Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Carnet de vadrouilleurs
12 février 2005

On se fait tit carbet !

Quand on a du temps, en vacances ou non, pour profiter de la Guyane, on se retrouve forcément à un moment ou à un autre dans la forêt et sur un fleuve (c’est vrai qu’il n'y a pas beaucoup d'autres choix...) ! Même ceux qui n'ont pas d'embarcation trouvent toujours le moyen pour s'enfoncer plus ou moins dans la jungle... Pour notre part, en cette dizaine sans bouger de la Guyane, une tite virée verte est évidemment incontournable.

f5791

Nous avions deux jours devant nous (jeudi 10 et vendredi 11) : avant ça, on a fêté le carnaval à fond (on va y venir dans nos prochains récits, histoire de garder le meilleur pour la fin...), et après ça, un repas avec des amis est programmé... pour la semaine prochaine, on verra bien !! Deux jours, c'est l'occasion idéale pour notre escapade rituelle dans les profondeurs des charmes de dame Amazonie. Avant le départ : vérification des touques (pour éviter que nos affaires ne soient mouillées, on les met dans des touques, sorte de bidons en plastique étanche), hamacs, cordes, moustiquaire, bougies, allumettes, camping-gaz, vaisselle, boîtes de conserve, effets personnels de Môsieur le chat… Puis du jardin, on hisse la pirogue, zigzague entre les plantes, on ajuste les tringles en bois sur le toit de la voiture et le sport peut commencer : on tire, on soulève, on porte, on retire, on reporte, on fixe le tout. L’agitation inquiète un peu le chat, mais le tour est joué une fois qu’il est dans la voiture. Il ne reste plus qu’à supporter pendant quelques kilomètres ses miaulements. Ca tombe mal, on n’a pas d’autoradio !!!

On a traîné un peu pour les préparations. Et on ne sait pas encore où aller. Le choix des rivières avec leurs multiples embranchements est très très très large. Et même si en gros on peut avoir l'impression que c'est toujours la même chose (y a qu'à voir les photos qui ont l'air répétitives), dans le vécu, c'est différent : chaque lieu et chaque moment a sa particularité. D'ailleurs, une même crique (petite rivière) montre d'un jour à l'autre une facette différente, toujours belle et encore plus mystérieuse. On ne peut jamais se lasser de réexplorer des endroits maintes et maintes fois parcourus. Comme il est bientôt midi, pour ne pas faire trop de route et se retrouver rapidement sur l'eau, on décide vite fait bien fait d'aller sur notre cher fleuve Kourou. Celui-là, c'est toujours soit quand on n'a pas beaucoup d'inspiration, soit quand on a peu de temps qu'on s'y retrouve !!!

Mise à l'eau habituelle. Tit chaton devenu un gros matou doit accepter quelques minutes la cage (son collier ne lui va plus, donc impossible de lui mettre la laisse) le temps d’être paré pour l’embarquement... Vous l’aurez entendu… on aurait dit un singe torturé à mort !!!! Pour la suite, pas de palabres… activités que vous devinez sympathiques autour du carbet (case en bois entièrement ouverte, où l’on pose nos hamacs et installe nos affaires) que l’on a squatté : zen, nature, baignade, rames, concert d’animaux sauvages (moment de musique intense quand dans le concert des oiseaux et des insectes, les singes hurleurs sont entrés en scène !! ) etc… que du bonheur, du pur bonheur !!

88001 9037 affd 359a 3ff7 2021

Publicité
Publicité
10 novembre 2004

Un crapaud au petit coin !

(mars 2003)

Urgence ? Pressés d'aller aux toilettes ?  Méfiez-vous... voilà ce qu'on a trouvé un jour ! Un gros crapaud qui fait ploc ! ploc ! Il saute, patauge, glisse sur l'émail et retombe dans le trou où il risque de passer les derniers moments de sa vie ! On tire la chasse d'eau, il se débat, un dernier ploc, puis disparaît. Pourvu qu'il ne réapparaisse pas un de ces quatre au moment où on est en pleine action sur le siège...

cra11 cra

24 novembre 2005

La ville de Macouria

Le bourg même de Macouria est petit, et se résume (en tout cas en 2002) à 4 épiceries (« chez les chinois »), une poste, une pharmacie, une auto-école, une mairie, les pompiers, la gendarmerie, 2 écoles et le collège !

8a8flic1 natchurch1

Pour les automobilistes, c'est ce bourg et son église qui oblige la nationale à faire un détour. En s'éloignant du bourg, sur la nationale, on connait aussi Macouria par sa station essence Texaco et le village amérindien. Et encore plus loin, on parle de La Carapa, Soula, etc... Géographiquement, la ville de Macouria s'étend du pont de Cayenne jusqu'à la savane Matiti, près de Kourou. Macouria est réputé pour être un village dortoir, car beaucoup de gens y habitent mais vont travailler pendant la journée à Kourou ou à Cayenne ! Et c'est vrai que pendant les jours ouvrables, la "ville" est comme mort : même pas un chat dehors à errer sur ses rues perpendiculaires et peu arborées.

  avenu logomacou12 ruvid

Les week-ends et les soirs, Macouria semble plus vivant car il plane un peu plus d'animations dans l'atmosphère : ru4les enfants jouent dans les rues, les jeunes font de la Capoeira, du "tambour", du foot ou du basket, certains se rencontrent autour d'une bière chez les chinois, et d'autres profitent de petites courses à faire pour marcher un peu... Mais comme nous l’évoquions dans la note précédente, il manque vraiment ce lieu de rencontre (une place publique ombragée, un mini parc, ou autre) pour donner plus de profondeur et d’âme au village. Nous concernant personnellement, comme le quartier où l'on habitait est plus à l'extérieur du bourg, on ne participait pas vraiment à la vie du "pseudo-centre" duquel il nous est difficile de faire une éloge.

eglinat1

13 décembre 2005

Cambriolage !

On arrive à la maison tard dans la nuit, contents que tout ait l’air normal : la porte d’entrée et le portail sont comme on les avait laissés. Nous sommes fatigués. Xav se fait un dernier thé tandis que Titine s’en va s’affairer dans la salle de bain.

« Tiens, la porte de la chambre d’amis (côté couloir) est ouverte. C’est bizarre, je suis presque sûre de l’avoir fermée avant d’être parti. » L’idée d’un éventuel voleur lui traverse l’esprit, mais elle se dit : « pfft, j’arrête de délirer avec ça, il est tard. Dans la précipitation j’ai dû croire que je l’avais fermée…» Sans trop réfléchir, elle va quand même jeter un coup d’œil. En enclenchant l’interrupteur pour y voir plus clair dans la chambre, elle s’étonne de trouver les placards grand ouverts. « C’est sûrement xav qui y est allé chercher un truc avant de partir et n’a pas fermé la porte de la chambre au passage… » Elle referme vite tout, sans faire trop gaffe au désordre (ce n’est jamais hyper ordonné chez nous), et retourne dans la salle de bain. Quelques minutes plus tard, xav dans le bureau s’étonne :

    « - Tu as fait exprès de mettre ton sac à dos dans le bureau ?

-         Ben non, je ne mets jamais mes sacs dans le bureau. (il y a des gestes automatiques comme ça…). C’est lequel de sac ?

-         Le noir et gris.

-         Le noir et gris ? mais c’est mon sac de sport et ça fait quelques jours déjà que je ne m’en étais pas servi !! Tu blagues ou quoi ?

-         Viens voir !! »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Effectivement, c’était bien le sac de sport à Titine qui était sur la chaise devant l’ordinateur, dans le bureau (chaise sur laquelle on ne met jamais rien car on y est souvent assis). « Ecoute, c’est louche. Ce sac, je m’en étais servie il y a deux jours et depuis, il était dans le placard de la chambre d’amis. Je ne m’en suis pas servie récemment, je n’ai rien cherché dedans, alors, si ce n’est pas toi, quelqu’un est entré ici !! » Titine raconte à xav l’histoire de la porte de la chambre d’amis, ainsi que les placards grand ouverts.

En un coup d’œil balayé dans la pièce, on remarque dans le « bordel » habituel un « bordel » qui n’est pas le notre : « que fait la clef de la voiture sur le bureau ? » (les clefs c’est comme les sacs, dès qu’on rentre, ils ont leur place…). Il reste deux pièces dans lesquelles nous ne sommes pas allés depuis notre retour : l’atelier et notre chambre. Il est 3h du matin.

On file d’abord dans notre chambre. Et là, on réalise ce qu’on ne voulait pas croire. Un gros « trou » dans la fenêtre.

img_0001

Les doubles barreaux ont été « sciés ». Les vitres des persiennes retirées. Et le moustiquaire soigneusement enroulé. Du travail « propre ».

img_0007

img_0008a img_00101

Sur le lit, un vanity-case bien épais, entaillé sur une bonne dizaine de centimètres avec un truc hyper tranchant : pas rassurant du tout !! Et si les malfaiteurs étaient encore dans les parages ? Avec un outil comme ça, il ne vaut mieux pas se trouver sur leur chemin. Les placards sont, dans notre chambre aussi, grand ouverts. Mais pas trop de bordel.

img_0002

Ils sont allés à l’essentiel de nos « objets de valeur » : tous les appareils photos, et tout le matos qui va avec, le palm à Titine (qui date d’à peine deux mois), et d’autres petites choses qui valent chers (on n'a pas grand chose, mais ils avaient tout repéré)… Nous fermons à double tour notre chambre (au cas où…) et appelons les flics. Le seul service qui répond à cette heure se situe à Cayenne. Ils vont faire le nécessaire pour essayer de contacter Kourou. Nous attendons, la peur au ventre.

Vers 3h30, une voiture de gendarmes se gare devant la maison. Des pas lourds de deux grands gaillards tout vêtus de bleus résonnent dans la maison. Armés jusqu’aux dents, ils inspectent tout jusqu’au fond du jardin. Là, on découvre autour d'un de nos palmiers tous les morceaux de barreaux sciés ainsi que les vitres soigneusement entreposés.

img_0006a

« On reviendra dans la matinée pour établir le constat, nous disent-ils. Il n’y a rien à faire là de toute manière. Essayez de boucher un peu le trou avec un morceau de bois ou du contre plaqué en attendant la réparation définitive de l’effraction. Essayez de dormir un peu. Pour nous la nuit sera encore longue !! »

Le silence à peine revenu à la maison, nous revoilà avec la peur au ventre. Ca fait bizarre de se dire qu’il y a quelques heures, peut-être quelques minutes, des gens piétinaient et fouillaient chez nous, et portaient sur eux des outils qui auraient pu servir à nous égorger vifs... Après avoir bouché la fenêtre comme les gendarmes nous l’avaient conseillé, nous fermons toutes les pièces à clefs et attendons au salon le jour se lever. Le sommeil nous happe malgré nous.

Au réveil, on ose à peine revenir dans la chambre mais il nous faut faire une inspection en détail de ce qui manque. On attaque les paperasses. D’autres gendarmes nous rendent visite. On ne dirait pas que c’est dimanche. De jour, on se rend compte que les voleurs avaient d'abord tenté leur effraction sur la partie en bois, côté avant de la maison. Ca a dû être un peu trop long et bruyant à leur gout.

img_0004a

Ils ont ensuite tenté leur chance sur le côté. Mais trop proches des voisins, peut-être, ils ont laissé un "travail" en cours et fini par opter plus de "tranquillité" par l'arrière de la maison, bien au sombre, loin du bruit de la rue et des voisins.

L’après-midi, on se rend à la gendarmerie même pour déposer plainte et l’établissement du procès verbal. Il y a du monde qui fait la queue. Dur week-end pour les gendarmes. Bilan de cette fête de kourou : une dizaine de vols avec effraction… pas de chance qu’on fasse partie de cette dizaine !!

Aujourd’hui, la vie a repris pour nous. Le trou n’est toujours pas toujours pas réparé. On entend un peu moins parler de l’insécurité à kourou. Peut-être que les gens sont blasés ? A moins que, la peur au ventre, les uns et les autres préfère la garder dans le silence avec l’arrivée des fêtes de fin d’année ?!!

16 décembre 2005

Début de la saison des pluies

Avec toutes ces histoires d’insécurité, de cambriolage, et aussi de nos « évènements boulot », nous n’avons pas encore pu vous parler du retour de la saison des pluies. Depuis un mois environ, les eaux du ciel guyanais se sont versés sur nos toits. Tout doucement mais sûrement.

Je crois que je me souviens de la première vraie tombée de cette année. C’était quelques jours après le vernissage. Nous étions au village Saramaca, quelque part en plein cœur de la ville spatiale, « chez Dizou » : c’est un petit restau boui-boui, que nous aimons bien. Sous une case basse, en bois, avec une extension à moitié sous tôle, à moitié sous bâche, on fait la queue pour des brochettes (les « maskita » comme on dit à Mada). On y trinque la « Parbo » (bière du Surinam). Les toiles cirées kitch sur les tables, les bancs en bois à moitié déglingués directement posés à même la terre non cimentée, la langue prédominante des noir-marrons « dans le village » évoquent forcément des souvenirs d’Afrique. C’est pour cette impression dépaysante d’être ailleurs, tout en étant en plein cœur de Kourou que tout le monde apprécie « chez Dizou ». Ce soir là, nous y étions avec Eliane, notre amie de Martinique, et deux amis péruviens. Les brochettes sont comme d’habitude bien bonnes. Spectacle de rue : un groupe de gars dont on ne distingue que les vêtements tout blancs tout propres dans la nuit s’évanouissent dans un sentier à travers des cases en tôle bois ou ciment anarchiquement disposées. Il faut savoir que quelques bars bien typiques sont enfouis dans le quartier. Quand on va un peu hors des sentiers battus, parfois « chez Dizou » on peut avoir l’impression d’être « à l’usine », surtout quand on voit la file d’attente qu’il peut y avoir. C’est le côté qu’on aime moins, personnellement. Ce soir là, il n’y avait pas beaucoup de monde. Pour dire, on n’avait pas à attendre pour s’attabler. L’atmosphère était lourde. En plein milieu de la soirée, brusquement, un vent hurlant soulevait et remuait la poussière dans la rue. Les feuilles des arbres faisaient virevolter leurs ombres dans la nuit. Les passants se précipitaient. Puis, une odeur de pluie qui ne trompe personne (qui la connaît du moins) s’élève de la terre comme pour faire signe au ciel. Aussitôt, on l’entend au loin, avancer à une vitesse incroyable vers nous. En quelques secondes une averse gifle la tôle au dessus de nos têtes. A travers les trous rongés par la rouille, des minces filets d’eau se déversent autour des clients. Agitation générale « chez Dizou ». Les employés accourent pour transformer une bâche en une façade protégeant un minimum. Les clients se serrent ou se déplacent. Mais les brochettes sont toujours servies. La rue s’est vidée, ne laissant place qu’au spectacle fascinant de cette infinité  d’énormes gouttes, parfois éblouissants dans le faisceau conique de l’éclairage des poteaux électriques. Personne ne dit rien. Impossible de s’entendre tellement le débit est puissant sur la tôle. L’air humide se rafraîchit. Il doit faire minimum 28°C mais nos poils se dressent. L’averse se calme au bout d’une bonne dizaine de minutes. Restent alors des crachins qui ne quitteront pas le ciel avant au moins une ou deux heure. Le brouhaha « chez Dizou » se fait à nouveau entendre, avec évidemment comme sujet de conversation principale de tous, la saison des pluies bien entamée.

La saison des pluies en Guyane c’est comme ça. Les premières semaines de la saison, il y a deux minutes de grosses averses impressionnantes une fois dans la journée ou dans la nuit (mais pas forcément tous les jours). Cette durée de deux minutes s’allonge avec le temps et se déroule, deux, trois, voire plusieurs fois dans une journée, pourtant hyper ensoleillée. Actuellement, nous en sommes à ce stade là. Bientôt, le ciel se grisera de plus en plus. Et un jour, il pleuvra toute une matinée d’affilée (ou une après-midi, ou une nuit entière). Et encore plus tard, il pleuvra, toute une journée d’affilée. Le soleil pointera son nez de temps à autre, quelques fois par semaine, mais heureusement, l’air restera « chaud ». Le pire nous attend toujours vers le mois de mai/juin, où là il peut pleuvoir une semaine d’affilée, non stop, avec un débit variant (parfois de longues heures d’averses, parfois, des crachins mais sans jamais cesser)… Là, ça peut être impressionnant.

Jugez par vous-même... (ces photos datent de juin dernier). La rue devant chez nous, complètement inondée.

imgp02901 imgp02921

D'autres photos que vous avez peut-être déjà vues, à la fin de la petite note souvenir ici ...

Publicité
Publicité
14 novembre 2005

Publicité

Parue sur le site de Blada.com (le site web de référence de la ville de Kourou) (voir dans la rubrique "sorties")

bb3R’TINE ANDRIAMAMORY

présente une exposition de peinture
« Vita malagasy »

à l’Atelier Claude Favier,
Zone Pariacabo, Kourou - Tel 0594 32 10 43
du 18 au 25 novembre.

Vernissage le vendredi 18 novembre à 19 heures.

Ca se passe ici, en Guyane. Mais ça vient de là-bas, Madagascar. Tout a commencé par l’odeur de la pluie sur la terre inondée de soleil. Sensation difficile à décrire. Cette odeur a réveillé en moi le souvenir d’un quotidien lointain.

Des impressions d’ici rencontrent celles de là-bas. Impressions visuelles, auditives, olfactives. Scènes de vie. Objets familiers. Vans en osier. Faciès. Culte des ancêtres. Offrandes. Latérite rouge. Des sentiments remontent de très loin. Loin dans le temps. Et très loin dans l’espace. Quand je suis arrivée en Guyane, c’est un retour aux sources, ressurgies par l’entremise d’une odeur retrouvée, que je fais peu à peu sur mes toiles.

L’exposition est le résultat d’un travail étalé sur deux ans. Un travail sur la mémoire et les sentiments. Restitution plastique d’impressions lointaines. Il ne s’agit pas de faire de l’art ethnique, ni du folklore. Le souci du pittoresque, du beau et du fignolé est absent. Ce qui est recherché, c’est avant tout la mise en avant du « ressenti » par tous les moyens. Touches, gestuelle, assortiment des couleurs, utilisation de couteaux ou de la main, recours au déséquilibre ou à une déformation volontaire…

Le titre de l’exposition, « Vita Malagasy », est un clin d’œil à la vie malgache, vue et peinte par une artiste malgache. On pourrait traduire ces mots par « A la manière malgache » ou « Made in Madagascar ». Dans mon pays, on utilise souvent l’expression « vita gasy » de manière péjorative, pour désigner des objets de mauvaise qualité, et j’ai voulu détourner la connotation de l’expression ! Ces toiles sont toutes placées sous l’inspiration des muses malgaches et il m’a semblé naturel d’affirmer cette origine.


Contact R’TINE ANDRIAMAMORY
Tel. 0694 22 07 51 - email : votaby@wanadoo.fr

Site web : http://perso.wanadoo.fr/r.tine.andriamamory/

14 novembre 2005

Invitation au vernissage

Avec cette note, vous saurez où et quand est-ce que l'exposition aura lieu. Evidemment, si vous êtes dans le coin, et si cela vous dit, n'hésitez pas à venir faire un tour au vernissage. Tout le monde y est cordialement invité.

invit

PS : Au cas où vous l'aurez oublié, on peut agrandir les images en cliquant dessus !!

16 mars 2006

Ballade du côté de Petit Saut

Dimanche 12 mars. 

Pour ce week-end, nous avons programmé une sortie rando à l'extrême Est de la Guyane, sur un inselberg en pleine forêt (on vous donnera plus de détails le moment venu). De Kourou, ça fait assez loin. Voici notre projet de base : samedi, journée à Saint-George (frontière Est de la Guyane) et Oyapock (côté Brésil), et dimanche, journée à l'aventure à la recherche du sentier de l'inselberg. A force de chercher des renseignements un peu plus précis sur l'inselberg en question(via internet), samedi, on n'a pas réussi à partir. Trainasser, tourner en rond est, en ce moment, très à la mode chez nous. Dimanche, rebelote ! Au réveil, une méga trombe de pluie nous fait passer une longue grasse matinée... Le temps passe et finalement, on renonce à notre "projet inselberg" : ça nous fera faire trop de route pour un coin qu'il se peut qu'on ne trouve même pas !! Alors, pour profiter du week-end, tout de même, nous décidons d'aller faire une simple ballade du côté de Petit Saut, un coin où, on se demande comment, on n'est encore jamais allé !

a13 aaa1 aa4 z1

Notre objectif : repérage des lieux pour une future expédition en canoë sur l'immense lac sauvage (mouillage facile ou non, où mettre la voiture, etc...) . Le paysage, vu de terre, promet déjà une de ces sorties magiques en pleine amazonie Guyanaise.

Sur la route, nous avons dû nous arrêter pour laisser passer à la queue leu leu une bonne douzaine de tamanduas (le délire !!!), ou quelque chose qui ressemble en gros à ça (la photo n'est pas de nous, c'est juste pour vous montrer) :

tamandua

Un petit brin de folie nous prend à la vue d'une mystérieuse piste : nous nous enfonçons pour voir où ça mène... Après des kilomètres et des kilomètres en pleine jungle avec notre 106, partagés entre l'envie d'aller au bout et la crainte de la méga pluie en train de nous tomber dessus, on décide de faire demi tour : la latérite devient boueuse et meuble, des minis torrents se forment.... ce n'est ni le moment de s'embourber ni de tomber en panne, car évidemment, par ici, plus de réseau (et aucun passage...) ! Mais on se promet de revenir, un jour ensoleillé, et quand on sera sûr d'avoir assez d'essence !

zzz2 zz1 e5

En tout cas, au final, on a passé un dimanche bien sympa !

1 avril 2006

Quatre jours sur la crique Bagot

PS : n'oubliez pas qu'on peut agrandir toutes les photos en cliquant dessus !!

Jeudi 2 mars.

Pour profiter des quelques jours de vacances que nous avons, après de longues indécisions, notre choix s'arrête sur l'exploration de la crique Bagot, un affluent de La Comté.... Nous partons jusqu'au dimanche 5 mars au soir. Il faut donc prévoir une réserve de vie pour 4 ou 5 jours d'expédition. Notre politique : ne manquer de rien, en y allant le plus léger possible ! Toute une organisation ! Au cas où il n'y aurait pas de carbets, nous sommes prêts à bivouaquer (construire sommairement notre "chez nous" en pleine jungle, entre les arbres, avec bâche, cordes, hamacs etc...) . Titine est en pleine forme ! Et "petit coeur" dans son ventre est aussi bien content de partir à l'aventure ! Je rassure de suite nos chers proches : pas d'efforts pour la future maman, qui ne se contente que de faire les plus petites tâches, de profiter, et de photographier ! La mise l'eau se fait au village de Cacao, après deux interminables heures de route :  bien que celle-ci soit goudronnée, elle est tortueuse et cabossée, et le vert déborde sauvagement sur les bas-côté, ce qui permet parfois de voir des animaux en bord de route. Cette fois, nous avons eu droit au coucou bref d'un tamanoir (un beau fourmilier au pelage beige clair et qui a une sorte de trompe).

114 33 29

Le début de la matinée est un peu gris. Nous commençons la navigation sous de crachins de pluie qui fait miauler le chat (qui lui aussi fait partie de l'expédition) pendant un bon bout de temps. Rien à dire sur La Comté : c'est beau, et c'est paisible. Encore un paysage qui change de ce qu'on connait. Les Hmongs de Cacao (peuple d'Asie du Sud Est qui ont fui la guerre d'Indochine et reconstitué dans ce petit bout de Guyane leur mode de vie comme là-bas) ont exploité la forêt par ici. La vue fait donc dégagée. A quelques kilomètres du village, en bordure de rivière, on rencontre même des buffles, pour dire le dépaysement !

Notre petit moteur de 3,5 chevaux ronronne des heures durant. La pluie a cessé de tomber, le soleil tape désormais fort. Assis sagement sur les genoux de Titine, le chat flaire en silence les folles odeurs de la forêt. Nous croisons deux coques alu qui reviennent sur Cacao. Notre canoë tangue sous les vagues causées par la puissance de leur moteur ! En quelques minutes de causettes, on apprend qu'ils ont un des rares carbets sur Bagot, nous autorise à les squatter, et qu'il y a un saut à passer quelques kilomètres plus loin !!!!

Un saut (dans d'autres pays, on parle de rapides...) !!!! Pour vous expliquer, en gros les sauts sont des passages avec des gros rochers (à la surface et sous l'eau) et un courant plus ou moins fort . Nous en avions déjà pris, des sauts, 391avec des piroguiers professionnels (sur le Maroni, l'Oyapock, et l'Approuague) qui connaissent les fleuves comme leur poche, et qui pourtant ratent parfois leur coup et font renverser et briser leur embarcation !! Comment allions nous passer un saut, tout seuls, sans guide, sans aucune connaissance des lieux, et sans aucune expérience en matière de "pilotage-guidage" dans des sauts, avec notre petit canoë et moteur 3,5ch ?!!! Sans se douter de ce qui nous attend vraiment, on continue, en silence. On verra bien.

45Au détour d'un virage, surgissent donc à la surface de l'eau, saillants et menaçants, plusieurs rochers impressionnants. Et comme prévu, en même temps, le débit de l'eau accélère. Nous sommes dans le sens du courant. Plusieurs risques se présentent à nous : un rocher sous l'eau qui éclaterait le moteur ; la force du courant incontrolé menant à la projection sur un rocher (au pire soit la barque se brise, soit elle se renverse...). Par sécurité, on met le chat dans sa boîte. Comme d'habitude, à l'avant du Canoë, Titine zieute et guide. Elle doit plisser ses yeux déjà bridés, se concentrer un maximum pour deviner 35des rochers sous l'eau, calculer la logique de la nature selon le sens des remous de la rivière, et indiquer rapidement au pilote situé à l'arrière, par où, au centimètre près, il doit diriger l'embarcation. On fait avancer très lentement le moteur. Sur un "coup raté", Xav doit réagir très rapidement : parfois couper et soulever le moteur, laisser le courant guider le canoë, tantôt, mettre un coup d'accélérateur pour forcer sur le courant. Sur plusieurs kilomètres, on traverse ainsi nos premiers sauts, seuls, à deux, avec notre canoë. Ca va très vite. Pas le temps de méditer sur ce qui nous arrive. Nous nous débrouillons bien pour une première fois. Il y avait plusieurs passages, jusqu'à un endroit ultime, où notre stress avait atteint son paroxisme... Après quoi, la rivière a repris son cours normal, calme et tranquille. Mais nous stressons déjà à l'idée de devoir repasser par là au retour, avec cette fois, le courant contre nous !!!

Le chemin est long. Nous sommes seuls dans le secteur (et on est loin loin loin de la civilisation). Quand enfin nous arrivons à notre bifurcation, quelle ne fut pas notre surprise à la vue de la couleur des eaux... une séparation bien distincte entre une eau claire et une eau sombre, comme sur l'Amazone, à Manaus (Brésil).

aaa2 aa5

Nous voilà donc enfin sur la crique Bagot. Quelques mètres après la rencontre des eaux, se trouve un carbet (c'est le premier qu'on voit depuis le départ). Il appartient à un des mecs que nous avons croisé. C'est donc là que nous décidons de nous installer, pour les jours à venir. La vue y est surplombante, et sur la Comté, et sur Bagot. Le carbet est très bien conçu, fonctionnel, on dira même de luxe ! Pour l'eau : pas besoin d'aller à la rivière, un système de "robinetterie" fonctionne avec l'eau de pluie reccueilli dans un énorme bidon placé en hauteur. Pour les toilettes : pas besoin de s'éccroupir entre les hautes herbes, une petite cabane a été conçue spécialement pour (avec douche et wc). Et top du top, il y a même un évier pour la vaisselle... Avec les murs de forêt, ça fait un peu surréaliste, mais on n'a jamais trouvé un tel confort dans un carbet !

g 4a 64

4d 4c 76

Les journées se passent tranquille. Au carbet, on se repose, bouquine, se repose encore, joue aux échecs, et passons le temps au rythme des éléments de la nature. Le matin, les cris des singes hurleurs nous réveillent. Nous avons pu observer toute une colonie un jour (une quinzaine de singes faire des bonds dans les hauteurs des géants de la forêt). A chaque nuit tombée, une volée de perruches commencent les chants orchestral suivi de tous les insectes et autres bébêtes réels ou imaginaires.... riche spectacle visuel et auditif !

4b 54 4f

4g 83 92

Dans la journée, nous nous promenons sur la crique : pagayes, baignades, découvertes, pêche et autres plaisirs de la nature... C'est souvent l'occasion de rencontres avec des loutres... Que du bonheur ! En tout cas, pour nous, c'est la révélation : nombre de criques ont à leur façon un charme particulier et certain, mais Bagot, c'est probablement la plus belle crique de Guyane !!!

192 252 172 213

A toutes heures de la journée, les eaux sont toujours basses et transparentes, aux couleurs aux milles reflets ocres, entre jaunes, orangées et rouges, sur du sable aux formes abstraites (le fond fait penser à des déserts).

332 153 30

123 322 h

263 102

S'il y a un petit coin paradisiaque en pleine Amazonie où emmener notre "Petit Coeur" quand il sera avec nous, ce serait sûrement ici. Des îlots dorés surgissent par ci par là dans un paysage exubérant de vert, intact et sauvage... en bordure de la jungle les "plages" paraissent surréels.

242 202 143

133 231 223

Plus on s'enfonce vers les sources, plus la rivière est obstruée de troncs tombés à l'eau. Par endroit, ce sont des rochers qui affleurent. Mais le courant reste doux. Et le sable n'est jamais loin. Ce qui permet de varier les plaisirs en se posant aux alentours des rochers.

115  46 47

Un jour, nous décidons de pique niquer au niveau des rochers. Au menu, du couscous en boîte ! Nous avons avec nous camping gaz et tout le nécessaire, sauf... sauf... l'ouvre-boîte !!! Nous n'avions pas non plus de couteau et nous étions bien loin du carbet. Recours au système D avec le coupe-coupe (sabre d'abatti) qui ne quitte jamais le canoë !

e6 gg ff

La veille de notre départ, nous sommes retournés au niveau des sauts, explorer les lieux avec plus de profondeur, histoire de se préparer un peu à ce qui nous attend pour le retour... Ca permet d'affronter en partie notre stress, et de le dominer en abordant les lieux dans un contexte de détente : baignade, marche sur les îlots, etc...

37 d5 411

38 36 c4

341 40 421

Un retour plein d'émotions...

Nous prenons le chemin de retour sous une averse qui donne une impression encore plus mystérieuse à la nature. La forêt fait sombre, et la pluie empêche une bonne visibilité sur la rivière devenue une nappe de milliers de gouttelettes. Titine tente tant bien que mal de guider Xav à l'arrière. Mais le courant, dans le sens duquel nous avençons, paraît un peu plus fort. Heureusement que de temps à autre, la pluie cesse. Nous vivons des moments d'émotions intenses au niveau le plus dangereux du saut. Le moteur a cogné un rocher sous l'eau. Xav a donc dû remonter le moteur le plus vite possible pour éviter un choc fatal. Les deux secondes nécessaires à la manipulation ont suffi au courant à dévier violemment l'embarcation sous un énorme tronc de travers. Seule chose à faire dans ce cas là, être hyper rapide en s'allongeant pour esquiver "le poignard" : des accidents mortels ont déjà eu lieu ainsi, en pleine rivière, à cause d'un tronc passé au travers de personnes. Ouf, il ne nous est rien arrivé ! Mais pas le temps de respirer car le courant est toujours fort, et nous porte. Il faut reprendre le contrôle en remettant le moteur. Nouveau choc sur un rocher sous l'eau. Nouvelle manipulation. Nouvelle déviation violente, mais cette fois, c'est sur un gros rocher hors de l'eau que le courant nous projette. Ouf, la barque est solide ! A taton sur les rochers, nous sortons du canoë pour le remettre sur "le droit chemin", en faisant attention de ne pas se faire une fois de plus emporter par le courant vraiment fort. Après quoi, nous contrôlons la situation. Quelle fin ! Arrivée à Cacao en fin d'après midi du dimanche.

30 juin 2006

Un nid bien douillet...

Après un avoir parcouru de long en large et en diagonale notre jardin, voici un aperçu de notre chez nous, dedans ! En attendant de venir nous voir, pour certains... Attention, aucun trucage pour les photos ! Bon, ok, y a peut-être juste que certains clichés ont été pris après le passage de la femme de ménage (qui vient une fois par semaine) !! Mais rien de plus !

N'oubliez pas, il suffit de cliquer sur les photos pour les voir en plus grand !

Tout d'abord, un endroit très important : la terrasse !

e9 zz4 a20

C'est une sorte d'intermédiaire entre le jardin, et l'intérieur de la maison. On y passe énormément de temps, à discuter, bouquiner. On s'y prélasse en hamac à l'heure de la sieste. C'est là qu'on mange la plupart du temps, matin, midi et soir. C'est là aussi qu'on reçoit les amis. Il y fait bon, c'est agréablement aéré, et les oiseaux ne sont jamais loin !

Ensuite, il y a le salon, qui donne sur la cuisine et la terrasse. On l'a aménagé en deux parties. Un côté "classique", avec les canapés...

z5 e8

Et un autre côté où tout est à ras le sol, tapis, pouf, coussins, table basse, et où l'on s'installe donc en tailleur... Il n'y a qu'à choisir et se laisser aller, tranquilement, entre une tasse de thé et une musique d'ici ou d'ailleurs...

rr6 a17

Pour ceux qui craignent de venir nous voir car se font l'image de notre chez nous comme d'un squat, d'un cabanon sans eau ni électricité, ou autre, jugez par vous-même ! C'est saint, zen, et franchement agréable à vivre !!

Même si nous avons fait le choix de ne pas avoir la télévision, nous avons tout de même un frigidaire et une gazinière, une t5machine à laver, un matériel informatique non rouillé (loin de là) et même l'adsl !! Bon, je ne sais pas qui a osé penser quoi, mais nous avons aussi des toilettes avec une chasse d'eau qui fonctionne (quand il ne pleut pas trop trop fort) et une porte (qui ferme), ainsi que DEUX salles de bain avec même de l'eau chaude (pas toujours très utile, mais c'est pour dire le luxe...) (pour ceux requi auront trop chauds par contre, désolés, on n'a pas de troisière robinet pour l'eau gelée... faut pas abuser non plus !!) !

On ne vous le dira jamais assez, ce n'est pas la place qui manque : sur la terrasse on peut accrocher une quinzaine de hamacs (l'occasion de s'entrainer à dormir dedans avant de passer plusieurs nuits en forêt) ; le séjour aussi grand, une dizaine de familles malgaches peuvent y dormir aisément... et même si deux chambres sont réservées (une pour nous et une autre pour ptit coeur), il reste les deux autres pièces qui servent de bureau et d'atelier pour accueillir plus intimement ceux qui le souhaitent !!

Un vrai palais (demandez au chat...) !

im002368 r4

Pour finir avec les photos : de gauche à droite, la porte du bureau, avec de quoi bouquiner (impossible de s'ennuyer !!), la porte de notre chambre (avec "le baiser" de Picasso peint à la peinture à huile par Titine mais pas encore achevé), et une autre ouverture de notre chambre, donnant vue sur la "forêt" du jardin !!

za r5 ee4

Cui cui cui... (traduire : en espérant avoir ôté certains préjugés sur notre chez nous en Guyane... en espérant aussi que ces préjugés là ne seront plus une excuse pour ne pas venir nous voir !!)

3 juillet 2006

Nos vacances "à la maison"...

Pour une fois depuis des années et des années, nous ne prenons pas l'avion en cette période. Et a23pour une fois depuis cinq ans que nous habitons en Guyane, nous passons les mois de Juillet et Aout dans les parages. L'occasion de palper l'ambiance du département pendant les grandes vacances (tellement spécial paraît-il... à suivre...) !

Tout en étant à la maison, pourtant, nous préparons un voyage. Un voyage sans parcourir des kilomètres et des kilomètres. Un voyage sans guide touristique et sans moyen de transport. Un voyage à travers la vie. Un voyage en préparation depuis plus de huit mois, et probablement, un long voyage qui nous accompagnera toute notre vie !

Pour ceux qui nous suivent, vous avez sans doute compris : notre Ptit Coeur viendra au monde d'ici quelques semaines, vers la fin du mois de Juillet si les astres n'impatientent pas !

Nous sommes dans le neuvième mois de grossesse. La future maman a la pêche, et doit prendre sur elle pour se reposer autant qu'elle le peut et ne pas faire d'effort. Pendant qu'elle couve, le futur papa s'active pour préparer le nid pour accueillir Bébé, et le chat continue sa petite vie folle.

z7 a24

Hier, 3 juillet, la peinture de la chambre a été achevée ! La conception, la recherche des teintes (dans le jaune, l'orangée et le vert) et la réalisation n'ont pas été une tâche facile !! Nous avons aussi monté le lit à barreau qui n'attendait que ça depuis des mois et des mois déjà ! Que d'éclats de rire à la vue de ses minuscules premiers vêtements, et premières couches... que d'embarras pour le choix des premiers produits... Beaucoup de neuf à la maison, beaucoup de réorganisations. Beaucoup de projets aussi pour l'avenir.

C'est gai. Ca respire le bonheur. Nous sommes contents de nos débuts de vacances à la maison.

aa8 sour

10 juillet 2006

Retour à la maison

Aujourd'hui lundi 10 juillet, une nouvelle étape pour les trois jours de mademoiselle Weber : la sortie de l'hôpital et la découverte de la maison.

La sortie de l'hôpital a été éblouissante. Un soleil radieux a souhaité la bienvenue à Meva quand elle a pointé son petit nez pour la première fois dehors. Le ciel était tout bleu et son visage, paisible. Les parents ont chaud et dégoulinent de sueur : ce n'est pas que la chaleur, c'est aussi l'émotion et l'excitation... On veut vite ramener notre petite chez elle. Et si elle avait trop chaud ? et s'il y avait trop de lumière ? Le test du maxi-cosy s'était révélé maxi-comique : on a mis un bon quart d'heure sur le parking de l'hopital pour le fixer... à moitié ! Puis, on a repris ce même chemin, qu'on connait par coeur, mais cette fois, qu'on fait à trois... Arrivée la maison, Meva a toujours cette même expression de sérénité qu'à la sortie de l'hôpital. Elle a regardé partout autour d'elle dans sa chambre, et on dirait qu'elle aime bien ça ! Il faut dire que sa maman avait choisi les couleurs et leur assortiment !

Premières photos de Meva chez elle :

mev14

mev13 mev15

mev14b

17 juillet 2006

Petite guyanaise

A une semaine de vie Meva a déjà compris le plaisir du mode de vie en Guyane. Des amis lui ont offert un hamac, et depuis ce jour là, les siestes se font très souvent sur la terrasse, vue sur les plantes vertes de maman, avec comme bruit de fond des gazouillis d'oiseaux et le bruissement des feuilles du badamier et du cocotier dans le jardin.

mev58 mev57

29 juillet 2006

Quelques portraits à environ 3 semaines

Nous n'avons pas voulu déjà en faire une boxeuse professionnelle (même s'il faut savoir bien se défendre dans la vie)... ce que vous pourriez prendre pour des gants de boxe ne sont autres que des chaussettes ! Car mademoiselle possède déjà des ongles longs, et comme toutes jeunes femmes, Meva griffe (mais surtout se griffe !) ! Seulement, il n'est pas évident de trouver des mouffles en Guyane !

mev125

A part ça, si vous regardez de près les photos, peut-être avez vous remarqué ... ? Encore un peu d'ictère. L'acné de nouveau né. Des traces de voapano (bourbouille). Et pour couronner le tout, mais ça, vous ne le voyez pas, elle a des coliques. 

mev128  mev127 mev126

Bon malgré toute cette liste, Meva dort tranquille et reste toujours de bonne humeur. On n'arrête pas de s'étonner du fait qu'avec tous ses petits maux, elle ne pleure quasimment jamais... c'est plutôt ça qui en est presque inquiétant !!  Les seules fois où ses mécontentements et mal être se font entendre, c'est quand il y a urgence de tétée et que sa maman prend une douche et s'est donc enfermée avec la toutoune dans la salle de bain...

mev68 mev74

30 juillet 2006

Ses occupations à environ 3 semaines

Pas encore un mois de vie, et Meva bouquine déjà...

mev61

Elle aime le temps passé avec son papounet !mev127

mev48

mev128

Et quotidiennement, le moment de la ballade est attendu avec grande impatience. La plupart du temps, ça se passe à la plage, mais de temps à autre, on marche aux alentours d'un des lacs de Kourou ou vers le golf. Succèdent souvent les promenades à pieds, un petit tour en voiture. De quoi rentrer à la maison bien fatiguée et bien endormie pour un moment.

mev70

A propos des sorties (autres que les ballades), c'est uniquement vers la fin de ses 3 semaines qu'elle a mis les pieds dans une boutique pour faire des courses (et c'était dans une épicerie chinoise, et non pas dans un supermarché). C'est plutôt une fierté car Titine s'était promise que tant qu'elle le pourra, ce sera un derniers lieux de passage obligé au quotidien où on l'amènerait (...et on a tenu 3 semaines) ! Par contre dès 10 jours environ, Meva a fréquenté les marchés, sous l'hébétitude des marchands et des chalands. Elle semble y apprécier tout ce qui fait le charme d'un marché "tropical" : du bruit et des odeurs...

22 novembre 2006

La guyane à huit pattes

La montagne des singes est connue par tous ceux qui aiment marcher en forêt en Guyane. On y rencontre promeneurs du dimanche ou d'un jour, des joggers fous, les géants de l'amazonie (bien sûr) ; on y croise quelques faunes, entend les chants en canon des milliers d'insectes et oiseaux invisibles ; mais étrangement (à moins que nous ne sommes vraiment pas chanceux) nous n'y avons jamais vu de singes (à tel point qu'on se demande pourquoi l'appellation "montagne des singes" de tant plus qu'il ne s'agit que d'une colinette...) !! En tout cas, c'est l'endroit idéal pour respirer le vert, suer sur un layon, pas vraiment balisé mais, sans la moindre ambiguité. Un endroit facile d'accès d'autre part, et proche de Kourou. Les promenades y sont bien évidemment inlassables, et pour ceux qui découvrent, c'est toujours avec enchantement. La "montagne des singes" est d'ailleurs inscrite dans tous les guides pour touristes qui veulent randonner en pleine forêt amazonnienne.

Au sommet de la montagne des singe, trône un carbet (une sorte de case en bois sans mur). On y reprend son souffle, s'arrête boire un coup, fait une pause avant de reprendre la marche dans le couloir sombre de la jungle, pique nique, accroche son hamac... Il nous est même déjà arrivé d'y passer la nuit, le soir d'un lancement de fusée. La vue y est imprenable sur la ville de kourou, un bout de son fleuve, le centre spatial européen "en pleine forêt", les îles du salut là-bas au large de kourou, et bien sûr, l'infini océan vert de l'Amazonie guyanaise qui laisse rêveur même les insomniaques...

Les dernières fois où nous y sommes allés, voici ce que nous avons vu sur le carbet de ce site touristique. Un spectacle qui vaudrait lui aussi la peine d'être mentionné dans les guides ! "Rando pour tous,sauf arachnophobes" ! Décor pour films fantastiques, ou films d'épouvantes sans effets spéciaux... Nous, nous avons osé accrocher nos hamacs là et passer tout un après-midi à faire la sieste (avec bébé). Je ne sais pas si beaucoup de gens l'auraient fait.

aa aaa 666

A vanter, rire, photographier, ou fuir (selon chacun) ! A réfléhir quant à la volonté de développer le tourisme en Guyane !!

7 77

11 juillet 2006

Meva a 4 jours.

C'est la première journée entière à la maison. Il nous faut apprendre son rythme qu'on adapte au notre. Le papa étant en vacances, c'est vraiment super : il profite de son petit bout et permet à la maman de ne pas être trop crevée.

mev17

La petite dort beaucoup. Mais quand elle est éveillée, elle ne fait pas semblant : ses yeux bridés s'écarquillent et pétillent de toutes leurs malices !! Elle semble curieuse de nous, de la maison, de tout !

mev20 mev64

mev16

mev63 mev78

5 octobre 2006

Eclipse du soleil en Guyane

Le 11 aout 1999, après un voyage en Côte d'Ivoire et avant d'entamer le tour de la botte Italienne, le hasard nous a fait nous retrouver dans notre très chère campagne normando-picarde, Bouillancourt-en-séry, où l'on habitait. En pleine journée, le jour s'est assombrit brusquement ; les vaches et les chevaux étaient drôlement excités. Nous avons en fait assisté à la dernière éclipse totale du siècle. Par rapport au contexte, évidemment, il était impossible de faire des photos vraiment parlantes...

Le 23 septembre 2006, à Kourou, nous voilà en train d'observer la deuxième éclipse de notre vie. Décidément ! Il s'agit cette fois d'une éclipse annulaire du soleil. 6h30 le matin. Toute la Guyane est déjà réveillée. Les écoliers se sont vêtus de leur uniforme. Les parents son prês à aller bosser. Dans les collèges et lycée, il y a déjà de l'animation. Avenue des roches, boulevard de la plage, ça bouchonne, alors que ce sont des rues généralement désertes... sauf en périodes exceptionnelles... ce n'est pourtant pas carnaval et il n'y a pas de lancement prévu ! C'est que c'est vraiment exceptionnel ! 6h30 le matin, c'est une heure un peu critique pour Titine dont les nuits ne sont pas toujours faciles avec bébé. Mais tout le monde a réussi à se booster. Xav s'est rendu au collège. Quant à Titine, appareil photo en main, bébé dans les bras, lunettes spéciales dans l'autre main, elle a réussi à ne pas rater l'évènement !

4 1

A vue d'oeil, si on n'est au courant de rien, on peut zapper complètement l'éclipse. Avec les lunettes, par contre, c'est impressionnant !

5 8

6

14 septembre 2006

La plage des roches...

Incontournable pour kouroucien ou non. La plage y est belle, le sable dorée, le coin ombragé de cocotiers, et la mer déverse une infinie palette de couleurs aux reflets gris au gré de son humeur. S'est d'ailleurs "discrètement" implanté là, le plus cher des rares hotels de la ville.

z  zz

t r e

Il faut dire que le seul monument "historique" de Kourou, l'unique chose à voir à Kourou pour certains, se situe aussi là. C'est la fameuse tour Dreyfus, qui permettait de relier les îles du Salut au continent à l'époque du bagne.

y u

En fin d'après-midi, alors que le ciel semble être en feu, les familles s'y rencontrent, les coureurs s'y croisent, les enfants prennent l'air et les chiens courent après les oiseaux. Le quartier des roches est propice aux promenades et rencontres diverses. C'est aussi là que le fleuve Kourou rejoint la mer.

ee

Nous, on aime bien !!

24 août 2006

La princesse de l'Amazonie.

mev109 4

Elle a un peu plus d'un mois et demi de vie. Et c'est sa première fois en canoë sur une rivière guyanaise. Avec des parents amoureux de la jungle, et ses palettes de verts, ses mystères, ses cours d'eau et son parfum acide de feuilles décomposées, il fallait tôt ou tard que ça lui arrive ! La forêt lui a souhaité la bienvenue avec une averse brusque (beaucoup de premières fois, pour la petite Meva). Mais la princesse de l'Amazonie n'a pas vraiment bronché. Elle a regardé autour d'elle. Flairé autour d'elle. S'est étonnée de l'étrange couvercle bleu qui l'empêchait de voir cette chose tomber du ciel. La pluie semble sentir bon. Son large petit nez frétille. Pendant que son papa pagayait, elle s'est laissé doucement glisser sur l'eau, en toutounant le sein de sa maman... Sa mamabé était aussi de la partie, ça ne pouvait que bien se passer !! Le soleil chauffe. La rivière rafraîchit. Quelle sensation de liberté ! De joie, la petite agite ses jambes.

mev100

Au bout d'un moment tout s'est arrêté. Il y avait juste le bruit de l'eau qui coule, du frémissement des arbres, et d'appels d'étranges animaux sans doute. De joie, la princesse de l'amazonie s'est aussi mise à crier. Puis, épuisée, elle s'est endormie dans un décor de rêve, sous les yeux bienveillants de son papa, prêt à bondir sur les bêtes méchantes.

1 mev111

Décor de rêve ? Oui, mais tout était bel et bien réel. De l'eau de cette veine de la forêt guyanaise, sa mamabé l'a lavée. Vue comment la rivière était fraîche, il n'y avait vraiment plus de doute, tout était bel et bien réel. Et puis, il y avait ce balancement en hamac que sa maman a l'habitude de lui faire, à la maison ou ailleurs...

3 mev108

11 14 13

Puis à un moment, on a tout remballé. Un moteur s'est mis à ronfler doucement. Maman a enveloppé bébé vadrouilleuse dans son lamba... Et le soleil s'est couché doucement sur le fleuve Kourou.

mev112

Encore ! Encore ! Encore ! S'est mise à babiller la princesse de l'Amazonie !

29 octobre 2006

Les ballades avec son dadabé

Le passage de son papy en Guyane est une nouvelle occasion pour Meva d'effectuer une série de vadrouilles par-ci par-là. Un bon entrainement avant de découvrir le monde au delà de son territoire de naissance. Au programme, évidemment, des promenades de villes en villes. Quelques escapades en canoë en rivières. De la marche en forêt. D'ailleurs la jungle a lacéré la princesse de l'Amazonie des premières égratignures de sa vie avec des plantes à moitié "carnivores" (un truc du délire : la plante agit comme un aimant sur la peau, avec en plus un mouvement de découpe comme s'il s'agissait d'un couteau - manipulé par un tueur invisible -... et les arêtes de la plante en question sont coupantes ! Impressionnant sur la peau de bébé ! Pas de venin, ouf !). 

5 12 6 6a

11 1

  2 13 14

Pour les visites des villes, une halte mémorable dans le village de Cacao, où Meva a assisté enfin de près à la déglutition de la fameuse soupe hmong, autour des mouches bleues qui tournoyaient autour (la dernière fois avec sa mamy, elle dormait...) ! En fait, cette journée avait surtout de mémorable la fête du nouvel an hmong, haut en couleur (très prochainement une note sera rédigée à ce sujet).

7 10  9 8

Pour finir avec les ballades, direction l'ouest guyanais, jusqu'au bout du bout (des routes guyanaises) le village amérindien Awala !

6 10 3  8 1

13 2

4 15

4 février 2007

Petits bonheurs guyanais

On aime... notre vie tranquille à kourou... On aime... dès qu'on a un jour de libre... On aime... se promener en forêt...  On aime... les sandwichs au poulet fricassé de 10h... On aime... la mer...  On aime... les hamacs... On aime... le poulet boucané... On aime... se baigner...  On aime... les week-ends... On aime... les odeurs des marchés... On aime... les grosses pluies... On aime... les chadeks... On aime... zouker... On aime... faire semblant de pêcher sur les ponts... On aime... le cri des singes hurleurs ... On aime... la fraîcheur des rivières... On aime... les nems des fins d'après-midis... On aime... sillonner sur des petites criques... On aime... les ramboutans...

On aime... les après-midis tièdes... On aime... danser... On aime... les couchers de soleil... On aime... le vert... On aime... la glace au comou... On aime... les gouttes de sueur qui perlent constamment sur nos fronts... On aime... l'accent créole... On aime... le couac... On aime... le soleil... On aime... pagayer... On aime... regarder pousser nos plantes... On aime... les pauses boissons chez les chinois... On aime... discuter avec nos voisins... On aime... On aime... On aime... la  Guyane !

a

aa                                                                                    

13 novembre 2006

style de vie...

Il y a mille et une manière de faire avec un bébé. Il y a des choix, et des non choix. Plusieurs des chemins que nous avons opté pour Meva se rejoignent au carrefour du respect de la nature (vue sous plusieurs angles).

Premier point : l'allaitement. Bébé est mammifère. Tant que sa maman le peut, elle nourrit son bébé au sein. Nous avons une bonne étoile : il n'y a aucun problème. Résultat : bébé est nourri au lait 100% naturel bio maternel pur sans sucre sel colorant conservateur ou autre adjonction, mais surtout, bébé est éclatant de santé ! Au départ maman s'est fixée 6 mois, là c'est parti pour quelques mois de plus. Et vive les calins !

345mev23b6mev23a71mev22

Deuxième point : maman couve, comme tout mammifère, une fois de plus. Elle allaite (oui, on se répète un peu..). Repousse à dans un an la reprise du boulot pour profiter de couver son petit bout. Et adopte le portage pour être au plus près de bébé. Question de culture ? peut-être... maman est malgache après tout ! Là-bas, on est proche les uns des autres, on vit en communauté, l'esprit de l'individualisme occidental est souvent difficile à comprendre.... alors l'idée de laisser bébé toute la journée dans un berceau, dans une poussette, dans une chambre à part, etc..., dérange un peu l'inconscience de Titine. Si la nuit Meva dort seule dans sa chambre (quand elle ne s'est pas endormie dans le lit de papa maman lors d'une tétée - mais ça c'est un non-choix car la fatigue devient maître de ce qui se passe...), la journée, maman porte constamment bébé sur le dos, comme beaucoup de malgaches, ou plus modernement, contre la poitrine, dans sa chaleur, avec son odeur, partout avec elle ! Ce sont quatre mètres de tissus qui permettent en sus de développer la sécurité affective de bébé. Côté papa, il adhère : par rapport poussettes notamment, pas d'encombrements, pas d'investissements dans des machines trop compliquées... Et quelle fierté de porter sa fille !

aaa

2Troisième point : Parce que nous aimerions que Meva puisse avoir la chance de voir les merveilles que nous avons pu voir sur terre. Parceque nous avons conscience de la fragilité de l'écosystème. Nous respectons la nature par quelques gestes quotidiens qui font de la princesse de l'Amazonie un bébé naturellement écologique ! On utilise par exemple des carrés de cotons lavables au lieu d'acheter chaque semaine trois tonnes de maxi-carré (ça réduit les déchets) ou de lingettes (hyper polluantes pour ceux qui ne le sauraient pas) ! On opte pour la simplicité de l'eau et du savon (pas de laits, lotions etc..). Et, top de nos fiertés, on a adopté les couches lavables. Vous avez le droit de ne pas en croire vos yeux, écarquillez, écarquillez, mais ne ratez pas une des prochaines notes où on va développer la chose (qui mérite une note à part) !

C'est vrai qu'avec la brise de l'Atlantique macérée de jus de mangroves amazonniennes qu'on respire constamment autour de nous, c'est vrai qu'avec les temples de verdure et les âmes que peuple la jungle environnante, quelques zest gestes respectueux vis à vis de la nature-reine-mère est tout à fait... naturel (enfin, pour nous...) !

24 octobre 2004

Notre premier canoë - la crique gabrielle.

Dans les souvenirs de nos premières années en Guyane...

10/03/2002

Ce jour est un de ces dimanches ensoleillés pendant la saison des pluies : il faut donc profiter ! Maillots, casse-croûte, fil pour pêcher, coup de tél pour la réservation d'un canoë, et hop, direction route de l'est via la nationale. Au carrefour du Galion, juste à l'angle vers la route de Montsinéry, on s'arrête au Emerald Jungle Village.

Le proprio hollandais nous explique avec son gentil accent, comment s'y prendre : "madame à l'avant, monsieur à l'arrière"  "entrer un par un"  "pas gigoter" , etc...  Après toute l'initiation au fixage de la barque sur le toit de notre petite 106, il nous conseille, comme c'est notre première fois, d'aller sur la crique Gabrielle, et surtout de faire attention au courant et au retour avant la tombée de la nuit.

L'excitation de la découverte d'une nouvelle expérience monte en nous. Mais il faut rouler prudemment. Direction donc la route de Roura. Comme tous les dimanches, au niveau du pont, de nombreuses voitures avec remorques sont garées sur le parking de l'embarcadère. Descendre le canoë de la voiture n'était pas trop compliqué, à peine un peu lourd...

A l'eau, le plastique fait très, très léger.  Et maintenant ? On bourre la touque de nos petites affaires,  et honneur à la femme ! Un pieds dedans : la barque tremblote : j'ai l'air d'un clown équilibriste ! Deuxième secousse vertigineuse quand l'autre pieds vient essayer de stabiliser l'ensemble. On ne peut s'empêcher d'éclater de rire. On en a fait de la pirogue jusque là ! Mais le canoë n'a rien à voir !!! Le réflexe, c'est évidemment de s'asseoir...

Une fois bien installés, on laisse nos instincts diriger l'engin. La pagaye commence. Allonger. Tirer. Pagayer. Pagayer. On va vers la mer. Au large, le soleil éblouit. Mais très vite, on quitte cette impression de grandeur, de vaste et de liberté pour pénétrer sur notre droite dans un couloir végétal, qui au fur et à mesure se rétrécit. Pour une première fois, on ne se débrouille pas si mal que ça !

4 4a

Les efforts deviennent plus rudes quand le courant va contre nous.  De petits tourbillons venus des profondeurs, nous font parfois dévier, ou stagner alors que nous ramons ! Là encore fous rires ! On se retrouve à zigzaguer, à tourner en rond, ou pire, coincés sur les bas-côtés, entre les racines des palétuviers, après être parti à la dérive, happé par le courant pendant 20 mètres ! Il faut alors pagayer fort.

Puis, plus rien. Le génie de l'eau fait le mort ! Calme plat. On ralentit notre rythme et glisse alors tranquillement. C'est le moment de mettre à l'eau notre fil à pêche. On s'habitue et prend goût au canoë. On fait quelques pauses, histoire de goûter au bonheur d'être là, scruter les singes dans la jungle environnante, bouquiner un peu, surveiller le bout de scoubidou bricolé qui sert de bouchon à la pêche...

La fameuse crique Gabrielle est effectivement belle. Sauvage et paisible à la fois. C'est un réel plaisir de la découvrir de cette manière. Mais... car il y en a un....

Aujourd'hui c'est dimanche, et comme la jolie crique est une des plus proches de Cayenne, des moteurs de jet-ski ou de coques alu motorisées viennent souvent  interrompre le silence de la nature sauvage, et nous compliquer la tâche en créant des vagues et des remous ! C'est que la "route" est étroite !!!

Ainsi se passe notre journée. Sportivement tranquille ! On doit parfois passer sous des troncs d'arbre tombés, mais rien de bien périlleux. On se demande où est le bout. Les plaisanciers rencontrés nous disaient que c'était encore assez loin. C'est que pour une première, on y est allé doucement ! Apparemment, on n'a pas atteint la savane inondée ! Et le temps passe. Il ne faut pas se laisser prendre par la nuit alors on décide de faire demi-tour.

Dans le sens inverse, aucune difficulté, aucun effort :  un vrai régal ! Il n'y avait qu'à se laisser emporter par le courant qui nous ramenait vers le Mahury, diriger le canoë, écouter les oiseaux et le doux clapotis de l'eau.... On y replonge en le racontant !

24 novembre 2006

Petite princesse de l'Amazonie est aussi fille des océans.

Lors de nos interminables marches sur les plages kourouciennes, elle médite sur les humeurs changeantes de la mer tantôt gris foncée et déchainée, tantôt lisse comme un miroir céruléen. Elle suit du regard les pirouettes des kyte-surf dont les couleurs criardes jurent avec le marron de la mer, observe attentivement les milliers de graines venant de l'Amazonie que poussent les vaguelettes sur le sable, s'agite au passage de chiens vagabondant sur la plage, scrute le ciel d'un regard perçant au passage d'Ibis rouge au large de la côte ; elle ne manque pas non plus les chorégraphies des centaines de bécasseaux semipalmés qui viennent du nord du Canada pour hiverner chez nous ; elle sait apprécier la sereinité d'une plage déserte, tout comme elle adore quand des enfants jouent partout sur le sable ou dans l'eau.

1c1g1a1e

Tiens, j'ai oublié de dire : au cours de ce mois, Meva découvre la position face au monde dans son écharpe. Curieuse comme elle est, évidemment elle adore !

Publicité
Publicité
Carnet de vadrouilleurs
Publicité
Publicité