, elle est super cool... elle n'a pas besoin de jouets spéciaux : tout lui va ! D'ailleurs tant mieux parcequ'à part peut-être un hochet et deux trois petits trucs, on n'a rien pris de spécial... on savait bien qu'elle aurait largement à faire avec le sac à jongler de maman et tout ce que Petit Coeur la grande a voulu prendre en voyage.... une soubique de plage blindée (de seau, pelle, ballon et tout le tralala mais aussi des dinettes en tout genre !) et un cartable rempli à bloc de bouquins, feutres, crayons, carnets, etc...

Et quelques portraits pour finir... ouiiiii c'est un adorable bébé d'amour toujours souriante, jamais grincheuse ! Elle adore machouiller et observer ces petites choses qui s'agitent au bout de son corps (dernière photo)... elle bouge dans tous les sens pour attrapper ce qu'elle peut, mais ne rampe pas encore ! Elle est à deux doigts d'y parvenir (photo 5 en dessous) ! Par contre en se tournant et se retournant elle fait des tonnaux, et parvient à atteindre certains de ses objectifs ! Elle est très maligne !

Accrochez-vous : cette petite chose que vous voyez là, aurait parcouru quelques 3500 kilomètres sur les routes malgaches à six mois ! Tamatave / Diégo aller retour + les diversions de ballades par-ci par là... avec notre propre voiture, pas en taxi brousse, je vous rassure !!! Ceux qui ne se rendent pas compte de ce que ça veut dire, bahhh, imaginez un aller retour Lille Nice sur des petites départementales plus pourries que les plus pourries qui puissent exister : des routes gondolantes sinueuses avec des nids de zébus pour les "goudronnés" + des centaines de kilomètres de piste de poussière rouge et sillons de boues asséchées ! Toute une aventure dont on vous parlera un autre jour dans une autre rubrique... ici c'est de Mirana dont il s'agit, la super bébé vadrouilleuse ! Après la traversée de Mada d'Est en Ouest à l'âge de deux mois, des petites expéditions par-ci par là lors du passage de tata et mattéo à Mada quand elle avait cinq mois, sérieux, on tire notre chapeau pour sa capacité à s'adapter à tout ! Non, on ne l'a pas torturé ! Notre Petit Nous est un bébé heureux et fière de barouder avec sa petite famille !

En bas à gauche, c'est la traversée en pirogue à la rame entre la grande ïle et Nosy Komba. En bas à droite, un de ses plus grands plaisirs à six mois : les parties de baignades en mer ! Et pour la dernière de la petite série, c'est quand elle a découvert le sable pour la première fois ! La sensation de ce sable sur les jambes et dans les mains avait l'air très... comment dire... étonnante ?! Elle en a bouffé pas mal ce jour là !

A part les interminables parties de plages (à Ramena, et les 3 baies à l'extrémité nord du pays... et côté Ouest à Ankify et Nosy komba...), cette fois aussi, on a fait pas mal de marches (la montagne des français), des ballades en forêt (dans la montagne d'ambre), en brousse (les tsingy rouges), en ville (Diégo)... et Mirana aura pu redécouvrir le plaisir du camping à la robinson sur une île déserte (sur Nosy Suarez à la mer d'Emeraude)...

Rien à dire pour le rytme... on the road ou en rando, elle sieste dans mes bras s'il y a besoin... mais autant que possible, on s'arrange toujours pour faire un break les aprèmes dans les bungalows ou à l'hotel ! Les grandes sorties se font essentiellement les matins (les journées commencent tôt avec les filles, ça nous laisse pas mal de temps pour profiter) et les petites ballades en milieu ou fin d'aprème selon les siestes...

Dans tout ce contexte à six mois, elle nous a sorti ses deux premières dents d'un coup, en moins d'une semaine ! La première aucun souci... mais la deuxième nous a cloué en ville 3 jours avec 40° de fièvre ! On s'en souviendra de ses premières quenottes !

Veille de noël. Six heures et demi du mat'. Le ciel est éblouissant de bleu. Il fait déjà bien chaud. Petit tour de ville en moto, histoire d'assécher les premières perles de suée de la journée. L'air tiède balaye nos cheveux dans le vent et emplit nos poumons de liberté. Envol d'oiseaux au dessus de la grande avenue silencieuse et bordée de palmiers. Cette année encore, ces géants tropicaux ont été parés d'impressionnantes guirlandes de lumière... Branches de filaos ont aussi été décorées à quelques ronds points stratégiques. Mais ce qu'il y a de plus beau en ce moment à Tamatave, c'est le rouge vif des flocons de flamboyants dans les arbres... rouges tapis sur le sol de toute la ville. Le soleil innonde l'atmosphère de sa douce chaleur. Il caresse nos peaux dénudés et égaye notre noël en plein océan.

Tout à l'heure nous irons pique niquer à la plage, nous baigner pour nous rafraichir un peu entre deux courses de noël. Ca sera à ce moment là que je penserai aux photos de Mattéo et son bonhomme de neige... sa rue veloutée de blanc... l'épaisseur des couches de vêtements qui cachent, pour protéger du froid, le moindre bout de peau... l'épaisseur des couches de vêtements qui raidifie tous ses gestes... il ressemblait à un robot, ou un extra terrestre, s'il n'avait pas ses beaux petits yeux pétillants perdus entre son cache nez et le bonnet... je repenserai à ces photos quand, allongée sur le sable chaud, mes paupières plisseront à la vue du ciel trop lumineux. Ici... Ailleurs... Ces photos, pourtant des plus banales pour un hiver en France, ont choqué mes sens confrontés à la réalité d'un monde si différent... un monde où tout ce qui enveloppe l'être est autre... une réalité qui dépasse les fibres originelles de ce que mon corps peut imaginer et ressentir... et pourtant une réalité déjà vécue mais enfouie et presque complètement oubliée avec ce quotidien flamboyant de couleurs, d'odeur et de chaleur...

Trois petits clichés pour vous montrer le boulevard Ravalo... Z'avez vu ? il y a même des marquages au sol ! L'autre jour, Meva a demandé qui s'est amusé à peindre des peaux de zèbres à un endroit... c'était un "passage clouté", chose qu'elle n'a apparemment jamais vu (en France et au Canada, elle ne s'en souvient pas)... A tamatave, il n'y en a presque pas... avec l'état des routes, les nids de zébus, le sable partout (si ce ne sont des flaques noirâtres), et le comportement général des piétons-pousses-deux-roues-poules-et-autres de toute manière, pas étonnant que la titoune de trois ans (et nous même d'ailleurs...) n'ait jamais remarqué les rares marques de "passages cloutés" qui existeraient dans sa ville !!! Bon, sinon pour revenir aux photos du boulevard Ravalomanana, c'est assez marrant cet effet de vide... à part aux "heures de pointes" où il faut attendre deux minutes de plus avant de pouvoir s'engager, c'est toujours comme ça ! Presque plus étonnant que certains s'y croient parfois comme sur une piste de rallye, ou dans un jeu vidéo exotique !   

Quand elle n'a pas de coliques la nuit, je ne sais pas si c'est moi qui ai un problème ou quoi (Papoun' il fait tellement le mort quand il dort, qu'il ne peut pas mieux m'éclairer sur ce qui se passe exactement !), mais j'ai l'impression qu'elle ne se réveille quasimment pas (elle tète vers 19h ou 20h, puis aux alentours de minuit, après c'est au petit matin vers 5h ou 6h !)...  Au même âge, Meva se réveillait presque toutes les une heure trente... Si si, sérieux, c'est pas de la blague ! J'ai vraiment envie de dire qu'elle fait ses nuits ou presque !

Comme je suis dans les souvenirs du premier trimestre 2017 / 2018, je tenais à garder précieusement ici quelques clichés de la fête de noël dans leur nouvelle école... Ils avaient chanté, en français bien sûr, mais aussi en anglais et en espagnol !!! Je parlais récemment d'intégration ainsi que de la place de ces langues étrangères dans leur quotidien à nos loulous... A la maison, c'était extra de les entendre s'entrainer à chanter à longueur de journée en espagnol !!! Et sur scène, forcément émouvant de les voir, contents avec tous les autres, et y mettre de leur coeur pour chanter ensemble leur premier noël au Panama, dans cette langue encore inconnue il y a 4 mois de cela... 

Tsiky, 6 ans (avec les deux classes de CP réunies ci dessus).

Ci dessous, ce sont les deux classes de CM1 réunies...

Je n'étais pas bien placée pour avoir Mirana... mais elle est là, quelque part au bout à droite !

Ce jour là, il y avait aussi un petit marché de noël, avec des objets fabriqués en classe, par les enfants eux-même ! J'ai aidé un peu la classe de Mirana pendant les séances de création. Et tenu le stand de la classe de CP. Mirana, est venue m'aider un peu à un moment... 

Ci dessous, un cliché avec le père noël venu apporter des cadeaux dans la classe de Tsiky... Ils sont 15 enfants normalement dans sa classe de CP, mais 5 étaient déjà partis en vacances ! Avec eux, il y a la maîtresse de FLE, la maîtresse de tous les jours, et la maîtresse d'espagnol ! La deuxième photo, c'était le père noël qui trainait dans le couloir avec quelques enfants, dont Tsiky... 

Et pour finir,le même jour, côté collège, on était invité à un beau récital organisé par la prof de musique, avec un groupe d'ados sélectionnés dans plusieurs classes mélangées ! Meva a fait partie du groupe et s'était entrainée tout le mois de décembre !!! Elle était vraiment très contente de faire cette chorale ! Plusieurs chants dans plusieurs langues : français, anglais, espagnol et 'bien dautres que je ne saurai même plus dire ! C'était franchement pas mal du tout !

Samedi dernier, était un très grand jour... pour moi, ça a presque fait le même genre d'effet que lors des premiers pas de mes tits'bouts... ou la toute première fois à l'école... ou encore des premiers mètres à tenir en équilibre à vélo... une étape nouvelle... un grand bond franchi dans leur vie... nos loulous qui grandissent... grandissent... grandissent... 

Déjà il y a une quinzaine de jours, il y eut une sortie au cinéma... avec un garçon... c'était une première pour nous... Meva, notre grande petite fille de 11 ans, invitée au cinéma par un garçon de son âge... je ne développerai pas... mdr... ce qui a permis d'atténuer la chose, c'était qu'on était dans la même salle qu'eux (Tsiky voulait voir le même film - l'excuse - pas d'autres choix pour son âge de toute manière...) (mais ouf on ne s'était pas du tout vu, avec l'ado et son ami, lol...) ! 

Hier, l'émotion était d'une autre intensité...

Meva devait passer l'après-midi avec des copains... Pour la première fois de sa vie, ça ne s'est pas passé chez l'un d'eux... ni chez nous... ni quelque part où au moins un parent est dans les parages (comme on fait parfois au skate park)... !

Meva devait passer l'après-midi avec ses copains... sa bande de copains à elle... ils sont 7/8 à trainer toujours ensemble au collège... Un gentil petit groupe super sympa ! 

Un petit souvenir de la brochette de copains ci dessus, juste avant le départ pour la classe verte : Perla, Meva, Niila, Amadéo, Santiago, Jean Louis et Emma. Il ne manquait que Gigi !

Elle avait rendez-vous devant le cinéma à 13 heures pour une séance vers 15 heures... avant le film, ils devaient manger un bout quelque part et avaient le temps de trainer un peu... 

Donc voilà... pour la première fois de sa vie, Meva allait flaner avec ses copains dans un mall... effet-ado... effet-Panama... faire du lèche-vitrine, aller au cinéma, boire un coup... Ce fut un choc de la voir avec son petit sac à main... lui laisser un peu de sous à gérer comme une grande... et surtout, la voir partir avec ses potes, bras dessus bras dessous, un paquet de pop corn dans une main et à peine un signe pour nous de l'autre, lol ! 

Ca m'a renvoyé 25 ans en arrière !!! Quand on trainait en bande, à vélo ou à pieds dans les malls rues de Tamatave... les rendez-vous chez moi (j'étais la seule à habiter pile dans le centre), puis flaner le long de l'Avenue de l'indépendance, trainer dans le quartier d'Ampasimazava, les pauses glaces, et le bord de mer !!! 

C'est le début d'une longue aventure pour ma fille maintenant ! 

Et pour couronner le tout... pour cette sortie, Meva m'a emprunté mes baskets, mdr ! Parceque oui, elle chausse exactement comme mes petits pieds, maintenant aussi ! 

Mémorable journée à graver dans notre boîte à souvenir... Meva croque à pleine dent sa vie d'ado au Panama !

J'ai voulu explorer un jour un sentier qu'on n'avait jamais emprunté autour de chez nous (il y en a tellement !). 

C'était une jolie découverte ! 

Ce jour là, j'ai été inspiré pour faire des photos !

C'était un peu l'expédition pour marcher... lol ! Mais l'appel de la nature était plus fort que tout... 

(le sentier semble apparemment aussi apprécié des VTT)

Malgré la difficulté du sentier, qui en plus d'être boueux est accidenté, je me suis régalée à chercher des compositions dans le fouilli de la végétation ! 

...entre lianes et racines serpentantes...

... dans l'infini petit ou le zoom abstrait...

La nature, brute, qui happe ton regard dans les filets de ses noeuds et sa toile de verdure ! 

... entrelacs végétaux...

Y sentir battre le coeur de ses milliers de vie... parfois à peine perceptibles... mais bel et bien là... 

... depuis la cime des arbres dont les feuilles valsent au rythme du vent... jusqu'aux particules de verts qui, à nos pieds, se déplacent sur le dos des fourmis maniocs, dans un flux hypnotisant ...

Prendre le temps d'observer... s'étonner... admirer... et prendre garde, également... !

Se laisser surprendre...

... et surprendre également...

Tant de choses qu'elle a à offfrir, notre forêt près de chez nous... quand on est attentifs et prêts à recevoir...

Après ce post-ci et celui là, voici la suite de ma collection sur le street art au Panama ! La qualité des photos n'est pas top, mais je les adore quand même ! Surtout que chaque cliché a sa petite histoire... Il faut savoir qu'à certains endroits, par exemple, c'est un véritable défi de sortir son appareil photo ! Mais je l'ai fait, et je suis contente, lol !

Les dessous des passerelles recellent de trésors colorés... sauf que... les plus beaux sont au niveau de grands axes, où il y a beaucoup de traffic ! Le genre de spot où il est impossible de se garer dans les parages, où il est impossible d'y "flaner" à pieds et de jouer au photographe ! Le genre de spot que les graffeurs adorent défier ! Comme dans ces quartiers chauds, d'ailleurs... où les cadres sont des moins rassurants ! Le pire c'est que très souvent c'est un peu par hasard qu'on passe dans certains coins... et à moins d'autres hasards, on a du mal à y retourner parcequ'on ne connait pas la ville, lol ! Il y a du "boulot" ! Et si les projets d'explorations ne manquent pas, l'autre souci c'est que beaucoup de ces tags sont éphémères... et finissent donc par disparaitre ou être remplacés à un moment ou un autre... 

J'ai dégoté quelques monstres impressionnants !

Dommage que certains tags ont été "vandalisés"...

Aux quatre coins de la ville, c'est drôle aussi de retrouver le même artiste et reconnaitre "sa touche" (comme ce style de tête !)... Bref... voilà pour aujourd'hui ! A suivre...

Un dimanche, nous avons passé la journée vers Playa Blanca. C'est le plus loin où on est allé pour un aller-retour le même jour ! Environ deux heures de route depuis chez nous tout de même...

Longue plage de sable fin et blanc... presque personne... mer tiède, super limpide et tranquille... c'était vraiment chouette !

On s'était même trouvé un coin ombragé sous un arbre... A l'époque on ne savait pas encore qu'au Panama on pouvait faire un barbecue comme ça sur la plage, mais l'endroit s'y prêtait vraiment trop bien ! Je le note pour la prochaine fois !

La journée s'est passée tranquillement... jeux de ballon... baignades... picnic... farniente... notre quotidien et la belle vie en bord de mer, lol ! On a acheté des litchis-ramboutants le long de la panaméricaine ! Un régal !

Dans la journée, nous avons marché aussi un peu, bien entendu... histoire d'explorer le coin... et ramasser des coquillages et dix mille autres trésors... 

En reprenant la route pour chez nous, nous sommes allés jeter un coup d'oeil sur une autre plage, la Playa Farallon... là, on a halluciné grave ! C'est juste à côté de la Playa Blanca, mais complètement différent : il y avait beaucoup de monde, les barbec fumaient les saucisses et le poisson de partout, des tonnes de canettes de bières jetées éparpillées sur la plage (berk) (et pourtant l'endroit était super beau), des voitures avec des mégas baffles et chacun avec sa musique à fond... bref... ambiance populaire à 300% panaméenne ! Pas de photo sur cette plage là, on était passé en coup de vent ! 

J'essaye de refaire surface dans la blogosphère après 3 mois en mode off ! Pas de nouvelles, bonnes nouvelles... Nous allons tous très bien ! Le silence... c'est parcequ'on est occupé à vivre, tout simplement, lol !  

Bon alors, par où commencer depuis tout ce temps !?

Les grandes vacances étaient tip top (on compte déjà les prochaines petites... Plus qu'une quinzaine de jours !)... ça a fait du bien de revenir au pays... Madagascar, mi amor... 

Un retour aux sources plus que nécessaire après un an et demi sans y avoir été... petits et grands ont été super contents... retrouver les lieux... nos endroits cultes... les odeurs... les gouts... les sensations... notre petit coin de paradis à nous... la terre des ancêtres - le tanindrazana... mais surtout retrouver papi et mami... et apprécier chaque instant comme il se doit !

Le seul point vraiment négatif, c'était l'hiver austral, en juillet aout... il faisait froid (parole de frileuse, lol). Et par dessus, à Tamatave, il pleuvait aussi pas mal (on aime la pluie, mais seulement quand elle est tiède, lol...) ! Nous avons dû fuir la côte-est un temps, pour profiter un peu mieux des vacances... Vagabonder dans le far west malgache et finir sur les petites îles du nord ouest... un voyage où rien n'était vraiment planifié ! Ainsi va la vie de vadrouilleurs... On y a trouvé un beau soleil chaleureux... C'était le bonheur !

(Far west malgache, aout 2018.)

Mirana 9 ans, Meva 12ans, Tsiky 7ans. 

Ce qui me vient à l'esprit, là, maintenant, ce sont les villages perdus... les troupeaux de zébus... les collines dénudées... les pistes rouges  et les routes déglinguées... la poussière qui se soulève... les plages paradisiaques... on a plein d'histoires à raconter... et des photos à partager... un jour peut-être... 

Pour aller à Mada, depuis le Panama, et vice-versa, c'était un peu l'expédition... Le bout du monde... 4 ou 5 avions à prendre... 3 continents à traverser... halte à Paris... passage à Amsterdam... escale à Madrid... changement d'avion en Tanzanie... bref... Pas mal de temps dans les aéroports et quelques escapades de gagnées... chaque fois que ça a été possible, on en a profité : découvertes... promenades... et de sympathiques retrouvailles en France... on a même pu se caler une petite déviation en Angleterre tant quà y faire, pour voir Granny G...

Après 2 mois à vivre par ci par là chez les uns et les autres, nous étions contents de revenir chez nous... Le Panama nous a manqué ! L'espagnol aussi... et le soleil... l'atmosphère moite et chaude... notre quotidien... notre maison... nos amis... Ca nous a fait chaud au coeur, à la fin des vacances, d'entendre les enfants dire qu'ils avaient trop hate de rentrer chez eux ! La boucle était bouclée. On fête notre première année ici ! Nous ne sommes plus nouveaux... nous sommes bien, chez nous... Et c'est l'occasion de prendre du recul, de le verbaliser, de l'écrire noir sur blanc, et presque sans pincement au coeur : le Gabon fait bel et bien parti du passé ! Nous sommes très heureux de notre "nouvelle" vie au Panama. 

L'occasion d'un petit bilan aussi, et de se dire que c'est probablement maintenant que notre vie panaméenne commencerait vraiment... pleinement... sereinement... sans "galère" d'installation... ni "soucis" d'adaptation... sans l'ombre d'un doute... où il ne s'agirait finalement que de profiter... de vivre... chacun a bien ses marques et s'est totalement adapté...

Ceci dit... La rentrée a été quand même un peu difficile cette année... à cause de notre retour la veille (pas raisonnable du tout !!!)... devoir vider les valises et, en même temps, étiqueter et préparer le matériel scolaire... combattre le décalage horaire (les premiers jours d'école, les loulous se réveillaient vers 3h du matin !!!)... la maison à remettre en route rapidement... des tonnes de ménage avec du moisi partout (l'horreur d'une maison fermée dans un climat équatorial en pleine saison des pluies, pendant 2 mois !)... et cerise sur le gateau, la voiture n'a plus voulu rouler à notre arrivée (la veille de la rentrée, on ne savait pas si on allait être véhiculé pour le premier jour d'école !) (on l'avait récupéré de justesse, le matin même de la rentrée, à 6h30, chez le voisin garagiste - qui a travaillé dessus toute la nuit du dimanche... ouf !!!)... bref... pas évident ! 

Tsiky, 7ans, le jour de la rentrée en ce1, avec Gianluca, Hugo, Benjamin et Nathan.

Concernant les loulous et l'école... Meva a fait son entrée en 5ème... Cette année, elle a pris l'option latin et littérature américaine (elle vise le "bac international" en plus du bac français à la fin du lycée !)... Elle a 6h d'anglais par semaine et 5h d'espagnol... Ce qui lui fait un emploi du temps avec des horaires assez conséquants ! Mais elle est motivée...

Mirana, elle, a fait son entrée en cm2 (dernière année du primaire, aie aie aie) ! Elle est dans une classe à double niveau (cm1/cm2)... Un peu perturbant au début, mais bon... Sinon elle était un peu triste aussi, parcequ'elle n'a dans sa classe que 3 copines de l'an dernier... Heureusement qu'elle peut revoir les autres dans la cour et pendant les activités extra scolaire ! Et ce qui change beaucoup cette année, c'est qu'elle n'est plus nouvelle... Je la trouve beaucoup plus sereine, et épanouie... et elle s'est faite de très bons nouveaux amis... 

Mirana 9ans, avec Maria Antonia et Sophia. 

Tsiky lui, a fait son entrée en ce1. Le jour de la rentrée a été un peu plus difficile pour lui... il a angoissé grave avec le changement d'instit et de classe ... pourtant il retrouve les même copains ! En arrivant le jour J, entre "la foule", "le bordel général", le nouveau maître, et son angoisse, il a un peu craqué... c'était trop d'émotion à gérer (mon baby boy qui ne change pas sur certains points !)... Passé ce premier jour un peu difficile, c'est un petit poisson heureux dans l'eau !

Tsiky et Mirana font 3h d'anglais et 3h d'espagnol par semaine. La grande nouveauté cette année, c'est une heure en plus, d'une matière quelconque, qui se déroule entièrement et uniquement en anglais (par exemple, arts, sciences, histoire, etc) (ce qui fait en tout 4h d'anglais) ! C'est tip top ! Et ce qui est rassurant, c'est qu'ils ne se sentent plus du tout paumés en langues !!! Après un an, on peut être vraiment fiers d'eux !

Aujourd'hui, un mois est passé depuis notre retour au Panama. Le prof est rôdé... J'ai repris mes ateliers. On peut dire qu'on a bien repris le rythme.

Tsiky en long board sur la cinta costera...

Les activités périscolaires... les devoirs... les sorties après l'école : retrouvailles avec les copains au parc ou à la piscine / petit plouf à la plage à cinq minutes de chez nous / skate / vélos / ou marche en forêt... Bref... le quotidien tranquille à Panama Pacifico (et aux alentours) !

Qui dit rentrée, dit aussi, bien entendu, retour aux habitudes des week-ends : escapades, paddle expédition, snorkelling, barbec avec les copains, découvertes, campings sauvages, surf session... bref... nos petits bonheurs au Panama ! 

La pura vida !!!

Maintenant, il ne me reste plus qu'à remettre tout doucement à jour notre boîte à souvenirs... trier toutes les photos de ces derniers mois et raconter nos passionnantes petites histoires...

Voilà voilou... gros bisous depuis  l'autre côté de la terre à la familia et aux blogopotes qui trainent par ici !!! 

Les pieds nus du marcheur s'enfoncent  dans le sable mou et chaud. Poussé par les brûlures et les picotements, ses pas s'enchaînent rapidement les uns après les autres. Direction instinctive engendrée par la douleur. La mer. Plus il s'en approche, plus le sable s'endurcit et plus la température au pied est supportable. La marche peut alors commencer, agréablement.

Le vent, tiède, fait virevolter les vêtements, se fraye un chemin fibreux entre chaque cheveux, et caresse le visage doré par le soleil. L'air salé écarte les narines du marcheur ivre de l'atmosphère environnant, et s'engouffre dans les poumons. Inspiration profonde. Résonnance paisible du coeur. Une légère brise lèche en douceur le torse nu. Halte. Besoin d'apprécier encore mieux l'instant. Les yeux se perdent dans un immense tableau terne de couleur. Le ciel est grand. Infini l'horizon. L'homme n'est plus qu'une minuscule tache. Ses pieds foulent des lignes abstraites gondolentes, dessinées par les va-et-vient des marées... Posée au milieu de nulle part, une énorme carcasse de poisson dépouillée de sa chair évoque une sculpture primitive. Le promeneur, heureux, avance sans but.

En s'enfoncant dans le tableau, le paysage change d'aspect. Touche de nervosité. Sauvagerie. Une forêt s'est mêlée au décor. Danse de charognards bossus. Ca pue le poisson. Et ca vire au surréalisme. Entre mer grise et jungle, sur le sable désert, des arbres tombés, arrachés jusqu'aux racines, desséchés par le soleil, remodelés par la pluie, le vent et les marées. Encore des sculptures. Magnifique nature. Artiste des intempéries. Génie du hasard. La douce courbe d'une racine invite à la pause. Longue méditation sur le tableau. Réalité ? Rêve ?

Le promeneur sort de sa sieste. Tranquillement, il revient sur ses pas. La marée est déjà bien montée. La marche devient un peu plus difficile. Il faut escalader quelques troncs. Un requin marteau échoué sera l'occasion d'un nouvel étonnement.

Fin d'après midi. L'atmosphère s'adoucit. Les pieds ne picotent plus.

Le week-end dernier était un classique : canoë sur le Kourou, deux jours en carbet, avec le chat et la guitare !! Très sympa ! Au programme, baignades dans le fleuve parfois sous des torrents de pluie (impressionnant, et que du bonheur !), un peu de gratte et de chant (mais ce n'est pas pour ça qu'il a plu !!), bouquinage, jeux, longs repos en hamac, pagayes dans des petits couloirs étroits cachés du fleuve, silencieux et sauvages (moment magique).

La saison des pluies retient un peu les gens chez eux... déjà que ce n'est pas vraiment la grande affluence en temps "normal" sur les fleuves, en cette période, on se retrouve très souvent seuls en tête à tête avec la jungle, à notre grand bonheur !! De quoi apprécier encore plus le calme.

Mais la saison des pluies n'apporte pas que ça. On raconte que l’indice de pluviométrie n’a jamais atteint un tel niveau depuis cinquante ans. Des lacs se forment un peu partout par-ci par-là, notamment sur des terrains vagues sauvages, à proximité de forêt. C’est ainsi que le dimanche 17 avril 2005, gris mais sans pluie , nous décidions avec notre petit canoë d’explorer une savane inondée, à quelques kilomètres de Kourou. Nous n’étions pas déçus de la ballade. Originale, dépaysante, et tout simplement belle !

Avec toute la pluie qui est tombée, nous avons pu faire sans la moindre difficulté la mise à l’eau sur les bas-côtés de la nationale. Seul petit souci, les atroces fourmis rouges qui déchiquètent nos pieds. De quoi laisser à Titine (allergique aux piqûres) des séquelles horriblement irritantes des semaines durant !! Nous n’oublions surtout pas notre coupe-coupe : les lieux sont connus pour la présence d’animaux sauvages, notamment les jaguars. Sic !

Nous laissons derrière nous la nationale, en pénétrant dans ce que seul auparavant notre regard essayait d’imaginer. En temps habituel, c’est une grande étendue d’herbes hautes sauvages où personne n’oserait s’aventurer sans fusil… Au lieu de l’infini vert, un énorme lac miroir gris foncé dont on ne distingue ni le commencement, ni la fin. Impossible de résister à l’appel du mystère. Le canoë  trouble la surface plane en laissant derrière lui un sillon éphémère. Des piques d’herbes tranchent parfois la surface lisse de l’eau. Sans doute que le sol y est plus élevé. Par endroit, ce sont des feuillages d’arbres qui forment des îlots, sans terre. Difficile de se frayer un chemin même avec le coupe-coupe : c’est trop touffu ! Nous ne nous contentons donc que d’en faire les tours. L’idée de pagayer dans les hauteurs de ces arbres nous amuse !  Dedans, ça grouille de vie, c’est incontestable : des animaux n’ont pas pu échapper à la montée des eaux et tentent de survivre là. Nos regards s’aiguisent pour analyser la moindre vibration. Singe ? Serpent ? Félin ? Au détour d’un îlot, surprise… très surprenante ! Au loin, surplombe majestueusement l’énorme fusée maquette de l’entrée du centre spatial. Décor complètement surréel !! Le lac est extrêmement grand. D’ailleurs à force de ramer, on se demande s’il n’aboutirait pas à la mer !! Avec les îlots, nous devons faire attention à ne pas nous perdre. De temps à autre, nous nous amusons à tâter le sol en enfonçant nos rames. Rien. Ca paraît très profond. Dire que toute cette eau vient du ciel ! Par dessous le canoë, au delà des reflets de nos visages, nous apercevons parfois ces jolies fleurs sauvages oranges, les Heliconias, englouties dans les profondeurs sombres et translucides à la fois. Drôle d’effet. 

Dans la série des choses délirantes, des troncs de palmiers d’une vingtaine de mètres surgissent par ci par là au milieu du lac. Et nous voilà en train de nous amuser à slalomer autour de ces géants sortis de nulle part. Il faut le faire ! La promenade est vraiment très belle. Mais le clou du spectacle, nous l’aurons à la fin, vers la « pagaye du retour ». En lisière de jungle, à un endroit où il n’y a pas d’eau, Titine repère un groupe d’environ cinq énormes capybaras (connus aussi sousle nom de cabiaïs). Ce sont les plus grands rongeurs au monde (environ 1m de long et peut atteindre jusqu’à 70kg), très appréciés des estomacs guyanais (quand on pense à tous ces chasseurs qui auraient été jaloux de nous…) (de tant plus que nous ne chassons pas !!). Nous en avons déjà vus dans le Pantanal, au Brésil, mais d’assez loin. Cette fois, nous réussissons à nous en approcher jusqu’à deux mètres. Impressionnantes les bêtes ! Surprises, elles poussent d’énormes cris de panique (comme des grouins aigus), et en une demi seconde, plongent dans le lac. Bien qu’il est évident qu’elles ont plus peur de nous que l’inverse, Titine n’est pas très rassurée. On ne sait jamais, ces monstres vont peut-être nous cogner, à la vitesse où ils ont disparu ?!! Au rythme de nos cœurs qui battent à la chamade, nous ramons vite vite vite vers la nationale et ses automobilistes fous qui nous regardent avec étonnement… le soleil se couche… le niveau de l’eau a bien baissé depuis le départ… il est temps de remettre le canoë sur notre petite 106… et de partir avec toutes ces images inoubliables en tête…

L'Inini ? Drôle de nom ! Un arbre ? Une plante endémique ? Un inselberg ? Un camp d'orpailleurs ? Une mission secrète ? Non, rien de tout ça ! Les spécialistes de l'histoire de la Guyane savent sûrement que c'est le nom de la partie intérieure de la Guyane avant qu'elle ne soit un département, mais de nos jours, c'est surtout le nom d'une crique, d'une petite rivière qui s'enfonce petit à petit dans la sombre forêt guyanaise habitée par des myriades d'insectes et des théories de fauves !

Pour nous, c'est surtout un de nos lieux de repos d'élection ! Nous connaissons bien cette petite crique pour y avoir souvent pagayé et pour y avoir déjà passé des nuits. Un jour, un week-end, une semaine de dispo, on ne sait comment, on finit souvent là ! Nous avons dû être ensorcelés par le génie de ces lieux... Son royaume est un havre de paix, où règne la nature. Nous y apprécions le calme : la rivière est étroite et parfois si peu profonde que les grandes embarcations ne peuvent y accéder facilement. La plupart du temps, nous y sommes donc seuls.

Sauvageons

Malgré les quelques carbets qui ont été construits, nous préférons nous installer en pleine nature entre les arbres, sur un terre plein surélevé qui domine la crique. Nous étendons notre bâche qui va nous protéger d’une bonne pluie le premier jour, accrochons nos hamacs qui nous servira de lit pendant une semaine, disposons nos touques, - grosses barriques de plastique qui permettent de ranger nos effets à l'abri de la pluie, et le tour est joué !

Les journées s’écoulent et se déroulent au rythme du soleil, au gré du temps qu’il fait et surtout de la marée, - car même si l'Inini est à l'intérieur des terres, elle est soumise au régime des marées.

Ici, à marée basse, des bancs de sable affleurent et forment des sites de baignade attractifs. Plage de petits cailloux colorés, îlots de sable ou de plantes aquatiques qui surgissent de nulle part, eaux claires et limpides, au milieu de la verdure amazonienne. Il y a bien des rabat-joie qui incitent à la méfiance : attention, des raies venimeuses se cacheraient sous ces bans de sable... Fi ! Notre plaisir est de barboter dans ces eaux transparentes à peine remuées par le courant.

A marée haute, le génie des lieux change d’humeur et couvre l’Amazonie de sa voile mystérieuse. La crique devient si plate et si noire, qu’on se demande quel genre de monstre hante ses fonds. A ces moments là, on préfère alors pagayer. La barque glisse lentement sur un miroir interminable, d’où l’on voit défiler la majestueuse forêt dans ses moindres détails. De temps en temps des feuilles mortes décomposées en liquide blanchâtre, des nuées de moucherons, un poisson volant, le bleu profond des ailes fragiles du  fameux papillon morpho viennent éveiller notre esprit aspiré par l’Inini. 

La végétation qui borde la crique est classique : mangrove qui déploie ses racines aériennes, grands arbres qui s'éffondrent parfois et obstruent le cours. Ce n'est pas grave : notre embarcation est si légère qu'il suffit de descendre et de la soulever ! Seul le chat est inquiet lors de l'opération.

Tarzan, Jane, et bien sûr, Chita !!

Oui, depuis que notre famille s’est agrandie avec Uyuni, le chat, nous avons pris l’habitude de partir à trois en forêt sur les fleuves de Guyane ! Pour cette expédition, il a donc évidemment été de la partie ! L’occasion pour lui de retrouver ses instincts de fauves…. de changer des poufs malgaches, pour se prélasser à la place sur des nids de fourmis… de chasser encore plus que dans le jardin, bien qu’il ne se limite qu’aux lézards et aux insectes… La nuit, il sert de fourrure à xav, qui n’a pas la chance comme titine d’avoir un sac de couchage contre les frissons de la fraîcheur sylvestre au petit matin.

Quand la lumière baisse, assez tôt vu l'épaisseur de la forêt, on allume une bougie et nous écoutons le concert qui commence. Il y a moins de vent alors de nombreux insectes rivalisent de sonorités pour s'aérer. Ils doivent appartenir à la famille des cigales, mais il y a beaucoup de cousins ! Des milliers d’êtres minuscules dansent à la surface de nos peaux en sortant du bain frais et revigorant de la crique. Il faut lutter contre les taons qui en ont spécialement contre la chair tendre de titine, enfiler pantalons et se protéger des moustiques coriaces. Quelques chauve-souris rasent notre campement, des lucioles clignotent autour sans que le chat n'arrive à les attraper, et des centaines d'insectes viennent se tuer dans la flamme vacillante de notre bougie. Ce n'est pas un pogrom, tous les soirs il y en avait autant ! Nous pouvons alors commencer à grignoter, et préparer le dîner. Quand la bougie est finie, les singes se mettent à hurler, c'est alors signe pour nous qu'il faut rejoindre le hamac, d'autant qu'à l'est, on voit la lune veilleuse qui point à travers la canopée...

Rêveries en hamac, défilés de pages de livres, plaisirs simples de la vie et de la nature, les nuits et les jours se succèdent ainsi pendant une semaine, loin de la civilisation et du monde. De quoi bien se ressourcer avant la reprise demain !!!!

Nos deux premières années en Guyane, nous habitions à Macouria... Voici l'ambiance....

Peace and love ! Les trois mots pour résumer notre chez nous macourien... Un petit appartement, dans un palais, au milieu de la nature... Une grande terrasse ventilée, pour peindre ou bouquiner, discuter ou rêvasser, déjeuner et finir la journée, en toute tranquillité ...

Au fond du grand jardin coule une petite rivière. On aime s'y promener, ou faire semblant de pêcher... au rythme des saisons, des fruits colorés viennent égayer la verdure alentour : on se régale alors de mangues, papayes, noix de cajou, cocos, oranges, citrons, bananes, cerises, etc...

Dans les photos ci-dessous, Xav en mission pour chercher des feuilles de bananiers (le jardin est tellement immense qu'il y va en vélo...), pendant que Titine prépare la pâte de "koba gasy" (gâteau malgache à base de bananes et de cacahouettes cuites dans des feuilles de bananiers à la vapeur!).... une bonne régalade pour le goûter !

Accompagnant notre quotidien :

A 6 heures, les matins, des perruches jaunes et vertes chantent à tue tête, tout en chœur avec d'autres oiseaux, dans le cerisier derrière la fenêtre de notre chambre... Réveils naturels sympa ! Nous avons aussi découvert le colibri, un oiseau pas plus gros que deux doigts, qui adore têter le nectar des fleurs...  Toujours étonnant à regarder !

Des dindes fières ! Un coq qui se sait beau ; le seul pour dix poules en éternelle concurrence entre elles-même ! Les proprios nous faisaient évidemment profiter des oeufs...

Notre chez nous était tellement ancré dans la nature qu'il nous arrivait souvent des trucs extra-ordinaires... à retrouver dans la rubrique "impression de Guyane" !

(mai 2002)

Un jour, un serpent s'invite chez nous : il s'installe tranquillement sur une des chaises autour de notre table sous la terrasse et y passe la journée. On ne sait que faire. Il ne bronche pas, même quand on vient déjeuner "à ses côtés"... Il est peut-être malade ? échappé du zoo ? en tout cas, il a l'air inoffensif. Quand madame la proprio arrive en fin de journée, on lui montre notre compagnon et elle "pique une crise" en nous traitant de fous ! "Il n'est pas chez lui, ici !" Elle court chercher un bâton qu'elle met dans les mains de xav qui se retrouve alors obligé d'abattre la pauvre bête. Le serpent n'attaque pas. Il essaye comme il peut de se défendre. Les coups sont secs. Xav doit taper fort, malgré lui, en gardant une certaine distance. Madame ne décolle pas tant que la bête ne crève pas. Quelle injustice, on s'était pourtant habitué à ce bel ophidien....

(déc.2002)

Une grosse frayeur un jour en regardant dans le jardin... on aurait dit un bébé qui rampait doucement en plein soleil au milieu du gazon ! La bonne surprise en découvrant de plus près que c'était un singe paresseux !

Dans le gazon, il accroche les griffes au bout de ses bras, et tire dessus pour avancer, lentement, très lentement ! Il se dandine en rampant et en prenant tout son temps. Ma présence ne le dérange apparemment pas. Il paraît que ces bêtes-là ne sont pas du tout violentes et qu'on peut même les prendre dans nos bras pour les aider à traverser une route. Je caresse doucement son dos et sa tête : sa toison est douce mais sûrement pleine de petites bestioles. Il s'arrête de longues minutes pour s'assoupir un coup puis reprend avec la même lenteur son chemin. Comme il allait vers la route, je lui faisais de grands signes pour qu'il change de direction. Peut-être m'avait-il compris ? Toujours aussi lassivement, il se dirigeait vers la forêt, son probablement "chez lui".

En attendant les photos du vernissage, voici quelques illustration de l'atelier quand je suis en pleine action... hum hum !

Avec en arrière plan un aperçu d'une des peintures...

Je peins sous le regard ébahi du chat...

sans commentaire...

C'est  là que commence la toile... à côté des bouts de gommes, sable et morceaux de raphia... (pour ceux qui aiment les détails, il y a juste un clic à faire sur la photo)

Bon, je m'arrête là. Il ne faut tout de même pas tout dévoiler !!